eCall: l'information est uniquement transmise lors d'un accident grave

Imaginez que vous avez un accident de voiture et que vous ne pouvez pas appeler les services d’urgences : bientôt, votre voiture pourra le faire pour vous. Le Parlement débat lundi et vote le lendemain le déploiement du système d’alerte embarqué à bord des voitures eCall. Olga Sehnalová, députée démocrate-socialiste tchèque et rapporteur, nous a expliqué la nécessité d'eCall, la protection des données et ce que cela coûtera aux consommateurs.

Photo d'Olga Sehnalová
Olga Sehnalová

Madame Sehnalová, pourquoi avons-nous besoin de cette nouvelle législation ?


Le Parlement européen a longtemps travaillé sur la question d'un système public de notification automatique en cas d'accident. Les services privés offrent déjà ce type de service mais ils ne fonctionnent pas dans toute l'Europe. De même, lorsque vous traversez les frontières, vous pouvez avoir le problème de la langue ou vous ne savez pas toujours exactement où vous vous trouvez.


Le but d'un tel système est d’améliorer l'efficacité de l'arrivée des secours pendant « l'heure d’or » (si la victime est prise en charge par les secours durant la première heure suivant l’accident, elle a plus de chances de survie) d'une manière standardisée dans toute l'Europe.


La nouvelle législation sert donc à trois choses. Premièrement, à établir le nouveau système d’appel automatique des urgences via le 112, numéro d’appel d’urgence européen. Ensuite, à supprimer la barrière de la langue. Enfin, à avoir un système standard qui fonctionne dans toute l’Europe, à travers les frontières.  


Beaucoup de personnes s'inquiètent quant aux données sur leur vie privée...

 

Depuis le début, nous avons mis l’accent sur la protection des données personnelles. Nous voulions que les choses soient très claires : il n’y aura pas de contrôle continu du système.


L'information est uniquement transférée au moment d'un grave accident et lorsque les capteurs de l'airbag s’enclenchent. Dès lors, un ensemble d'informations standards sont fournies aux services de secours, en accord avec le système de l'État membre en question. Une connexion vocale est établie pour éviter d'envoyer les secours sur un petit accident.


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Quelles seront les conséquences économiques d'un tel système pour les consommateurs ?


Les estimations tournent autour d'une dizaine d'euros. Mais bien sûr, avec le déploiement massif du système, les prix diminueront.


Que va-t-il se passer maintenant ? Quand l'eCall sera-t-il mis en place sur les voitures ?


L’adaptation des voitures au système se fera très progressivement, nous parlons de nouveaux types de véhicules, pas de tous les nouveaux véhicules. Il y a une période transitoire établie jusqu'à mars 2018 afin d'être sûr que le système soit totalement fiable une fois mis en place.


Suivez le débat sur eCall en direct lundi 27 avril après 17h.


Cette interview a initialement été publiée le 17 mars suite au vote de la commission du marché intérieur.

L'eCall pourrait sauver 2500 vies par an. Les eurodéputées Mme Sehnalová (S&D) et Mme Vălean (PPE) débattent du pour et du contre de ce système d'appel d'urgence embarqué et redoutent les utilisations abusives.
Le système eCall pourrait sauver des vies et réduire le nombre d'accidents mortels sur les routes, mais avant qu'il ne soit intégré à toutes les nouvelles voitures, il faut réorganiser les anciens systèmes de secours.