Terrorisme : mieux lutter contre le phénomène des combattants étrangers

La plupart des récentes attaques terroristes en Europe ont été perpétrées par des citoyens européens et certains d’entre eux se sont avérés être des combattants étrangers. Les députés européens réunis en session plénière à Strasbourg ont adopté ce jeudi 16 février une nouvelle directive antiterrorisme. Le texte, rédigé peu après les attentats de Paris, propose notamment de criminaliser la préparation d’attentats tel que le fait de voyager à l’étranger à des fins de terrorisme.

Combattants étrangers et « loups solitaires » 

 

On estime qu’environ 5 000 citoyens européens radicalisés auraient rejoint les combats en Syrie et en Irak. La plupart d’entre eux sont originaires de quatre États membres : la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Belgique.


Selon certaines études, 20 à 30 % de ces combattants étrangers retourneraient en Europe. Si l’État islamique rencontre des difficultés sur le terrain au cours des prochains mois, le nombre de retours pourrait augmenter, estime Europol.


En parallèle, le phénomène des « loups solitaires » serait en hausse en Europe, et les attaques menées par des individus isolés sont plus difficiles à prévenir pour les autorités.


Que propose cette directive ?


Le texte propose de criminaliser la planification et la préparation d’attentats. Par exemple, le fait de voyager à l’étranger, que ce soit en Syrie pour rejoindre les rangs de l’État islamique ou dans un autre pays européen pour commettre une attaque, deviendra une infraction pénale.


La directive souhaite également criminaliser le fait de former ou d’être formé au terrorisme et de fournir ou de réunir des fonds avec l’intention qu’ils soient utilisés pour commettre ou contribuer à un attentat.


Enfin, l’éloge du terrorisme, comme le fait de glorifier des terroristes ou leurs actes en diffusant du contenu en ligne, sera également considéré comme une infraction.


Le texte, rédigé par la députée démocrate-chrétienne allemande Monika Hohlmeier, a été adopté par 498 voix pour, 114 contre et 29 abstentions.


« Nous sommes parvenus à trouver un bon équilibre entre sécurité et stricte défense des droits fondamentaux, parce qu’il n’y a aucun intérêt à avoir une sécurité sans droit », a déclaré la rapporteur au cours d’un débat en session plénière avant le vote.


Prochaine étape

 

Les États membres auront 18 mois pour transposer cette directive dans leurs législations nationales.


De nouvelles règles visant à renforcer le contrôle des citoyens européens et des ressortissants des pays tiers entrant sur le territoire européen ont également été adoptées par les députés ce 16 février.


Consultez notre dossier pour en savoir plus sur les réponses du Parlement européen à la menace terroriste.

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