Proposition de résolution - B6-0548/2006Proposition de résolution
B6-0548/2006

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

23.10.2006

déposée à la suite du débat sur les déclarations du Président du Parlement européen et des présidents des groupes politiques
conformément à l'article 103, paragraphe 2, du règlement par
sur le cinquantième anniversaire de la révolution hongroise de 1956 et sa signification historique pour l'Europe

Procédure : 2006/2644(RSP)
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B6‑0548/2006

Résolution du Parlement européen sur le cinquantième anniversaire de la révolution hongroise de 1956 et sa signification historique pour l'Europe

Le Parlement européen,

–  vu l'article 103, paragraphe 2, de son règlement,

A.  considérant que l'Union européenne est fondée sur les principes de la liberté, de la démocratie, de l'État de droit et du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, principes qui sont communs à tous les États membres,

B.  considérant que pendant plus de quarante ans, les pays d'Europe centrale et orientale ont été privés de leur souveraineté et de leur liberté en raison de la division de l'Europe qui a résulté des accords de Yalta après la deuxième Guerre mondiale,

C.  considérant que les régimes communistes dans les pays d'Europe centrale et orientale n'étaient pas fondés sur le consentement ni sur la volonté des peuples et qu'ils sont restés en place du fait de l'occupation militaire de l'Union soviétique et de la collaboration des partis communistes,

D.  rappelant le courage et la détermination des Hongrois qui sont descendus dans la rue le 23 octobre 1956 pour protester contre la dictature du parti communiste,

E.  rendant hommage à la persévérance des Hongrois qui ont poursuivi leur combat pour la liberté, l'indépendance nationale et les droits civils malgré l'absence de tout soutien militaire de la part de l'Occident ainsi que l'intervention et la supériorité militaire écrasante de l'Union soviétique,

F.  saluant le courage dont a fait preuve, sur les plans humain et politique, Imre Nagy, Premier ministre communiste‑réformateur, qui a bien compris l'expression élémentaire de la volonté du peuple et accepté d'être le leader politique de la révolution populaire pour la liberté et la démocratie et qui, finalement, a sacrifié sa vie et est devenu un martyr de la liberté, ayant été exécuté en 1958 pour avoir refusé de céder aux pressions exercées sur lui afin qu'il renonce publiquement à la révolution,

G.  rendant hommage à la mémoire des victimes de la révolution – 2170 personnes tuées lors des combats – et des cruelles représailles qui ont été exercées – 228 personnes exécutées entre 1956 et 1961, 20 000 personnes arrêtées et emprisonnées entre 1956 et 1958 et des milliers de personnes soumises, pendant plusieurs décennies après la révolution, à des discriminations de la part des dirigeants communistes revenus au pouvoir,

H.  exprimant sa gratitude pour la solidarité manifestée par les populations de nombreux pays occidentaux, qui ont accueilli 194 000 réfugiés hongrois en 1956 et 1957,

I.  reconnaissant la valeur essentielle de la solidarité entre les nations, en général, et plus particulièrement, de la solidarité entre les nations d'Europe centrale et orientale qui ont combattu pour la liberté – Hongrois, Tchèques, Slovaques, Polonais, Allemands, Estoniens, Lettons et Lituaniens,

J.  conscient des liens historiques et politiques qui existent entre la révolution hongroise d'octobre 1956 et plusieurs autres formes et mouvements de résistance, telles que les manifestations qui ont lieu à Poznan, en Pologne, en juin 1956, le Printemps de Prague de 1968, la naissance du mouvement Solidarité en Pologne en 1980 ainsi que les mouvements démocratiques dans l'ex‑URSS, notamment parmi les peuples baltes,

K.  considérant que la révolution hongroise a constitué une tentative historique de réunification d'une Europe divisée et qu'à ce titre, elle demeure un élément essentiel de l'héritage historique commun de l'Europe,

L.  considérant que la révolution hongroise a contribué au renforcement de la cohésion dans le monde démocratique et, finalement, à la fondation des Communautés européennes en 1957 et qu'elle a ouvert la voie aux changements politiques démocratiques qui ont eu lieu en 1989‑1990 en Europe centrale et orientale, permettant la réunification pacifique de l'Europe par le processus d'intégration européen,

1.  estime que la révolution hongroise de 1956 est une des manifestations emblématiques de la lutte pour la liberté et la démocratie au XX° siècle, qui a défié le communisme dans le bloc soviétique;

2.  rend hommage aux hommes et aux femmes courageux de Hongrie qui, par le sacrifice de leur vie, ont donné une lueur d'espoir aux autres nations prises dans l'étau communiste;

3.  souligne que la communauté démocratique doit rejeter sans aucune équivoque l'idéologie communiste, répressive et antidémocratique, et défendre les principes de la liberté, de la démocratie, des droits de l'homme et de l'État de droit et prendre clairement position chaque fois qu'ils sont bafoués;

4.  demande à tous les pays démocratiques de condamner dans les termes les plus clairs les crimes commis par tous les régimes totalitaires;

5.  demande l'établissement d'un programme européen visant à renforcer la coopération entre les centres de recherche et de documentation qui, dans les États membres, étudient les crimes commis par les régimes totalitaires;

6.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.