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Compte rendu in extenso des débats
Jeudi 23 octobre 2008 - Strasbourg Edition JO

Venezuela
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  Renate Weber, auteure. (EN) Monsieur le Président, cela fait plusieurs années que la situation de l’opposition au Venezuela est très difficile, légitimant de ce fait nos interrogations quant à la démocratie vénézuélienne.

Mais ce qui se passe actuellement démontre que la démocratie et l’État de droit au Venezuela relèvent de la parodie. Il est inacceptable de voir prendre des mesures administratives interdisant à des personnes d’occuper ou de postuler à des emplois publics officiels pendant 15 ans. Les tribunaux seuls devraient être autorisés à prendre de telles décisions, et uniquement après avoir reconnu ces personnes coupables de crimes graves.

La perversité de cette mesure est aisément décelable dès lors que la grande majorité des personnes frappées d’interdiction appartient à l’opposition politique; il est très probable que cette pratique ne sera pas seulement utilisée pour ces élections de novembre mais se perpétuera également lors des élections suivantes.

Il n’est pas étonnant que la déchéance de droits politiques ait lieu au moment où des avocats des droits de l’homme, qui critiquent le gouvernement actuel, sont expulsés du Venezuela, et où certains accidents très suspects, qui ont entraîné le décès de personnes qui avaient exprimé des critiques, ne font pas l’objet d’enquêtes véritables.

Le Parlement européen doit envoyer un message ferme à l’opinion publique vénézuélienne signifiant que la déchéance des droits politiques constitue une pratique non démocratique, contraire aux fondements mêmes de l’État de droit. Nous devons condamner avec force les allégations du vice-ministre vénézuélien pour l’Europe, selon lesquelles le Parlement européen aurait refusé de voter cette résolution en septembre parce que cela aurait été perçu comme un vote contre la lutte anti-corruption. Une telle manœuvre de manipulation de l’opinion publique vénézuélienne est indigne d’un ministre chargé des relations avec l’Union européenne. De même, nous repoussons vigoureusement son accusation selon laquelle ce que nous faisons ici constitue une attaque contre un pays souverain.

Cette résolution est l’expression de notre inquiétude à l’égard de l’évolution démocratique et du respect des droits de l’homme dans un pays dont nous admirons et respectons le peuple.

 
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