Les députés demandent plus de légitimité pour les politiques économiques de l’Union européenne

Les députés européens et leurs homologues nationaux se sont rencontrés lors de la semaine parlementaire européenne, du 20 au 22/01 à Bruxelles. Cette conférence a marqué le début de la coordination pour préparer le budget 2015. Tous ont été en faveur de mesures visant à s’assurer que la maitrise du déficit budgétaire et de la dette publique prend en compte la dimension sociale. Ils ont souligné que les programmes d’austérité en vigueur dans les pays renfloués manquent de légitimité démocratique.

Photo prise lors de l'ouverture de la semaine parlementaire européenne
Martin Schulz, Vangelis Meimarakis, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy ont ouvert la semaine parlementaire européenne le lundi 20 janvier à Bruxelles

Le Président du Parlement européen Martin Schulz a ouvert lundi la semaine parlementaire européenne. Celle-ci a accueilli 150 parlementaires nationaux, contre 100 l’année dernière. « Il s’agit d’un signal clair de l’engagement des deux parties à renforcer notre coopération et le contrôle démocratique du semestre européen », selon lui.

 

Dans le cadre du semestre européen, la Commission européenne a émis des recommandations spécifiques ayant parfois une implication assez large sur les systèmes nationaux de fiscalité, le marché du travail, la santé, la sécurité sociale et les retraites. Ces recommandations sont ensuite soutenues par les gouvernements nationaux. Les États membres de l’Union européenne doivent appliquer ces recommandations dans leurs budgets nationaux.


Le Président Martin Schulz a présidé la séance d’ouverture avec le président du Parlement grec, Vangelis Meimarakis. Celui-ci a souligné que lorsque les décisions politiques sont prises dans l’Union européenne, « il ne s’agit pas seulement de faire les choses de manière efficace mais qu’elles soient acceptées ». La Grèce est actuellement à la tête de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.


Les présidents de la Commission et du Conseil, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy, ont également pris la parole lundi.


Enquête sur la Troïka


Mardi, les participants ont discuté de la légitimité et des conséquences des décisions de la Troïka dans les pays ayant demandé une aide financière de l’Union européenne. La Troïka, composée de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) demande souvent des coupures sévères dans les budgets nationaux et des réformes douloureuses comme conditions de l’aide financière.

Les deux députés à la tête de l’enquête du Parlement européen sur la Troïka, le démocrate-chrétien autrichien Othmar Karas et le socialiste français Liem Hoang Ngoc, ont dit que des améliorations significatives dans le fonctionnement de la Troïka sont nécessaires pour renforcer la légitimité démocratique de ses décisions.


Au contraire, selon le président de la chambre basse allemande Norbert Lammert, il est incorrect de parler d’un manque de légitimité démocratique puisque les programmes d’ajustement ont été approuvés par les parlements de l’Irlande, du Portugal, de Chypre et de la Grèce.


La conférence s’est terminée mercredi. Othmar Karas, qui est aussi Vice-président du Parlement européen, et son homologue grec Ioannis Tragakis, ont expliqué que les parlements ont besoin de renforcer leur coopération. Mais Othmar Karas a également noté que cela n’aurait aucun sens si les gouvernements n’améliorent pas la mise en œuvre des réformes recommandées, adoptées dans le cadre du semestre européen.