Conditions d'entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers aux fins d'un emploi saisonnier (A7-0428/2013 - Claude Moraes)
Bruno Gollnisch (NI), par écrit. – Malgré les apparences, ce texte organise une immigration de travail non pas saisonnière mais durable. Parce qu'un travailleur saisonnier qui reste en Europe neuf mois sur douze et qui bénéficie des prestations sociales, y compris familiales et de chômage, comme le prévoit la directive, est un travailleur immigré permanent. Et cette permanence sera aggravée par votre clause de facilitation de la réadmission. On ne me fera pas croire que le recours aux travailleurs saisonniers des pays tiers n'est motivé que par une pénurie de main-d'œuvre locale. Sur les dizaines de millions de chômeurs que compte l'Union européenne, beaucoup seraient sans doute contents d'occuper ces emplois. Mais sans doute les sociétés spécialisées dans l'importation de main-d'œuvre extra-européenne, sous couvert de détachement ou de saisonnalité, sont-elles plus efficaces que les bureaux d'emploi officiels. Certaines, semble-t-il, arrivent même à recevoir des subventions publiques au titre de la création d'emplois. Si la prétendue pénurie n'explique pas tout, c'est que les employeurs, et pas seulement ceux qui exploitent la misère d'autrui, y trouvent un intérêt financier. Il doit donc y avoir, d'une manière ou d'une autre, possibilité de dumping social.