La situation en Hongrie (A8-0250/2018 - Judith Sargentini)
Bruno Gollnisch (NI). – Monsieur le Président, cela fait 30 ans que je suis dans cette institution, et je dois dire que je suis toujours étonné par ce qu’elle propose, et notamment par l’extraordinaire hypocrisie et la bonne conscience que ce débat a révélées. En effet, de quoi accuse-t-on les Hongrois? De violer les libertés académiques, par exemple, parce qu’ils prétendent imposer leurs normes nationales, y compris à une université étrangère. Mais quand moi, doyen de faculté honoraire, universitaire respecté, j’ai été suspendu pendant cinq ans pour des propos que la juridiction suprême de mon pays a déclarés parfaitement licites et légitimes, la majorité de ce Parlement m’a déféré aux institutions judiciaires de mon pays, au lieu de prendre ma défense, et a été condamnée pour cela par la Cour de Luxembourg. On leur reproche de porter atteinte à la liberté d’expression. Mais il y a 1 150 prisonniers d’expression en Allemagne, sous prétexte de négationnisme, – ce sont des prisonniers d’opinion –, dont une vieille dame de 90 ans. Et ça, ça vous laisse totalement indifférents? On reproche «une rhétorique de campagne hostile et intimidante». Mais qu’entend-on ici? Les patriotes sont traités de populistes, les défenseurs de la famille sont traités d’homophobes, les hostiles à l’immigration sont traités de xénophobes. Ce n’est pas hostile, ce n’est pas intimidant tout cela?