Indépendance des autorités statistiques dans l'Union européenne et cas d'Andreas Georgiou (débat)
Jean Arthuis, au nom du groupe ALDE. – Madame la Présidente, l’Union européenne s’honore de sa charte de valeurs fondamentales et c’est à ce titre que nous luttons contre les informations fallacieuses, que nous protégeons les lanceurs d’alerte et que nous respectons les principes de l’état de droit.
Toute communauté, dès lors qu’elle mobilise les deniers de ses membres, doit être vigilante sur la sincérité des comptes rendus et des informations statistiques. La confiance mutuelle se construit sur une exigence de vérité et de fiabilité. Andreas Georgiou, directeur général d’ELSTAT (l’Autorité grecque des statistiques macroéconomiques, budgétaires et financières) est poursuivi depuis 2011 parce qu’il a respecté les normes édictées par l’Union européenne en cette matière. Alors que deux décisions de la Cour suprême grecque ont prononcé un non-lieu en sa faveur, en septembre de cette année, une troisième procédure vient d’être lancée à son encontre à l’initiative du parquet général. J’observe que l’équipe ancienne, celle qui a maquillé les comptes publics, n’est l’objet d’aucune poursuite. En revanche, la vindicte se concentre sur Andreas Georgiou.
Je lance un appel au Conseil, Madame la Ministre, et à la Commission, Madame la Commissaire, ne soyez pas suspects de complicité d’un acharnement judiciaire caractérisé qui sape l’indispensable confiance au sein de l’Union économique et monétaire. Mettez fin à cette situation scandaleuse sur le plan humain, politique et européen. Si Guy Béart a chanté «Il a dit la vérité, il sera exécuté», telle n’est pas notre vision, telle n’est pas notre ligne de conduite, telle n’est pas notre exigence. C’est une question de confiance. Pour terminer, je voudrais dire à nos collègues grecs qu’il est indispensable de mettre un terme à cette situation scandaleuse.
(L’orateur accepte de répondre à une question «carton bleu» (article 162, paragraphe 8, du règlement))