Débat sur l'état de l'Union avec le Président de la Commission, M. Barroso 

Communiqué de presse 
 
 

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European Parliament  

Le Président de la Commission, M. Barroso, a prononcé, ce mercredi devant le Parlement, le dernier discours de cette législature sur l'état de l'Union. Les présidents des groupes politiques ont pris la parole pour définir les priorités qui, selon eux, devraient être suivies par la Commission les prochains mois. Ils ont souligné la nécessité de restaurer la confiance dans l'UE, précisant que les élections européennes de mai 2014 offraient aux électeurs une réelle chance de déterminer leur avenir.

Ouvrant le débat, le Président du Parlement européen, Martin Schulz, a expliqué que "les citoyens ne font plus confiance à l'Union et la première manière de regagner cette confiance, c'est d'ouvrir nos portes et de travailler de manière transparente". Il a également insisté sur le fait que l'UE doit œuvrer davantage pour améliorer la vie des millions de citoyens qui souffrent de la crise. "Si les jeunes n'ont aucune perspective, comment voulez-vous qu'ils fassent confiance à l'Union européenne", a-t-il demandé.

"Dans huit mois, les électeurs jugeront les résultats que nous avons obtenus ces cinq dernières années", a déclaré José Manuel Barroso. L'Europe a lutté contre les crises en réformant de manière radicale le secteur financier et en promouvant d'autres réformes structurelles, mais le Président de la Commission a également précisé qu'il "fallait relever nos manches" pour achever l'union bancaire, lutter contre le chômage, supprimer les obstacles au marché unique et mettre en œuvre les décisions qui ont été prises.

Joseph Daul (PPE, FR) a fait remarquer que la confiance dans l'UE et les gouvernements avait été ébranlée. Il a averti que des solutions simplistes ne constituaient pas la réponse au problème. "L'Europe n'est pas responsable de cette crise. Au contraire, c'est grâce à l'Europe et à l'euro que nous avons survécu", a-t-il expliqué, appelant les citoyens à voter lors des élections européennes afin de décider de l'avenir de l'Union.

Hannes Swoboda (S&D, AT) a remis en question l'optimisme de M. Barroso, affirmant que "le verre est toujours à moitié vide". Il a souligné que "les mesures d'austérité continuent d'accroître le fossé entre les riches et les pauvres, le nord et le sud, [...] des investissements publics et privés accrus font défaut". Il a également appelé à l'unité, à l'approche des élections européennes de l'an prochain, afin de construire "une Europe plus proche, une Europe commune, une Europe assez forte pour se défendre sur la scène internationale".

Guy Verhofstadt (ADLE, BE) a critiqué la Commission européenne de ne pas agir suffisamment pour lutter contre la stagnation imminente. "La reprise pointe le bout de son nez mais il ne serait pas juste de regarder uniquement les tendances positives. Nous allons être confrontés à une longue période de stagnation et vous, M. Barroso, vous n'êtes pas parvenu à proposer de politique pour éviter cette situation. Nous avons besoin d'une union bancaire, d'une zone euro plus intégrée, d'un gouvernement pour la zone euro, et d'une BCE qui s'attaque au PIB", a-t-il déclaré.

"Vous auriez pu améliorer l'Europe en menant des politiques différentes", a commenté la présidente des Verts, Rebecca Harms (DE). "La politique du climat a été négligée et l'Union européenne va désormais octroyer de nouvelles subventions à l'industrie nucléaire et du charbon. Par ailleurs, la réforme agricole n'est ni équitable ni écologique", a-t-elle ajouté.

Martin Callanan (ECR, UK) a appelé les citoyens à utiliser les prochaines élections européennes "pour donner une nouveau départ à l'UE. Vouloir un nouveau modèle européen ne signifie pas être anti-européen", a-t-il affirmé.

"Nous vivons dans une Europe différente de celle de M. Barroso", a déclaré le vice-président de la Gauche unie, Takis Hadjigeorgiou (CY), ajoutant que "toutes les politiques d'austérité ont aggravé la crise, avec pour conséquence le chômage". Il a également critiqué le manque de démocratie au sein de l'UE, rappelant que "la démocratie, ce n'est pas uniquement les élections européennes, c'est aussi la vie entre ces élections".

Nigel Farrage (EFD, UK) a critiqué les politiques de M. Barroso. "Je vous donne un sans faute pour la cohérence. Mais cette cohérence a laissé de nombreux citoyens dans une situation très difficile, avec un taux de chômage chez les jeunes dépassant 50% dans la Méditerranée. Il a également demandé de mettre fin aux efforts pour lutter contre le changement climatique qui, selon lui, n'existe pas.

Nicole Sinclaire (NI, UK) a affirmé que la Commission de M. Barroso n'était pas parvenue aux résultats escomptés. "Votre stratégie de Lisbonne a fait naufrage sans laisser de trace, le chômage atteint son paroxysme et les citoyens ont l'impression que l'UE ne fonctionne pas. Il est temps de laisser les citoyens décider réellement du type d'Europe nécessaire à leurs yeux", a-t-elle déclaré.