Eva Joly (Verts/ALE). – Madame la Présidente, j’ai trois mauvaises nouvelles pour le premier ministre maltais, Joseph Muscat.
Premièrement, une réélection ne remplacera jamais le travail de la justice. Les soupçons de corruption et de blanchiment d’argent pesant sur ses proches entachent son action politique. L’absence d’enquête la décrédibilise.
Deuxièmement, les règles fiscales de Malte doivent changer. Elles mettent à mal la cohésion européenne et, plus largement, l’avenir de l’Union. Les révélations des «Paradise Papers» ont fini par dégoûter les citoyens, à qui on impose l’austérité et qui voient leurs services publics se dégrader. Une procédure d’infraction, telle qu’évoquée par le commissaire Moscovici, serait un minimum. L’Union européenne doit aller plus loin et faire cesser la concurrence fiscale déloyale en son sein.
Troisièmement, le gouvernement maltais doit savoir que le travail d’investigation de Daphne Caruana Galizia ne cessera pas avec son assassinat. D’autres journalistes le termineront avec le soutien des citoyens européens choqués que de telles horreurs puissent se produire au cœur de l’Union européenne.