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Procédure : 2007/0810(CNS)
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A6-0441/2007

Débats :

PV 13/11/2007 - 13
PV 13/11/2007 - 15
CRE 13/11/2007 - 13
CRE 13/11/2007 - 15

Votes :

PV 15/11/2007 - 5.3
Explications de votes

Textes adoptés :

P6_TA(2007)0531

Compte rendu in extenso des débats
Mardi 13 novembre 2007 - Strasbourg Edition JO

15. Application des dispositions de l'acquis de Schengen - Application de l'acquis de Schengen à la République tchèque, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie (suite débat)
Procès-verbal
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  Le Président. − L'ordre du jour appelle la discussion sur la déclaration du Conseil sur l'application des dispositions de l'acquis de Schengen et sur le rapport de Carlos Coelho sur l'application à la République tchèque, à l'Estonie, à la Lettonie, à la Lituanie, à la Hongrie, à Malte, à la Pologne, à la Slovénie et à la Slovaquie de la totalité des dispositions de l'acquis de Schengen.

 
  
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  Marek Aleksander Czarnecki (UEN). - (PL) Monsieur le Président, je voudrais commencer par remercier le gouvernement portugais pour la solution technique proposée pour la période de transition. Celle-ci permettra aux nouveaux États membres de rejoindre le SIS avant la fin de cette année, en attendant la confirmation et l'installation du nouveau système par la Commission.

Je suis heureux pour mes concitoyens qui retourneront en Pologne pour Noël. Cette fois, ils éviteront de devoir passer de longues heures dans des files d'attente en attendant de pouvoir traverser la frontière.

Ce résultat n'a toutefois été possible que parce que, après les difficultés initiales rencontrées, les différents pays concernés ont entrepris de s'attaquer aux problèmes liés à la mise en œuvre du système SIS, afin de l'adapter aux conditions locales.

 
  
  

PRÉSIDENCE: M. ONESTA
Vice-président

 
  
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  Edit Bauer (PPE-DE). - (SK) Je voudrais à mon tour profiter de l'occasion pour remercier la présidence portugaise pour son initiative et pour avoir trouvé une solution en proposant SISone4all, ce qui a permis à neuf nouveaux États membres de rejoindre l'espace Schengen.

L'importance historique de cette avancée pour les citoyens de ces pays est indéniable. Elle fait non seulement du principe de la libre circulation des citoyens une réalité, mais représente en outre un pas en avant historique sur la voie de la réunification de l'Europe.

Je voudrais également remercier le rapporteur, Carlos Coelho, pour son excellent travail et pour sa compréhension remarquable de tous les problèmes. Merci aussi au commissaire Frattini pour son profond engagement et toute l'aide qu'il nous a apportée pour remplir les critères de Schengen.

Le rapport souligne à plusieurs reprises le fait que l'intégration à l'espace Schengen était une question de confiance mutuelle et je suis convaincue que la confiance est également le thème sous-jacent de ce débat. Il est clair que la sécurité des frontières est non seulement une question de technologie, mais aussi de confiance mutuelle. Cela fonctionne toutefois dans les deux sens. Des systèmes plus évolués d'un point de vue technologique aideraient incontestablement les États membres à faire confiance aux pays chargés d'assurer la sécurité des frontières extérieures de l'Union. Nous devons dès lors poser la question de savoir pourquoi et combien de temps nous devrons encore attendre le SIS II, qui permettra d'accroître la sécurité et favorisera la coopération judiciaire et policière entre les États membres de cet espace. La prolongation des solutions temporaires coûte cher et constitue une compensation inadéquate à l'absence de SIS II.

Je voudrais par ailleurs apporter mon soutien à l'amendement concernant le respect des critères de Schengen, qui stipule que le Parlement doit être informé dans les six mois de l'évaluation de la situation dans les États membres. Nous devons éviter de voir se reproduire une situation où la Commission refuse de fournir au Parlement des informations vitales pour l'exercice de son pouvoir décisionnel.

 
  
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  Justas Vincas Paleckis (PSE). - (EN) Monsieur le Président, la joie qu'a suscité ce magnifique cadeau de Noël parmi les nouveaux citoyens européens du 21e siècle est compréhensible. L'élargissement de l'espace Schengen – cette saveur typiquement portugaise – est un événement historique de grande ampleur psychologique et symbolique, qui fait plus que supprimer les frontières et les divisions en Europe.

Pourtant, même si aujourd'hui nous pouvons voyager de Vilnius, sur la mer Baltique, à Lisbonne, sur l'océan Atlantique, un nouveau rideau européen s'abat devant l'Ukraine, la Russie, la Moldavie et la Biélorussie, un écran financier et bureaucratique qui remplace l'ancien rideau de fer. Il n'y a pas si longtemps, nos voisins pouvaient voyager sans visa dans de nombreux nouveaux pays de l'espace Schengen, mais ils doivent aujourd'hui payer entre 35 et 60 euros. Cela revient au quart, voire au tiers, du salaire mensuel dans certains pays. Nous n'avons pas besoin de la forteresse européenne alors que l'acquis de Schengen, avec quelques améliorations, est la clé vers une Europe plus forte et plus inclusive.

 
  
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  Arūnas Degutis (ALDE).(LT) Je ne peux que saluer et me réjouir de l'élargissement notable de l'espace Schengen, qui devrait intervenir en fin d'année. Les concepts de «Schengen» et d'«itinérance» sont les notions que les citoyens de l'UE comprennent le mieux, car ils peuvent les voir à l'œuvre; nous avons tous été influencés par ces concepts d'une façon ou d'une autre. Pour la plupart des Européens, ils sont étroitement liés à la notion d'une Europe unie.

L'intégration de neuf nouveaux États membres est un pas historique, non seulement pour la Lituanie, mais aussi pour l'ensemble de l'Europe. Pour la Lituanie, elle constitue un nouveau pas sur la voie d'une plus grande intégration européenne. Les préparatifs ont réclamé un travail et des efforts considérables. Je suis heureux que les experts aient évalué ces efforts et les aient jugés acceptables, de sorte que les neuf candidats pourront être intégrés. Je voudrais remercier le pays à la présidence, le Portugal, pour avoir apporté une solution concernant le système d'information Schengen, ce qui a évité à nos pays de perdre plusieurs années.

 
  
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  Zbigniew Krzysztof Kuźmiuk (UEN). - (PL) Monsieur le Président, il ressort du rapport de M. Coelho que neuf nouveaux États membres sont tout à fait prêts pour l'ouverture de leurs frontières terrestres le 21 décembre de cette année et pour l'ouverture de leurs frontières aériennes le 30 mars 2008.

Malgré quelques inquiétudes initiales, tous ces pays sont parvenus à combler leur retard et à mettre en place un système d'information permettant l'échange de données entre les organisations responsables de la protection des frontières extérieures de l'Union.

Le principe de la libre circulation des personnes va donc être mis en œuvre trois années environ après l'entrée de ces pays dans l'Union. Je voudrais rappeler au Parlement qu'il s'agit là d'un des quatre grands principes gouvernant le fonctionnement de l'Union européenne.

C'est également une bonne chose que le Conseil ait répondu aux attentes du Parlement européen, en prenant la décision officielle d'ouvrir les frontières la nuit du 20 au 21 décembre de cette année. Ce sera un cadeau de Noël très spécial pour les milliers d'Européens qui se déplacent entre les anciens et les nouveaux États membres au moment des fêtes de Noël et du Nouvel An.

 
  
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  Simon Busuttil (PPE-DE). - (MT) Permettez-moi tout d'abord de me joindre à mes collègues pour remercier M. Coelho pour le travail très précieux qu'il a réalisé et lui présenter mes meilleurs vœux.

Monsieur le Président, l'élargissement de l'espace Schengen n'est pas une simple étape historique de plus dans le développement de l'Europe; c'est surtout un précieux cadeau pour les citoyens européens, puisqu'il leur donne de nouveaux droits. Monsieur le Président, nous oublions parfois qu'à une époque, quel que soit l'endroit où vous vous trouviez dans l'Europe, des fonctionnaires de l'immigration devaient estampiller votre passeport. Pour quitter votre pays et y rentrer, vous deviez compléter un formulaire d'embarquement indiquant aux autorités votre destination et la durée de votre déplacement. À l'arrivée, vous passiez à nouveau par le contrôle à l'immigration, en patientant dans une file, avant d'être à nouveau interrogé: pourquoi êtes-vous là, qu'êtes-vous venu faire, combien de temps restez-vous? Au lieu de vous accueillir, ils vous traitaient presque avec suspicion, ce qui dérangeait de nombreuses personnes.

Au retour dans votre pays, il vous fallait repasser par tout cela, avec des contrôles dans le pays de départ et à l'arrivée dans votre propre pays. Vous ne devez pas non plus oublier qu'il y a peu encore, des fonctionnaires vérifiaient vos valises, vous demandant ce que vous aviez emporté, combien vous aviez dépensé, comme si vous étiez un contrebandier.

Monsieur le Président, ces faits ne datent pas de 50 ans, mais d'il y a quelques années seulement. Aujourd'hui, les contrôles vont enfin disparaître une fois pour toute. Cela signifie qu'un pays fait partie de l'espace Schengen. Lorsque vous voyagez dans l'espace Schengen, vous êtes aussi libre que dans votre propre pays; vous quittez votre pays, vous arrivez dans un autre, et vous rentrez chez vous sans contrôle, sans tampon, sans frontière, sans question. Le sentiment de liberté que confère la libre circulation sans frontières est un précieux cadeau et l'un des plus grands succès de l'Union européenne. De plus en plus, pour ceux d'entre nous qui proviennent d'îles, Schengen nous réunit, jette un pont entre la périphérie et le centre; pour nous, Schengen, c'est un sentiment de liberté, un sentiment de libération.

 
  
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  Monika Beňová (PSE). – (SK) La création de l'espace Schengen, qui met fin aux contrôles aux frontières intérieures entre tous les pays participants et fait ainsi de la libre circulation des personnes une réalité à travers le territoire de l'UE, peut à juste titre être considéré comme l'une des principales réussites de l'UE.

Les citoyens des pays qui rejoindront cet espace en décembre salueront notre décision car, en faisant de la libre circulation une réalité, nous agissons dans leur intérêt. Cependant, l'élargissement de l'espace Schengen exige également l'introduction de mesures de compensation, dont la mise en place de contrôles efficaces aux frontières extérieures, une meilleure coopération entre l'administration, la police et les autorités douanières et judiciaires, une politique commune en matière de visa et la création du système d'information Schengen. D'après les évaluations, le gouvernement slovaque a bouclé la phase préparatoire avec succès et je suis fière de pouvoir déclarer aujourd'hui au Parlement européen que la République slovaque est prête à rejoindre l'espace Schengen.

 
  
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  Danutė Budreikaitė (ALDE).(LT) Nous sommes aujourd'hui sur le point de finaliser les discussions sur l'application des dispositions de l'acquis de Schengen dans les nouveaux États membres. Je me réjouis de voir que tout le travail accompli par les pays en passe de rejoindre l'espace Schengen, associés aux efforts des États membres existants et de la Commission, nous ont conduit à la victoire.

La création de l'espace Schengen est l'un des projets les plus ambitieux de l'UE. Pour faciliter sa mise en œuvre après l'élargissement de 2004, alors que nous avions des difficultés à mettre au point le SIS II, les États membres ont fait preuve d'une véritable solidarité; le Portugal a proposé la version SISone4all, permettant ainsi l'ouverture des frontières entre les 15 États membres existants et les neuf nouveaux avant Noël prochain.

Cette solution, synonyme d'une liberté de circulation accrue au sein de l'Europe, est aussi une décision rationnelle, qui a permis d'éviter aux nouveaux États membres d'encourir des pertes à la suite du retard pris par rapport à la fixation d'une date pour le lancement de SIS II. SISone4all, qui devrait fonctionner pendant presque un an, facilitera la circulation des personnes tout en ayant un impact positif sur la croissance économique des pays.

 
  
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  Marianne Mikko (PSE). - (ET) Mesdames et Messieurs, l'élargissement de Schengen est un événement pour les 500 millions d'Européens, mais aussi pour le monde entier. En supprimant les contrôles aux frontières intérieures, l'Union européenne met fin à une ère de division et d'opposition – l'Est et l'Ouest.

J'ai passé mon enfance et mon adolescence dans l'Union soviétique. Je me rappelle l'angoisse que suscitait le fait de savoir que le pays et le ciel étaient fermés et que les soldats de l'armée d'occupation protégeaient le rideau de fer. L'intégration dans l'espace Schengen marque la libération ultime par rapport au passé. La disparition des frontières est un symbole très fort pour 75 millions d'Européens.

Les neuf pays qui rejoignent l'espace Schengen sont prêts à entreprendre les modifications nécessaires au niveau de l'échange de données qui vont de pair avec le privilège qu'est la libre circulation. Mon pays natal, l'Estonie, protège l'une de nos frontières extérieures. Je suis cependant déçue que cet événement historique ait été scindé en deux événements plus petits, sans raison valable, puisque les frontières aériennes ne disparaîtront pas avant fin mars pour les Européens de l'Est.

 
  
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  John Attard-Montalto (PSE). (MT) Je voudrais partager avec vous mes sentiments vis-à-vis de Schengen et la manière dont je le perçois. Pour moi, Schengen ne se limite pas à que ce qui est inscrit dans le traité, à ce qu'il apportera ou aux règles qui seront appliquées; c'est avant tout une partie d'un processus, d'un processus important visant à inclure divers États européens – dans ce cas-ci deux États de l'AELE – et à les aider à se sentir mieux intégrés et à se rapprocher les uns des autres. Tout en continuant à jouir de l'indépendance et de la souveraineté, nous devons être fiers de faire partie d'un ensemble. Dans le cas présent, la traversée de frontières communes – parce qu'elles vont devenir des frontières communes – s'inscrit dans le cadre d'un processus similaire à celui de l'euro, d'un processus par le biais duquel mon pays est devenu membre de l'Europe. Nous devons tous être fiers d'appartenir à un continent aussi avisé, qui exporte également les valeurs en lesquelles il croit.

 
  
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  José Magalhães, Président en exercice du Conseil. − (PT) Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président de la Commission, Mesdames et Messieurs, je pense qu'il règne un consensus total au sein de ce Parlement quant au fait que l'élargissement imminent n'est pas seulement historique, mais aussi hautement symbolique. Ce consensus n'est pas seulement institutionnel, mais est surtout social puisqu'il répond très précisément aux souhaits de nos citoyens. Il n'est que normal que les institutions européennes écoutent les citoyens et répondent de manière appropriée à leurs aspirations. C'est précisément ce que nous venons de faire.

Je vous suis très reconnaissant pour vos commentaires élogieux à l'égard du travail accompli par la présidence portugaise et par tous ceux qui ont permis, en temps utile, d'emboîter les nombreuses pièces de ce puzzle complexe. Il y a un an d'ici, la situation était très différente et nos institutions ont réalisé un exploit non seulement technologique, lequel est très important en soi, mais également politique, pour le bien-être de nos citoyens, de sorte que leur crédibilité s'en trouve renforcée.

Deuxièmement, je voudrais souligner le fait que les nouvelles frontières extérieures sont un magnifique cadeau de Noël pour nos citoyens et le resteront pour de nombreux Noël à venir. Elles constituent également une nouvelle forme de gestion des relations extérieures car nous ne voulons pas créer un rideau de fer de deuxième génération pour nos voisins. Nous avons devant nous le début d'une frontière électronique, solide à l'heure d'intercepter les criminels, mais aussi flexible, comme tout ce qui est électronique, à l'heure de permettre le passage rapide des citoyens honnêtes, quels que soient leur identité et l'endroit d'où ils viennent. Tel est le modèle que l'Europe présente aujourd'hui au monde et l'engagement qui nous unit.

Troisièmement, ce travail et ce succès reposent sur des préparatifs méticuleux qui ont permis de fournir aux pays partenaires du projet SISone4all des équipements et une logique de préparation policière que nous devrons mettre en corrélation avec de nouvelles mesures, telles que le renforcement de l'agence Frontex récemment annoncé par la Commission et notre nouveau modèle de gestion intégrée des frontières. Il s'agit par conséquent d'un élément de plus d'une politique complexe qui devra être poursuivi et développé.

Quatrièmement, je voudrais insister sur le fait que l'un des secrets du succès de ce projet est d'être parvenu à combiner sécurité et liberté, une liberté de circulation appropriée associée à une protection adéquate des données. Ces deux éléments sont indissociables. C'est de cette façon que l'Europe doit avancer et, heureusement, il règne un consensus important à cet égard entre la Commission, le Conseil et le Parlement européen. C'est la seule et unique façon d'aller de l'avant.

Cette règle est valable pour SISone4all et le sera également pour SIS II, le système d'information Schengen de deuxième génération. C'est en tout cas ce qui transparaît de la législation approuvée avec l'aval du Parlement européen, de même que des propositions faites dans le rapport préparé par M. Coelho.

Permettez-moi d'ajouter que ce principe s'applique également à la question de la gestion de la confidentialité et de la transparence. Un équilibre entre confidentialité et transparence est possible et il est impératif de trouver un équilibre optimum qui permette aux décideurs de disposer des informations nécessaires pour prendre des décisions en toute conscience. Un tel équilibre a déjà pu être atteint dans ce processus, ce qui est très certainement de bon augure pour les succès futurs dans le cadre de bonnes relations entre la Commission et le Conseil sur ce point essentiel.

Pour terminer, je voudrais à nouveau souligner l'importance de l'approche que nous avons choisie. Nous n'avons pas fui devant les mauvaises nouvelles ou les problèmes. En 2006, nous avons réalisé qu'il y avait un grave problème et en avons pris note. Nous avons évité d'adopter une attitude de «renvoi de la balle» pour privilégier la recherche de solutions positives aux problèmes grâce à une coopération exemplaire entre les institutions. Je n'ai aucun critique à formuler vis-à-vis du comportement de la Commission tout au long de ce processus et j'estime que la Commission ne devrait pas en avoir non plus à l'égard du Conseil, tel que géré par la précédente présidence allemande, l'actuelle présidence portugaise et la future présidence slovène et celles à venir. C'est de ce type de coopération dont nous avons besoin pour résoudre les problèmes européens.

L'heure est venue de savourer notre victoire et de nous préparer pour l'avenir. Je voudrais par conséquent inviter les députés du Parlement à participer aux commémorations, qui se dérouleront les 21 et 22 novembre. Celles-ci prendront la forme d'un voyage symbolique à travers des sites qui étaient auparavant des symboles de fermeture et qui deviendront, à partir du 21 décembre, des symboles de liberté, l'air et l'oxygène qui insufflent la vie et le bonheur en Europe.

 
  
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  Franco Frattini, vice-président de la Commission. (IT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, merci beaucoup. Je suis moi aussi très satisfait de l'issue de ce débat.

Le résultat qui est aujourd'hui à portée de nos mains montre clairement que les pays qui rejoindront l'espace Schengen les 21 et 22 décembre prochains, ainsi que leurs citoyens, ont bien mérité ce cadeau de Noël. Ils le méritent parce que, tandis que nous collaborions ces 12 à 15 derniers mois pour surmonter certains problèmes techniques - et on ne louera jamais assez la présidence portugaise pour cela - ils ont également rempli leur part du contrat. Ils ont résolu toute une série de difficultés et de lacunes - au niveau des aéroports, des postes frontières et de la formation du personnel - qui semblaient difficilement surmontables il y a 12, 13 ou 14 mois d'ici.

C'est la raison pour laquelle ils ont mérité ce qui a été qualifié de façon tout à fait charmante de cadeau de Noël et je peux vous le confirmer, pour avoir personnellement visité plusieurs postes frontières en compagnie d'autres collègues - des ministres de l'intérieur - qui m'ont montré les énormes progrès réalisés entre les visites. Ce succès revêt une très grande importance politique pour l'Europe, en plus d'avoir un impact social majeur sur les citoyens. Il est d'une très grande importance politique parce que, dès le 21 décembre prochain, les différents États membres considéreront les frontières extérieures des autres comme les leurs. En tant qu'Italien, je considérerai la frontière lointaine qui sépare la Pologne de l'Ukraine comme la mienne. Cette frontière sera désormais celle de mon pays: tel est l'impact politique de la décision que l'Europe est parvenue à prendre dans un délai somme toute très raisonnable.

Vient ensuite l'impact social, c'est-à-dire l'impact sur le quotidien de nos citoyens qui, si je peux m'exprimer ainsi, va bien au-delà de la conséquence symbolique, qui est de ne plus avoir à faire la file aux postes frontières. Cela signifie que tout citoyen européen respectueux de la loi pourra se sentir chez lui dans tous les autres pays de l'Union européenne. Cela signifie que les citoyens pourront profiter de la libre circulation et ne devront plus présenter leur passeport; cela ne veut pas seulement dire ne plus avoir à faire la file aux contrôles frontaliers, mais également avoir le sentiment que la citoyenneté européenne est devenue réalité.

Bon nombre d'entre vous ont soulevé la question de la sécurité et je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire M. Magalhães. La sécurité et la liberté doivent aller de pair. Plus nous encouragerons l'extension de ce droit, de cette merveilleuse liberté, plus nous devrons prendre des mesures pour empêcher les criminels de profiter de cette liberté pour intensifier leurs transactions et leurs activités illégales.

C'est la raison pour laquelle cette Europe, ce vaste espace Schengen, protégera les citoyens européens des va-et-vient criminels sans toutefois se transformer en forteresse. Il est par ailleurs évident que le système Schengen - actuellement le système Schengen «one for all» et bientôt le Schengen II - doit bénéficier des technologies les plus performantes. Les criminels cherchent à se soustraire aux contrôles, c'est évident, d'où l'importance de disposer d'instruments technologiques qui empêchent cela de se produire, comme l'utilisation de données biométriques, tout en faisant preuve d'un respect total pour la liberté d'autrui, mais - en quelque sorte - afin d'éviter toute tentation.

Permettez-moi d'ajouter un dernier mot: j'ai été stupéfait par ce qui a été dit sur les voisins de l'Europe. Il est clair que l'élargissement de l'espace Schengen ne doit en aucun cas nous amener à fermer la porte aux pays qui sont désormais de l'autre côté des frontières Schengen élargies. Comme vous le savez, nous allons devoir utiliser le système Schengen pour surveiller et gérer 80 000 km de frontières extérieures européennes et Frontex jouera un rôle encore plus grand à cet égard. C'est une tâche énorme, mais nous n'avons pas d'autre choix que de nous y atteler. Cela ne doit cependant pas se faire au détriment de nos voisins et des relations que certains d'entre vous ont mentionnées: la Fédération russe, l'Ukraine, la République de Moldova et les Balkans occidentaux.

Nous avons par conséquent adopté une nouvelle approche et je voudrais une fois de plus demander au Parlement européen, à l'heure de donner le feu vert final à cette action, de réaffirmer son soutien à la politique que j'ai proposée au Conseil et que le Conseil de ministres a approuvée. Il s'agit d'une politique des visas d'un style nouveau, visant à faciliter la circulation des personnes honnêtes, et qui s'accompagne de mesures en matière de sécurité des documents, d'identification personnelle et d'utilisation des données biométriques, tout en offrant aux citoyens qui vivent aujourd'hui très près de l'espace européen, sans toutefois être dedans, la possibilité d'aller de temps à autre au théâtre à Vienne, de découvrir le Colysée à Rome ou de visiter Lisbonne, en évitant les difficultés et les coûts associés à l'obtention d'un visa.

L'approche que je vous propose est la suivante. Faisons de la politique des visas un instrument de notre politique de voisinage, parallèlement à l'élargissement de l'espace Schengen. Pour moi, une telle approche permettrait, avec un peu de chance, de faire un nouveau pas en avant purement politique; ce n'est ni une question bureaucratique ni un problème strictement juridique. C'est un message politique que nous pouvons envoyer aux autres États et à leurs citoyens, qui nous regardent depuis le voisinage de l'Europe, mais qui n'ont nul besoin de nous regarder avec envie parce que nous pouvons circuler librement alors qu'ils ne peuvent même pas assister à un cours universitaire dans une ville européenne.

Pour éviter de susciter ce sentiment d'envie et faire en sorte que l'Europe soit appréciée de ses voisins, faisons en sorte que l'élargissement de Schengen s'accompagne d'une politique d'amitié, en utilisant les visas et la liberté de circulation accrue en tant qu'instrument stratégique.

 
  
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  Le Président. - Je signale aux collègues qu'en conclusion de ce débat, j'ai reçu, conformément à l'article 103, paragraphe 2, du règlement, une proposition de résolution(1) provenant de cinq groupes politiques.

Le débat est clos.

Le vote aura lieu jeudi, à partir de midi.

Déclarations écrites (article 142)

 
  
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  Gyula Hegyi (PSE), par écrit. – (HU) Nous avons encore en mémoire la peur que nous ressentions lorsque nous traversions le rideau de fer avec des passeports valides en poche. Le passeport avait beau être valide et présenter tous les tampons requis, quelque chose pouvait toujours se passer à la frontière. Et même lorsque ce n'était pas le cas, nous avions quand même peur car traverser la frontière était un événement extraordinaire en Europe.

Depuis le démantèlement du rideau de fer, le trafic frontalier est devenu beaucoup plus simple, mais les contrôles sont restés et on ne peut toujours traverser qu'à certains endroits précis, ce qui a surtout compliqué la vie des personnes vivant là-bas. Tout cela a à son tour disparu et les frontières – ainsi que le souhaitaient les démocrates hongrois depuis des dizaines d'années – se sont volatilisées. À partir de maintenant nous trouverons naturel que les personnes vivant à proximité de la frontière puissent se rendre dans un autre pays aussi facilement que, par exemple, d'aller de Budapest à Budakeszi en car, avec le bus 22 ou à pied, en empruntant les sentiers.

Cette liberté de circulation totale, sans contrôle, est particulièrement importante pour les personnes qui appartiennent à la même nation, mais qui vivent de part et d'autre de la frontière. Nous avons rarement eu l'occasion d'adopter une législation aussi importante ces derniers temps et je suis fier d'avoir pu participer à ce merveilleux processus!

 
  

(1)Voir procès-verbal.

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