Cookies : vers la fin des bannières d’avertissement ?

Le Parlement se penche sur un nouveau règlement autour du respect de la vie privée en ligne, notamment sur la question des paramètres liés à l'activation des cookies.

La Commission européenne a récemment présenté de nouvelles mesures visant à renforcer le respect de la vie privée dans le cadre des communications électroniques. Celles-ci proposent par exemple de simplifier les règles en matière de cookies, ces fichiers permettant aux sites web de conserver des informations sur l’internaute telles que sa localisation.

À l’heure actuelle, tout site Internet collectant des cookies doit en informer l’internaute et obtenir son consentement, la plupart du temps sous la forme d’un bandeau d’avertissement apparaissant sur chaque nouvelle page visitée.

Les nouvelles règles visent à simplifier cette procédure en permettant à l’internaute de gérer directement l'activation ou non des cookies dans les paramètres de son appareil mobile ou de son navigateur, plutôt que de devoir accepter les cookies à chaque fois sur un site web.

Nous avons rencontré la députée démocrate socialiste estonienne Marju Lauristin, auteur d’un rapport sur les recommandations du Parlement à la Commission.

Nous souhaitons que le paramètre par défaut soit la désactivation des cookies.
Marju Lauristin

Pourquoi est-il nécessaire de mettre à jour la législation en matière de respect de la vie privée en ligne ?

La directive actuellement en vigueur date de 2002. Les choses ont beaucoup changé depuis, surtout en ce qui concerne l’échange d’informations et la vie privée.

À l’heure actuelle, on ne communique plus beaucoup par téléphone ou par emails, mais plutôt par le biais de réseaux sociaux ou d’applications tels qu’Instagram, WhatsApp ou Messenger. Ces outils ne sont malheureusement pas couverts par la directive de 2002. 

Que propose cette nouvelle législation en matière de cookies ?

Chaque internaute pourra activer ou non les cookies directement sur son navigateur ou son smartphone.

Les développeurs et les fournisseurs auront pour obligation de fournir des informations adéquates, compréhensibles et simples sur ces fichiers et sur leur utilisation. Le choix du consommateur devrait également être progressif, de sorte qu'il y ait davantage d’interactions entre le fournisseur et ses clients.

Ces changements devraient permettre de dynamiser la concurrence des entreprises européennes. Je connais personnellement plusieurs petites et moyennes entreprises travaillant déjà sur ce type de solutions et les moyens de mieux protéger la vie privée des consommateurs.

Certains estiment que ces changements accorderaient justement plus de pouvoirs aux géants de l’Internet, leur permettant de mieux contrôler les navigateurs et l’utilisation de données personnelles. Qu’en pensez-vous ?

Nous comprenons ces inquiétudes et les prenons très au sérieux. Lors des échanges avec les différentes parties prenantes, de nombreuses personnes ont fait part de leurs craintes autour du fait que Google se cache derrière le principal navigateur utilisé par les internautes.

C’est la raison pour laquelle nous avons tenté de résoudre cet aspect en proposant aux consommateurs plusieurs niveaux de choix. Nous souhaitons que le paramètre par défaut soit la désactivation des cookies.

L’important est d’avoir des informations claires sur la signification des cookies et de les autoriser en fonction de nos intérêts. À l’avenir, les entreprises européennes communiqueront plus activement sur ce qu’elles proposent afin d’éclairer nos choix.

Portrait de Marju Lauristin
La députée démocrate socialiste estonienne Marju Lauristin

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