Retour au portail Europarl

Choisissez la langue de votre document :

 Index 
 Précédent 
 Suivant 
 Texte intégral 
Compte rendu in extenso des débats
Lundi 29 mars 2004 - Strasbourg Edition JO

5. Interventions sur des questions politiques importantes
MPphoto
 
 

  Nogueira Román (Verts/ALE). - (PT) Monsieur le Président, je tiens à exprimer la désolation que je ressens et que nous ressentons tous après l’effroyable ravage provoqué par les attentats terroristes de Madrid et à exprimer nos condoléances et notre solidarité envers les familles de ceux qui ont été assassinés, ainsi qu’envers les blessés et leurs familles. Je tiens également à exprimer ma profonde admiration pour l’attitude citoyenne et digne de la population de Madrid, ainsi que pour l’efficacité exceptionnelle de tous les services d’urgence déployés par les institutions au niveau de l’État, des communautés autonomes, de la ville et des municipalités. La maturité avec laquelle s’est comportée la société espagnole, à l’instar d’autres communautés victimes de ces terribles désastres causés par l’homme, vient confirmer le fait que l’Espagne est un pays enraciné en Europe, sur le plan tant civil que démocratique. Tous ces événements n’ont donné lieu à aucune réaction ou déclaration xénophobe, ni à aucune hostilité contre une religion ou un pays en particulier. Compte tenu de tout ce qui s’est passé et du comportement admirable de la population, il est essentiel que nous adoptions, dans l’UE, des mesures fortes et démocratiques pour lutter contre le terrorisme. Toutefois, nous devons également lutter avec force pour éviter qu’une polarisation militaire des points de vue et une idéologie exclusivement antiterroriste ne prennent racine en Europe, mais aussi pour veiller à ce que nos sociétés ne soient jamais dominées par une telle idéologie.

 
  
MPphoto
 
 

  Villiers (PPE-DE). - (EN) Monsieur le Président, j’invite l’Assemblée et le président à prendre toutes les mesures possibles afin d’essayer de mettre fin aux violations des droits de l’homme en Iran. Cela fait bien trop longtemps que le régime iranien se rend coupable de graves violations des droits de l’homme. Je demande au président d’exprimer au régime iranien les protestations de cette Assemblée et de l’inviter à mettre fin, dès que possible, à ces violations des droits de l’homme. Un grand rassemblement de la communauté iranienne d’Europe s’est déroulé à Bruxelles le 21 mars, au cours duquel des appels sincères ont été lancés par des exilés iraniens en vue d’un changement d’approche envers le régime iranien. Tous les députés de cette Assemblée devraient soutenir la communauté iranienne d’Europe et exiger le respect des droits de l’homme et la justice pour les Iraniens.

 
  
MPphoto
 
 

  Thors (ELDR). - (SV) Monsieur le Président, au cours de la nuit du 19 mars dernier, 23 jeunes ont péri dans un terrible accident d’autocar à Konginkangas, dans le centre de la Finlande. Cette collision entre un bus et un énorme poids lourd constitue le pire accident de la route de l’histoire de notre pays.

Une commission d’enquête a été instituée par le gouvernement pour établir les causes de cet accident. Doit-on pointer du doigt la surface extrêmement glissante de la route ou les rouleaux de papier mal attachés dans le véhicule, ou est-ce que cet accident qui a coûté la vie à 23 jeunes est dû à autre chose? J’espère qu’à l’avenir, le Parlement européen pourra également tirer profit de cette commission d’enquête. Dans le même temps, je vous demanderai, lorsque vous vous rendrez en Finlande dans deux semaines, de présenter les condoléances du Parlement à notre peuple pour ce terrible accident.

 
  
MPphoto
 
 

  Alyssandrakis (GUE/NGL). - (EL) Monsieur le Président, je tiens à condamner l’arrestation, par les forces armées colombiennes, de Rubiel Vargas, membre du comité exécutif de la Jeunesse communiste colombienne et correspondant de l’agence de presse indépendante Ancol. Cette arrestation survient deux mois après l’arrestation, le 23 janvier dernier, de Gabriel Beccera, secrétaire général de la Jeunesse communiste et représentant du front social et politique de Colombie. Luz Perly Córdoba, syndicaliste du mouvement agricole Campesina de Arauca, a été arrêté le 18 février, tandis que la communiste Marίa Lucero Henao a été assassinée avec son mari par des soldats le 6 février dernier.

Il ne s’agit là que d’un petit échantillon des persécutions dont sont victimes en général les communistes et les militants sur le terrain en Colombie. Cela démontre à quel point le président Uribe a fait preuve d’hypocrisie quand il a évoqué la réconciliation nationale il y a quelques semaines au cours de la réception officielle que vous et les quelques députés présents dans l’Assemblée lui avez réservée.

 
  
MPphoto
 
 

  Tannock (PPE-DE). - (EN) Monsieur le Président, en ce jour, l’OTAN s’élargit officiellement de 19 à 26 membres, les trois républiques baltes se joignant à la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie - en fait tous les pays adhérents à l’exception de Malte et de Chypre. La semaine dernière, j’étais en Autriche, où d’importantes pressions politiques sont exercées afin que le pays abandonne la neutralité qui lui est chère et adhère à l’OTAN.

Il est essentiel que nous soutenions la stabilité actuelle de l’OTAN, qui est active dans la lutte contre le terrorisme international, comme en témoigne son action hors zone dans des théâtres aussi lointains que l’Afghanistan. Nous ne pouvons pas laisser la PESD saper notre alliance avec les États-Unis - la seule puissance militaire à consacrer des sommes importantes à la défense - alors que l’ensemble de l’UE diminue ses dépenses. Nous devons également éviter la duplication des efforts causée par les structures séparées de planification, de commandement et de contrôle de la PESD.

Enfin, nous devons convaincre nos voisins russes que l’élargissement de l’OTAN - en particulier aux pays baltes - ne constitue pas une menace pour leur sécurité; la ratification rapide du traité FCE par ces États apaiserait considérablement les craintes russes.

 
  
MPphoto
 
 

  Katiforis (PSE). - (EN) Monsieur le Président, je voudrais attirer l’attention de l’Assemblée sur une déclaration surprenante et grotesque faite la semaine dernière par le recteur de l’université d’Istanbul. Apparemment - même si je l’ai entendu dire ces choses à la télévision -, il a déclaré que la Turquie n’avait aucune raison de faire des concessions à l’UE concernant Chypre, et qu’il était facile pour la Turquie de résoudre ce problème en sacrifiant 135 000 de ses soldats - il en a même compté le nombre - afin d’occuper Chypre et la Grèce. Il a tenu ces propos absurdes sous les acclamations de son auditoire, faits que, une fois de plus, j’ai pu voir à la télévision.

Je ne dis pas que cela compromet le gouvernement turc ou que cela compromet la majorité de l’opinion publique turque, mais si une partie de l’opinion publique s’exprime ainsi en Turquie, alors nous devons être plus prudents avant d’accepter la Turquie et nous devons en effet collaborer avec les forces progressistes dans le pays afin d’amener un véritable changement d’opinion, sans lequel il ne pourra y avoir de fusion réelle entre la Turquie et l’Union européenne.

 
  
MPphoto
 
 

  Le Président. - Je me suis entretenu récemment avec certaines ONG à Istanbul, et avec des étudiants de l’université de la ville, dont les opinions avaient l’air beaucoup plus éclairées que celles de leur recteur, qui a le privilège d’être le responsable.

 
  
MPphoto
 
 

  Heaton-Harris (PPE-DE). - (EN) Monsieur le Président, je me lève pour évoquer le cas de M. Tillack, un journaliste arrêté il y a dix jours par la police belge à la demande de l’OLAF. Apparemment, l’opération n’a pas été menée en douceur, car ce monsieur a été incarcéré pendant dix heures sans pouvoir parler à un avocat, et bien d’autres problèmes sont liés à cette affaire. Je me demandais si vous pourriez évoquer le problème avec l’OLAF, car, en ce qui concerne Eurostat, la grande vitesse requise pour ce dossier ne semblait pas présente et ce serait une affaire bien plus intéressante à traiter au sein de ce Parlement.

Je suis également très préoccupé par la liberté de la presse en Belgique et je voudrais que vous en parliez avec le ministère belge de l’intérieur.

(Applaudissements)

 
  
MPphoto
 
 

  Santini (PPE-DE). - (IT) Monsieur le Président, une controverse est apparue en Italie, plus précisément dans ma région, le Trentin Haute-Adige/Sud-Tyrol, concernant le recensement ethnolinguistique organisé en vertu du statut d’autonomie spéciale de la région et conduit avec zèle par l’administration germanophone. Ce recensement va à l’encontre du principe de libre circulation et de la directive 95/46/CE concernant la protection des données à caractère personnel et en particulier de son article 8, qui protège l’origine ethnique des citoyens.

Alors qu’une procédure d’infraction a éventuellement été lancée contre l’État italien, il semble que le commissaire Bolkestein ait négocié directement une solution avec le gouverneur de la province de Bolzano, comme l’a annoncé lui-même ce dernier de retour d’une visite à Bruxelles. Sachant que le gouvernement italien, qui est compétent pour ce type de négociation, a déjà protesté officiellement, je serais ravi que le commissaire Bolkestein fasse état de l’objet de cette rencontre: s’il est vrai qu’une solution a été convenue ou si cette question a simplement été débattue.

 
  
MPphoto
 
 

  Le Président. - Je vois que le commissaire Bolkestein est présent. Il choisira peut-être de répondre à votre question à un autre moment et de manière différente, mais il n’est pas opportun de lui poser directement cette question en ce moment.

 
  
MPphoto
 
 

  Maes (Verts/ALE). - (NL) Monsieur le Président, je m’adresse à vous au nom de notre collègue député M. Eurig Wyn, actuellement en Turquie en sa qualité d’observateur des élections locales. Il m’a demandé de vous informer, ainsi que nos collègues, du fait qu’il n’a pas été autorisé à accéder à divers bureaux de vote de l’est de la Turquie. Je pense qu’il en dira davantage sur son expérience, qui devrait s’ajouter aux témoignages de violences commises au cours de ces élections turques, certaines de ces violences ayant même provoqué mort d’homme. Ceci démontre une fois encore que la Turquie ne satisfait pas aux critères de Copenhague.

 
  
MPphoto
 
 

  Lage (PSE). - (PT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a attribué récemment son Prix mondial de la liberté de la presse au journaliste et écrivain cubain Raúl Rivero. Ce prix a suscité le courroux prévisible de la dictature cubaine et a soulevé une série de protestations à l’encontre de l’UNESCO, pour avoir attribué ce prix à un écrivain et journaliste condamné à 20 ans de prison, au même titre que 74 autres dissidents.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, après que cette Assemblée a attribué le prix Sakharov à Oswaldo Payá et a ainsi encouragé les dissidents cubains et la lutte pour la liberté à Cuba, nous ne pouvons pas demeurer silencieux. Nous devons répéter inlassablement que Cuba doit respecter les droits de l’homme et que la tyrannie du régime cubain est dépassée et anachronique.

Monsieur le Président, je tiens à vous demander de prendre contact avec les autorités cubaines et d’exprimer notre préoccupation pour la santé des prisonniers politiques et le fait qu’ils dépérissent dans les prisons cubaines.

 
  
MPphoto
 
 

  Le Président. - Je peux le faire.

 
  
MPphoto
 
 

  Korakas (GUE/NGL). - (EL) Monsieur le Président, l’invitation adressée par le gouvernement grec à l’OTAN pour que cette dernière assume la responsabilité de la sécurité lors des jeux Olympiques a provoqué de vives réactions d’une très large frange de la scène politique grecque. Il s’agit non seulement d’une insulte à l’esprit olympique de paix, l’OTAN étant une organisation terroriste va-t’en-guerre par excellence, mais également d’une insulte à la sensibilité pacifiste opposée à l’OTAN exprimée tous les jours dans le pays par la population grecque. Comme beaucoup l’ont dénoncé, cette invitation fera en sorte que la Grèce attire les réactions terroristes.

Il est clair que les mesures visant à supprimer et réprimer les libertés et les droits démocratiques et la profonde immixtion de l’OTAN dans la vie publique et privée en Grèce ne disparaîtront pas lorsque les jeux Olympiques seront terminés, mais persisteront pour devenir une réalité permanente. Voilà comment, sous le prétexte de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, les idéaux olympiques sont bafoués et une nation se retrouve pieds et poings liés. Voilà comment l’immense hypocrisie des discours sur la trêve olympique est démasquée.

Soucieux de traduire la sensibilité pacifiste et anti-impérialiste de la population grecque, nous condamnons cette situation et appelons celles et ceux dans cette Assemblée qui manifestent encore un intérêt ne fût-ce que rudimentaire pour la démocratie à demander à l’OTAN de ne pas interférer avec les jeux Olympiques.

 
  
  

PRÉSIDENCE DE MME CEDERSCHIÖLD
Vice-présidente

 
  
MPphoto
 
 

  Duthu (Verts/ALE). - Madame la Présidente, j’aimerais revenir sur l’assassinat extrajudiciaire du cheikh Yassine par le gouvernement israélien, que l’Union européenne a vigoureusement condamné. Je voudrais émettre un vœu, celui que les institutions européennes prennent une initiative diplomatique forte à cette occasion, puisqu’il est établi que le processus est définitivement compromis si l’on en reste à de petits ajustements.

Je souhaiterais que soit réexaminée la question de la suspension de l’accord Union européenne-Israël que le Parlement avait déjà votée précédemment, que par ailleurs on se préoccupe d’installer une force d’interposition qui protégerait efficacement la population palestinienne et qu’enfin une grande initiative soit prise en faveur d’une conférence internationale qui reprenne vraiment tout le processus.

 
  
MPphoto
 
 

  Bonde (EDD). - (DA) Madame la Présidente, pour revenir sur les faits soulevés par M. Heaton-Harris, six agents de police belges se sont rendus ensemble, vendredi dernier à 7h10, au domicile privé d’un journaliste, où ils ont emporté des listes d’adresses et de numéros de téléphone, des cartes de visite et quatre téléphones et ont ensuite investi son bureau situé dans un centre de presse international pour y emporter notamment 17 cartons de documents. Ses demandes de permission de téléphoner à son épouse, à son employeur et à son avocat ont toutes été refusées. Les policiers ont également emporté des copies de comptes privés. Nous sommes parvenus aujourd’hui à une situation qui veut que l’OLAF souhaite consulter les comptes de journalistes qui rédigent des articles sur des dossiers de fraude, alors qu’il n’a pas encore exigé les extraits de compte bancaire de ceux qui ont commis la fraude.

Je tiens à demander à la présidente si nous pouvons obtenir une explication complète et un rapport sur le rôle de l’OLAF dans cette affaire, y compris le rôle de la Commission dans la décision de contacter la police belge. Je tiens également à demander à la présidente de veiller à ce que nous ayons la garantie que les institutions communautaires respecteront à l’avenir la liberté de la presse et, plus particulièrement, le principe important du respect des sources des journalistes. À ce titre, il convient de demander au gouvernement belge, où il n’existe pas de loi relative à la protection des sources, qu’il donne la garantie que ses institutions n’interviendront pas auprès de journalistes lorsqu’ils rédigent des articles sur des scandales.

 
Avis juridique - Politique de confidentialité