Sommet européen : Après un bilan positif les députés appellent à l'adoption rapide de mesures concrètes

120 milliards d'euros pour soutenir la croissance dans l'UE, un mécanisme unique de contrôle pour les banques européennes ainsi qu'une possibilité de se recapitaliser directement avec les fonds de secours. La plupart des députés estiment que les résultats du Conseil européen des 28-29 juin derniers, présenté par le Président Herman Van Rompuy mardi, sont positifs. Cependant, pour les députés, l'UE doit rapidement adopter des mesures concrètes pour réellement surmonter la crise.

Les députés ont débattu des résultats du sommet européen des 28 et 29 juin derniers.
Les députés ont débattu des résultats du sommet européen des 28 et 29 juin derniers.

Un sentiment d'urgence


Pour le Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le Conseil a pris les décisions qui permettront de stabiliser les marchés, de relancer la croissance et de stabiliser l'union monétaire. L'objectif est d'éviter que la recapitalisation des banques aggrave la situation de la dette publique des Etats membres. En parlant du cadre financier de l'UE 2014-2020, il a également expliqué que le budget de l'UE 2014-2020 devait être au service de l'emploi et de la croissance.


Le sentiment d'urgence a été très présent lors du Conseil européen, a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. La Commission a toujours souligné que la consolidation devait être accompagnée d'une croissance durable : " solidarité et responsabilité". Le débat sur la croissance, cependant, ne peut être séparé du débat sur le cadre budgétaire à long terme de l'UE, a prévenu M. Barroso, appelant à un accord avant la fin de l'année.


Le Président de la Commission a également déclaré que l'union bancaire européenne était une étape indispensable vers une véritable union économique et monétaire. Abordant l'avenir de l'union, il a expliqué que le Parlement devait être étroitement associé au processus décisionnel, sauvegardant ainsi sa légitimité démocratique.


Une intégration politique


Pour le Français Joseph Daul (Parti populaire), "la feuille de route vers une intégration politique en Europe n'est pas encore prête, mais certain progrès ont réalisés cette fois-ci. Les recommandations économiques spécifiques à chaque pays formulées par la Commission et le document présenté par M. Van Rompuy sont un progrès, car ils soulignent enfin qu'une Europe politique est le but ultime".


L'Autrichien Hannes Swoboda (Socialistes et démocrates) a déclaré que "nous devons changer, sinon l'Europe va mourir dans son ensemble". Concernant les réserves émises par la Finlande et les Pays-Bas, il a insisté sur le fait sur que les premiers ministres doivent tenir les engagements conclus à Bruxelles. Il a également réitéré la nécessité d'une supervision bancaire commune en Europe.  


Le Belge Guy Verhofstadt (Libéraux et démocrates) a salué les décisions prises pendant le sommet. Il a également appelé à une action concrète et immédiate : avant septembre, la Commission européenne devrait proposer un paquet législatif sur une union bancaire et un cadre budgétaire intégré avec un fonds de rachat.


L'Allemande Rebecca Harms (Verts) a expliqué que le Conseil européen a compris que l'UE faisait face à une crise monétaire et non pas une crise de la dette des Etats Membres. L'Euro ne peut fonctionner que si nous pouvons arriver à une politique budgétaire commune, une supervision commune et une union bancaire.


Les intérêts nationaux


Le Britannique Martin Callanan (Conservateurs et réformateurs) a affirmé que le Conseil a montré que même pour les pays de la zone euro, favoriser les intérêts nationaux reste l'objectif. "Je soutiens pleinement les gouvernements nationaux défendant leurs intérêts personnels, mais l'euro n'a jamais été un outil permettant aux pays de défendre leurs intérêts nationaux".


Pour l'Allemande Gabriele Zimmer (Gauche unitaire), "nous ne pouvons pas simplement aller de sommet en sommet, nous devons écouter les citoyens européens qui ont élu les députés européens et les laisser débattre.


Enfin, pour le Britannique Nigel Farage (Europe de la liberté et de la démocratie), ce fut le 19ème sommet sur la crise. Le mécanisme de stabilité a échoué avant d'avoir commencé : il n'est pas crédible. Il estime que la crise de l'euro est insoluble et aggravée par le manque de leadership.