Bien que ce rapport contienne des recommandations bienvenues (renforcement de la coopération, extension des compétences du Parquet européen, suivi accru des flux financiers illicites, meilleure prise en charge des victimes, notamment), j’ai voté contre en raison d’aspects problématiques contraires à notre vision pour combattre efficacement le terrorisme.
Il ne remet pas en cause la direction prise ces dernières années vers une surveillance de masse; il va plus loin encore en recommandant l’interconnexion des fichiers, le rallongement de la rétention des données, une collecte biométrique toujours plus vaste, et en voulant faire des algorithmes la nouvelle police de l’internet. Refusons ces politiques coûteuses qui détournent des moyens pouvant être mieux utilisés, notamment pour renforcer les effectifs dans la police et la justice. Préférons la surveillance ciblée à la suspicion généralisée.
En liant systématiquement migration et terrorisme, ce rapport stigmatise et oppose les uns aux autres. Il fait également la part belle au fantasme d'une forteresse Europe qui ne résoudra en rien le terrorisme. Ne nous trompons pas de combat. Nous devons investir pour la cohésion de nos sociétés et tarir les sources de l’extrémisme violent.
La défense de la démocratie et de nos libertés est un rempart contre les fanatismes.