Martin Schulz : « Nous ne devons pas "externaliser" nos problèmes en nous en remettant à la Turquie »

Les pourparlers avec la Turquie sur la crise des réfugiés et les efforts du pays pour rejoindre l'Union européenne doivent être traités séparément, a averti le Président du Parlement Martin Schulz à l'ouverture du sommet des 17 et 18 mars dédié à l'immigration et aux priorités économiques. « La Turquie n'obtiendra pas de traitement de faveur en ce qui concerne le respect de la liberté des médias et de la protection des minorités, la séparation des pouvoirs ou l'état de droit », a-t-il déclaré.

Portrait de Martin Schulz en conférence de presse au Conseil
Le Président du Parlement européen Martin Schulz

Martin Schulz a rappelé que l'Union européenne et la Turquie étaient des partenaires clés : « Nous avons besoin d'un partenariat, non d'une relation de dépendance avec la Turquie. Nous ne pouvons et nous ne devons pas "externaliser" nos problèmes en nous en remettant à la Turquie ».


Le Parlement souhaite pourtant davantage de détails sur les retours de réfugiés vers la Turquie et sur leurs réinstallations dans l'Union européenne, a souligné Martin Schulz. Les députés aimeraient aussi savoir comment la Turquie compte satisfaire aux conditions nécessaires pour être considérée comme un « pays tiers sûr », et quelles garanties elle souhaite mettre en place pour s'assurer que les réfugiés renvoyés ne se retrouvent pas à nouveau face à leurs persécuteurs.


Le Président du Parlement a souligné que tout accord conclu avec la Turquie ne pourrait pas « remplacer une véritable politique de l'Union européenne en matière d'asile et de migration ». Il a appelé à une révision des règles existantes en la matière et à l'établissement d'un corps européen de gardes-frontières et de garde-côtes comme proposé par la Commission européenne.


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Martin Schulz a exhorté les États membres à accélérer la relocalisation de réfugiés depuis la Grèce afin de venir en aide aux milliers de personnes qui se trouvent actuellement dans des conditions difficiles près de la frontière avec l'ancienne République yougoslave de Macédoine.


Plus de soutien devrait également être accordé à la Jordanie et au Liban, qui accueillent ensemble près de 2,9 millions de réfugiés : « Quel exemple de générosité et d'humanité ! Pourtant, les deux pays ont atteint leurs limites ».


Si la crise migratoire se fait chaque jour plus pressante, l'économie reste également une problématique primordiale : « La création d'emplois et le retour à la croissance doivent être nos priorités », a déclaré Martin Schulz, soulignant que la reprise est anémique et que les taux de chômage restent élevés dans l'Union européenne.

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