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Compte rendu in extenso des débats
Jeudi 7 mai 2009 - Strasbourg Edition JO

Iran: le cas de Roxana Saberi
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  Paulo Casaca, auteur.(PT) Madame la Présidente, le 1er mai, jour de fête pour nous, Occidentaux, reste malheureusement un jour de lutte en Iran. Il a été marqué cette année non seulement par l’habituelle répression violente des manifestations des travailleurs iraniens, mais aussi par l’exécution d’une jeune femme de 17 ans, Delara Darabi, reconnue coupable d’un crime alors que tout laissait entendre qu’elle était innocente.

Selon Amnesty International, la veille de son exécution, cette jeune femme avait fait part à sa mère de ses projets d’avenir, dans l’espoir que la grande campagne visant à la faire libérer porte ses fruits.

Delara Darabi est une énième victime du fanatisme religieux, comme tant d’autres personnes dont nous avons dénoncé l’exécution dans ce Parlement.

Les organisations de défense des droits de l’homme ont également confirmé cette semaine l’information, publiée le 1er mai par le Conseil national de la résistance d’Iran, de la lapidation, à la prison de Lakan, d’un homme accusé d’adultère et ont annoncé la lapidation imminente d’un autre homme de la province de Gilan, contredisant ainsi le soi-disant moratoire iranien contre cette pratique barbare.

Tel qu’indiqué par le mouvement de lutte pour l’abolition de la peine capitale, Tire as Mãos de Caim, l’Iran est le pays affichant le taux d’exécution par habitant le plus élevé au monde. Pas plus tard que ce matin, quatre personnes ont été exécutées à la prison d’Evin, alors que huit autres ont été exécutées à la prison de Taibad le 2 mai.

L’emprisonnement de ressortissants de pays tiers, comme l’Américaine Roxana Saberi, est également une pratique courante visant à obliger les autres pays à leur accorder des concessions diplomatiques.

À cet égard, le commentaire du secrétaire de Tire as Mãos de Caim, Sergio D’Elia, est extrêmement pertinent et souligne le point le plus important: la brutalité du régime des mollahs n’est pas la seule responsabilité du régime fondamentaliste iranien. Les gouvernements européens y consentent par leur silence, leur tolérance et leur constante volonté d’apaiser les choses et ils succombent ainsi au chantage politique et commercial de l’Iran. Le régime de Téhéran menace la paix et la sécurité du monde entier et, surtout, de ses propres citoyens, par des actes pratiqués depuis des décennies. Au lieu d’en tenir compte, l’Europe fait de l’Iran la solution aux problèmes du Moyen-Orient, alors qu’il est en fait lui-même le principal problème.

Pour ma dernière intervention devant le Parlement européen, j’en appelle à ceux qui participeront à la prochaine législature, pour leur demander de ne pas abandonner les Iraniens à leurs geôliers et de ne pas laisser les peuples du Moyen-Orient s’engouffrer dans les abîmes du fanatisme religieux.

 
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