Frédérique Ries sur les OGM : « les États membres devraient avoir la possibilité de les interdire »

Le Parlement a voté mardi de nouvelles règles pour autoriser les États membres à restreindre ou interdire la culture d’OGM sur leur territoire même si ceux-ci ont été approuvés par l’Union européenne. Ce dossier n’est pas encore terminé puisque le texte doit passer au Conseil en seconde lecture. S'il est adopté, la nouvelle directive entrera en vigueur avec effet immédiat. Nous avons rencontré Frédérique Ries, députée démocrate libérale belge et rapporteur sur le dossier, après le vote.

Frederique Ries
Nous avons rencontré Frédérique Ries, députée démocrate libérale belge et rapporteur sur le dossier, après le vote au sujet des changements, de leur nécessité et de sa vision des OGM à l’avenir.

Qu’est-ce qui change pour les consommateurs, les agriculteurs et l’environnement ?


Cette directive est plutôt destinée aux États membres, puisque il s’agit d’accorder une flexibilité à ceux qui souhaitent interdire ou limiter la culture des OGM sur leur territoire.


L’agriculteur suivra la décision prise par son État membre. Si celui-ci décide d’interdire la culture des OGM, alors l’agriculteur ne les cultivera pas. J’espère aboutir à une compensation obligatoire aux agriculteurs qui seraient lésés dans le futur.

En ce qui concerne l´environnement, les nouvelles règles vont permettre de limiter les contaminations.


Pourquoi était-ce nécessaire ?


C´est une directive qui répond globalement à une attente de plus en plus pressante et urgente et signalée par les citoyens européens dans les eurobaromètres.


Moi, en tant que démocrate, je ne trouve pas saine une situation où ce sont les juges qui font la loi. Les États membres ont été trainés devant la justice et ne disposent pas suffisamment d’arguments juridiques pour faire entendre les raisons pour lesquelles ils ne souhaitent pas cultiver les OGM. Même la Commission européenne a dû paraître devant la Cour de justice de l’Union européenne pour sa lenteur dans l’autorisation du nouveau maïs Pioneer.


Maintenant, ce sont les législateurs qui font la loi.


Comment voyez-vous le marché des OGM en Europe dans cinq ans ?


La directive qui était l’objet du vote concerne la culture, pas les produits. Nous avons des quantités phénoménales de fourrages OGM qui sont importées pour le bétail. Tout ça n’est pas abordé, ni le transport ni la recherche.


Je pense que c’est surtout dans les domaines de la transparence, de la réduction des conflits d’intérêts et d'une meilleure gouvernance que les choses vont changer.