Droits et obligations des voyageurs ferroviaires (débat)
Marie-Christine Arnautu (ENF). – Monsieur le Président, les dispositions du rapport, notamment celles qui augmentent les indemnisations en cas de retard, seront incontestablement une avancée pour les voyageurs. Mais quand j’entends que les Verts font de la place réservée aux vélos dans les trains un point non négociable, je m’interroge quand même sur le sens des priorités et sur le respect de la subsidiarité.
Sécurité, ponctualité, propreté, prix décents sont autant d’éléments sur lesquels des efforts doivent être consentis. Or l’Union européenne, en imposant ses dogmes économiques, favorise un désengagement de l’indispensable puissance publique.
Ce n’est pas un hasard si le Japon et la Suisse affichent des taux de ponctualité et de satisfaction vertigineux, alors qu’en Grande-Bretagne, par exemple, 60 % de la population souhaite la renationalisation du secteur. L’insécurité et les incivilités y sont quasi inexistantes, pas de pillage, ni de vol de caténaires à répétition dans ces pays, contrairement à ce qui arrive en France, ni de polémique, comme en Allemagne, pour savoir s’il fallait réserver des wagons uniquement aux femmes pour garantir leur sécurité. L’entretien du réseau et la maintenance des infrastructures y sont très rigoureux. Les récentes pannes en série qui ont fortement perturbé le trafic français sont a contrario symptomatiques d’un niveau d’exigence en recul. Comment s’étonner que la France, réputée pour l’excellence de ses chemins de fer, soit passée de la deuxième à la septième place européenne dans le classement du Boston Consulting Group?
Les droits des passagers seront mieux respectés le jour où l’on comprendra que la performance du système ferroviaire découle pour l’essentiel du niveau de dépenses publiques qu’on veut bien lui concéder.