Changement climatique: le projet du Parlement pour réduire les émissions de CO2 à long terme 

Communiqué de presse 
 
 

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  • La stratégie visant un niveau net d’émissions nul d’ici 2050 implique d'accélérer la réduction des émissions d’ici 2030 
  • La transition est également une opportunité pour l’industrie, l’emploi et la croissance 
  • Au moins 35% des dépenses de recherche de l’UE devraient soutenir les objectifs climatiques 
La décarbonation est aussi une opportunité pour l'industrie, affirment les députés. ©AP Images/Union européenne-PE  

Les députés ont présenté leurs idées sur la stratégie européenne à long terme de réduction des émissions dans une résolution adoptée jeudi.

Dans cette résolution non législative adoptée par 369 voix pour, 116 contre et 40 abstentions, les députés affirment que seuls deux des huit scénarios proposés par la Commission européenne dans sa communication de novembre permettraient d’atteindre un niveau net d’émissions de gaz à effet de serre nul d’ici 2050, conformément à l’engagement pris par l’UE dans le cadre de l’accord de Paris sur le changement climatique. Ils plaident pour que la Commission soutienne ces deux scénarios.

Le Parlement exprime également son soutien aux manifestations, notamment sous la forme de marches pour le climat et de grèves dans les écoles, qui sensibilisent à ces risques climatiques. Les députés demandent aux gouvernements nationaux, régionaux et locaux, ainsi qu'à l'UE, de prendre des mesures concrètes et rapides afin de ne pas dépasser la limite climatique de 1,5°C.

Les députés soulignent que pour atteindre le niveau net d'émissions nul en 2050 de la manière la plus efficace possible en termes de coûts, le niveau d'ambition de 2030 doit être relevé. L'UE doit donc envoyer un message clair précisant qu'elle est prête à revoir sa contribution à l'accord de Paris, affirment les députés.

Soutien aux régions les plus touchées par la décarbonation


Si elle est bien gérée, avec le soutien approprié aux régions, aux secteurs et aux citoyens les plus vulnérables, la transition vers un niveau net d’émissions nul a le potentiel de créer quelque 2,1 millions d’emplois supplémentaires d’ici 2050. Un fonds de transition équitable devrait être mis en place pour soutenir les régions les plus concernées par la décarbonation, telles que les régions où se situent des mines de charbon, précisent-ils.


La stratégie de l’UE devrait donner la priorité à la réduction des émissions directes et renforcer les puits et réservoirs naturels de carbone (tels que les forêts) par rapport aux technologies d’élimination du carbone, qui doivent encore être déployées à grande échelle et impliqueraient de plus grands risques pour les écosystèmes, la biodiversité et la sécurité alimentaire.


Investir dans l’économie circulaire et la bioéconomie


Les députés considèrent que la transition vers une économie neutre en carbone présente aussi de nombreuses opportunités. L’investissement dans l’innovation industrielle, notamment les technologies numériques et les technologies propres, est nécessaire pour favoriser la croissance, la compétitivité et la création d’emploi, notamment dans l’économie circulaire et la bioéconomie en forte croissance. Les députés soulignent également l’importance d’une politique énergétique et climatique prévisible, afin d’encourager l’investissement à long terme.


Enfin, les députés réitèrent la position du Parlement visant à allouer au moins 35% des dépenses de recherche (Horizon Europe) au soutien des objectifs climatiques.


Contexte


Les parties à l'accord de Paris sont invitées à communiquer, d'ici à 2020, leurs stratégies de développement à long terme à faible émission de GES pour le milieu du siècle. Dans la communication "Une planète propre pour tous" adoptée le 28 novembre 2018, la Commission a présenté sa vision stratégique à long terme d'une économie climatiquement neutre d'ici 2050, comprenant huit pistes possibles.


La communication présente des options permettant un débat approfondi sur la voie à suivre d'ici 2050. Ce débat devrait permettre à l'UE d'adopter et de soumettre une stratégie ambitieuse à la CCNUCC d'ici 2020, ainsi que de définir l'orientation de la future politique climatique et énergétique de l'UE.