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Compte rendu in extenso des débats
Jeudi 23 octobre 2003 - Strasbourg Edition JO

Reconstitution des stocks de cabillaud
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  Stevenson (PPE-DE). - (EN) Monsieur le Président, je voudrais féliciter Mme Stihler pour son rapport et la remercier pour son dur labeur sur cette question si controversée. Comme nous l’avons entendu une fois de plus, le CIEM a déclaré que les stocks de cabillaud sont dans un état si désastreux qu’il préconise la fermeture complète de la pêche au cabillaud dans la mer du Nord, dans la mer d’Irlande et à l’Ouest de l’Écosse. Il déclare que des années de mesures draconiennes de conservation n’ont pas permis de reconstituer les stocks et que seule la suppression totale de ces pêcheries permettra une reconstitution significative.

Bien entendu, notre triste expérience nous a appris que lorsque les scientifiques en appellent une nouvelle fois à la suppression complète de la pêche au cabillaud, ils entendent aussi par là l’arrêt virtuel de la pêche à l’églefin, au merlan, à la plie et aux crevettes, au cours desquelles le cabillaud est capturé comme une prise accessoire. Permettez-moi maintenant de dire ceci au commissaire Fischler et de le dire très clairement, parce que si d’autres réductions sont décidées lors de la réunion du Conseil de décembre de cette année, cela précipitera la fin de la flotte britannique de pêche aux corégones. Et je n’entends pas par là d’autres réductions draconiennes comme l’année passée, je veux dire toute autre réduction. Les deux importantes vagues de déchirage précédentes ont réduit la flotte britannique de pêche aux corégones d’environ 40%. Les dockers et le personnel auxiliaire qui dépendent de la flotte de pêche aux corégones pour gagner leur vie se trouvent aujourd’hui au bord de la ruine. Toute autre réduction leur sera fatale. Cela signifierait que, même si les stocks de cabillaud sont un jour reconstitués, il n’y aura plus de pêcheurs britanniques pour les pêcher.

Je ne cherche pas à attaquer les scientifiques. On ne gagne rien à tirer sur le messager, mais le dernier rapport du CIEM souligne une fois de plus l’importance capitale d’écouter les conseils des pêcheurs aussi bien que des experts. L’année dernière, les scientifiques nous ont dit que les stocks d’églefin diminuaient. Les pêcheurs ont rétorqué que c’étaient des balivernes. Aujourd’hui, les scientifiques admettent qu’il y a environ 400 000 tonnes de biomasse de stock reproducteur d’églefin dans la mer du Nord. Alors, qui a raison?

Permettez-moi d’ajouter qu’il semble que les scientifiques ne s’écoutent pas entre eux lorsqu’il s’agit de tirer leurs éminentes conclusions. D’après de nouvelles recherches scientifiques menées par la respectable Sir Alistair Hardy Foundation à Plymouth, qui surveille la mer du Nord depuis ces 70 dernières années, les stocks de plancton d’eau froide dont se nourrissent les cabillauds juvéniles ont été déplacés d’une centaine de miles vers le nord à cause d’une augmentation sans précédent de la température de l’eau. Ceci explique peut-être pourquoi le cabillaud est pêché en abondance au large des îles Féroé, de l’Islande et de la Norvège, et qu’il n’en reste pas en mer du Nord. Alors, de grâce, commençons à écouter les pêcheurs au même titre que les scientifiques. Les pêcheurs ont tout intérêt, d’un point de vue commercial, à voir les stocks de cabillaud reconstitués. C’est la seule façon dont nous pourrons assurer une vie future décente à nos pêcheurs.

 
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