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Procédure : 2011/2644(RSP)
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B7-0224/2011

Débats :

PV 23/03/2011 - 17
CRE 23/03/2011 - 17

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PV 24/03/2011 - 6.15
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P7_TA(2011)0118

Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 23 mars 2011 - Bruxelles Edition JO

17. Situation au Japon, notamment l’état d’alerte dans les centrales nucléaires (débat)
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Procès-verbal
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  La Présidente. – L’ordre du jour appelle les déclarations du Conseil et de la Commission sur la situation au Japon, notamment l’état d’alerte dans les centrales nucléaires.

 
  
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  Enikő Győri, présidente en exercice du Conseil. (EN) Madame la Présidente, au nom du Conseil, je voudrais commencer par présenter nos condoléances au peuple japonais, à ceux qui ont perdu des êtres chers et à tous ceux qui ont été touchés d’une façon ou d’une autre par les événements tragiques d’il y a dix jours. Je salue aussi le courage et la force de caractère de ceux qui s’efforcent à présent de maîtriser les conséquences du terrible tremblement de terre et du tsunami, ainsi que ceux qui tentent de faire face aux conséquences de l’accident nucléaire.

L’Union européenne est aux côtés du peuple japonais dans ces heures extraordinairement difficiles et devant cette gageure. Nous avons déjà apporté une aide très concrète au Japon. Le jour même du tremblement de terre, le Conseil européen a demandé à la haute représentante et à la Commission de mobiliser toute l’aide appropriée. Le mécanisme de protection civile de l’Union a été activé afin de faciliter la coordination de l’aide proposée par les États membres.

Très rapidement, l’Union européenne a répondu aux demandes d’aide du gouvernement japonais. L’Union européenne est prête à répondre encore aux appels à l’aide humanitaire, au soutien technique en tout genre ou à une assistance plus spécialisée que les autorités japonaises jugeraient appropriés.

Au nom du Conseil, je voudrais remercier en particulier la commissaire Georgieva et la haute représentante pour la réponse rapide, complète et très coordonnée apportée à cette catastrophe. L’équipe de protection civile de l’UE déployée au Japon bénéficie de tout notre soutien. Les différents États membres sont également prêts à faire des propositions d’aide très généreuses.

Il importe aussi de mentionner que le Conseil devra suivre l’impact macroéconomique de la crise japonaise. Les ministres ont déjà eu un débat préliminaire sur cette question lors du petit déjeuner Ecofin du 15 mars.

Bien sûr, nous sommes tous préoccupés surtout par la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Je voudrais souligner le fait que la Présidence hongroise a agi sans retard, prenant en considération la gravité des événements et ses effets éventuels en Europe, surtout en ce qui concerne le risque nucléaire.

Nous avons promptement convoqué le groupe des questions atomiques et une réunion extraordinaire du Conseil «Énergie» afin d’évaluer la situation au Japon, ainsi que ses répercussions éventuelles sur l’UE, et de réfléchir à la réponse de l’UE.

Je voudrais souligner que le premier message émanant du Conseil a été un message de solidarité, de compassion et de disponibilité à apporter une aide humanitaire et technique. Ce message constitue aussi une marque de respect à l’égard de la ténacité et à la résistance du peuple japonais, surtout de ceux qui luttent encore pour maîtriser la situation à Fukushima.

C’est grâce à leur ténacité, dans des conditions extrêmement difficiles, que l’on peut garder espoir en ce qui concerne la situation de la centrale nucléaire, même si l’heure est grave. Le principal problème actuel concerne le niveau élevé de contamination qui a été mesuré à proximité de la centrale.

Notre soutien au Japon doit continuer. Plusieurs États membres apportent une contribution, soit bilatérale soit à travers différents mécanismes de coordination gérés par la Commission ou l’Agence internationale de l’énergie atomique. Comme le ministre hongrois du développement rural, Sándor Fazekas, l’a appris à la réunion des ministres de l’environnement, à l’heure actuelle les événements à la centrale nucléaire de Fukushima n’entraînent pas de conséquences pour la population de l’UE. Les niveaux d’irradiation dans tous les États membres sont normaux et les contrôles appropriés sont en place en ce qui concerne les denrées alimentaires importées du Japon. Néanmoins, l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima appelle une réponse efficace de l’UE.

Il faut tirer certaines leçons de cet accident. Les régulateurs et les exploitants dans l’UE ont pour priorité de mettre en œuvre et d’améliorer continuellement les normes élevées en matière de sûreté nucléaire. Toutefois, le concept même d’amélioration continue implique que nous tirions tout d’abord les leçons, même si l’accident a été causé par des facteurs extérieurs et non par des dysfonctionnements à la centrale. Plusieurs États membres et exploitants industriels ont déjà décidé de revoir la sûreté des centrales nucléaires, il faut le saluer.

À la suite du Conseil extraordinaire des ministres de l’énergie le 21 mars, le ministre hongrois du développement national, Tamás Fellegi, a écrit au président Van Rompuy pour l’informer de la proposition de tests de résistance des centrales nucléaires et pour que d’autres pays, en particulier nos voisins, soient associés à cet exercice. La portée et les modalités du test devraient être mises au point à la lumière des événements récents et en se servant pleinement de l’expertise disponible. En ce qui concerne la portée du test, compte tenu que chaque centrale nucléaire possède ses propres particularités, les domaines essentiels suivants pourraient faire l’objet de l’évaluation: risque d’inondation, risque sismique, systèmes auxiliaires et procédures d’urgence.

Avec la pleine implication des États membres, le groupe européen de réglementation de la sûreté nucléaire définira les modalités de cette évaluation après consultation des acteurs pertinents. Malgré la difficulté à fixer une date précise pour cet exercice, il est clair qu’il doit être lancé aussi vite que possible.

Évidemment, la question de la sûreté des centrales nucléaires ne s’arrête pas aux frontières de l’UE. C’est pourquoi il importe d’impliquer les pays tiers voisins. L’évaluation doit couvrir à la fois les centrales existantes et celles qui sont en projet. Afin d’impliquer d’autres pays, nous devons utiliser pleinement les organisations et organes internationaux comme l’Agence internationale de l’énergie atomique et d’autres associations internationales telles que le G20.

Il importe évidemment que le message adressé à l’opinion publique concernant la situation au Japon soit clair. Je ferais deux commentaires à ce sujet. Premièrement, la crédibilité de l’exercice dépend de notre transparence sur les modalités et le résultat de l’évaluation. Deuxièmement, quelle que soit la gravité de la situation au Japon, nous ne devons pas donner l’impression que la question de la sûreté nucléaire est traitée sans véritable plan d’ensemble et seulement maintenant. Il importe de rappeler que, depuis plus de 25 ans, l’Europe dispose d’un cadre juridiquement contraignant. En ce qui concerne spécifiquement la question nucléaire, le Conseil suivra bien sûr de près l’évolution de la situation et il reviendra de toute façon sur ce sujet en juin.

Le Conseil européen tiendra compte cette semaine de la situation au Japon à la suite de cette tragédie. Il ne fait pas de doute, pour moi, que nos chefs d’État ou de gouvernement voudront exprimer leur solidarité continue avec le peuple japonais comme je le fais maintenant. L’Union européenne reste prête à lui fournir toute l’assistance possible pour l’aider à se sortir de cette situation difficile. Je salue une nouvelle fois son courage et sa détermination.

 
  
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  Günther Oettinger, membre de la Commission. (DE) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, la Commission a exprimé la solidarité de l’Union européenne avec le peuple et le gouvernement japonais. Nous avons exprimé notre profonde sympathie. Nous pensons que le courage et le calme du peuple japonais mérite notre plus profond respect et notre admiration.

Nous avons coordonné les efforts d’aide à travers le Centre de suivi et d’information de manière à avancer une proposition conjointe d’aide de l’UE. Treize États membres ont fourni des couvertures, des matelas, des conteneurs d’eau, des tentes et des équipements hygiéniques dans le cadre d’un paquet initial d’aide commune de l’UE. Nous attendons de nouvelles propositions, nous prendrons livraison et nous distribuerons les lots d’aide au Japon dans les jours à venir: jeudi – c’est-à-dire demain – et vendredi. La commissaire Georgieva sera personnellement présente.

Nous avons également proposé d’apporter notre aide dans l’enceinte de la centrale nucléaire, mais nous n’avons pas encore été sollicités. En ce qui concerne l’énergie nucléaire, nous sommes en contact étroit avec l’Agence internationale de l’énergie nucléaire de Vienne et nous suivons, évaluons et analysons de près la situation de la sûreté au Japon. Nous avons besoin d’informations complémentaires avant de pouvoir estimer l’impact de l’accident à la centrale nucléaire. Pour l’heure, nous supposons que les ingénieurs et les techniciens, ainsi que le gouvernement japonais reprendront le contrôle de cette centrale nucléaire et qu’il sera possible d’éviter de nouveaux dommages.

Nous évaluons quelles leçons tirer de tout cela pour l’Europe. Pour ce faire, mardi dernier, nous avons tenu une conférence de haut niveau – avec tous les États membres, avec tous les exploitants de centrales nucléaires, avec tous les constructeurs de centrales nucléaires et avec les autorités de l’énergie atomique des États membres. Lundi, un Conseil extraordinaire «Énergie» a eu lieu sur convocation de M. Fellegi.

Il faut comprendre qu’il existe une grande différence entre les situations et les positions des États membres en matière de centrales nucléaires. Quatorze pays gèrent des centrales nucléaires. Pour treize d’entre eux, cela fait partie de leur politique énergétique à long terme, alors que le quatorzième – l’Allemagne – a mis en place une stratégie de sortie du nucléaire. Treize pays ne possèdent pas de centrales nucléaires, dont deux – la Pologne et l’Italie – envisagent actuellement de se lancer dans ou de reprendre la production d’énergie nucléaire. À l’exception des énergies renouvelables – avec l’objectif de 20 % –, le bouquet énergétique est de la compétence de la législation et de la politique nationales. Nous respectons cela.

La situation en Europe varie grandement – dans l’ensemble, l’énergie nucléaire représente 30 % de l’énergie produite en Europe, mais en Autriche cette part est quasi nulle et en France elle atteint 80 % –, mais elle est caractérisée par deux dénominateurs communs. Le premier, sur lequel nous reviendrons dans le courant de l’année, concerne les infrastructures. Quelle que soit la direction que prendra la politique énergétique, il faut accélérer l’extension des infrastructures pour l’électricité, le gaz et la capacité de stockage – à la fois en termes de qualité et de capacité. Deuxièmement, la sûreté. La sûreté des usines en général, des infrastructures en général et des centrales nucléaires en particulier constitue une préoccupation commune pour le bien des travailleurs des centrales nucléaires, des citoyens européens et de la nature européenne.

Nous proposons donc de voir si cela a du sens et s’il est approprié, compte tenu des causes déjà reconnaissables et des informations qui commencent à filtrer concernant les causes de l’accident au Japon, d’entreprendre une vérification de la sûreté – un test de résistance, en d’autres termes un test extraordinaire reposant sur des normes et des critères communs dans le but de réduire encore le risque dans les 143 centrales nucléaires qui fonctionnent dans l’Union européenne, ainsi que pour la construction de nouvelles centrales dans l’Union européenne.

C’est un avantage en matière de sécurité pour tous nos concitoyens, indépendamment du fait que leur État membre possède des centrales nucléaires, envisage de se lancer dans le nucléaire, sort du nucléaire ou ne possède pas de centrales nucléaires. Ce test porterait sur des critères particuliers comme les inondations et leurs risques pour le fonctionnement et la sûreté de la centrale, les tremblements de terre et les connaissances acquises au Japon, les systèmes de refroidissement et leur fonctionnement, ainsi que sur le sujet de l’alimentation électrique et des systèmes auxiliaires de production d’électricité dans des circonstances extraordinaires, pour qu’une plus grande capacité de refroidissement puisse être maintenue à l’aide d’unités de production d’électricité et d’unités auxiliaires même lorsqu’il existe un risque de tremblement de terre et d’inondation. Cela impliquerait des critères généraux pour toutes les centrales nucléaires, ainsi que des critères spéciaux pour chaque facteur particulier concernant la conception, l’âge, la localisation, le risque sismique, le risque d’inondation et d’autres facteurs. Cette révision spéciale devrait également comprendre des sujets comme les accidents d’avion, les attaques informatiques et les attentats terroristes.

La Commission propose aux États membres de préparer et de coordonner cela avec les autorités de l’énergie atomique. Il ne s’agit que d’une proposition, qui doit être volontairement acceptée. Les États membres sont eux-mêmes responsables de la décision d’appliquer un test commun de résistance général et spécial en Europe.

L’orateur précédent a mentionné les pays voisins qui sont tout aussi importants pour notre sécurité; la Suisse en fait partie tout comme l’Ukraine, l’Arménie, la Turquie et la Fédération de Russie. J’ai eu une longue conversation téléphonique avec le ministre ukrainien de l’énergie. Il m’a déclaré qu’il serait heureux de participer à un éventuel test de résistance général pour l’Union européenne – en d’autres termes il s’agit d’une proposition de sa part. Il est clair que notre autorité concernant un test de résistance en dehors de l’Union européenne et de ses États membres dépendra beaucoup du fait de savoir si nous pouvons l’organiser conjointement en Europe. Si quelques États membres ne veulent pas y participer, alors notre autorité, au moment où nous en ferons la proposition à la Turquie, à l’Ukraine, à la Russie et à la Suisse, sera plus faible que si tous les États membres conviennent conjointement qu’il s’agit d’une importante tâche en matière de sécurité.

Nous préparerons donc ces critères de sécurité dans les semaines à venir et nous sommes heureux de coopérer non seulement avec le Parlement, mais aussi avec toutes les parties impliquées de l’Union européenne – avec les ONG, les entreprises d’énergie, les travailleurs, les techniciens, les ingénieurs nucléaires – dans le but de réduire le plus possible le risque et d’accroître la sécurité. Nous sommes reconnaissants au président Sarkozy de vouloir traiter toute cette question au G20, ce qui permettra de tirer les leçons non seulement pour les centrales nucléaires en Europe et aussi partout ailleurs.

Telle est la situation en ce qui nous concerne. Nous serons heureux de fournir au Parlement les informations concernant la marche à suivre à tout moment via ses commissions spécialisées – comme nous l’avons déjà fait ces derniers jours à la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, et à la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie – et nous nous réjouissons du même soutien du Conseil européen qui se tiendra ici à Bruxelles demain et après-demain.

 
  
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  Elmar Brok, au nom du groupe PPE.(DE) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, une fois de plus, nous avons été rappelés à l’ordre par les forces de la nature, nous constatons les limites de la capacité humaine et notre fragilité face aux forces puissantes de la nature. Dans de tels moments, nous ne pouvons que faire preuve de solidarité avec les Japonais – une solidarité qui s’exprime par nos pensées et nos prières, mais aussi dans l’aide pratique. Quand le commissaire dit que nous apportons une aide, en essayant d’apporter un soulagement et de soutenir la population, il s’agit d’une mesure importante qui fournit non seulement une aide directe, mais qui apporte aussi un certain réconfort. Je sais aussi que les organisations étatiques ne sont pas les seules à le faire, mais qu’un grand nombre d’Européens sont prêts à faire des dons, à donner de leur propre argent. Rien que dans ma ville – où je m’occupe d’œuvres de charité – nous avons récolté 50 000 euros en trois jours et l’argent continue d’affluer. La même chose se passe partout en Europe. Cela montre que le niveau de soutien est élevé.

En même temps, nous devrions faire une pause pour réfléchir et ne pas commencer immédiatement à presser nos boutons pour des raisons de politique intérieure. Bien sûr, nous étudierons l’expérience et les leçons de l’accident nucléaire. Nous devrons appliquer les tests de résistance et j’espère, Monsieur le Commissaire, que nous le ferons au niveau européen – car les frontières n’existent pas lors de tels accidents. Nous devons veiller à créer les infrastructures nécessaires pour les autres solutions et à ce que la recherche ait lieu concernant de nouveaux projets éventuels en matière d’énergie, qui devraient également traiter de questions comme le changement climatique, les emplois et la compétitivité.

Nous devons également comprendre que les mots «risques auxiliaires» joueront un rôle différent. Les gens ne pensent plus que les entreprises respecteront tous les règlements et que tout peut être calculé. Le Japon va changer notre mode de penser sur ces questions et nous aurons par conséquent besoin de repenser la question du risque auxiliaire. De nouvelles conclusions seront tirées et doivent déboucher sur de nouvelles considérations et de nouvelles politiques. Nous devons en débattre avec le calme requis.

 
  
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  Marita Ulvskog, au nom du groupe S&D. – (SV) Madame la Présidente, un des pays les plus développés au monde du point de vue économique et technique vient de plonger dans un état de crise humanitaire. Il s’agit avant tout d’une tragédie pour toutes les personnes touchées. Les images du Japon sont déchirantes. Nous devons leur apporter tout le soutien que nous pouvons et toute forme possible d’aide. Cependant, cette catastrophe montre aussi la vulnérabilité de toute société moderne. Ce qui est arrivé au Japon pourrait arriver ailleurs dans le monde – y compris ici. Même dans des pays qui ont des exigences extrêmement élevées en matière de sécurité, cette sécurité peut s’avérer trompeuse.

Maintenant, bien sûr, nous ne pouvons pas imaginer la disparition de l’énergie nucléaire. Il existe bien sûr quelques pays européens qui ne produisent pas d’énergie nucléaire, mais la plupart en dépendent beaucoup, voire complètement. Certains construisent de nouvelles centrales nucléaires et d’autres les ferment. C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons – en d’autres termes, la situation diffère en fonction des États membres en ce qui concerne la vulnérabilité, mais nous sommes néanmoins dans le même bateau et nous devons adopter une approche à long terme en matière d’approvisionnement énergétique.

Nous devons simplement changer nos systèmes énergétiques de manière à réduire les risques et la nature unilatérale de ces systèmes. Nous devons faire un sérieux effort pour donner la priorité à la recherche et développement, aux investissements dans les énergies renouvelables, durables et renouvelables à long terme, et à leur expansion. L’Europe possède là un énorme potentiel inexploité qui devrait être mis en balance avec le fait que la construction de nouvelles centrales nucléaires nous en fera dépendre pendant encore plusieurs décennies – en d’autres termes, les nouveaux investissements dans l’énergie nucléaire sont le moyen de reporter et d’empêcher l’expansion de l’énergie renouvelable, une manière d’hypothéquer l’avenir.

Au lieu de cela, nous devrions avoir à présent un débat sérieux concernant le relèvement des objectifs et des ambitions en matière d’énergie renouvelable de l’UE et décider le plus vite possible d’objectifs contraignants en matière d’efficacité énergétique et d’un plan à long terme pour notre approvisionnement énergétique – un changement vers les énergies renouvelables. Il faut donc un test de résistance collectif pour les centrales nucléaires dans tous les pays, mais alors il faut une approche à long terme.

 
  
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  Lena Ek, au nom du groupe ALDE. (EN) Madame la Présidente, les images du grand tremblement de terre et du tsunami dans le nord-est du Japon sont terrifiantes; nos pensées et notre profonde sympathie vont vers les personnes qui ont perdu leur toit et des êtres chers.

Nous saluons bien sûr le paquet d’aide de l’UE. À Fukushima, le personnel est toujours à pied d’œuvre sur le site de la centrale nucléaire pour éviter toute nouvelle contamination radioactive et cela doit être évalué bien sûr en profondeur dans toute l’Union européenne – notamment à Bruxelles.

Je salue le test de résistance qui est proposé par la Commission mais je pense qu’il convient d’ajouter que nous ne pouvons pas simplement effectuer un test de résistance qui repose sur la technologie et la géographie. Nous avons besoin de deux autres étapes. La première concerne la culture de la sûreté, domaine dans lequel il a été évidemment impossible d’envisager les risques multiples. La deuxième concerne le cadre institutionnel, y compris une surveillance de la relation entre les organes nationaux de réglementation et les entreprises nucléaires. En outre, les autorités ne devraient pas être autorisées à se contrôler elles-mêmes.

Enfin, au moment d’évaluer les conséquences de la catastrophe, nous devrions baser notre discussion sur des informations et des connaissances. Des mesures radicales pourraient s’avérer nécessaires – je dirais même sont nécessaires. Toutefois, une chose doit être évidente: nous devons réformer notre production d’énergie et compter plutôt sur les énergies renouvelables, et nous devons le faire maintenant.

 
  
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  Giles Chichester, au nom du groupe ECR. (EN) Madame la Présidente, permettez-moi d’exprimer mon admiration pour la résistance stoïque des Japonais face à ces puissantes forces de la nature. Nous devons nous rappeler la force extraordinaire du tremblement de terre et du tsunami.

Je salue les tests de résistance préventifs concernant les centrales nucléaires européennes, tout en rappelant que l’industrie nucléaire est déjà la plus réglementée au monde et la plus consciente de la sûreté. Je prends note de la déclaration de la WENRA, l’Association des responsables des autorités de sûreté nucléaire des pays d’Europe de l’Ouest, qui date de cette année et vise à rendre les nouveaux réacteurs encore plus sûrs que nos réacteurs actuels. Il est bon de comparer les résultats en matière de sûreté des industries du charbon, du pétrole et de la production hydroélectrique avec ceux de l’industrie nucléaire en termes d’accidents impliquant mort d’homme.

Madame la Présidente, je vois un bon côté dans cet horrible drame pour le Japon – à savoir que le travail de reconstruction et de restauration dans ce pays, grâce aux poches bien remplies des assurances, devrait donner une importante impulsion à son économie, ce qui sera une bonne chose pour le reste du monde.

Je remercie le ministre et le commissaire pour leurs remarques judicieuses. Je dirais aux États membres et à tout le monde de ne pas vaciller au sujet de l’énergie nucléaire maintenant, nous en avons trop besoin.

 
  
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  Rebecca Harms, au nom du groupe Verts/ALE. – (DE) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, bien sûr, cette situation exige que nous aidions le Japon de notre mieux et avec toutes les ressources à notre disposition. Un pays touché par le genre de catastrophe qui a frappé le Japon a besoin de toute l’aide qu’il peut obtenir. Néanmoins, la légèreté avec laquelle nous comblons d’éloges les héros du Japon est pour moi remarquable. Je pense que nous oublions de reconnaître que les personnes qualifiées de «héros» savent mieux que quiconque qu’elles risquent leur vie et que bon nombre de ceux qui luttent pour éviter la fusion du réacteur nucléaire à Fukushima sont déjà des morts en sursis. Le Japon connaît mieux que toute autre nation au monde les désastres que peut causer une catastrophe nucléaire. Son histoire est dominée par Hiroshima et Nagasaki. Chaque petit Japonais a conscience des conséquences de la fusion nucléaire. Nous devrions garder cela à l’esprit quand nous débattons du Japon. Les Japonais connaissent mieux que quiconque toute l’horreur non seulement de cette situation, mais aussi de ce qui est encore à venir. Les Ukrainiens, qui sont les témoins depuis 25 ans des désastres sur une partie de leur territoire, sont peut-être les seuls autres à même d’en parler.

Pour moi, les discussions actuelles en Europe, contrairement à celles d’il y a 25 ans, devraient envisager les implications politiques quand nous découvrons que, dans nos propres pays, nous possédons une technologie qui peut échapper à notre contrôle, non seulement en annihilant le passé dans certaines régions ou en détruisant le présent, mais aussi en s’insinuant insidieusement dans l’avenir de tous ceux qui vivent près de ces centrales, ainsi qu’aux alentours. Je ne pense pas que nous le fassions quand nous parlons de tests de résistance, Monsieur Oettinger. Nous devons être bien plus honnêtes et nous devrions admettre que, dans l’Union européenne, nous avons fréquemment été confrontés à des situations qui ont frôlé la fusion du cœur du réacteur dans les centrales que nous exploitons. Permettez-moi d’en dresser la liste non exhaustive: Tihange en Belgique; Civaux en France; Philippsburg en Allemagne; Kozloduy en Bulgarie; Paks en Hongrie; Brunsbüttel en Allemagne, qui a connu une explosion d’hydrogène; Forsmark en Suède; Barsebäck en Suède; Blayais en France; Krümmel en Allemagne – voilà une liste des incidents les plus marquants qui sont survenus et qui étaient dus à différentes causes, depuis Tchernobyl, où nous avons été à deux doigts de la fusion du cœur du réacteur nucléaire.

Comment allons-nous gérer le fait que le cœur du réacteur d’une des centrales que nous exploitons pourrait entrer en fusion? Allons-nous le faire à travers des tests de résistance? Selon moi, ces tests ne sont pertinents que s’ils nous conduisent à élaborer un plan indiquant quelles centrales et quels risques définis sont à éliminer en premier lieu au moment d’abandonner cette technologie à haut risque. Si ces tests de résistance visent à rassurer le public et à suggérer une fois de plus qu’en Europe nous ne pourrions jamais être confrontés à des situations comme celles que le Japon connaît, alors je pense que ces tests constituent une erreur. Soit dit en passant, nous serions vraiment heureux d’avoir voix au chapitre pour décider qui définit les tests de résistance – cette question ne peut être laissée aux exploitants des centrales nucléaires eux-mêmes – et qui met en œuvre les tests et les évalue. Les autorités responsables jusqu’à présent ont trop souvent fermé les yeux sur les problèmes dans les centrales européennes et elles ont approuvé des centrales qui n’auraient jamais dû passer la procédure de conformité, comme Euratom l’a fait pour Belene et Mochovce, par exemple.

 
  
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  Bairbre de Brún, au nom du groupe GUE/NGL.(GA) Madame la Présidente, comme d’autres orateurs, je voudrais exprimer mes condoléances aux personnes frappées par la tragédie au Japon, une tragédie encore en cours. Nous devons faire tout notre possible pour aider le peuple japonais.

Concernant les leçons que nous devons tirer en Europe, la question de la sûreté nucléaire figure clairement en tête de nos priorités actuelles. Surtout par rapport aux «tests de résistance» que doivent subir les centrales nucléaires en Europe. Les événements du Japon entraînent des implications sérieuses pour la future politique énergétique de l’UE.

La catastrophe humanitaire montre l’importance d’aller vers une Europe dénucléarisée. Nous avons besoin d’un moratoire sur l’énergie nucléaire et il faut investir massivement dans les énergies durables et renouvelables. Il faut également revoir le système de réglementation de la sûreté nucléaire.

 
  
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  Fiorello Provera, au nom du groupe EFD. (IT) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, je voudrais moi aussi exprimer ma sympathie et mon admiration pour la dignité, la force de caractère et la cohésion dont le peuple japonais a fait preuve face à une catastrophe d’une ampleur et d’une gravité que le monde a rarement connue. Le comportement du peuple japonais est vraiment un exemple pour tous et il mérite notre aide.

La leçon à tirer de cette expérience concerne la nécessité de renforcer le système européen de protection civile par une action plus étroitement coordonnée et une plus grande disponibilité des personnes et des ressources pour que nous puissions agir rapidement en cas de catastrophe.

En ce qui concerne l’option nucléaire, il serait erroné de débattre de cette question sous le coup de l’émotion des événements actuels. Ce sujet est trop important et doit être traité à l’aide d’une approche scientifique. Il est absolument juste de renforcer les mesures de sécurité pour la génération actuelle de centrales nucléaires et pour la prochaine, de démanteler les plus vieilles et les moins sûres, mais nous devons éviter l’exploitation politique et rester prudents et pragmatiques, comme l’a dit M. Brok. Nous devons nous rappeler que, dans la même zone de Fukushima, un barrage a cédé pendant le tremblement de terre et il a causé de nombreuses victimes, mais nous ne pensons pas pour autant au démantèlement des barrages ou à la construction des nouveaux, c’est pourquoi je lance un appel à la prudence, à l’attention et à l’ouverture vis-à-vis de l’avenir.

 
  
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  Bruno Gollnisch (NI). - Madame la Présidente, l’horrible catastrophe qui est survenue dans la région nord-est du Japon, le Tōhoku, suscite naturellement la compassion et la sympathie de tous les Européens. Au–delà de cela, nous devons participer naturellement aux secours parce que la situation est, je crois, loin d’être stabilisée au Japon. Pays admirable, pays extrêmement digne, fort, courageux, conscient de ses devoirs, mais où la bureaucratie a, comme partout, des effets qui peuvent paralyser les initiatives.

L’un des enseignements de cette catastrophe c’est que les secours les plus efficaces sont ceux qui parviennent finalement par voie de mer. Encore faut–il, naturellement, que l’on dispose à proximité des plateformes suffisantes.

La situation n’est pas stabilisée et beaucoup de réfugiés encore souffrent du froid et de la faim. Les enseignements de cette tragédie sont, selon nous, les suivants: le premier c’est que le pire se produit toujours, le pire survient toujours. Le Titanic était construit comme un navire insubmersible. Dieu lui–même ne pourrait pas le couler, telle était la publicité qui a été faite. Il a coulé en réalité, en dépit des caissons étanches, à son premier trajet, parce qu’on n’avait pas prévu que la voie d’eau puisse s’étendre sur une telle longueur.

Eh bien, le pire se produit toujours, le tremblement de terre plus le tsunami, c’était évidemment l’hypothèse la pire. Mais il y aura d’autres tremblements de terre, il y aura le grand tremblement de terre du Kanto que l’on attend d’un moment à l’autre. Il y en aura peut–être en Californie, peut–être en Italie, peut–être dans les Caraïbes. Par conséquent, il nous faut le prévoir par un renforcement, comme il a été dit, de la protection civile.

Le deuxième et dernier enseignement, c’est qu’il ne faut pas malgré tout céder à la panique. On ne peut pas à la fois demander que l’on se prive de l’énergie atomique au motif du danger que représentent les retombées et nous dire en même temps qu’il faut se priver des énergies fossiles à cause des rejets de CO2 dans l’atmosphère. Il faudra bien faire un choix.

 
  
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  Sandra Kalniete (PPE).(LV) Madame la Présidente, le malheur du peuple japonais est immense. Je voudrais faire part de ma plus profonde sympathie envers les familles des personnes qui ont souffert et de celles qui ont péri, ainsi qu’envers leurs proches. La noblesse et le sang-froid dont le peuple japonais a fait preuve dans l’adversité méritent le plus grand respect et constituent un exemple pour le monde entier. Le Japon se trouve confronté à une immense tâche de restauration de ses territoires dévastés, qui nécessitera d’importantes ressources, y compris l’investissement étranger. C’est pourquoi je demande que le sommet Union européenne-Japon prévu pour le 25 mai prenne la décision d’ouvrir les négociations sur un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon. Cet accord devrait profiter aux deux parties; il devrait garantir une égalité des conditions d’accès au marché pour les deux partenaires, à la fois pour les flux de marchandises et de services et pour les produits agricoles. Un accord de libre-échange pourrait devenir un des instruments de la troisième ouverture du Japon, comme le Premier ministre japonais, M. Kan, l’a qualifié de manière imagée. L’accident à la centrale nucléaire de Fukushima, qui a été causé par le tsunami, a provoqué une sérieuse alerte dans le monde entier. Nous devons nous incliner avec respect et gratitude devant ces héros qui travaillent, au risque de leur vie, pour stabiliser la situation dans le réacteur nucléaire. L’expérience actuellement engrangée par les ingénieurs et les experts nucléaires japonais en matière de prévention des accidents est unique. Il importe pour le monde d’apprendre de cette expérience. L’expérience de Fukushima doit servir à l’humanité en devenant la base des tests des centrales nucléaires et du développement de meilleurs critères de sûreté. En conclusion, je voudrais affirmer une nouvelle fois que l’Union européenne doit faire tout son possible pour aider le Japon, un de nos partenaires les plus proches. Merci.

 
  
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  Nessa Childers (S&D). - (EN) Madame la Présidente, deux thèmes émergent à la suite des tragiques événements qui ont frappé le Japon il y a douze jours. Le premier concerne la réponse japonaise, qui a été exemplaire en termes de préparation structurelle dans les villes, de réponse rapide des unités de secours et de résistance édifiante dont a fait preuve le peuple japonais. Elle devrait servir d’exemple à d’autres pays susceptibles de connaître un tremblement de terre. Le deuxième thème, celui des retombées nucléaires à Fukushima, est quant à lui plus difficile.

Alors que le Japon apprendra certainement vite de ces événements, l’Europe, elle aussi, doit intégrer ces enseignements et notre réaction pourrait être répartie dans deux domaines. Le premier consiste à assurer sans aucun doute la sûreté des centrales nucléaires exploitées dans l’UE. Je salue les plans concernant les tests et je voudrais souligner qu’ils doivent déboucher sur des règles communes entre les États membres visant la sûreté des centrales nucléaire et le stockage des déchets nucléaires hautement toxiques. C’est particulièrement pertinent dans ma circonscription de l’est de l’Irlande. La plus grande quantité de ces déchets est stockée à la centrale nucléaire de Sellafield en Angleterre à 280 kilomètres seulement du comté de Louth.

Notre deuxième réponse devrait concerner l’avenir de toute la filière nucléaire. À cet égard, il faut convenir d’un arrêt complet de la construction de nouvelles centrales nucléaires. Afin de garantir à l’UE un approvisionnement continu et suffisant en énergie, il faut convenir aussi d’investissements dans la production d’énergie renouvelable et dans l’efficacité énergétique.

 
  
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  Johannes Cornelis van Baalen (ALDE). - (EN) Madame la Présidente, je me rallie aux paroles de mes collègues de la délégation pour les relations avec le Japon – M. Gollnisch et Mme Kalniete –, des paroles de respect et de sympathie pour les Japonais. Cependant, nous devons nous aussi tirer les enseignements et cela signifie que cette potentielle catastrophe nucléaire devrait avoir une dimension internationale. Il doit y avoir une transparence absolue. Nous devons découvrir pourquoi l’avertissement de l’Agence internationale de l’énergie atomique n’a pas été suivi; il n’y a pas eu de discussion concernant cet avertissement. Nous devons découvrir ce qui s’est passé.

Je suis d’accord avec tous ceux qui disent que nous devons conjuguer nos efforts en vue de la reconstruction. C’est pourquoi l’accord de libre-échange est particulièrement précieux et nous devrions le signer le plus vite possible.

 
  
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  Mirosław Piotrowski (ECR).(PL) Madame la Présidente, en tant que membre de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Japon, je voudrais tout d’abord transmettre ma sympathie et ma solidarité à la nation japonaise à l’occasion de cette énorme catastrophe. Cette dernière a fait presque 10 000 victimes et plus de 16 000 disparus. Ces chiffres évoluent sans cesse. Le tremblement de terre et le tsunami ont causé une destruction inimaginable. Les pertes sont déjà estimées à 300 milliards de dollars américains.

Bien que le Japon n’ait pas demandé l’aide de l’Union européenne, nous ne pouvons pas rester passifs face à l’ampleur de cette tragédie. La plus grande inquiétude concerne les dommages à la centrale nucléaire de Fukushima. De l’avis de certains experts, la situation est grave et pourrait conduire à une répétition de ce qui s’est passé après Tchernobyl. La déclaration de la Présidence hongroise et de Mme Ashton concernant l’aide humanitaire et l’expertise devrait se concrétiser aussi vite que possible en étroite coopération avec le gouvernement japonais.

 
  
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  Claude Turmes (Verts/ALE).(DE) Madame la Présidente, il y a tout juste 14 jours, la société japonaise Toshiba et d’autres sociétés qui ont construit des centrales nucléaires déclaraient dans leurs brochures publicitaires qu’elles disposaient des centrales nucléaires les plus sûres au monde – voilà pour l’affirmation selon laquelle nous disposons certainement en Europe des industries d’énergie nucléaire les plus sûres.

Je pense que cet accident extrêmement grave et tragique au Japon devrait montrer clairement combien il est absurde de comparer les centrales nucléaires et les parcs d’éoliennes, l’efficacité énergétique ou les installations solaires quand nous débattons de la lutte contre le changement climatique. Qui plus est, cette idée de technologie à faible émission de CO2 est tout simplement fausse. Il faut prendre en considération le risque global de toutes les technologies. La première question concrète que je voudrais vous poser, Monsieur Oettinger, est la suivante: n’est-il pas plus que temps pour vous d’inclure au moins un scénario dans la feuille de route énergie 2050 montrant simplement ce que nous pouvons obtenir en combinant 100 % d’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique? C’est le minimum auquel les citoyens européens peuvent s’attendre.

En ce qui concerne les tests de résistance, permettez-moi de dire que nous y sommes favorables, mais ils doivent être obligatoires et ils doivent être européens. Les autorités nationales ont trop manipulé le premier test de résistance pour les banques afin que quelques-unes s’en sortent. Il nous a fallu une deuxième batterie de tests de résistance pour remettre les choses en ordre. Le deuxième élément central concerne «l’expertise indépendante». Mme Lauvergeon de la société Areva et M. Teyssen de la société E.ON, les fonctionnaires d’Euratom de la Commission, les experts nucléaires à Vienne et effectivement les gendarmes nationaux du nucléaire ont tous un parti pris. Même les autorités nationales n’admettront pas que les tests de sûreté définis il y a six mois ne sont plus bons. En d’autres termes, nous avons besoin d’experts indépendants. Sans quoi vous risquez de n’entendre que des opinions partisanes.

Je voudrais ajouter un dernier mot. Je voudrais vous recommander la prudence, M. Oettinger, quand vous citez M. Sarkozy comme le grand champion de la lutte pour la sûreté nucléaire dans le monde. Je serais un peu plus circonspect si j’étais vous.

 
  
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  Sabine Wils (GUE/NGL).(DE) Madame la Présidente, le Japon est toujours sous la menace d’une fusion du cœur d’une centrale nucléaire. Les radiations provenant de la centrale nucléaire de Fukushima augmentent de manière spectaculaire. Voilà une nouvelle démonstration horrible de l’impossibilité de contrôler la puissance nucléaire. C’est pourquoi nous demandons l’abandon immédiat de l’énergie nucléaire. L’énergie nucléaire fait gagner beaucoup d’argent aux énergéticiens, mais quand un accident survient c’est la population qui en paie le prix. C’est pourquoi l’UE doit immédiatement exiger des exploitants de centrales nucléaires de souscrire une assurance obligatoire de responsabilité civile vis-à-vis des tiers. Il faut prévoir une couverture suffisante pour tous les préjudices causés à la santé, aux biens et aux autres actifs dans tous les États membres. L’Union européenne devrait enfin cesser de promouvoir l’énergie nucléaire et mettre fin au traité Euratom. L’argent des contribuables afflue encore par milliards dans une technologie dangereuse et à haut risque tandis que les alternatives sûres comme les énergies renouvelables restent sous financées.

 
  
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  Mario Mauro (PPE). - (IT) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, je pense que ce serait une grave erreur que de transformer ce débat en une sorte de procès contre les risques de la modernité. Nous devons reconnaître que la science et la technologie nous permettent de vivre plus longtemps, de vivre dans de meilleures conditions, de vivre avec plus de confiance dans nos perspectives et de prendre en considération que les conditions de sécurité alimentaire se sont améliorées, que les conditions de nos systèmes de bien-être se sont améliorées, que les conditions dans notre monde projeté vers l’avenir se sont améliorées, précisément parce qu’on a pu utiliser et exploiter la science et la technologie.

Bien sûr, ce point de vue n’est pas sans risques, mais nous pouvons surmonter ces risques si nous sommes capables de rassembler nos forces pour traiter les problèmes auxquels la communauté internationale est confrontée au jour le jour. M. Brok a particulièrement bien cerné les choses quand il a dit qu’il y a un mystère dans notre relation avec les choses qui nous fait réaliser que nous ne maîtrisons pas tout, que, quel que soit notre degré d’avancement, nous n’avons pas la réponse à tous les problèmes que la nature pose aux hommes. L’ampleur de ce tremblement de terre nous rappelle exactement cela. Il est fort probable qu’une technologie et une science inférieures ont été la cause, par exemple à Messine, il n’y a pas si longtemps, soit une centaine d’année, d’un événement qui a fait plus de 100 000 morts, lors d’un tremblement de terre d’une intensité bien moindre.

Cela devrait nous fournir une orientation claire pour l’avenir: la science et la technologie sont des outils et il faut une bonne politique pour les employer au mieux. Il faudra donc de bonnes politiques, ce que nous faisons ensemble en tant qu’institutions, pour déterminer si nous disposons actuellement de solutions pour aller au-delà de notre âge atomique à l’avenir ou si nous devons continuer à prendre ces outils en considération à long terme pour permettre le développement futur dont nous avons tous besoin.

Aujourd’hui, cependant, nous sommes appelés à faire quelque chose de très différent, essentiellement pour agir afin de soulager la douleur et les besoins d’une population. Je n’en entends pas beaucoup parler ici parce que nous sommes tous préoccupés par une discussion politique qui tente de faire intervenir à tout prix des considérations futures qui n’ont pas vraiment de lien avec le point à l’ordre du jour.

 
  
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  Daciana Octavia Sârbu (S&D).(RO) Madame la Présidente, la crise qui se déroule actuellement au Japon suscite des préoccupations concernant la sûreté des centrales nucléaires dans le monde. Il est de notre devoir de nous demander dans quelle mesure les centrales nucléaires présentes sur notre territoire sont résistantes et sûres.

Je viens de Roumanie et mes concitoyens sont à juste titre concernés par la sûreté de la centrale nucléaire de Cernavodă, surtout depuis que la presse a récemment soulevé plusieurs points d’interrogation à son sujet.

Je pense fermement que, non seulement en Roumanie, mais aussi dans plusieurs États membres, les gens se demandent s’ils seraient bien protégés en cas de catastrophe naturelle qui toucherait les centrales nucléaires.

La semaine dernière, l’Allemagne a décidé d’inspecter en profondeur ses systèmes de production d’énergie nucléaire. À la lumière des événements au Japon, il s’avère absolument impératif de revoir d’urgence la situation en matière de sûreté nucléaire dans toute l’Union européenne. Tous les États membres devraient exercer un contrôle strict et total sur ces centrales électriques.

La Commission européenne doit non seulement garantir que la directive sur la sûreté nucléaire sera mise en œuvre correctement, mais elle doit également suivre de près, avec les autorités compétentes dans les États membres, l’état de ces centrales électriques.

La tragique situation au Japon nous montre une fois de plus que nous devons faire le maximum pour créer des mécanismes de réponse rapide en cas de catastrophe.

 
  
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  Charles Goerens (ALDE). - Madame la Présidente, deux mots sur le Japon. Premièrement, tout doit être fait pour soulager la souffrance du peuple japonais, qui mérite notre pleine compassion et notre solidarité.

Deuxièmement, aux deux catastrophes naturelles – tremblement de terre et tsunami –, s’ajoute une troisième, celle-là nucléaire, donc d’origine humaine. Tout ce qui a été dit à ce propos peut se résumer en un mot: la césure. Oui, nous nous trouvons devant un changement de paradigme. Le tout se résume en deux questions: qu’est-ce qui doit être changé et, deuxièmement, qu’est-ce qu’on peut changer en premier lieu en matière de production énergétique?

Gageons que s’il n’y avait, pour ainsi dire, plus d’énergie fossile ni nucléaire, on saurait très rapidement se faire une idée plus précise sur le potentiel de développement des énergies renouvelables. On attend de l’Union européenne qu’elle redéfinisse la stratégie en la matière. Pour cela, il lui faut une vision, une volonté de fer et une feuille de route précise.

 
  
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  Bas Eickhout (Verts/ALE). - (NL) Madame la Présidente, tout d’abord, je voudrais féliciter M. Oettinger pour ses premières initiatives. Vous avez en effet pris un excellent départ la semaine dernière, mais depuis vous semblez être sur une mauvaise pente. Vous devez vraiment vous occuper de cela maintenant et clarifier votre position, parce que ce que vous avez dit la semaine dernière était que nous devrions avoir un débat sur l’Europe et sur un avenir sans énergie nucléaire pour l’Europe. Vous ne l’avez pas répété depuis lors, alors que cela devrait être le sujet de notre débat maintenant. De nombreuses études scientifiques ont montré à maintes reprises que vous pouvez atteindre vos objectifs environnementaux sans vous servir de l’énergie nucléaire. Il est possible de faire fonctionner l’Europe entièrement grâce à l’électricité durable. Cela devrait être le sujet de notre débat aujourd’hui.

Être pour ou contre l’énergie nucléaire constitue une question de choix politique. Nous ne devrions pas avoir à justifier pourquoi nous sommes contre l’énergie nucléaire. Ce sont les partisans de l’énergie nucléaire qui devraient se justifier. D’où l’importance des tests de résistance.

J’ai deux questions à vous poser, Monsieur Oettinger, deux questions importantes. Premièrement, comment allons-nous établir les critères? Comment allons-nous garantir qu’ils sont indépendants? Deuxièmement, que se passera-t-il si une centrale nucléaire ne réussit pas le test de résistance? Quelles en seront les conséquences?

 
  
  

PRÉSIDENCE DE M. LIBOR ROUČEK
Vice-président

 
  
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  Lena Kolarska-Bobińska (PPE).(PL) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, les événements au Japon nous ont tous touchés très profondément. Nous rendons hommage à ceux qui – au péril de leur vie – affrontent les effets de trois évènements qui se sont passés simultanément – le tremblement de terre, le tsunami et l’accident à la centrale nucléaire. Cette tragédie a suscité une grande solidarité et, ce faisant, elle a aussi donné lieu à la discussion qui se tient actuellement en Europe sur l’avenir de l’énergie nucléaire et la stratégie énergétique de l’Europe. Nous avons adopté récemment une stratégie énergétique pour l’Europe jusqu’en 2020. D’une certaine manière, cette stratégie est pour le moment ébranlée, même si nous acceptons l’énergie nucléaire dans cette stratégie. Nous y disons qu’elle devrait simplement s’accompagner de conditions strictes en matière de sûreté. C’est une partie acceptable du bouquet énergétique de plusieurs pays.

Il me semble que cette discussion devrait également améliorer la coopération européenne en matière d’énergie – c’est quelque chose que nous demandons dans notre rapport. Aujourd’hui, nous devons non seulement améliorer les conditions de sécurité, mais nous devons également renforcer la Communauté européenne de l’énergie atomique et tendre vers une Communauté européenne de l’énergie. La Commission européenne doit faire pression pour une meilleure coopération entre les États membres et pour l’européanisation de la politique nucléaire. Les tests de résistance ne devraient pas être volontaires – certains pays les utiliseront s’ils le veulent, tandis que d’autres ne le feront pas. Cela doit faire partie de la formulation de ce qui doit être, après tout, une politique commune en matière d’énergie nucléaire.

Nous devrions également soutenir de nouvelles technologies. Toute la stratégie énergétique de l’Europe repose sur la décentralisation et la diversification. Comme c’est le cas, nous devrions penser à promouvoir les réacteurs nucléaires de petite et moyenne dimension. Ils coûtent moins chers, sont construits en modules et peuvent par conséquent être testés plus aisément en termes de sûreté. Ce modèle sera peut-être plus acceptable pour l’opinion publique parce que nous ne pourrons pas éliminer complètement ce type d’énergie.

 
  
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  Zigmantas Balčytis (S&D). - (LT) Monsieur le Président, le Japon a connu l’impact inimaginable d’une catastrophe naturelle et d’un accident nucléaire. Les Lituaniens lèvent activement des fonds et tentent de toutes les manières possibles d’aider les victimes. Nous nous rappelons et nous nous rappellerons toujours les conséquences douloureuses de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que les habitants de cette région continuent de ressentir, même après trois décennies. La catastrophe au Japon nous oblige à reconsidérer fondamentalement la question de la sûreté nucléaire. Comme nous ne pouvons pas contrôler les cataclysmes naturels, nous devons au moins garantir que les catastrophes naturelles ne provoquent pas des catastrophes nucléaires supplémentaires et particulièrement douloureuses. Je suis d’accord pour revoir les infrastructures existantes et pour créer de nouvelles capacités, mais nous devons analyser en profondeur les événements de la centrale nucléaire japonaise, en particulier à la lumière du précédent de Tchernobyl. Nous devons tirer des conclusions et adopter des mesures qui nous permettraient de renforcer de manière significative la sûreté nucléaire partout en Europe.

 
  
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  Chris Davies (ALDE). - (EN) Monsieur le Président, mon inquiétude concernant l’industrie nucléaire a été éclipsée par mon inquiétude concernant le changement climatique et je crois à présent que le nucléaire a un rôle à jouer dans notre lutte contre le réchauffement de la planète. C’était vrai avant les accidents au Japon et cela reste vrai aujourd’hui. Il faut bien sûr tirer des leçons. Il y a des problèmes de conception, de réglementation inappropriée, de manque d’indépendance et évidemment il ne faut pas construire de réacteurs nucléaires dans des zones sismiques.

Néanmoins, nous vivons dans un monde plein de risques. Nos villes sont construites autour d’usines chimiques, qui présentent toutes un grand potentiel de risque, mais nous gérons ces risques, nous vivons avec. Au fil des décennies, nous avons connu d’horribles accidents ferroviaires, mais nous n’avons pas démantelé les chemins de fer pour autant. Nous tirons les leçons, nous les appliquons et nous améliorons la sécurité. C’est ce que nous devons faire avec l’industrie nucléaire.

 
  
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  Romana Jordan Cizelj (PPE). - (SL) Monsieur le Président, si nous prenons au sérieux nos objectifs en matière de changement climatique, alors l’énergie nucléaire continuera de faire partie de notre bouquet énergétique. C’est pourquoi nos discussions ne doivent pas être idéologiques. Nous avons avant tout besoin de réponses à de nombreuses questions telles que: quelle a été la principale raison de l’accident et comment aurait-il pu être évité? Les systèmes de responsabilité, de mise en œuvre et de supervision ont-ils échoué? La culture en matière de sécurité dans une des centrales nucléaires était-elle déficiente? Quelles sont les options de stockage plus sûr du combustible nucléaire usé? L’autorité de réglementation était-elle trop faible pour agir à temps? Et ainsi de suite. Il nous faut des réponses à ces questions et nous pourrons ensuite agir d’une manière politiquement responsable.

Que signifie vraiment agir de manière politiquement responsable? Nous devons aboutir à une convention concernant les technologies acceptables, en particulier le rôle des centrales nucléaires. Nous devons garantir que le principe de «la sûreté avant tout» est appliqué. Nous devons élaborer un cadre législatif qui fournisse les ressources financières et humaines appropriées au fonctionnement sûr de technologies complexes. Nous devons faciliter le développement de l’excellence et de l’indépendance d’une profession nucléaire, de la formation continue et du transfert de connaissances entre les générations. Nous devons évaluer la compétence et l’indépendance des organismes de réglementation qui jouent un rôle essentiel pour garantir la culture de la sûreté et nous avons besoin de garantir une mise en décharge sûre des déchets hautement radioactifs et du combustible nucléaire usé.

Enfin, je voudrais mentionner les critères communs de sûreté. Aujourd’hui, nous convenons tous que nous en avons vraiment besoin, mais rappelez-vous 2009, quand nous avons débattu de la directive sur la sûreté nucléaire. À l’époque déjà, le Parlement européen affirmait les critères européens communs que le Conseil n’a malheureusement pas affirmés. À l’époque, le Parlement européen a prouvé qu’il agissait dans la bonne direction. Je pense qu’il est donc grand temps que le Parlement européen reçoive plus de compétences dans le domaine de l’énergie nucléaire et nous devrions aboutir à un accord interinstitutionnel afin de disposer de compétences de codécision.

 
  
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  Ildikó Gáll-Pelcz (PPE).(HU) Monsieur le Président, je voudrais exprimer premièrement ma profonde sympathie, deuxièmement mon respect pour le peuple japonais et la nation japonaise et troisièmement ma plus grande admiration et reconnaissance aux héros japonais qui travaillent en ce moment dans la centrale électrique. Cette tragédie restera gravée à jamais dans l’histoire japonaise et mondiale. Le pays frappé par la catastrophe a sollicité l’aide de l’Union européenne dans la coordination préliminaire de l’aide proposée par les États membres.

La réaction rapide de la Commission fait plaisir, comme le fait que le commissaire a confirmé que le Japon et le demi-million de personnes réfugiées dans des abris de fortune à la suite du tremblement de terre et du tsunami dévastateur recevraient toute l’assistance. Je pense fermement qu’il faut tout faire en plus de cela pour éviter les conséquences de la catastrophe et reconstruire des conditions de vie. Je voudrais dire en même temps qu’il n’est pas heureux de répondre à ce type de tragédie et à des tragédies comme celle-ci en utilisant les centrales nucléaires. Naturellement, les centrales nucléaires doivent être cependant équipées du plus grand système de sûreté et elles doivent ensuite être inspectées continuellement conformément aux réglementations les plus strictes.

Il faut saluer la proposition de la Commission d’organiser une vaste consultation européenne. Je soutiens aussi, parce que je crois que c’est nécessaire, l’élaboration par la Commission de lignes directrices qui posent les fondations d’un système de sûreté qui fonctionne bien, qui soit coordonné au niveau européen et qui garantisse la production sûre et continue d’énergie nucléaire à l’avenir. Le comportement du peuple japonais est exemplaire et crée un précédent pour nous. Je pense fermement qu’il mérite tout notre soutien. Merci, Monsieur le Président.

 
  
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  Edit Herczog (S&D).(HU) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, aujourd’hui, nous sommes tous un peu Japonais. Même au cœur de la catastrophe naturelle, nous devons admettre que la sûreté nucléaire a un visage humain. La conception, la construction, l’exploitation, le démantèlement et, comme maintenant à la centrale de Fukushima, la gestion des accidents constituent une épreuve de force pour la connaissance et le dévouement de l’homme. Le test de résistance européen représente une étape importante pour que nous planifiions à l’avenir ce qui a été inimaginable jusqu’à présent. Monsieur le commissaire, la meilleure manière de rendre hommage aux travailleurs de Fukushima consiste à impliquer les experts européens dans la prise de décisions professionnelles et politiques en Europe. Ces travailleurs du nucléaire, dont le dévouement et les connaissances sont indispensables, devraient être impliqués.

Il est très important de maintenir et d’étendre les connaissances nucléaires à moyen terme parce que c’est la garantie réelle de la sûreté. En outre, je voudrais attirer encore une fois l’attention sur ce que Mme Ulvskog a dit. Mieux que maintenant, la recherche et développement nucléaire doivent apporter des réponses sur la manière de gérer les déchets nucléaires et leur présence continue depuis 60 années. Merci de votre attention.

 
  
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  Paul Rübig (PPE).(DE) Monsieur le Président, je voudrais remercier le commissaire Oettinger pour son approche sérieuse et responsable de la question.

Nous devrions envisager de promouvoir l’Association des responsables des Autorités de sûreté nucléaire des pays d’Europe de l’Ouest (WENRA) au rang de régulateur européen pour les 27 États membres. Nous devrions nous demander si les normes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne devraient pas être rendues juridiquement contraignantes et si ce nouveau régulateur ne devrait pas disposer du pouvoir d’ordonner la fermeture immédiate en cas de non-respect des normes. Nous devrions également envisager de réformer les traités Euratom, en nous concentrant sur les règlements en matière de sûreté et de sécurité, ainsi que sur la question de la couverture des coûts du démantèlement et du stockage final, qu’il faut régler maintenant.

Je pense qu’il s’agira d’un sujet délicat. Nous devons saisir cette occasion ici en Europe d’appliquer un contrôle par les pairs et de créer les normes les plus récentes afin que la population ne coure pas un risque sanitaire supplémentaire.

 
  
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  David Martin (S&D). - (EN) Monsieur le Président, je salue bien sûr l’aide rapide que nous avons proposée aux Japonais au moment où ils en ont besoin et je partage les sentiments de sympathie exprimés envers les Japonais. Toutefois, je ne peux m’empêcher de penser que la sincérité de nos commentaires concernant la solidarité sera quelque peu tempérée par l’action de certains de nos États membres.

À la lecture de nos journaux, je vois que le gouvernement espagnol demande instamment que les marchandises en provenance du Japon soient attentivement contrôlées; que le gouvernement néerlandais prévient les travailleurs des docks de manipuler prudemment tous les conteneurs en provenance du Japon; que le gouvernement français demande de vérifier toutes les importations; et que les autorités allemandes demandent que toutes les marchandises importées du Japon, y compris les voitures, soient soumises à des contrôles aléatoires. Il s’agit de marchandises qui ont quitté le Japon deux ou trois semaines – et parfois deux ou trois mois – avant le tremblement de terre.

Il y a très peu de solidarité et de sympathie dans une telle action. Je demanderais au Conseil et à la Commission de parler aux États membres pour leur dire que, s’ils veulent vraiment faire preuve de solidarité, ils ne devraient pas faire circuler de telles histoires alarmistes.

 
  
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  Fiona Hall (ALDE). - (EN) Monsieur le Président, je suis surprise que le commissaire semble si optimiste au sujet du retour sous contrôle de la situation à Fukushima dans quelques jours, alors que les experts nucléaires ont parlé de semaines et de mois. En attendant, la centrale émet toujours des radiations qui continuent de s’infiltrer dans les denrées alimentaires et dans l’eau potable.

Je salue l’appel en faveur de tests de résistance, mais ils n’apportent pas de réponse aux principales questions. La question est: voulons-nous accepter les risques croissants de l’énergie nucléaire dans un monde où les catastrophes naturelles complexes et les événements climatiques extrêmes se multiplient? La sûreté des réacteurs nucléaires ne peut tout simplement pas être garantie à cent pour cent en cas de catastrophe de grande ampleur qui entraîne une perturbation à plusieurs niveaux, une interruption de l’approvisionnement en électricité, en eau, en communications et de l’accès physique. Telle est la question: voulons-nous vraiment prendre ce risque alors que nous disposons d’autres solutions?

 
  
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  João Ferreira (GUE/NGL).(PT) Monsieur le Président, nous voudrions exprimer ici toute notre solidarité avec le peuple japonais et nous présentons nous aussi nos condoléances aux victimes de la catastrophe qui a frappé ce pays.

Nous savons que cette catastrophe a déclenché de graves accidents dans la centrale nucléaire de Fukushima, dont les conséquences ne peuvent être encore pleinement évaluées. Les accidents qui frappent les réacteurs de cette centrale résultent de la conjonction de facteurs hautement improbables, il est vrai. Néanmoins, ils se sont conjugués et cela pourrait arriver dans d’autres centrales nucléaires.

Nous devons donc tirer les leçons importantes de ce qui se passe à Fukushima. Il faut revoir immédiatement et, si nécessaire, adapter les redondances en termes de systèmes de sûreté des centrales, particulièrement en ce qui concerne les systèmes de refroidissement.

Il est nécessaire de réévaluer les localisations des centrales nucléaires existantes, en particulier en fonction du risque sismique et du risque d’un tsunami. Il faut aussi ouvrir une large discussion sociétale au sujet de la question énergétique, de nos besoins actuels et à venir, de la manière d’y répondre, en s’attaquant de manière lucide et informée aux risques, effets potentiels et limites des différentes sources d’énergie.

 
  
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  Oreste Rossi (EFD). - (IT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je voudrais tout d’abord faire part de ma solidarité avec le peuple japonais qui a été si durement touché par la catastrophe. Il a été surprenant de découvrir que la technologie japonaise n’a pas suivi de près les événements récurrents dans ces zones. Avoir continué d’exploiter une centrale nucléaire technologiquement obsolète, ce n’est pas une question de peu d’importance et cela devrait nous amener à réfléchir au programme nucléaire européen.

Nous ne pouvons pas nous permettre de succomber à la crainte et de faire des choix précipités aujourd’hui: il nous faut un accord général pour rendre sûres les centrales nucléaires existantes et passer au crible celles qui se construisent. L’Europe doit aider le peuple japonais, non seulement compte tenu de l’urgence, mais aussi compte tenu de la probable crise financière liée à cet événement catastrophique.

À court terme, il faut entreprendre les démarches pour gérer le ralentissement économique à Tokyo et les conséquences probables pour les pays les plus étroitement liés au Japon. Nous ne devrions pas oublier que le gouvernement était déjà faible avant la catastrophe et qu’il n’avait pas la majorité au sénat, ce qui signifie qu’une crise de l’exécutif pourrait se profiler.

 
  
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  Angelika Werthmann (NI).(DE) Monsieur le Président, je voudrais commencer par exprimer ma sympathie pour tous ceux qui sont touchés par ce drame. Le tragique accident au Japon a mené à la catastrophe nucléaire que nous connaissons tous. L’Europe a réagi de manière relativement rapide et unie, bien que nous soyons conscients, une conscience qu’on espère partagée par tous les partisans de la technologie nucléaire, que la radioactivité ne connaît pas les frontières nationales et que la nature ne reconnaît pas les normes de sûreté, aussi élevées soient-elles. Nous avons connu Tchernobyl – un test de résistance pour ainsi dire raté – et nous avons à présent Fukushima. L’heure est venue, pour les partisans du nucléaire, de faire passer le bien-être et la santé des hommes et de l’environnement avant tout intérêt financier. Nous devrions envisager une sortie du nucléaire à l’échelle de l’Europe et promouvoir les énergies renouvelables.

 
  
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  Alajos Mészáros (PPE).(HU) Monsieur le Président, le tsunami qui a suivi le tremblement de terre au Japon a été la cause directe de l’accident à la centrale nucléaire, qui est devenu avant tout une question de sûreté tant pour la profession que pour le public. C’est pour cela que la bonne décision a été prise de soumettre nos centrales nucléaires en exploitation à des tests rigoureux. Il est devenu clair que nous devons avoir un débat d’ensemble, approfondi, afin de parvenir à une décision rationnelle concernant l’avenir de l’énergie nucléaire. Nous devons également être conscients qu’après une terrible tragédie de cette nature, la population aura plus peur et c’est précisément pour cela que nous devons nous assurer que les informations objectives et véritables sont fournies et que les mesures de sûreté sont renforcées.

Je voudrais néanmoins souligner que les centrales nucléaires en Europe sont soumises à des facteurs environnementaux complètement différents par rapport à ceux du Japon. L’Europe n’est pas menacée par des tsunamis ou un tremblement de terre puissant, c’est pourquoi il ne faudrait pas tirer de conclusions directes de cette malheureuse tragédie. Nos installations sont préparées aux effets potentiels qui pèsent sur elles et l’énergie nucléaire pourra continuer à faire partie intégrante de nos ressources énergétiques à l’avenir aussi. Enfin, je voudrais exprimer ma sympathie et mon estime à nos amis japonais. Merci.

 
  
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  Günther Oettinger, membre de la Commission. – (DE) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, j’ai attentivement écouté vos contributions et je voudrais vous remercier pour l’objectivité dont vous avez fait preuve, quant à la catastrophe et à ses conséquences. Nous avons entendu des expressions de solidarité et de sympathie, ainsi que des propositions d’aide. Il n’y a rien à y ajouter. Cela nous encourage dans le travail que la Présidence du Conseil et la Commission doivent accomplir.

La question générale en jeu ici concerne la réponse à la catastrophe. Si nous considérons Haïti et le Pakistan, ainsi que toute la série de catastrophes naturelles récentes, alors je crois que la communication de la Commission qui vise à renforcer la capacité de réaction de l’Union européenne en cas de catastrophe, que le Conseil a approuvée en décembre de l’année dernière, indique la voie à suivre. Nous devons améliorer la coopération dans le cadre des procédures de réponse aux catastrophes au niveau européen et nous devons y consacrer les ressources financières et humaines nécessaires, ainsi que coordonner les efforts au niveau européen. Je ne doute pas que Mme Georgieva fera des propositions concrètes au Parlement et au Conseil au cours de cette année.

En matière de politique énergétique en Europe et de leçons à tirer des nouvelles informations qui nous parviennent du Japon, je crois que nous devons commencer par considérer honnêtement les faits et les réalités. Je prendrais l’exemple du gouvernement allemand et des partis de la coalition en vous rappelant que je suis membre d’un de ces partis de la coalition. Notre gouvernement a annoncé un important changement de direction. Sept centrales nucléaires ont été actuellement arrêtées en Allemagne. Cette action a été critiquée parce qu’elle «ne fait pas preuve de beaucoup de crédibilité» ou parce qu’il s’agit d’une «manifestation typique de l’angoisse allemande». Je crois qu’il faut se rappeler que le respect des positions différentes devrait constituer le point de départ de toute délibération. Je voudrais faire part de mon respect pour le Parlement qui a accordé clairement son soutien, il y a quelques années, à l’utilisation permanente de l’énergie nucléaire dans le bouquet énergétique européen, mais qui a certainement commencé à revoir cette position. Deuxièmement, je voudrais manifester mon respect pour les compétences de l’UE en matière de réglementation. J’ai relu le traité Euratom très attentivement et j’ai aussi regardé de près la directive sur la sûreté nucléaire adoptée par le Conseil et le Parlement en juin il y a deux ans. Le deuxième document fait des recommandations formelles concernant les autorités qui doivent être créées, les informations et les obligations de rapport, ainsi que d’autres points, mais il ne fait pratiquement pas de recommandations matérielles, spécifiques concernant les techniques de construction ou d’exploitation, voire même les spécifications plus générales.

Si le Parlement propose d’étendre la législation européenne aujourd’hui, je suis prêt à ne pas attendre les rapports des États membres en 2014 avant de soumettre un rapport à la Commission, mais à insister pour que cette directive soit transposée en droit national au plus tard en juillet – ce qui incomberait aux États membres – afin qu’il soit possible, après avoir obtenu des informations complémentaires du Japon et des tests généraux de résistance, de débattre d’une proposition de la Commission en vue d’exigences spécifiques supplémentaires et importantes en matière de sûreté nucléaire, ici à Bruxelles au cours de l’année à venir et pas plus tard.

On a dit que je devais «agir de manière décidée». Je ne suis pas d’accord. J’adopterai une approche cohérente sur cette question en demandant quelles sont les compétences que les législateurs européens m’ont et ne m’ont pas données. Quand j’entends les critiques de certains gouvernements nationaux, y compris dans le climat actuel, concernant une évaluation trop dramatique de la situation et des leçons à en tirer, alors que d’autres disent qu’il est plus que temps que j’agisse de manière décidée, alors je préfère adopter une position médiane. Je me suis toujours senti à l’aise au centre. Quand on est critiqué des deux côtés, c’est peut-être que l’on fait les choses comme il faut.

Un grand nombre des 143 centrales nucléaires présentes en Europe fonctionnera encore dans dix ans et, à moins que les gouvernements actuels ne changent d’avis, un grand nombre, peut-être pas toutes, fonctionnera encore dans vingt ans aussi. Par conséquent, nous avons tout intérêt à insister sur les normes de sûreté les plus élevées, sur de nouvelles normes et sur une réduction ultérieure des risques pour les centrales nucléaires qui seront exploitées à moyen et long terme.

Deuxièmement, je suppose que de nouvelles centrales nucléaires seront construites en Europe sous l’égide des États membres, de leurs parlements et gouvernements nationaux. Si nous considérons le référendum qui se tiendra en Italie en juin, nous pouvons voir ce qui se prépare et je relève que, mis à part l’Allemagne, aucun des treize États membres qui exploitent des centrales nucléaires n’a changé de politique en la matière. J’ai suivi de près les débats au niveau des gouvernements et des parlements nationaux, ainsi que des médias.

Nous devons comprendre que, bien qu’il s’agisse d’une question européenne, celle-ci possède également une dimension planétaire. Nous avons tout intérêt à garantir que les normes les plus élevées s’appliquent non seulement sur nos territoires, mais aussi partout dans le monde, parce qu’après tout l’énergie nucléaire sera utilisée dans le monde pendant des décennies. C’est pour cette raison que je salue …

(Tumulte)

Monsieur Turmes, j’essaie vraiment de rester calme et objectif. Je vous suggère d’en faire autant. Quand vous me dites de ne pas faire confiance à M. Sarkozy, je ne peux que vous répondre que je lui fais confiance pour mettre ce point à l’ordre du jour des discussions du sommet du G20. Cela représente en soi un grand succès. Cette question sera débattue dans une enceinte qui rassemble les Américains, les Chinois, les Russes et d’autres qui exploitent déjà des centrales nucléaires, qui envisagent d’en construire de nouvelles ou qui ont autorisé de grands conglomérats industriels à en construire dans leur pays. C’est pourquoi je crois qu’il est essentiel de réévaluer les risques et les normes de sûreté plus élevées, que l’on soit pour ou contre l’énergie nucléaire, parce que l’énergie nucléaire continuera de faire partie de notre avenir planétaire.

(Tumulte)

Ce n’est pas le moment de revenir aux débats d’il y a deux ans. Je ne suis pas la bonne personne pour le faire. Vous voudriez bien faire connaître vos opinions lorsque d’autres s’adresseront à vous. Je ne pense pas que vous vous adressiez au bon responsable.

Permettez-moi de passer à la question de la feuille de route énergie 2050 et à la critique que nous avons entendue, selon laquelle cette feuille de route ne promeut pas et ne finance pas suffisamment les sources d’énergie renouvelable. Dans ce cas, vous sous-estimez le pouvoir de vos propres résolutions, bien que nous tentions de suivre et de garantir le respect de ces décisions. 20 % de sources d’énergie renouvelables en seulement neuf années, cela correspond en fait à 35 % dans le domaine crucial de la production d’électricité, domaine dans lequel ces sources durables sont principalement déployées. Nous sommes sur la bonne voie pour générer 35 % d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables – et les États membres jouent leur rôle – alors que les sources d’énergie renouvelables devraient dépasser le nucléaire et le charbon dans la production d’électricité d’ici quatre ou cinq ans. Cela signifie que nous sommes sur le point de faire des sources d’énergie renouvelables les plus importantes sources d’électricité en Europe. Nous présenterons nos concepts et scénarios pour la feuille de route énergie 2050 à la fin du printemps. Il y a cependant d’autres dates importantes outre 2050, qui pourraient sembler lointaines – il y a aussi des objectifs intermédiaires pour 2025 et 2030, en d’autres termes pour la période qui nécessite maintenant un investissement dans les infrastructures et les capacités de production. Je ne veux pas prendre d’engagements concrets à ce stade-ci, mais d’ici à 2030 nous serons certainement au-delà des 35 % de sources d’énergie renouvelables, c’est-à-dire à plus de 40 %, voire même 60 %, ou entre les deux. Si tel est le cas, alors personne ne pourra dire que les sources d’énergie renouvelables n’ont pas reçu un soutien suffisant. Les sources d’énergie renouvelables joueront un rôle décisif dans le bouquet énergétique au cours de notre vie.

(Interruption de Mme Harms)

Madame Harms, je parle de la feuille de route énergie alors que vous faites référence à la feuille de route CO2. Ce sont deux questions différentes. Nous n’avons pas réduit les objectifs pour 2020. Ils sont inchangés – 20 % seuls et 30 % si d’autres pays font de même. Telle a toujours été la position du Parlement, du Conseil et de la Commission; telle est la proposition globale sur la table. Il n’y a pas eu de changements. Nous parlons ici de «sources d’énergie renouvelables» et c’est là que nous obtiendrons plus de 40 %. Nous avons donc créé une base pour garantir que le bouquet énergétique ne soit plus simplement une question pour les États membres, mais pour que les États membres partagent 50 % de la responsabilité, ou un peu plus. Deuxièmement, nous avons également défini des exigences pour l’établissement de principes de subvention et pour la manière de mettre en place les ressources financières et techniques dans les États membres avec notre coopération.

Soyez assuré, Monsieur Turmes, que les scénarios examineront sérieusement une chose qui a été proposée par différents organes, à savoir une orientation jusqu’à 100 % de sources d’énergie renouvelables. Vous devez toutefois considérer la réglementation, particulièrement l’article 194, qui dispose que les États membres ont la compétence du bouquet énergétique. Je ne considère pas que le traité de Lisbonne soit figé dans le marbre. Il fournit toutefois les paramètres de mes activités en définissant les droits des États membres. Ces droits sont jalousement gardés, que ce soit à Berlin, Luxembourg, Paris ou Londres.

Je voudrais aborder un dernier point. J’ai écouté très attentivement ce que MM. Davies et Hall avaient à dire. Ils appartiennent tous les deux au même parti. Ils proviennent tous les deux du même État membre. Pourtant, comme nous l’avons entendu, leurs positions sont diamétralement opposées. Je respecte cela. Quand un petit parti dans un grand pays peut accueillir une divergence d’opinion telle que celle exprimée par ces deux députés et quand le même parti était opposé à l’énergie nucléaire dans son pays avant les élections, mais qu’il est en mesure de l’accepter à présent que les élections se sont déroulées, je le respecte néanmoins. Cela montre toutefois la dimension écologique, économique et politique de cette question, c’est pourquoi nous aurons toujours des désaccords. Une partie du processus est toujours par nature planétaire.

 
  
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  Enikő Győri, présidente en exercice du Conseil. (HU) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, je vous promets d’être bref. Je pense que la sympathie et la lucidité sont les deux choses qui devraient orienter nos actions maintenant. Grâce à la sympathie, nous pouvons aider les Japonais dans tout ce dont ils ont besoin; nous pouvons les écouter et agir là où eux aussi voient un besoin et il faut de la lucidité pour prendre les bonnes décisions en temps opportun en ce qui concerne notre propre avenir. Nous ne devrions pas prendre des décisions sur une question aussi importante en étant sous la pression des événements. Une chose est sûre, et personne ne l’a contestée dans cette Assemblée aujourd’hui, c’est que nous devons essayer de toutes nos forces de parvenir à la sûreté maximale.

De plus, il est de notre devoir d’informer pleinement les citoyens afin qu’ils comprennent ce dont il est question et quand, sur quoi et comment nous prenons des décisions. Il est très important de tirer des conclusions et des leçons. Nous devons examiner les événements sans retard et ne pas faire de déclarations précipitées qui pourraient apparaître infondées dans quelques semaines ou quelques mois. En ce qui concerne les tests de résistance, je signalerais simplement que, maintenant, sur la base du règlement actuel, ils font l’objet d’une option volontaire. Plusieurs d’entre vous ont mentionné une modification de la base juridique, des cadres qui sont en vigueur aujourd’hui, je pense que le Conseil européen ne l’exclurait pas. Il faut travailler cette idée et déposer une proposition appropriée. Il est inutile de se presser, mais il faut bien sûr se mettre au travail.

Le commissaire Oettinger a indiqué aussi que le bouquet énergétique représente une compétence nationale. Chaque État membre prend une décision souveraine concernant les formes d’énergie qu’il utilise pour couvrir ses besoins énergétiques. La moitié des États membres, la moitié en termes d’échelle, utilise l’énergie nucléaire. Quand nous disposerons de la base juridique appropriée, nous pourrons imposer une obligation de sûreté à chacun, mais l’option et la responsabilité de choisir reviennent aux États membres. Quoi qu’il en soit, je me réjouis que la Commission, comme le commissaire Oettinger l’a mentionné, soit en mesure de préparer le rapport d’ici à juillet 2011. Enfin, nous parlons beaucoup de la recherche et développement, qui constitue aussi une pierre angulaire de la stratégie Europe 2020. Notre tâche consiste à créer les meilleures conditions possibles pour la recherche et développement dans l’Union européenne. En effet, il nous reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Avec l’aide de la recherche et développement, nous devrions trouver les formes les plus sûres possibles et les plus respectueuses de l’environnement pour produire de l’énergie. Faisons que la science serve la population et la sûreté maximale de la population. Merci beaucoup, Monsieur le Président.

 
  
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  Le Président. − J’ai reçu, conformément à l’article 110, paragraphe 2, du règlement, une proposition de résolution(1).

Le débat est clos.

Le vote aura lieu demain.

Déclarations écrites (article 149)

 
  
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  János Áder (PPE) , par écrit. – (HU) Tout d’abord, permettez-moi de présenter mes sincères condoléances au peuple japonais et aux parents des victimes à la suite de cette exceptionnelle catastrophe naturelle et industrielle qui s’est déroulée il y a à peine douze jours. La tragédie japonaise nous rappelle que les catastrophes naturelles et industrielles peuvent survenir partout à tout moment, y compris en Europe. La question consiste uniquement à savoir quand et où elles auront lieu. C’est précisément pourquoi je pense qu’il importe pour l’Union européenne, en cas de catastrophe industrielle potentielle en Europe, de disposer d’une facilité financière adéquate pour intervenir immédiatement et efficacement, et atténuer les dommages. Bien sûr, les efforts de l’UE en matière de prévention sont très importants, mais actuellement l’Union européenne ne dispose pas d’une facilité financière pouvant satisfaire ce besoin. Il suffit d’imaginer ce qui se passerait si une catastrophe venait à frapper un État membre qui se trouve en difficulté financière. À côté des choquantes conséquences sociales et environnementales, cela aurait un grave effet sur le budget de ce pays et aussi sur l’économie européenne. C’est pourquoi, selon moi, l’Europe a besoin d’un nouveau régime d’assurance contre les catastrophes, basé sur le principe de l’assurance responsabilité obligatoire, qui prévoirait des fonds supplémentaires de l’ordre de quatre à cinq milliards l’an provenant des paiements par d’éventuels pollueurs, afin de fournir une aide financière rapide en cas de catastrophes industrielles. De plus, les payeurs pourraient être aussi les bénéficiaires de ce plan en raison de l’aide qu’ils pourraient demander à travers les investissements de sécurité et de protection environnementale concernant les fonds inutilisés.

 
  
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  Sergio Berlato (PPE), par écrit. (IT) La demande croissante d’énergie appelle une diversification de la fourniture de sources d’énergie alternatives au pétrole, telles que le solaire renouvelable, l’éolien et le nucléaire.

À mon avis, il ne faudrait pas débattre de la production d’énergie nucléaire dans l’état émotionnel actuel. Je crains en effet que les détracteurs habituels du nucléaire, souvent financés par les compagnies pétrolières, ne tentent d’exploiter les événements au Japon pour promouvoir la dépendance énergétique de l’Italie au pétrole et à ses sous-produits. Plus de 8 000 personnes en Italie et plus de 350 000 en Europe meurent chaque année du fait de la pollution causée par la combustion de sous-produits du pétrole.

De plus, en ce qui concerne l’identification de sites possibles, je souligne que ce choix est facilité par les lignes directrices dans le domaine technique et scientifique émanant d’experts. Celles-ci permettront aux administrateurs de poser les choix les plus appropriés en vue de garantir la sécurité publique et la durabilité environnementale. J’espère que les discussions concernant les sources d’énergie alternatives au pétrole pourront être abordées avec objectivité, en garantissant aux Européens des informations appropriées et précises, afin de prévenir une facile manipulation qui nous rendrait encore plus dépendants de pays instables producteurs de pétrole.

 
  
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  Rareş-Lucian Niculescu (PPE), par écrit. – (RO) Je partage les sentiments de mes collègues qui ont exprimé leurs condoléances au Japon et au peuple japonais à la suite de la tragédie qu’ils traversent. L’UE doit soutenir le Japon avec toute la capacité qu’elle peut rassembler dans le lancement et la gestion des programmes de reconstruction. J’ai suivi le débat de près, mais je dois dire que je ne suis pas d’accord de transformer une telle tragédie en une croisade contre l’énergie nucléaire. Il s’agit d’une source d’énergie écologique et bon marché, et le progrès technologique la rendra de plus en plus sûre. Les accidents d’avion sont tout aussi tragiques par exemple, mais je ne pense pas qu’ils suffisent à nous faire douter des avantages et de la sûreté des avions. La bonne solution consiste à dire: oui aux tests de résistance, oui à la supervision et non à la stigmatisation de l’énergie nucléaire.

 
  
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  Kristiina Ojuland (ALDE), par écrit. (EN) Madame la Présidente, je voudrais transmettre mes plus sincères condoléances au peuple japonais qui a été frappé par une terrible catastrophe naturelle ces dernières semaines. Le Japon peut compter sur l’aide de l’Union européenne, ainsi que des États membres. L’Union européenne poursuivra toute l’aide que le gouvernement japonais jugerait appropriée pour sortir de cette crise terrible.

Les alertes à la centrale nucléaire de Fukushima ont provoqué un débat chargé d’émotion concernant l’utilisation de l’énergie nucléaire dans l’Union européenne en général. Je conseillerais à chacun d’envisager ses positions sans émotion et de garder à l’esprit que l’utilisation des automobiles n’a pas été interdite quand une scientifique irlandaise, Mary Ward, a été éjectée et écrasée par la voiture à vapeur de son cousin le 31 août 1869.

Nous devrions, par contre, tirer les leçons et accroître les investissements à la fois dans la sûreté nucléaire et dans la recherche innovante. Les ressources de combustible fossile sont épuisables et l’énergie renouvelable en est encore à la phase expérimentale. L’énergie nucléaire, par contre, pourrait représenter la clé de notre avenir. Si les premiers hommes des cavernes avaient eu peur du feu, nous vivrions encore à l’âge de pierre.

 
  
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  Vladimír Remek (GUE/NGL), par écrit. – (CS) Avant tout, je voudrais me joindre à tous ceux qui ont exprimé leur sympathie au peuple japonais frappé par le tremblement de terre dévastateur et le tsunami. Cette catastrophe naturelle a fait des milliers de victimes, ce qui représente une perte effroyable. Elle a privé plusieurs dizaines de milliers de personnes de leur toit, de leurs effets personnels et de leurs biens, et elle a complètement changé leur vie pour les années à venir. Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias se concentrent plutôt sur les questions de l’énergie nucléaire. Les problèmes des dégâts à la centrale de Fukushima ont presque éclipsé tout le reste. Je voudrais dire cependant – en rapport avec les scénarios alarmistes – que les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki constituent toujours la plus grande catastrophe nucléaire de tous les temps. L’arsenal nucléaire militaire reste la plus grande menace pour l’humanité. Il s’accroît malgré les nombreuses bonnes intentions et il ne fait pas l’objet du contrôle public permanent et approfondi que nous constatons au sujet des centrales nucléaires. De plus, après les événements au Japon, les exigences et les normes en matière de sûreté seront certainement améliorées. Nous devons, par conséquent, nous en tenir à une position raisonnable, en évitant toute réaction hâtive ou même hystérique face aux événements du Japon. Il n’existe pas actuellement d’alternative à l’énergie nucléaire pour nous fournir l’électricité si nécessaire, accessible et propre. Je me réjouis que la République tchèque, la Finlande, la France et d’autres pays adoptent une approche réaliste dans ce domaine. Cela contraste avec les pays où l’énergie nucléaire est devenue un pion dans les batailles préélectorales au mépris presque de l’éthique, compte tenu de la situation au Japon.

 
  
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  Joanna Senyszyn (S&D), par écrit.(PL) Je voudrais commenter la situation au Japon. L’aide humanitaire au Japon constitue une réaction évidente et nécessaire de l’Union européenne en réponse à la tragique catastrophe qui a frappé ce pays. Je pense que le Japon et les régions touchées devraient recevoir toute l’aide nécessaire (technique, administrative et organisationnelle) ainsi qu’un soutien financier. À côté de l’aide d’urgence, nous devrions également considérer le développement d’un modèle de coopération systématique avec tous les pays qui courent un risque de catastrophe de différents types, y compris les pays qui ne font pas partie de l’Union européenne. Je voudrais demander aux services de la Commission et du Conseil responsables dans ce domaine de revoir la législation pertinente et de faire des propositions d’amélioration de l’échange de pratiques efficaces dans le domaine de la gestion des crises.

De plus en plus de pays, y compris dans l’Union européenne, souffrent de plus en plus souvent de catastrophes naturelles. Il est donc essentiel de disposer d’une coopération internationale permanente et hautement développée. Il importe aussi de revoir les cadres juridiques et réglementaires existants en ce qui concerne la sûreté et la protection des installations nucléaires. À cet égard, je voudrais attirer en particulier l’attention sur deux points: le suivi de la complète transposition de la directive concernant la sûreté des installations nucléaires et l’adoption d’une directive concernant les déchets radioactifs.

 
  
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  Debora Serracchiani (S&D), par écrit. (IT) À la suite du tremblement de terre du 11 mars, les conséquences de la crise au Japon pour la sûreté nucléaire et l’économie mondiale ont secoué l’Union européenne, qui se débat déjà avec la situation instable en Afrique du Nord.

Je salue les décisions qui ont été prises lors de la réunion spéciale des ministres de l’énergie, organisée dans le but d’examiner les implications de l’accident à la centrale de Fukushima, et je fais confiance à la détermination des États membres de mener des tests de résistance sur les centrales nucléaires dans l’Union européenne, qui pourraient être étendus à des pays non européens et surtout aux pays voisins. Dans ce contexte, compte tenu de l’importance de la décision de moratoire nucléaire prise par certains États membres et du fait que les consultations publiques concernant le développement énergétique sont imminentes, il importerait que la Commission fasse rapport sur la situation de la sûreté des centrales nucléaires européennes qui pourraient avoir une influence sur les régions voisines des États membres en cas d’accident.

 
  
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  Georgios Stavrakakis (S&D) , par écrit. (EL) Je voudrais présenter moi aussi mes condoléances et mon soutien au peuple japonais qui souffre de la catastrophe provoquée par le terrible tremblement de terre et le tsunami, qui ont causé des milliers de morts et des dégâts considérables. Bien sûr, la science et la technologie ont tout fait pour assurer les importantes structures habituelles et, bien sûr, nous disposons de règles très strictes pour réduire leur vulnérabilité; toutefois, le récent tremblement de terre de grande ampleur et le tsunami catastrophique qui a suivi, qui ont fait des milliers de morts et causé des destructions apocalyptiques, ainsi que les dommages très graves aux réacteurs nucléaires de Fukushima, sont tels que nous devons revoir et modifier l’opinion qui prévaut en matière de sûreté des centrales nucléaires. Elles doivent être situées et conçues sur la base de critères aussi extrêmes que les phénomènes naturels auxquels elles pourraient être exposées. Les scientifiques estiment, avec un haut degré de probabilité, que de forts tremblements de terre pourraient survenir à moyen ou long terme. Les responsables politiques ne devraient donc en aucun cas prévoir la construction de centrales nucléaires dans des zones sismiques actives. Il existe des manières modernes, viables, intelligentes et efficaces pour les pays situés dans des zones sismiques de satisfaire leur équilibre énergétique. Sans cela, il apparaîtrait que la vie humaine est mise dans la balance du problème énergétique.

 
  
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  Csanád Szegedi (NI), par écrit.(HU) Je voudrais tout d’abord présenter mes condoléances au peuple japonais au nom de Jobbik, le mouvement pour une Hongrie meilleure, et de tout le peuple hongrois. Les Hongrois ont toujours considéré les Japonais avec l’affection que l’on porte à des cousins, ce qui rend la catastrophe particulièrement consternante. Il est du devoir de l’Union européenne d’aider le peuple japonais. Toute l’aide dont le Japon a besoin doit lui être fournie. En même temps, il faut tirer les conséquences de cette catastrophe qui montre clairement à l’humanité que le monde d’aujourd’hui, éloigné de la nature, est extrêmement fragile. Un proverbe hongrois dit qu’un sage apprend des malheurs d’autrui. Les nations de l’Europe doivent apprendre de cette catastrophe et revenir autant que possible à la nature, aux denrées alimentaires naturelles et aux ressources énergétiques naturelles, protéger notre environnement pour les générations à venir.

 
  
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  Vilija Blinkevičiūtė (S&D), par écrit. (LT) Je voudrais premièrement faire part au peuple japonais de ma sympathie à la suite du tremblement de terre et du tsunami qui a frappé le pays et fait de nombreuses victimes. Étant donné la catastrophe tragique à la centrale nucléaire de Fukushima qui a suivi le tremblement de terre et le tsunami, je voudrais demander à l’Europe de réfléchir à l’avenir de l’énergie nucléaire et de chercher d’autres manières de produire de l’énergie. En outre, nos évaluations de l’impact de la catastrophe doivent reposer sur l’information et l’expertise fournie par les spécialistes et les experts. Nous devons considérer d’un point de vue scientifique les nouveaux modes de produire de l’électricité. Les événements au Japon devraient inquiéter tous les États membres, qu’ils possèdent ou non des centrales nucléaires, car si des catastrophes de ce genre devaient survenir, les radiations menaceraient toute l’Europe. Actuellement, les intentions de la Russie et de la Biélorussie de construire des centrales nucléaires représentent une cause majeure d’inquiétude pour les pays d’Europe orientale, en particulier les pays baltes. L’effet de l’irradiation de ces centrales nucléaires planifiées suscite des craintes encore plus grandes et des doutes concernant le respect des exigences internationales de sûreté dans les pays voisins. Je voudrais souligner que l’Allemagne a arrêté ses réacteurs construits avant 1980 immédiatement après la catastrophe au Japon. Le commissaire responsable de l’énergie maintient aussi que l’Europe devrait se battre pour un avenir dépourvu de centrales nucléaires. C’est pourquoi une fois que nous aurons évalué la menace potentielle d’irradiation de l’Europe, ici au Parlement européen, nous devrions débattre du risque des centrales nucléaires situées près des frontières extérieures de l’Union européenne.

 
  
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  Jarosław Leszek Wałęsa (PPE), par écrit.(PL) Le tremblement de terre dévastateur et le tsunami qui ont frappé le Japon et la région du Pacifique le 11 mars 2011, en causant des milliers de victimes innocentes, a été une tragédie qui nous a tous émus. Il est de notre devoir de manifester notre profonde solidarité avec le peuple et le gouvernement japonais et de leur présenter nos condoléances. Il est également de notre devoir d’offrir une aide humanitaire, technique et financière. Je suis heureux que l’Union européenne ait apporté ce soutien essentiel presque immédiatement, grâce à ses meilleures équipes de secours et à son expérience dans le domaine de l’atténuation des dégâts. Cette aide doit continuer jusqu’à ce que la situation au Japon se stabilise. Compte tenu du fait inquiétant que la catastrophe a causé un accident nucléaire extrêmement grave, qui touche la centrale nucléaire de Fukushima et qui constitue une menace pour la vie et la santé, nous devrions revoir et tester la sûreté des centrales nucléaires situées dans l’UE. Bien que l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima sonne comme une alarme, je ne pense pas qu’il doive nous faire sombrer dans la panique ou nous rendre hostiles à l’énergie nucléaire. Le Japon a très souvent aidé les nations européennes à atténuer les effets de catastrophes, en se servant de son expérience vaste et précieuse dans ce domaine. L’heure est venue pour nous de remplir ce rôle important. Je suis certain qu’une telle coopération apportera non seulement des avantages sous forme d’aide d’urgence aux victimes, mais qu’elle renforcera aussi nos relations avec un ami aussi important que le Japon.

 
  
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  Joanna Katarzyna Skrzydlewska (PPE), par écrit.(PL) Le tremblement de terre catastrophique qui a frappé le Japon constitue une démonstration très puissante qu’aucun pays, même à l’économie hautement développée, ne peut s’en sortir seul lorsqu’il est confronté aux effets tragiques causés par une catastrophe aussi énorme. Outre les expressions de sympathie que nous transmettons tous au peuple japonais, il est de notre devoir d’apporter de l’aide aux victimes de la catastrophe. Un événement aussi imprévisible qu’un tremblement de terre, qui a causé non seulement des milliers de victimes, mais provoqué aussi une grande menace de catastrophe nucléaire, demande que nous en tirions ses leçons, malgré le fait que nous ne sommes pas directement touchés par cette catastrophe. Nous devons apporter une réponse honnête à la question du degré de préparation des centrales nucléaires européennes à des accidents de ce genre. Dès lors, afin d’éviter les menaces potentielles à l’avenir – car même si elles sont improbables, elles sont néanmoins possibles – et pour garantir la sécurité de la population européenne, il est essentiel de vérifier les éléments de sûreté qui sont en place dans les centrales nucléaires des États membres de l’Union.

 
  
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  Radvilė Morkūnaitė-Mikulėnienė (PPE), par écrit. (EN) Nous ne devrions pas seulement nous concentrer sur la sûreté nucléaire dans UE, mais penser également à son voisinage immédiat. Deux nouveaux projets de centrales nucléaires dotées de réacteurs expérimentaux sont en phase de développement aux portes de l’UE: un à Kaliningrad et un autre en Biélorussie, à 23 km de la frontière extérieure de l’UE et à 50 km de la capitale de la Lituanie.

Ces deux sites ont été sélectionnés suivant des critères inconnus. Le manque de transparence durant le processus de sélection, les consultations imparfaites et la rétention d’informations vis-à-vis des pays concernés font que ces deux projets causent une sérieuse inquiétude. Le travail a déjà commencé, bien que les évaluations internationales de l’impact environnemental des deux centrales soient loin d’être complètes.

Par ailleurs, immédiatement après la tragédie au Japon, la Russie et la Biélorussie ont signé un accord donnant le feu vert à la construction de la centrale en Biélorussie. Les données des tragédies de Tchernobyl et de Fukushima montrent que l’impact radioactif immédiat se fait sentir dans un rayon de 50-55 km. En cas d’accident, la capitale d’un État membre de l’Union européenne serait immédiatement touchée. L’UE devrait exiger que ces pays tiers prennent au sérieux leurs responsabilités et respectent scrupuleusement les obligations et les normes internationales en matière d’énergie nucléaire. J’espère que le prochain Conseil européen conviendra de prendre les décisions qui s’imposent.

 
  

(1)Voir procès-verbal.

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