Yannick Jadot, au nom du groupe Verts/ALE. – Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, Donald Trump est celui qui, il y a quelques années, disait «le réchauffement climatique est un canular total. C’est un concept inventé par et pour les Chinois, afin de rendre le secteur manufacturier américain non compétitif».

Il y a encore quelques semaines, lorsque le Congrès américain a rédigé un rapport sur le climat, avec 300 scientifiques qui soulignaient les effets dramatiques du changement climatique, y compris pour les États-Unis, le président Trump disait «je n’y crois pas».

Ce même président Trump, durant tous ces derniers mois, n’a cessé de souffler sur les braises du Brexit, soutenant le Brexit le plus dur, critiquant même Theresa May dans sa volonté de trouver un accord avec l’Union européenne.

Et c’est avec ce président que vous voulez aujourd’hui négocier, c’est à ce président que vous donnez une partie de notre souveraineté, une partie de nos valeurs, cela a été dit. J’entends même nos amis sociaux-démocrates retrouver, dans cette période électorale, la raison, le bon sens.

On ne négocie pas avec un président qui nous met un revolver sur la tempe! On ne négocie pas avec un président qui nous taxe le matin, qui nous menace l’après-midi sur la sidérurgie, sur les voitures et demain sur je ne sais quoi!

Donc, si nous avons du courage, si, dans cette période, nous voulons montrer que l’Union européenne est une puissance économique, une puissance politique, si nous voulons montrer que l’Union européenne défend ses valeurs sur le climat et sur tous les sujets sociaux, environnementaux, nous ne pouvons pas amorcer de négociations avec les États-Unis. C’est de la tartufferie de dire: «Commençons, et on verra bien ce qui se passera au fil du temps». Non, on ne peut pas négocier aujourd’hui avec les États-Unis, parce que président Trump ne représente pas nos valeurs, n’incarne pas nos valeurs, est un danger pour notre souveraineté économique et donc pour notre souveraineté démocratique.