Mylène Troszczynski, au nom du groupe ENF. – Monsieur le Président, la transparence et le respect d’une certaine déontologie dans les passations de marchés publics sont des objectifs naturels, du simple bon sens, qui n’a pas attendu ce texte pour s’exprimer, mais qui exige toutefois un soutien logique de notre part.

Toutefois, le texte ne se cantonne pas à ces objectifs. Ces exigences de transparence et d’honnêteté sont associées à d’autres dispositions beaucoup moins évidentes. L’ouverture systématique et non négociable des marchés publics aux pays tiers pose de réels problèmes de souveraineté et d’indépendance. Les pouvoirs publics nationaux doivent pouvoir élaborer de manière indépendante les critères applicables pour le choix des entreprises qui remporteront ces marchés.

Cette différence de fond marque une fracture capitale entre les ultralibéraux qui gèrent l’Union européenne et les nationaux qui entendent protéger leur pays. Pour nous, les objectifs économiques, sociaux et environnementaux sont des objectifs sincères que vous ne cessez d’instrumentaliser au profit de votre projet sans frontières. Le localisme et la préférence nationale pour les marchés publics, dans la mesure des capacités, relèvent pour nous des intérêts stratégiques. Cette préférence nationale, nous l’assumons, c’est pourquoi nous voterons contre ce texte.