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Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 14 septembre 2016 - Strasbourg Edition révisée

Nécessité d'une politique européenne de réindustrialisation à la lumière des récentes affaires Caterpillar et Alstom (débat)
MPphoto
 

  Philippe Lamberts, au nom du groupe Verts/ALE. – Madame la Présidente, chers collègues, Caterpillar, c'est, entre 2009 et 2015, 50 % d'augmentation du dividende par action et 15 % de pertes d'emplois. Ces seuls chiffres démontrent à souhait que le cancer de la financiarisation continue de ronger le cœur de notre économie et que, malgré les professions de foi consécutives à la crise financière, la maximisation du profit à court terme reste l'alpha et l'oméga de la politique des multinationales, et la remise de la finance et de l'économie au service de la société, un vœu pieux.

Le cas de Caterpillar n'est pas isolé puisque l'emploi industriel est passé en Europe de 20 à 15 % de la population active depuis l'an 2000. Et à entendre la commissaire Malmström qui, de manière un peu obsessionnelle, pousse les accords commerciaux CETA et TTIP, il faut s'attendre à encore plus de casse sociale puisqu'elle vous demande, Madame Thyssen, un renforcement du Fonds d'ajustement à la globalisation, tout ça, alors que les Européens se sont donné l'objectif d'augmenter la part de l'industrie dans leur PIB à 20 %. Et nous avons raison parce que, qu'il s'agisse d'énergie, de mobilité, de bâtiments, pour prendre simplement ces trois exemples, l'industrie a un rôle essentiel à jouer dans la transition de notre économie vers une économie sobre en énergie et en ressources. L'Europe, chers collègues, a tout intérêt, pour sa propre compétitivité, à mener cette transition, à être un leader plutôt qu'un suiveur.

Dès lors, au-delà de l'émotion suscitée par la fermeture arbitraire de Caterpillar à Gosselies, nous devons enfin tirer la leçon de ces restructurations en série et adopter les éléments essentiels d'une politique industrielle. Premièrement, elle suppose la remise au pas de la finance. Et là, beaucoup de choses restent à faire. Tant que la norme du profit sera fixée par des institutions financières too big to fail, eh bien notre économie sera entièrement asservie à la finance.

Deuxièmement, une réorientation de la politique commerciale. Il faut en finir avec ces projets d'accords commerciaux taillés pour mesure sur les seuls intérêts des actionnaires et conditionner l'accès au marché européen au respect des normes sociales, environnementales et fiscales de notre Union.

Troisièmement, il faut mettre l'industrie au service de la transition et la transition au service de l'industrie. En effet, nous avons des moyens de mettre notre industrie à la pointe de leur transition. Donnons-nous des objectifs ambitieux et contraignants en matière d'efficacité énergétique et de ressources. Faisons en sorte que le plan d'investissement Juncker, au lieu de saupoudrer un petit peu d'argent partout, se focalise sur l'industrie et sur la transition écologique.

Enfin, l'emploi industriel est de plus en plus remplacé par des machines. Ce n'est pas en soi une mauvaise chose, à condition que les profits soient justement distribués. Autrement dit, nous devons remettre en question notre modèle d'organisation du travail, c'est-à-dire partager le travail et les revenus. C'est l'évolution inéluctable de nos sociétés si nous ne voulons pas laisser des millions de gens sur le bord de la route.

(L'orateur accepte de répondre à une question "carton bleu" (article 162, paragraphe 8, du règlement)

 
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