Corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (débat)
Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, sans doute était-il indispensable de renforcer l’agence Frontex, car nos frontières communes doivent être gérées au niveau européen. Je soutiens donc cette réforme du corps européen de garde-frontières et de garde-côtes, qui doit pour autant s’accompagner du respect des droits fondamentaux des personnes contrôlées aux frontières extérieures.
J’aimerais toutefois formuler deux regrets en cette fin de mandat, regrets qui sont également des souhaits pour l’avenir.
Premièrement, je regrette que nous n’ayons pas pu imposer de mandat actif de recherche et de sauvetage en mer à Frontex. Plus de 2 200 personnes se sont tuées en Méditerranée en 2018. Quand les ONG prennent des risques et que les États membres se renvoient la balle, une agence européenne serait la bienvenue pour accomplir ce devoir de sauvetage. La théorie de l’appel d’air ne tient pas: depuis plus de six mois, les ONG agissent en mer, les États membres ferment leurs ports, et pourtant les personnes continuent à traverser et les passeurs en profitent encore.
Deuxièmement, je regrette que nous adoptions la deuxième réforme de Frontex, alors qu’aucune réforme n’a été adoptée en ce qui concerne le régime d’asile européen. La faute en revient aux États membres qui bloquent le système européen de l’asile, alors que le Parlement a mis sur la table sa position depuis plus de deux ans.