Alain Lamassoure (PPE). – Madame le Président, je voudrais d'abord rendre hommage aux rapporteurs, Jan Olbrycht et Isabelle Thomas, pour la qualité de leur travail.
Nous le savions en 2013 et nous l'avions dit ici même. En décidant de réduire pendant sept ans le budget communautaire, le Conseil européen s'est interdit de financer toute politique nouvelle et a décidé qu'il n'y aurait aucun événement imprévu pendant sept ans. Cela restera dans les annales comme un sommet de la myopie politique.
Nous révisons ce cadre à mi-parcours. Allons-nous confirmer que le monde s'est arrêté jusqu'en 2020 et que l'émigration massive, les massacres terroristes, le Brexit, la révolution numérique, la COP21 et bientôt la 22, la guerre d'Ukraine, les crises agricoles n'ont pas eu lieu? Cette révision sera utile si elle permet au moins progressivement de revenir au bon sens européen et au bon sens tout court.
Premièrement, les politiques européennes doivent être financées par le seul budget européen; le président Arthuis l'a affirmé avec force.
Deuxièmement, le budget européen doit être financé par des ressources propres. Le groupe Monti, dans lequel nous travaillons, Mme la Commissaire, finalisera ses propositions dans les prochains jours.
Troisièmement, quand les États membres font appel à l'Union, chacun, à Bruxelles et chez lui, doit veiller à ce que l'action européenne se traduise non par plus de dépenses, mais par moins de dépenses publiques totales et donc moins d'impôts. La mutualisation permet une plus grande efficacité pour un coût égal ou moindre; c'est ce qu'on appelle la subsidiarité.