Karima Delli, au nom du groupe Verts/ALE. – Madame la Présidente, mes chers collègues, le Parlement va une nouvelle fois adopter une résolution en faveur d'une stratégie pour les sans-abri. Cela fait trois ans que le Parlement est mobilisé à travers l'adoption d'une question écrite, d'une résolution, de conférences de consensus avec des ministres du logement, qui sont prêts. Nous n'avons pas cessé de relancer la Commission depuis lors. À aucun moment celle-ci n'a pris la peine de justifier son silence. Qu'est-ce que vous attendez? Votre silence est coupable. La situation empire tous les jours. Je dois rappeler que les sans-abris sont là toute l'année, pas seulement en hiver. La Commission doit sortir de sa tour d'ivoire.

J'amène un autre sujet: les vagues d'expulsion explosent. C'est le cas en Espagne, où la loi hypothécaire continue de violer le droit européen au détriment des ménages qui n'ont plus les moyens de renégocier leur crédit, si bien qu'on compte plus de 500 000 expulsions illégales. C'est le cas aussi en Grèce, où le moratoire sur les saisies immobilières prend fin sous la pression de la troïka et donc de la Commission. Le tout pour renflouer les banques.

L'humain avant tout! C'est au nom de ce principe – que je tiens à rappeler à mes collègues – qu'il va falloir voter en faveur de l'amendement dénonçant la criminalisation des sans-abri, qui sévit notamment en Hongrie. Pourchassés par la police, les sans-abri sont victimes de lourdes amendes. Être pauvre n'est pas un crime. Et je le rappelle à mes collègues du PPE qui préfèreraient voir cette résolution tomber plutôt qu'ouvrir les yeux sur ce drame, qui nie toute dignité humaine. C'est un chantage qui est infâme dans ce Parlement.

Si la Commission Barroso n'est pas capable de mettre en place une stratégie européenne en faveur des sans-abri avant les élections, alors je le dis clairement, j'invite les citoyens européens à en prendre acte dans les urnes pour remettre la solidarité au cœur des politiques publiques.