Réactions des groupes politiques aux réunions avec Juncker

Cette semaine, les groupes politiques du Parlement européen ont eu l’occasion d’interroger Jean-Claude Juncker, le candidat nommé à la présidence de la Commission européenne. Bien que l’ancien Premier ministre du Luxembourg ait été nommé au poste par le Conseil le 27 juin, il a encore besoin de l’appui du Parlement européen (qui votera sa candidature en session plénière le 15 juillet).

Photo de Juncker et Schulz entourés de journalistes
Jean-Claude Juncker a rencontré cette semaine les groupes politiques du Parlement européen

Celui qui remplacera José Manuel Barroso à la présidence de la Commission européenne cet automne aura besoin du soutien de la majorité des députés européens, c’est-à-dire au moins 376. L’ensemble du Parlement européen se prononcera sur la nomination de Juncker le 15 juillet. Avant le vote, le candidat prononcera un discours qui sera suivi d’un débat.


À quelques jours du vote, Jean-Claude Juncker a rencontré les groupes politiques du Parlement européen pour obtenir le soutien nécessaire. Il a été interrogé sur ses plans et ses priorités, ainsi que sur son aptitude pour le poste.


Il a rencontré mardi les députés du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D), le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) et l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE). Mercredi, il a rencontré le groupe du Parti populaire européen (PPE), les Verts, la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL) et le groupe « Europe de la liberté et de la démocratie directe «  (EFDD).


Transparence

 

Le député allemand Manfred Weber, président du PPE, a déclaré après la réunion que « Jean-Claude Juncker a clairement fait savoir aujourd’hui que, sous sa direction, la Commission européenne serait ambitieuse et aurait un programme clair ». Il a ajouté que l’élection du nouveau président de la Commission européenne assurera une plus grande transparence et démocratie dans les politiques européennes. Jean-Claude Juncker était le candidat du PPE.


Gianni Pittella, député italien président du groupe S&D a admis que son groupe « n’a pas encore pris de décision finale sur le soutien ou non de Juncker ». Il a ajouté que le groupe continuera à en débattre la semaine prochaine.


Le président du groupe CRE, le député britannique Syed Kamall, a annoncé qu’ils coopèreront avec Juncker s’il était élu, mais qu’ils ne soutiennent pas le processus de sa nomination parce qu’il « représente une dérive du pouvoir des États membres vers le Parlement européen ».


D’excellentes références

 

Dans un communiqué envoyé suite à la réunion, le groupe ADLE a déclaré que leur soutien à Juncker « n’est pas seulement déterminé par ses excellentes références pro-européennes. Notre soutien dépend aussi de la teneur de son programme ».


Le groupe GUE/NGL a souligné l’impact de l’austérité et des négociations sur l’accord de libre-échange avec les États-Unis. Gabriele Zimmer, députée allemande et présidente du groupe, a déploré que « les priorités de Juncker ne correspondent pas à notre vision de l’avenir de l’Union européenne ».


Vision de l’Europe


Les coprésidents des Verts, la députée allemande Rebecca Harms et le député belge Philippe Lamberts, ont déclaré : « ses réponses ne s’inscrivaient pas toutes dans notre vision de l’Union européenne, mais il y a certaines choses sur lesquelles nous sommes d’accord ».


Nigel Farage, coprésident du groupe EFDD, s’est dit « très heureux que Jean-Claude Juncker ait parlé au groupe le plus eurosceptique du Parlement européen ».


Prochaines étapes


S’il est élu par le Parlement européen le 15 juillet, le nouveau président de la Commission européenne proposera une liste de candidats aux postes de commissaires, avec les États membres. Les députés devront approuver la nouvelle Commission européenne avant qu’elle ne puisse prendre ses fonctions, après avoir interrogé chaque candidat lors d’une audition afin d’évaluer son aptitude pour le poste.