Eva Joly (Verts/ALE). – Monsieur le Président, pour nos concitoyens, la valeur ajoutée de l’Union européenne n’est pas toujours perceptible. Pourtant, il y a une réalisation de ce mandat dont nous pouvons nous réjouir: la création d’un Parquet européen chargé de protéger les intérêts financiers de l’Union.

Il nous faudra malheureusement attendre 2020 pour le voir fonctionner. Je dis malheureusement car, aux conclusions des services juridiques de la Commission sur les conflits d’intérêts du premier ministre tchèque aurait pu succéder une enquête indépendante du Parquet européen, afin de savoir précisément comment les subventions en cause ont été attribuées et dépensées.

En détournant des fonds européens de leur objectif premier, M. Babiš ne prive pas seulement son pays de financements indispensables, il se joue de l’ensemble des citoyens européens. En attendant la mise en œuvre du Parquet européen, c’est donc aux autorités tchèques de conduire une enquête indépendante, c’est la seule manière de recouvrer cet argent et la confiance des citoyens. C’est une question de crédibilité, c’est aussi une question de démocratie.