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Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 31 mars 2004 - Strasbourg Edition JO

Conseil européen / Sécurité
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  Barón Crespo (PSE). - (ES) Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Président de la Commission, Mesdames et Messieurs, permettez-moi, en tant que Madrilène, de m’adresser à cette Assemblée au nom de mes concitoyens pour exprimer ma gratitude par rapport aux témoignages de soutien, de solidarité et de condoléances que nous avons reçues de l’Europe, mais aussi du monde entier.

Je voudrais m’adresser expressément au président Cox parce que la déclaration institutionnelle qu’il a effectuée au nom du Parlement a eu un impact énorme à Madrid et en Espagne et était en adéquation avec les circonstances dramatiques que nous vivons. Nous avons montré, à travers les minutes de silence observées par tous les Européens à la suite des événements tragiques de Madrid, que nous bâtissons l’Europe.

Si le Taoiseach - qui malheureusement possède tout comme moi et d’autres une longue expérience dans la lutte contre le terrorisme - me le permet, je voudrais dire - tout en exprimant ma gratitude pour ces témoignages aux deux côtés de l’Atlantique - qu’il ne faut pas confondre stoïcisme et résistance avec lâcheté et apaisement; qu’il ne faut pas uniquement lutter contre le terrorisme avec des tanks, des avions et des invasions; il faut le combattre avec dignité, résistance, mais aussi grâce à la coordination essentielle des services de renseignements et à une législation telle que celle que nous essayons d’élaborer au sein de l’Union européenne depuis le 11 septembre.

À ce propos, je dois dire au Conseil que le Parlement a travaillé extrêmement rapidement et que le Conseil a dans ce cas fait un pas en avant en nommant M. de Vries - et j’approuve les critiques de M. Poettering concernant les circonstances de cette nomination - mais, j’attire l’attention sur le fait qu’à l’heure actuelle, cinq pays de la Communauté doivent encore transposer le mandat d’arrêt dans leur législation nationale et que nous avons toujours des problèmes en termes de mise en application, en particulier des mesures visant à combattre le blanchiment d’argent. Cela prouve que nous ne travaillons pas sérieusement à combattre le terrorisme et que nous devons faire des démarches importantes car nous sommes solidaires, mais nous sommes tous menacés.

Ceci étant dit, permettez-moi, Monsieur le Président, de passer au deuxième problème: la Constitution. Je crois que nous devons saluer le pas en avant effectué par la présidence irlandaise et je crois que la désignation du candidat à la présidence du gouvernement espagnol, M. Zapatero, constitue un important pas en avant en vue de débloquer la situation. Il a déclaré que les Espagnols, le gouvernement espagnol, croient que nous devons revenir à l’Europe, mais aussi adopter l’approche que les gouvernements de ma couleur politique ont toujours suivie. Par rapport à cette remarque, je voudrais souligner d’une part quelque chose de très important: le vote à la majorité qualifiée et la codécision qui sont des sujets essentiels en termes de démocratie européenne.

En outre, je voudrais dire au président de la Commission que les circonstances dans lesquelles il se trouve doivent nous amener à réfléchir à un sujet important: le rôle de la Commission.

Comme il a de très bons commissaires, le président Prodi risque de se retrouver presque toujours "sur le radeau de la Méduse" au terme de chaque mandat. Trois ou quatre commissaires rentrent déjà dans leurs pays - ce qui prouve qu’il y a une vie après l’Union européenne - mais cela pose un sérieux problème: nous ne pouvons pas tabler sur une situation où un commissaire reste en place pour une durée de dix mois seulement. C’est intenable.

Je voudrais également attirer votre attention sur le fait que le commissaire grec, M. Dimas - et je ne crois pas que cette responsabilité lui incombe - s’est exprimé en séance plénière avant de passer à l’audition dans la commission correspondante. Nous devons tous essayer de veiller à respecter les règles de procédure, c’est essentiel dans une démocratie.

En ce qui concerne la Constitution, je voudrais aussi, Monsieur le Président, remercier l’ancien maire de Rome, M. Rutelli, pour la solidarité et la dignité dont il a fait preuve en proposant un amendement - lequel sera, je l’espère, approuvé au Parlement aujourd’hui - donnant à ce traité que nous devons approuver, la Constitution européenne, le titre de "Constitution de Madrid". Je crois que c’est un geste dont nous pouvons tous être fier et naturellement, j’ai l’intention de le soutenir.

Enfin, par rapport au problème important de Chypre, je voudrais réitérer, au nom de notre groupe, notre soutien inconditionnel aux efforts effectués par le secrétaire général des Nations unies pour trouver une solution au problème de Chypre et aider ainsi au bon déroulement du processus d’élargissement. Je crois que nous devons demander aux deux parties de saisir cette opportunité historique d’unifier un pays divisé depuis 40 ans et faire ainsi tomber le dernier mur en Europe.

 
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