Dette grecque, gouvernance économique et espace Schengen : les résultats du dernier Conseil européen

Mardi 28 juin, le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso sont venus présenter aux députés européens les résultats du sommet européen de la semaine dernière. L'économie, la situation de la Grèce et des autres pays endettés et la possible réintroduction de contrôles à l'intérieur de l'espace Schengen ont été débattues.

Le Président du Parlement Jerzy Buzek au premier plan, aux côtés d'Herman Van Rompuy et de José Manuel Barroso.
Le Président du Parlement Jerzy Buzek au premier plan, aux côtés d'Herman Van Rompuy et de José Manuel Barroso.

Herman Van Rompuy a parlé d'un Conseil européen « soigné » les 23 et 24 juin derniers. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont eu une longue discussion sur les mesures de gouvernance économique et le Président Van Rompuy demande aux députés de ne pas retarder le processus en cherchant un accord parfait, « le mieux étant l'ennemi du bien ». Il a également enjoint le parlement grec à approuver le programme de réformes économiques et monétaires concocté par le Fonds monétaire international et l'Union européenne.


José Manuel Barroso s'est réjoui de ce que les Etats européens soient arrivés à un accord, ajoutant que l'Europe avait besoin de plus de programmes structurels pour relancer la croissance.


Réaction des députés


« L'euro n'est pas mort », a expliqué le leader du Parti populaire, le Français Joseph Daul. Il s'est réjoui de ce que l'Europe ait à nouveau choisi la voie de la compétitivité, « une compétitivité qui étaye notre modèle social européen ».


Le chef du groupe socialiste, l'Allemand Martin Schulz, a quant à lui questionné la domination « de quelques agences de notation de crédit à New York » sur les questions liées à la crise. Pour lui, les mesures imposées à la Grèce sont le fait - indirect - des agences de notation. Enfin, il s'est dit sceptique sur la prétendue unanimité des Etats européens, en particulier en ce qui concerne un mécanisme automatique de sanctions en cas de déficit public excessif.


Pour Rebecca Harms (Verts), il faut changer les conditions de fonctionnement de la zone euro tandis que son compatriote Lothar Bisky (Gauche unitaire) a critiqué les résultats de l'UE en matière d'emploi, de recherche et de développement, d'éducation et de lutte contre la pauvreté.


« A l'heure où nous parlons, il y a des centaines de milliers de personnes qui se réunissent à Athènes. Ne pensez pas que le printemps arabe ne peut pas évoluer en un été méditerranéen de mécontentement, avec des gens qui se battent pour qu'on leur rende la démocratie », a mis en garde le Britannique Nigel Farage (Europe de la liberté et de la démocratie).


Restaurer des contrôles aux frontières dans l'espace Schengen ?


Les chefs d'Etat et de gouvernement ont émis l'idée pour les cas d'urgence, comme par exemple en cas d'arrivée massive et incontrôlée de réfugiés. Le Parlement n'approuvera jamais aucune restriction à la liberté de circulation, a fulminé le Belge Guy Verhofstadt (Libéraux et démocrates), accusant les Etats de vouloir « tuer Schengen » et appelant, à la place, à plus de solidarité « comme ça avait été le cas avec les réfugiés kosovars » dans les années 1990.


« La législation actuelle doit être appliquée de façon plus efficace », a soutenu le Britannique Timothy Kirkhope (Conservateurs et réformateurs) : « Les défis auxquels nous faisons face sont sérieux et ne peuvent être balayés par quelques clichés… Les contrôles aux frontières doivent être rétablis si nécessaire ».