Habib Essid : l'Union européenne a réalisé un travail exemplaire avec la Tunisie

Quatre ans après le début de Printemps arabe en Tunisie, le pays est considéré comme un exemple de transition démocratique dans la région. En visite au Parlement européen le 28 mai, le Premier Ministre tunisien Habib Essid a rencontré le Président Martin Schulz ainsi que les membres de la commission des affaires étrangères et des sous-commissions des droits de l'Homme et de la sécurité et défense. Nous l'avons interrogé sur les principaux défis auxquels son pays est confronté aujourd'hui.

Portrait d'Habib Essid
Le Premier Ministre tunisien Habib Essid | ©European Union 2015 - EP

La Tunisie est souvent considérée comme un exemple de transition vers la démocratie. Quel est son secret ? Qu'est-ce que les autres pays peuvent apprendre de votre exemple ?

La Tunisie et le père de la Nation, le Président Bourguiba, ont fait de bons choix depuis 1956. Le Président a misé sur l'éducation, la santé, l'émancipation de la femme, et grâce à l'éducation de ces enfants, grâce à ces institutions, la Tunisie a pu réussir cette transition démocratique.


Votre pays est frontalier de la Libye, un pays en situation difficile. Quelles sont les conséquences pour la Tunisie ? Que peut-on faire ?

La sécurité de la Libye, c'est la sécurité de la Tunisie. Tant que cette situation persistera en Libye, nous ferons face à de nombreux problèmes. Nous sommes en train de gérer cette situation qui n'est pas facile à régler. Le problème libyen doit se résoudre par des solutions politiques.


La crise migratoire en Méditerranée est devenue un sujet politique majeur pour l'Union européenne. Comment voyez-vous les mesures européennes pour faire face à la situation critique des migrants en Méditerranée ?

Le problème de la migration doit se traiter en amont et en aval. La migration, c'est la conséquence du désespoir de personnes qui ne peuvent pas survivre chez elles, qui prennent des risques et vendent leurs biens pour pouvoir avoir ce billet d'accès à la liberté et au travail.


Pour pouvoir régler ce problème, il faut s'attaquer à son origine. Nous gérons l'affaire en ce moment, mais nous avons quelque peu échoué. Maintenant, nous devons trouver aux gens qui ont fait ce chemin des solutions à la fois sur place et de retour chez eux.


Comment l'UE et le Parlement peuvent-ils aider à stabiliser et à soutenir la démocratisation dans la région ?

Ils ont fait un excellent travail avec la Tunisie et devraient faire la même chose avec les autres. Ils nous ont aidé dans la phase de transition politique, ce qui est extrêmement important, ainsi que pendant la préparation des élections. Mais il faut également accompagner les pays dans leur transition économique et sociale.

Le premier ministre Habib Essid a discuté de la situation dans son pays avec les membres de la commission des affaires étrangères et de ses sous-commissions.