Viande de cheval: l'UE et les États membres doivent renforcer la chaîne alimentaire 

Communiqué de presse 
 
 

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La crise de confiance du consommateur, suite au steak haché de cheval, a mis en évidence l'incapacité des États membres à renforcer les législations concernant la chaîne alimentaire et également l'absence de sanction dissuasive à l'encontre de la fraude, ont affirmé les députés lors d'un débat en commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire avec le commissaire européen chargé de la santé et de la politique de la consommation, Tonio Borg, jeudi.


"Nous avons là une crise de confiance. Nous recevons de plus en plus de nouvelles informations sur l'impact de ce problème d'étiquetage", a déclaré le président de la commission de la santé publique, Matthias Groote (S&D, DE).


"Dans le passé, nous avons débattu de la législation, de l'opportunité d'étiqueter ou non les différentes sortes de viande et les États membres ont choisi l'option la plus faible (…). Nous devons voir comment assurer la traçabilité et renforcer la dissuasion", a-t-il ajouté.


"Nous devons mettre les choses en perspective", a répondu M. Borg. "Nous avons l'un des meilleurs systèmes de sécurité alimentaire du monde. Mais cela ne signifie pas qu'aucun problème ne peut survenir".


M. Borg a souligné que les États membres sont responsables du renforcement de la législation, et a indiqué que les aliments vont à présent faire l'objet de tests ADN, dans tous les États membres, pour vérifier la présence de viande de cheval et de l'antidouleur phénylbutazone. Les résultats seront rendus publics, a-t-il ajouté.


La confiance du public sérieusement ébranlée


"La confiance du public a été sérieusement ébranlée", a estimé M. Borg. Pour contribuer à la restaurer, il a annoncé une prochaine proposition exigeant que chaque État membre introduise des sanctions financières pour les fraudes alimentaires, de sorte que "le crime ne paie pas".


Interrogé au sujet de l'extension éventuelle des règles d'étiquetage du "pays d'origine" aux produits carnés transformés, M. Borg a répondu que l'étude d'impact était en cours et pourrait être publiée à la fin de l'été. Cependant, "ceci est tout à fait sans rapport avec l'incident en cours. Cette fraude porte sur les espèces animales du produit carné", a-t-il précisé.


"Vous avez dit que le problème a été décelé au hasard d'une inspection en Irlande et qu'un changement ne s'impose pas vraiment. Mais savons-nous combien d'inspections aléatoires ont lieu dans l'UE? Disposons-nous de rapports à ce sujet ?", a demandé Linda McAvan (S & D, UK). "Il me semble que nous ne savons pas depuis combien de temps cette erreur d'étiquetage est intervenue. Et comment savoir si elle ne va pas se reproduire?", a-t-elle demandé.


Législation virtuelle contre législation réelle


Ce point de vue a été partagé par Corinne Lepage (ADLE, FR). "Nous ne pouvons pas dire aux citoyens qu'il n'y a aucun problème dans le système". "La meilleure loi au monde ne vaut rien s'il n'y a pas de contrôles. Nous avons une loi "virtuelle", mais les consommateurs veulent une loi "réelle" a-t-elle indiqué.


Bart Staes (Verts / ALE, BE) a fait observer que le scandale a également des implications politiques. "Les États membres sont responsables des inspections, mais les coupes budgétaires actuelles et les réductions de personnel restreignent inévitablement la qualité des contrôles" a-t-il déclaré.


"Le problème éthique et de confiance des consommateurs est clair", a déclaré Ana Rosbach (ECR, DK). "Comme la viande voyage d'un pays à l'autre, son traçage devient très difficile et nous devons trouver une solution à un niveau plus élevé. Comment la Commission européenne garantit-elle que tous les États membres  contrôlent effectivement les abattoirs?" a-t-elle demandé.


Alda Sousa (GUE / NGL, PT) a proposé la mise en place de registres nationaux de santé animale, de sorte qu'il n'y ait pas d'abattage d'animaux traités avec des médicaments, par exemple.


Sous la présidence de: Matthias Groote (S&D, DE)