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 Texte intégral 
Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 2 février 2011 - Bruxelles Edition JO

Situation en Méditerranée, en particulier en Tunisie et en Égypte (débat)
MPphoto
 

  Daniel Cohn-Bendit, au nom du groupe Verts/ALE. – Monsieur le Président, Madame Ashton, vous faites un appel au calme. Mais alors, nommez un chat un chat! Ce sont les troupes de Moubarak qui ont installé la terreur sur la place, aujourd’hui, en Égypte, ce ne sont pas les manifestants! Donc, ne demandez pas le calme à tout le monde. Demandez à M. Moubarak d’arrêter d’agresser les manifestants parce qu’il fait cela pour pouvoir ensuite dire: «Je vais remettre de l’ordre dans le chaos». C’est le piège qu’il est en train de tendre, et nous, nous disons aux uns et aux autres: «Calmez-vous!». Non! Il faut dire à M. Moubarak: «Calmez-vous!», et le meilleur moyen de calmer la situation, c’est de déguerpir, de s’en aller. Le calme règnera alors au Caire.

Avez-vous vu que ceux qui sont arrivés avec des couteaux, ce sont des policiers de M. Moubarak? Ce sont des pauvres amenés ce matin en bus du fin fond de l’Égypte qui ont créé le trouble. Il faut le dire, Madame Ashton, et ne pas faire semblant d’être aveugles! Il y a là une chose que je trouve extraordinaire chez vous: aujourd’hui vous comprenez tout sur ce qui s’est passé, sur ce qu’était la Tunisie il y a encore trois semaines. Mais quand, il y a trois semaines, ici, au Parlement européen, nous prenions une initiative vous demandant d’arrêter les négociations sur le rehaussement de la Tunisie à cause de la dictature, vous nous disiez que ce n’était pas possible. Et aujourd’hui, c’est possible! Vous êtes une résistante de la vingt-cinquième heure! Après ça, tout est clair! Je vous demande donc une chose, Madame Ashton: concernant la Tunisie, dites-nous où l’Europe a mis l’argent. Dites-nous à quelles entreprises l’argent européen est allé, quelles entreprises de M. Ben Ali et de sa femme ont été soutenues par l’argent européen. Vous pouvez nous le dire. Ce Parlement a le droit de le savoir!

Deuxièmement, Madame Ashton, puisque vous dites que vous allez soutenir aujourd’hui le peuple tunisien, je vous demande une chose: qu’il y ait, dans la transition, une égalité de possibilités dans le processus démocratique. S’il y a une nouvelle élection – vous savez que le RCD tunisien a de l’argent, que les forces d’opposition, interdites pendant des années, n’ont pas d’argent –, il faut que l’Union européenne soit là pour soutenir l’équilibre et l’égalité démocratiques. Concernant l’Égypte, Madame Ashton, une chose est évidente aujourd’hui: si nous ne réussissons pas à soutenir les Égyptiens dans ce processus de libération, les peuples du Moyen-Orient, les peuples arabes vont nous tourner le dos encore une fois, alors qu’aujourd’hui, nous avons une situation extraordinaire – vous ne l’avez pas citée, M. Verhofstadt, non plus –: il y a eu, à Gaza, une manifestation de soutien aux Égyptiens et le Hamas a interdit cette manifestation. C’est la preuve qu’aujourd’hui, le vent de liberté souffle aussi contre les théocraties au Moyen-Orient et dans les pays arabes, et que c’est notre rôle de les aider. Nous avons pleuré pendant des années, où il n’y avait que l’alternative entre la dictature et les théocraties. Eh bien, Inch Allah! Il y a une troisième possibilité, c’est la liberté et la lutte pour la liberté contre les dictatures et contre les théocraties, et c’est notre rôle européen d’être aux côtés de ceux qui mènent ce combat.

(L’orateur accepte de répondre à une question «carton bleu» (article 149, paragraphe 8, du règlement))

 
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