La réduction du temps de transport des animaux n'est qu'un début, selon la commission de l'agriculture 

Communiqué de presse 
 
 

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Il faut accroître le bien-être des animaux lors des transports, mais d'autres mesures doivent compléter la réduction du temps de transport à 8h, telles que le soutien aux abattoirs locaux et aux usines de transformation de la viande, la modernisation des véhicules de transport, et un contrôle complet et homogène du respect des règles existantes dans l'ensemble de l'UE, ont affirmé de nombreux députés de la commission de l'agriculture lors d'un débat lundi.

Le problème est grave mais également complexe, a fait remarquer Janusz Wojciechowski (ECR, PL) dans son rapport d'initiative. "Nous devrions insister pour limiter de tels transports pour toutes les espèces d'animaux", a-t-il déclaré, et d'ajouter que la solution ne devrait pas se limiter uniquement à la réduction du temps de transport des animaux - une opinion partagée par de nombreux autres députés.


Une meilleure mise en œuvre de la loi et des règles uniformes


"8 heures est une belle expression à la mode", a déclaré Marit Paulsen (ADLE, SE), faisant référence à la campagne de réduction du temps de transport pour les animaux d'abattage à 8 heures, "mais il faut agir davantage [en vue d'améliorer le bien-être des animaux]". Elle a souligné la nécessité de renforcer les contrôles et la mise en œuvre des lois, ajoutant qu'il faudrait davantage utiliser les technologies telles que le GPS, afin de renforcer le contrôle du respect des règles dans l'ensemble de l'UE.


Avant d'imposer une quelconque limite de temps, il est nécessaire de mettre en place des mesures "de contrôle et d'application plus strictes", qui doivent s'uniformiser au sein de l'UE afin de prévenir les abus, a affirmé Esther de Lange (PPE, NL), une opinion partagée par de nombreux députés. "Nous ne pouvons pas tolérer que les poids lourds évitent de passer par l'Autriche simplement parce que les règles en vigueur sont plus strictes", a-t-elle expliqué.


Revoir les conditions de transport, et non la durée


Le débat sur la limite de transport à 8 heures aborde le sujet "du mauvais côté", a déclaré John Stuart Agnew (EFD, UK). Les conditions dans lesquelles les animaux sont transportés sont plus importantes que la durée du voyage, et les bêtes qui ne sont pas assez fortes, ne devraient pas être transportées, a-t-il affirmé, ajoutant que les autorités compétentes devraient mieux contrôler les poids lourds.


La commission est unie dans sa détermination: elle veut renforcer les normes relatives au bien-être des animaux, mais plafonner la durée du transport sans prendre en compte les conditions de ce transport est un "instrument désobligeant", a déclaré Richard Ashworth (ECR, UK). "Dans de mauvaises conditions, même un trajet d'une heure peut être problématique", a-t-il ajouté.


Des règles spécifiques aux espèces


Les conditions de transport, notamment le temps de transit, doivent rester spécifiques aux espèces - des règles différentes sont nécessaires pour les bovins et les ovins, la volaille et les porcins, a affirmé Britta Reimers (ADLE, DE). De nombreux députés ont partagé son point de vue, mais certains ont avancé que les règles actuelles devaient cependant être mises à jour. En ce qui concerne le transport des équidés, Julie Girling (ECR, UK) a insisté sur le fait que "d'innombrables études" ont montré que la distance et le temps de transport "devraient être spécialement définis pour les chevaux".


Soutien aux abattoirs locaux


Si la législation actuellement appliquée n'a pas porté ses fruits, nous devons en chercher la raison, a déclaré Alyn Smith (Verts/ALE, UK), soulignant que le problème devait être résolu à la racine. "Nous devons soutenir les abattoirs locaux", afin que les animaux ne voyagent pas sur de longues distances, et en vue de mettre en place de meilleurs systèmes de ventilation dans les poids lourds, et d'analyser les aides publiques et les mesures d'hygiène, qui "favorisent les entreprises de plus grande taille", a-t-il ajouté.


Cet appel à soutenir "davantage les abattoirs locaux" a été repris par d'autres députés, notamment Luis Manuel Capoulas Santos (S&D, PT), qui a insisté sur le fait que les règles hygiéniques strictes, bien qu'importantes, ne doivent pas entraîner la fermeture des petits abattoirs, et ainsi provoquer le transport d'animaux sur de longues distances.


Mettre fin au transport des appellations d'origine


M. Capoulas Santos, s'exprimant au nom de Mme Karin Kadenbach (S&D, AT), a fait part de ses préoccupations sur les animaux transportés pour l'abattage vers d'autres États membres "dans l'unique but de recevoir l'appellation d'origine du pays". Cette pratique "doit prendre fin", a-t-il déclaré.


Prochaines étapes


Le débat de la commission de l'agriculture répond au rapport de la Commission sur les répercussions de la législation européenne actuelle, en application depuis 2007. Le rapport de M. Wojciechowski sera mis aux voix en commission parlementaire les 9-10 juillet et en séance plénière en septembre.


Sous la présidence de: Paolo de Castro (S&D, IT)