Patricia Lalonde (ALDE). – Madame la Présidente, Madame la Haute représentante, la situation en Libye est des plus préoccupantes: au moins 150 personnes ont déjà trouvé la mort, 614 sont blessées et 18 000 ont été déplacées depuis l’offensive du maréchal Haftar. Il s’agit de la troisième guerre civile depuis le renversement du colonel Kadhafi en 2011.
Les efforts de paix de l’ONU sont remis en cause par cette offensive. Il est certain que la division entre les États membres de l’Union européenne a empêché de trouver une solution à ce conflit, alors que certains d’entre eux sont pourtant directement responsables de cette situation – je pense à la France et à l’Italie.
Le ras-le-bol de la population vis-à-vis du désordre milicien et de la menace sécuritaire constante joue en faveur du maréchal Haftar, mais les groupes terroristes en Libye continuent d’exister et cette nouvelle période de guerre représente une aubaine pour ces milices islamistes et pour Daech. Cette situation risque d’entraîner une nouvelle vague de migrants et de déstabiliser à nouveau la région – je pense particulièrement à la Tunisie, qui se trouve à 150 kilomètres seulement de Tripoli.
La situation est explosive et l’Union européenne doit être à l’initiative d’un retour à la table des négociations pour trouver une solution pacifique, en accord avec la réalité du terrain, afin d’éviter un nouveau bain de sang.