RAPPORT sur la gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans dans le contexte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030

18.12.2017 - (2017/2055(INI))

Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire
Rapporteur: José Inácio Faria
Rapporteure pour avis (*):
Cláudia Monteiro de Aguiar, commission des transports et du tourisme
(*) Commission associée – article 54 du règlement intérieur

Procédure : 2017/2055(INI)
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A8-0399/2017
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A8-0399/2017
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PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN

sur la gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans dans le contexte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030

(2017/2055(INI))

Le Parlement européen,

–  vu la communication commune du 10 novembre 2016 de la Commission et de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité sur la gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans dans le contexte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 (JOIN(2016)0049),

–  vu le projet de conclusions du Conseil du 24 mars 2017 intitulées «Gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans»,

–  vu l’avis du Comité économique et social européen du 29 mars 2017 sur la communication commune au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur la gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans (JOIN(2016)0049)[1],

–  vu le document intitulé «Transformer notre monde: le programme de développement durable à l’horizon 2030» adopté le 25 septembre 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies, et les 17 objectifs de développement durable y figurant,

–  considérant l’objectif de développement durable 14 du programme de développement durable 2030 des Nations unies (ODD 14) qui encourage la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable;

–  vu la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (accord de Paris), entrée en vigueur le 4 novembre 2016, et ses contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre,

–  vu la convention sur la diversité biologique (CDB), entrée en vigueur le 29 décembre 1993 et les objectifs d’Aichi du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 adoptés en octobre 2010,

–  vu la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), complétée par l’accord aux fins de l’application des dispositions de la convention des Nations unies sur le droit de la mer relatives à la conservation et à la gestion des stocks de poissons dont les déplacements s’effectuent tant à l’intérieur qu’au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs, le Code de conduite des Nations unies pour une pêche responsable et la politique commune de la pêche de l’Union européenne,

–  vu la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) du 3 mars 1973,

–  vu l’article 191 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

–  vu le document adopté lors de la conférence des Nations unies sur l’océan du 9 juin 2017 à New York, intitulé «L’océan, notre avenir: appel à l’action»,

–  vu la directive 2013/30/UE du Parlement européen et du Conseil relative à la sécurité des opérations pétrolières et gazières en mer,

  vu la communication de la Commission du 2 décembre 2015 intitulée «Boucler la boucle – Un plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire» (COM(2015)0614),

–  vu son mandat de négociation sur le paquet relatif aux déchets (propositions modifiant la directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux déchets et abrogeant certaines directives[2], la directive 94/62/CE du Conseil et du Parlement européen du 20 décembre 1994 relative aux emballages et aux déchets d’emballages[3], la directive 1999/31/CE du Conseil du 26 avril 1999 concernant la mise en décharge des déchets[4], la directive 2000/53/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 septembre 2000 relative aux véhicules hors d’usage[5], la directive 2006/66/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 septembre 2006 relative aux piles et accumulateurs ainsi qu’aux déchets de piles et d’accumulateurs et abrogeant la directive 91/157/CEE[6], et la directive 2012/19/UE du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2012 relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE)[7],

–  vu le règlement (UE) nº 1380/2013 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2013 relatif à la politique commune de la pêche,

–  vu la directive 2008/56/CE du Parlement européen et du Conseil du 17 juin 2008 établissant un cadre d’action communautaire dans le domaine de la politique pour le milieu marin (directive-cadre «stratégie pour le milieu marin»),

  vu la communication conjointe au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions intitulée «Gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans» (JOIN(2016)0049),

  vu la politique maritime intégrée de l’Union européenne de 2007 (COM(2007)0575) et le rapport sur son état d’avancement de 2012 (COM(2012)0491),

–  vu le règlement (UE) n° 1255/2011 du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2011 établissant un programme de soutien pour le développement d’une politique maritime intégrée[8],

–  vu la communication de la Commission du 15 octobre 2009 intitulée «Développer la dimension internationale de la politique maritime intégrée de l’Union européenne» (COM(2009)0536),

  vu le règlement (UE) 2016/1625 du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2016 modifiant le règlement (CE) n° 1406/2002 instituant une Agence européenne pour la sécurité maritime[9],

–  vu la directive 2014/89/UE du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 2014 établissant un cadre pour la planification de l’espace maritime[10],

  vu la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (accord de Paris), entrée en vigueur le 4 novembre 2016, et ses contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre,

  vu la stratégie de sûreté maritime de l’Union européenne, adoptée par le Conseil de l’Union européenne le 24 juin 2014,

–  vu le règlement (UE) 2015/757 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2015 concernant la surveillance, la déclaration et la vérification des émissions de dioxyde de carbone du secteur du transport maritime et modifiant la directive 2009/16/CE[11],

–  vu son mandat de négociation sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2003/87/CE afin de renforcer le rapport coût-efficacité des réductions d’émissions et de favoriser les investissements à faible intensité de carbone[12],

–  vu sa résolution du 16 mars 2017 sur une politique intégrée de l’Union européenne pour l’Arctique[13],

–  vu la directive 2012/33/UE du Parlement européen et du Conseil du 21 novembre 2012 modifiant la directive 1999/32/CE du Conseil en ce qui concerne la teneur en soufre des combustibles marins, et l’analyse d’impact en cours sur l’extension des zones de contrôle des émissions de soufre dans les eaux européennes,

–  vu la proposition soumise par les pays de la mer Baltique et de la mer du Nord à l’Organisation maritime internationale (OMI) et relative à l’introduction de zones de contrôle des émissions d’oxydes d’azote (NECA),

–  vu la directive 2000/59/CE du Parlement européen et du Conseil sur les installations de réception portuaires pour les déchets d’exploitation des navires et les résidus de cargaison,

–  vu sa résolution du 1er décembre 2016 sur la responsabilité, l’indemnisation et les garanties financières pour les opérations pétrolières et gazières en mer[14],

–  vu le rapport du Conseil consultatif scientifique des académies européennes du 28 janvier 2016 sur la durabilité marine dans une époque de changement des océans et des mers,

–  vu l’étude du Parlement européen (PE 569.964) de novembre 2015 sur les objectifs de réduction des émissions des secteurs de l’aviation et des transports internationaux,

–  vu l’annexe «Action visant à stimuler la transition vers l’énergie propre» à la communication intitulée «Une énergie propre pour tous les Européens» (COM(2016)0860),

–  vu la quatrième édition de la conférence «Notre océan» organisée par l’Union européenne à Malte les 5 et 6 octobre 2017,

  vu sa résolution du 21 octobre 2010 sur la politique maritime intégrée – Évaluation des progrès réalisés et nouveaux défis[15],

  vu la communication de la Commission du 20 février 2014 intitulée «Une stratégie européenne pour plus de croissance et d’emploi dans le tourisme côtier et maritime» (COM(2014)0086),

  vu les conclusions du Conseil intitulées «Priorités en matière de politique du transport maritime de l’UE jusqu’en 2020: compétitivité, décarbonation, numérisation en vue de garantir une connectivité mondiale, un marché intérieur efficace et un pôle d’activité maritime de premier plan» (9976/17),

–  vu le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) sur les zones maritimes protégées dans les mers européennes (EEA 3/2015),

–  vu l’étude de la Commission européenne intitulée «Étude: réaliser le potentiel des régions ultrapériphériques pour une croissance bleue durable»,

–  vu la convention d’Helsinki de 1992 sur la protection de l’environnement marin de la zone de la mer Baltique, qui est entrée en vigueur le 17 janvier 2000, le plan d’action HELCOM pour la mer Baltique, adopté par tous les États côtiers et l’UE en 2007, et vu la stratégie de l’UE pour la région de la mer Baltique,

–  vu la résolution 69/292 de l’Assemblée Générale des Nations Unies en juin 2015, portant sur l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant sur la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine des zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale,

–  vu la communication de la Commission du 13 septembre 2012 intitulée «La croissance bleue: des possibilités de croissance durable dans les secteurs marin et maritime» (COM(2012)0494),

–  vu la communication de la Commission du 20 janvier 2014 intitulée «Énergie bleue – Réaliser le potentiel de l’énergie océanique dans les mers et les océans européens à l’horizon 2020 et au-delà»,

  vu sa résolution du 2 juillet 2013 sur la croissance bleue: améliorer la croissance durable dans le secteur marin, le transport maritime et le tourisme de l’Union[16],

–  vu l’article 52 de son règlement intérieur,

–  vu le rapport de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, et les avis de la commission des transports et du tourisme et de la commission de la pêche (A8-0399/2017),

A.  considérant qu’il est communément admis que les océans sont gravement menacés et qu’ils pourraient subir des dommages environnementaux irréversibles en l’absence d’efforts ciblés et coordonnés de la part de la communauté internationale;

B.  considérant que l’accumulation et la dispersion des déchets marins sont peut-être, parmi les menaces qui pèsent sur la santé des océans de la planète, celle dont la progression est la plus rapide; que les microplastiques sont particulièrement préoccupants du fait que leur petite taille les rend accessibles à une vaste gamme d’organismes (oiseaux de mer, poissons, moules, arénicoles et zooplancton); que les 150 millions de tonnes de plastique qui, selon les estimations, se sont accumulées dans les océans de la planète causent de graves dommages environnementaux et économiques, notamment pour les communautés côtières, le tourisme, la navigation et la pêche;

C.  considérant que, parmi les phénomènes qui menacent l’environnement marin, figurent les dommages aux habitats et aux écosystèmes, la présence de substances dangereuses persistantes dans les sédiments et les eaux, la dégradation des barrières coralliennes, les espèces invasives, la pollution, l’eutrophisation, le trafic maritime, l’exploitation des matières premières et la surexploitation des espèces marines, ainsi que l’acidification et le réchauffement des eaux dus au changement climatique;

D.  considérant que quelque 4,8 millions à 12,7 millions de tonnes de débris plastiques, tels qu’emballages alimentaires et bouteilles de plastique, ont été emportés au large rien qu’en 2010[17], ce qui correspond à environ 1,5 % à 4,5 % de la production totale de plastique dans le monde, et la quantité cumulée de déchets entraînera une multiplication par dix de la quantité totale de plastique rejetée dans la mer d’ici 2020;

E.  considérant que le terme «déchets sauvages» s’applique aux déchets de petite taille dans des zones accessibles au public qui sont rejetés illicitement dans l’environnement (sur terre, en eau douce et dans la mer), délibérément ou par négligence;

F.  considérant que plus de 100 millions de tonnes de déchets plastiques et microplastiques polluent nos océans et menacent leur existence;

G.  considérant qu’en l’absence de changements significatifs, d’ici 2100, plus de la moitié des espèces marines de la planète risquent de se trouver au bord de l’extinction;

H.  considérant que l’utilisation de plastique pour les produits de consommation est de plus en plus répandue, et que la production est en progression constante depuis que l’utilisation de ce matériau sur une grande échelle a commencé il y a un demi-siècle, avec pour conséquence qu’environ 322 millions de tonnes de plastique ont été fabriquées dans le monde en 2015; que l’augmentation de la production, combinée à la fois à des changements dans la façon dont nous utilisons le plastique et à des évolutions démographiques, a entraîné une augmentation du volume de débris plastiques rejetés dans nos océans; que si cette évolution se poursuit, selon le PNUE, près de 33 milliards de tonnes de plastique se seront accumulées d’ici 2050;

I.  considérant que 80 % des déchets marins proviennent de la terre et que, dès lors, on ne saurait affronter le problème des déchets marins de manière efficace dans la durée sans adopter d’abord une politique et des actions efficaces de réduction et de limitation des déchets sauvages sur terre;

J.  considérant que les filtres à cigarette, les sacs plastiques, les équipements de pêche, tels que les filets, et tous les types de conditionnement sont les formes les plus courantes de débris; qu’entre 60 % et 90 % des débris marins ont été fabriqués au moyen d’un ou de plusieurs polymères plastiques, tels que le polyéthylène, le téréphtalate de polyéthylène, le polypropylène et le chlorure de polyvinyle, qui ont tous un temps de dégradation extrêmement long; qu’en conséquence, il faudra des décennies, voire des siècles, pour que disparaisse la majorité des plastiques fabriqués aujourd’hui;

K.  considérant que les déchets plastiques sont cause de mort et de maladie dans la faune marine, par suffocation, enchevêtrement et intoxication; que les matériaux plastiques disloqués par les vagues et par la lumière du soleil pour former des microparticules d’un diamètre inférieur à 5 mm aboutissent dans l’estomac d’animaux marins tels que moules, vers et zooplancton, tandis que les nanoplastiques, qui mesurent à peine un demi-millimètre, pénètrent les membranes et les noyaux des cellules des petits animaux marins; que des débris plastiques qui sont invisibles à l’œil nu entrent dans la chaîne alimentaire à sa source même;

L.  considérant que, selon le PNUE, le coût des débris plastiques marins en termes de capital naturel est estimé à environ 8 milliards de dollars par an[18] et que la pêche, le transport maritime, le tourisme et l’industrie des loisirs ne sont que quelques-uns des nombreux secteurs d’activité touchés par la pollution marine;

M.  considérant que, dans l’attente d’une définition de la biodégradabilité (dans l’environnement marin) adoptée au niveau international, l’adoption de produits plastiques étiquetés «biodégradables» n’amènera pas de diminution importante, que ce soit de la quantité de plastique qui entre dans les océans ou du risque de retombées physiques et chimiques sur l’environnement marin;

N.  considérant que la pollution causée par des nutriments (eutrophisation) qui provient de diverses sources, y compris des eaux de ruissellement et des eaux résiduaires d’origine agricole et des décharges d’eaux usées, surcharge les environnements marins en les soumettant à de hautes concentrations d’azote, de phosphore et d’autres nutriments, susceptibles de produire de grandes proliférations d’algues, dont la décomposition, après leur mort, consomme de l’oxygène tout en créant des «zones mortes» hypoxiques, ou pauvres en oxygène, où les poissons et autres formes de vie marine ne peuvent prospérer; que, selon les estimations, 500 zones mortes existent désormais dans le monde, tandis que de nombreuses autres souffrent des effets nocifs d’une pollution élevée par les nutriments;

O.  considérant qu’en raison de son extrême dépendance à l’égard des sons sous-marins pour des fonctions vitales de base, par exemple la recherche de nourriture et de partenaires, et vu l’absence de tout mécanisme pour la protéger à cet égard, les animaux marins sont menacés par les bruits industriels de la navigation et de la prospection sismique, et des sonars utilisés par les navires pour des exercices de formation de routine, qui peuvent entraîner des dommages auditifs, masquer leurs signaux de communication et de navigation et poser des problèmes physiologiques et reproductifs;

P.  considérant que la perte de biodiversité marine affaiblit l’écosystème océanique et sa capacité à résister aux perturbations, à s’adapter au changement climatique et à jouer son rôle de régulateur écologique et climatique planétaire; que le changement climatique dû à l’activité humaine a des répercussions directes sur les espèces marines en modifiant leur abondance, leur diversité et leur répartition et en ayant des retombées sur leur alimentation, leur développement et leur reproduction, ainsi que sur les relations entre espèces;

Q.  considérant la dimension internationale des océans, et partant, la nécessité d’une coopération intergouvernementale à même de gérer les activités maritimes et les contraintes qu’elles induisent et d’assurer la durabilité des ressources maritimes partagées; que la multiplicité et la complexité des mesures de gestion des océans nécessitent le développement d’une expertise interdisciplinaire dans un large éventail de domaines et d’une coopération régionale et internationale;

R.  considérant que les zones économiques exclusives (ZEE) des États membres de l’Union européenne s’étendent sur 25,6 millions de km2, dont la quasi-totalité se situe dans les régions ultrapériphériques et les pays et territoires d’Outre-mer, faisant de l’Union européenne le premier espace maritime mondial; qu’il incombe par conséquent à l’Union européenne de jouer un rôle moteur dans l’établissement d’une gouvernance internationale des océans efficace et ambitieuse;

S.  considérant que, selon les recherches, les conséquences directes d’une marée noire sur les organismes et les systèmes et processus biologiques marins pourraient comprendre des troubles du comportement et la mort d’espèces marines, des proliférations microbiologiques, l’hypoxie (abaissement des concentrations en oxygène dans l’eau), des effets toxiques des produits chimiques utilisés pour disperser le pétrole et la mort de coraux d’eaux profondes;

T.  considérant que le transport maritime influe sur le climat de la planète et sur la qualité de l’air du fait des émissions de CO2 et également des émissions d’oxyde d’azote, d’oxyde de soufre, de méthane, de particules et de carbone noir;

U.  considérant que la prospection, le forage et le transport de réserves de pétrole et de gaz situées sous les fonds marins dans de nombreuses régions du monde peuvent gravement endommager des zones marines sensibles et perturber des espèces marines; que, dans de nombreux cas, la prospection de pétrole et de gaz et le forage sont autorisés à l’intérieur ou à proximité de zones marines protégées;

V.  considérant qu’en vertu de l’article 191 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, l’Union est tenue d’assurer un niveau élevé de protection dans sa politique environnementale, y compris par l’application du principe de précaution et du principe du pollueur-payeur;

W.  considérant que l’utilisation de fiouls lourds dans le transport maritime arctique présente de multiples risques: en cas de déversement, ce fioul très dense forme une émulsion, coule et peut être transporté sur des distances extrêmement longues s’il se retrouve piégé dans la glace; les nappes de fioul lourd présentent d’énormes risques pour la sécurité alimentaire des communautés indigènes de l’Arctique, qui dépendent de la pêche et de la chasse pour subvenir à leurs besoins; la combustion des fiouls lourds produit des oxydes de soufre, des métaux lourds et une grande quantité de carbone noir, qui, lorsqu’il se dépose sur la glace arctique, stimule l’absorption de la chaleur par la glace et accélère, de ce fait, la fonte de celle-ci et les effets du changement climatique; que le transport et l’utilisation de fiouls lourds sont interdits par l’OMI dans les eaux environnant l’Arctique;

X.  considérant que les émissions d’oxyde d’azote, en particulier dans les villes portuaires et les régions côtières, sont le fait, dans une large mesure, de la navigation et sont une grande préoccupation pour la santé publique et la protection de l’environnement en Europe; que les émissions globales d’oxyde d’azote provenant de la navigation dans l’Union européenne demeurent, dans une large mesure, non réglementées et qu’on estime que, si elles ne fléchissent pas, elles dépasseront les émissions terrestres d’oxydes d’azote dès 2020[19];

Y.  considérant que, lorsqu’ils sont à l’ancre dans des ports, les navires utilisent généralement leurs moteurs auxiliaires pour produire de l’électricité à des fins de communication, d’éclairage et d’aération, et pour d’autres équipements embarqués; que cette consommation de carburant est associée à l’émission d’une gamme de polluants tels que le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote, le carbone noir et les particules;

Z.  considérant que le branchement électrique à quai consiste à connecter les navires au réseau électrique du port pendant qu’ils sont à quai; que, dans la grande majorité des endroits, le bouquet énergétique utilisé pour assurer le branchement électrique à quai entraîne moins d’émissions que la consommation de carburant sur les navires eux-mêmes[20]; que la législation actuelle, par exemple la directive sur la teneur en soufre (directive (UE) 2016/802), affirme clairement que le branchement électrique à quai peut remplacer l’obligation de recourir à des combustibles marins à faible teneur en soufre, tandis que la directive 2014/94/UE sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs impose aux États membres de veiller à ce que l’alimentation électrique à quai soit installée en priorité dans les ports du réseau central du RTE-T, et dans d’autres ports, au plus tard le 31 décembre 2025;

AA.  considérant que, selon les données scientifiques présentées dans le cinquième rapport d’évaluation (2014) du Groupe d’experts intergouvernemental pour l’étude des changements climatiques (GIEC), on ne peut nier la réalité du réchauffement climatique, ni le fait que les activités humaines soient la cause principale de ce phénomène, observé depuis le milieu du 20e siècle, et dont les nombreuses et importantes incidences sur le climat pèsent déjà sur les systèmes humains et naturels, sur tous les continents et dans tous les océans;

AB.  considérant que près de 90 % de l’énergie éolienne mondiale est contenue dans les turbulences présentes au-dessus des océans de la planète, et que les vents, les vagues et les courants contiennent, ensemble, 300 fois plus d’énergie que les humains n’en consomment à l’heure actuelle; que, selon le rapport de 2010 de la European Ocean Energy Association (EU-OEA), l’énergie océanique installée pourrait atteindre 3,6 GW à l’horizon de 2030, pour passer à près de 188 GW au milieu du siècle, tandis qu’en 2050, une industrie européenne de l’énergie océanique de premier ordre sur le plan mondial pourrait empêcher l’émission de 136,3 millions de tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère, et créer 470 000 nouveaux emplois verts;

AC.  considérant que le GIEC affirmait en 2015 que pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici la fin du siècle, un tiers des réserves de pétrole, la moitié de celles de gaz et plus de 80 % de celles de charbon doivent rester inexploitées;

AD.  considérant que l’objectif de l’accord de Paris est de plafonner les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale dans les meilleurs délais, de manière à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C, et ce, alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a signalé que le réchauffement climatique s’était accru de 1,1 °C en 2016 par rapport à ces niveaux;

AE.  considérant que, si l’objectif fixé par l’accord de Paris, d’une hausse de la température moyenne nettement inférieure à 2 °C, venait à échouer, l’impact économique et environnemental serait énorme et la température pourrait dépasser le point de basculement au-delà duquel les océans ne pourront plus absorber autant de carbone;

AF.  considérant le potentiel offert en terme d’énergie propre par l’utilisation de l’énergie éolienne en mer et de l’énergie océanique (énergie houlomotrice, énergie marémotrice, énergie thermique des mers) sous réserve du respect de l’environnement et des écosystèmes existants; considérant que cette énergie propre offre à l’Union la possibilité non seulement de générer de la croissance économique et de créer des emplois qualifiés, mais aussi d’améliorer la sécurité de ses approvisionnements en énergie et de stimuler sa compétitivité grâce à l’innovation technologique;

AG.   considérant que l’amélioration de la gouvernance des océans contribuera à créer des conditions de concurrence équitables au niveau mondial pour les entreprises, y compris le secteur de l’énergie océanique;

AH.  considérant que la pollution marine, qu’il s’agisse de l’introduction directe ou indirecte de déchets, de substances ou d’énergies, y compris de sources sonores sous-marine d’origine humaine, entraine ou est susceptible d’entrainer des effets nuisibles pour les ressources vivantes et les écosystèmes marins, avec pour conséquence, un appauvrissement de la biodiversité, des risques pour la santé humaine, des obstacles pour les activités maritimes et une altération de la qualité des eaux;

AI.  considérant que l’Union devrait jouer un rôle moteur dans les discussions et les négociations au sein des instances internationales, afin que l’ensemble des acteurs assument leurs responsabilités pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou de polluants et afin de faire face aux défis grandissants de la gestion durable des ressources;

AJ.  considérant que la valorisation des énergies marines renouvelables peut contribuer à l’objectif d’autonomie énergétique dans les petites îles de l’Union européenne;

AK.  considérant que la transparence au sein des organisations internationales est un point essentiel pour assurer la responsabilité démocratique et l’ouverture à tous;

AL.  considérant le potentiel des mers et océans pour devenir des sources importantes d’énergie propre; que ces énergies marines renouvelables offrent à l’UE la possibilité non seulement de générer de la croissance économique et de créer des emplois qualifiés, mais aussi d’améliorer la sécurité de ses approvisionnements énergétiques et de stimuler sa compétitivité grâce à l’innovation technologique; considérant que l’exploitation de cette ressource locale a une dimension particulièrement importante pour les États et les régions insulaires, notamment les régions ultrapériphériques, où l’énergie océanique peut contribuer à l’autosuffisance énergétique et remplacer l’électricité produite, à un coût élevé, par des centrales diesel;

Améliorer le cadre de gouvernance internationale des océans

1.  rappelle que les océans et les mers sont essentiels à la vie, au développement durable, à l’emploi et à l’innovation, sans oublier leurs utilisations à des fins récréatives et d’agrément; partage l’inquiétude croissante quant à la nécessité d’une gouvernance et d’une protection plus efficaces et intégrées des océans;

2.  se félicite de la communication commune sur la gouvernance internationale des océans et des mesures qui y sont proposées, lesquelles soulignent l’engagement de l’Union européenne en faveur de la conservation et de la durabilité de l’utilisation des océans, des mers et des ressources marines, objectif nº 14 du programme de développement durable 2030 des Nations unies; reconnaît le caractère transversal de la question et la nécessité d’une approche coordonnée et intégrée pour assurer une meilleure gouvernance des océans; invite l’Union européenne à jouer un rôle de premier plan à l’échelle mondiale pour renforcer la gouvernance internationale des océans et à combler les lacunes grâce à l’expertise qu’elle a acquise dans la mise au point d’une approche durable de la gestion des océans;

3.  rappelle le caractère intégré et indivisible de tous les objectifs de développement durable ainsi que les interconnexions et synergies entre eux et répète qu’il est essentiel que toutes les actions de l’Union européenne soient guidées par le programme de développement durable 2030, y compris les principes qui y sont réaffirmés;

4.  demande à la Commission de fixer des échéances claires, de présenter, le cas échéant, des propositions législatives, et d’œuvrer avec les États membres pour améliorer la coopération dans des domaines tels que la recherche océanographique, la mise en place de capacités et le transfert de technologie, et l’invite à mettre en place des mécanismes de coordination ainsi que de suivi et d’évaluation permanents au niveau de l’Union, en vue d’une bonne mise en œuvre des actions énumérées dans la communication commune; souligne les dispositions du traité relatives au principe de précaution et au principe du pollueur-payeur et souligne l’importance de l’approche écosystémique dans toutes les actions de l’UE en matière de gouvernance des océans;

5.  réaffirme que les objectifs de développement durable présentent une dimension maritime forte, notamment l’objectif nº 14 («Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable»);

6.  reçoit favorablement et approuve pleinement le document «L’océan, notre avenir: appel à l’action», adopté par la Conférence des Nations unies sur les océans en juin 2017 afin d’appuyer la mise en œuvre de l’objectif de développement durable nº 14 consistant à conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable; prend acte, avec une grande satisfaction, des 1 328 engagements pris volontairement par les gouvernements, d’autres organisations intergouvernementales et de la société civile, le secteur privé, des instituts universitaires et de recherche, ainsi que la communauté scientifique, en vue de la conservation des océans et de la sensibilisation à l’importance de l’océan pour la survie de l’homme;

7.  rappelle que l’Union européenne dispose d’un ensemble complet de textes législatifs et d’outils de gestion axés sur des éléments distincts de la gouvernance des océans, mais que les mers régionales de l’Union européenne demeurent dans un état critique, avec une surexploitation des ressources, des polluants organiques et inorganiques qui ont des répercussions sur la santé et la productivité des océans, la perte de biodiversité, des habitats dégradés, des espèces envahissantes, le déclin des communautés côtières et des conflits entre secteurs maritimes;

8.  appelle la Commission européenne à donner suite à la communication conjointe sur la gouvernance des océans en publiant un état d’avancement des actions recensées et un calendrier précis des actions à venir; en prévoyant une articulation entre ces actions et les initiatives européennes existantes ainsi que les instruments internationaux existants;

9.  encourage la Commission à proposer, le cas échéant, des initiatives au Conseil en vue de mettre en place des partenariats océaniques avec les partenaires internationaux clés afin de promouvoir l’objectif d’une meilleure gouvernance mondiale et cohérence des politiques, et à s’appuyer sur les cadres de coopération bilatérale existants tels que les dialogues de haut niveau dans le domaine de la pêche et des affaires maritimes;

10.  reconnaît le rôle essentiel de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), qui offre un cadre juridique propre à la coordination des efforts et au renforcement de la cohérence concernant les océans; encourage les États membres côtiers à protéger et à préserver le milieu marin et ses ressources biologiques, comme ils y sont tenus en vertu de cette convention, ainsi qu’à se conformer à leur obligation de prévenir et de combattre la pollution maritime; relève que les États membres sont responsables des dommages causés par la violation de leurs obligations internationales en matière de lutte contre cette pollution;

11.  demande aux États d’améliorer leurs systèmes juridiques pour la préservation de nos océans; demande une reconnaissance internationale de la notion de préjudice écologique lors d’une pollution marine pour permettre des dédommagements lorsqu’une infraction est constatée; appelle à introduire le principe de chaîne de responsabilités qui vise, dans toute la chaîne de commandement, à déterminer les responsables des préjudices environnementaux causés;

12.  souligne que l’Union devrait chercher à faire en sorte que les dispositions en matière de pêche jouent un rôle primordial dans le futur instrument juridiquement contraignant prévu dans le cadre de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) en ce qui concerne la préservation et l’exploitation de manière durable de la diversité biologique marine dans des zones qui ne relèvent pas d’une compétence nationale;

13.  invite instamment tous les États à devenir parties aux instruments pertinents relatifs à la pêche, en particulier l’«accord FAO», l’accord des Nations unies sur les stocks de poissons chevauchants et les stocks de poissons grands migrateurs et l’accord sur les mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, et à appliquer l’ensemble des dispositions qu’ils prévoient ainsi que celles des autres plans d’action internationaux de la FAO;

14.  se félicite des progrès réalisés par l’Union dans la dimension extérieure de la PCP; souligne que cette dimension, au même titre que les accords internationaux et de partenariat, est un instrument majeur de promotion des normes environnementales et sociales européennes et de promotion de ses dispositions en matière de lutte contre la pêche INN au niveau international;

15.  note que l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la pêche (FiTI) a récemment adopté sa norme internationale; encourage les États à demander d’adhérer à la FiTI; invite l’Union et ses États membres à soutenir cette initiative;

16.  estime qu’il est primordial de garantir des conditions de concurrence équitables pour la flotte de pêche de l’Union, surtout lorsque l’on tient compte des normes environnementales élevées et des normes de durabilité de l’Union que ces navires doivent respecter;

17.  insiste sur le fait que l’Union devrait promouvoir les mêmes normes environnementales relatives à la pêche au sein des enceintes internationales et dans le cadre de toute coopération bilatérale que celles devant être respectées par les navires de l’Union, afin de ne pas désavantager la flotte de l’Union en termes de durabilité environnementale;

18.  rappelle la résolution 2749 (XXV) du 17 décembre 1970 de l’ONU qui reconnait que «le fond des mers et des océans, ainsi que leur sous-sol, au-delà des limites de la juridiction nationale et les ressources de la zone sont le patrimoine commun de l’humanité» et l’article 136 de la convention de Montego Bay qui stipule que «le fonds des mers et des océans au-delà des limites de la juridiction internationale ainsi que ses ressources sont des éléments du patrimoine commun de l’humanité»;

19.  appelle la Commission à inciter les États membres à cesser de subventionner des licences d’exploration et d’exploitation minière dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale et de délivrer des permis pour l’exploitation minière sur leurs plateaux continentaux;

20.  relève en outre en ce qui concerne le droit international sur la pollution de l’air que, dans le cadre de la CNUDM, les États membres ne sont pas autorisés à inspecter les navires, même en cas de preuves solides d’infraction; invite dès lors les membres des Nations unies à renforcer le cadre juridique de la CNUDM pour remédier à tout défaut éventuel de gouvernance et pour mettre en place les mécanismes permettant d’assurer le respect rigoureux des dispositions du droit international de l’environnement;

21.  appelle à la mise en place d’un cadre réglementaire international sur la lutte contre les déchets et pollutions nucléaires dans les océans et les fonds marins, en vue de la mise en œuvre de mesures concrètes pour limiter leur impact environnemental et sanitaire et la dépollution des fonds marins;

22.  souligne qu’il est essentiel d’assurer la transparence, y compris l’accès du public à l’information, la participation des acteurs concernés, la participation du public au processus de décision et son accès à la justice en matière d’environnement, comme le requiert la convention d’Aarhus, ainsi que la légitimité des organisations des Nations unies – y compris la responsabilité publique des représentants des pays dans les organismes internationaux – telles que l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), pour régler les problèmes de gouvernance; demande aux États membres et à la Commission de coopérer avec l’AIFM pour assurer la transparence de ses méthodes de travail ainsi que sa capacité effective à évaluer les impacts environnementaux et à protéger efficacement le milieu marin des effets nocifs de même que pour protéger et préserver le milieu marin, comme l’imposent les parties XI et XII de la convention des Nations unies sur le droit de la mer;

23.  demande aux États membres d’adopter un rôle volontariste et progressiste au sein des organismes internationaux pour faire avancer des réformes en matière de transparence et accroître l’ambition environnementale globale des actions entreprises;

24.  fait ressortir que, pour améliorer le cadre de gouvernance des océans, il faut renforcer les actions régionales et mondiales en promouvant les instruments multilatéraux et les stratégies déjà approuvées et en améliorant leur mise en œuvre; encourage la Commission à développer la coopération maritime internationale, notamment dans le domaine des sciences et des technologies maritimes, comme le recommande l’OCDE;

25.  souligne la nécessité de renforcer la coopération ainsi que la cohérence des politiques et la coordination entre tous les gouvernements et toutes les institutions à tous les niveaux, y compris entre et parmi les organisations internationales et les organisations et institutions, dispositifs et programmes régionaux et sous-régionaux; constate, à cet égard, le rôle important de partenariats multi-acteurs efficaces et transparents, et du dialogue actif des gouvernements avec les organismes mondiaux, régionaux et sous-régionaux, la communauté scientifique, le secteur privé, la communauté des bailleurs de fonds, les ONG, les groupes locaux, les établissements universitaires et d’autres acteurs pertinents;

26.  appelle au renforcement des cadres régionaux en matière de gouvernance des milieux marins, notamment pour la mise en œuvre de l’ODD 14; invite l’Union et les organisations internationales à renforcer, notamment par le biais de l’aide publique au développement, l’appui de ces cadres régionaux et le soutien à la mise en œuvre par les États tiers de l’ODD 14;

27.  souligne qu’il importe d’associer les autorités côtières locales et les régions ultrapériphériques au processus visant à rapprocher la gouvernance internationale des océans des citoyens de l’Union européenne;

28.  souligne la nécessité de mettre au point des stratégies globales de sensibilisation à l’importance naturelle et culturelle des océans;

29.  souligne la nécessité de mettre en place un plan d’action spécifique axé sur l’engagement de l’Union dans l’Arctique, qui poursuive avant tout les objectifs de protection des écosystèmes vulnérables de l’Arctique et d’accroissement de leur capacité de résilience aux effets du changement climatique;

30.  rappelle que l’océan Arctique central n’est pas couvert par des régimes internationaux de conservation ou de gestion; insiste sur la nécessité d’une approche coordonnée entre l’Union et ses États membres en matière de prévention de la pêche non réglementée dans l’océan Arctique;

31.  rappelle que, dans sa résolution du 16 mars 2017 sur une politique intégrée de l’Union européenne pour l’Arctique[21]1 , il a invité la Commission et les États membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour accélérer activement l’interdiction de l’utilisation et du transport de fioul lourd comme combustible marin à bord de bateaux naviguant sur les mers arctiques, en s’appuyant sur la convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (convention Marpol), selon la réglementation en vigueur pour les eaux de l’Antarctique; invite la Commission à inclure les risques écologiques, sociaux, sanitaires et climatiques de l’utilisation du fioul lourd dans sa position sur la gouvernance internationale des océans; demande à la Commission, en l’absence de mesures internationales adéquates, de présenter des propositions de règles pour les navires faisant escale dans les ports de l’Union européenne avant toute navigation dans les eaux arctiques, en vue de l’interdiction de l’utilisation et du transport de fioul lourd;

32.  prie la Commission et les États membres de l’Union de travailler activement à la finalisation rapide du plan de travail prorogé de l’OMI visant à réduire les émissions de carbone noir produites par les bateaux naviguant dans l’Arctique, afin de ralentir les hausses de température rapides et la fonte accélérée de la glace polaire dans la région;

33.  appelle la Commission à promouvoir des conditions égales sur le marché du travail dans le domaine de la mer et à assurer un traitement équitable, en appliquant efficacement les conventions internationales pertinentes telles que la convention sur le travail dans la pêche et la convention du travail maritime de l’OIT et en mettant en place un cadre social harmonisé pour les activités maritimes dans les eaux communautaires;

34.  réclame la mise en place d’un nouvel accord international sur les conditions de travail liées au secteur maritime; rappelle la nécessité de mettre un terme à toutes les formes d’esclavage qui perdurent à bord des navires et souligne l’impact que peuvent avoir des conditions de travail indignes sur les personnes, les opérateurs économiques et l’environnement marin;

35.  invite la Commission à mettre en place des partenariats océaniques avec les partenaires clés sous la forme de mécanismes de coopération multiculturelle ou de dialogues bilatéraux visant à assurer une meilleure coordination et coopération et à assurer ainsi la bonne mise en œuvre des ODD liés aux océans, la promotion d’une croissance bleue durable ainsi que la préservation, la conservation et la restauration des écosystèmes et de la biodiversité du milieu marin, tout en réduisant les pressions sur les océans et les mers et en créant les conditions d’une économie bleue durable;

36.  prie instamment la Commission de consolider la coopération maritime et de renforcer les capacités dans le cadre de sa politique extérieure, notamment en matière de coopération au développement et d’accords commerciaux, en particulier d’accords de partenariat dans le domaine de la pêche durable, de manière à constituer les capacités nécessaires pour lutter contre les effets du changement climatique et les déchets marins, et promouvoir une meilleure gouvernance des océans et une croissance bleue durable;

37.  demande à l’Union d’appliquer le principe selon lequel l’attribution des ressources de la pêche doit tenir compte des conséquences environnementales et sociales, des besoins des pays en développement en termes de sécurité alimentaire et du désir de ces pays de faire évoluer leur propre industrie de la pêche tout en assurant un niveau durable de la pêche qui n’entraîne aucune capacité de pêche trop importante, conformément aux objectifs exposés dans l’ODD 14;

38.  demande à l’Union, conformément à la PCP, de réduire autant que possible les répercussions de l’aquaculture sur l’environnement en assurant un approvisionnement durable des aliments pour animaux et en promouvant la recherche portant sur la réduction de la pression exercée sur les stocks de poissons sauvages utilisés pour produire des aliments pour animaux;

39.  relève que l’Union est le plus grand importateur mondial de produits de la pêche et que certaines captures sont importées depuis des zones où la pêche est pratiquée de manière bien moins durable que dans les eaux de l’Union; encourage l’Union à se servir de cette position à cet égard pour promouvoir un renforcement de la durabilité dans l’intégralité des bassins maritimes;

40.  presse la Commission d’inviter les États membres à cesser de subventionner des licences de prospection et d’exploitation minière des grands fonds dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale et à ne pas délivrer de permis pour l’exploitation minière des grands fonds sur le plateau continental des États membres;

41.  invite la Commission à soutenir le renforcement des initiatives internationales pour lutter contre la traite des êtres humains par voie maritime;

42.  demande à la Commission et aux États membres d’apporter leur soutien à un moratoire international sur les licences d’exploitation minière commerciale des grands fonds jusqu’à ce que les effets de l’exploitation minière des grands fonds sur le milieu marin, la biodiversité et les activités humaines en mer aient été étudiés et fait l’objet de recherches suffisantes et jusqu’à ce que tous les risques possibles soient compris;

43.  souligne l’importance de la stratégie de sûreté maritime de l’Union (SSMUE) et demande à la Commission d’inclure la sûreté maritime dans la politique extérieure, considérant qu’une grande partie du commerce se fait par voie maritime, que plus de 70 % des frontières extérieures sont des frontières maritimes et qu’il est nécessaire de garantir la sécurité des passagers qui transitent par les ports de l’Union;

44.  insiste sur l’importance de continuer à renforcer la coopération entre l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM), Frontex et l’Agence européenne de contrôle des pêches (AECP), dans les limites de leurs mandats, afin d’aider les autorités des États membres exerçant des fonctions de garde-côtes à promouvoir la sûreté et la sécurité maritimes, à lutter contre la criminalité transfrontalière et à protéger l’environnement en prévenant et en réduisant la pollution provenant des installations d’exploitation de gaz et de pétrole en mer; estime qu’afin d’être en mesure de mener à bien les nouvelles missions qui leur sont assignées, ces agences doivent bénéficier de fonds plus importants au niveau européen; insiste sur l’importance de poursuivre le développement de solutions numériques – simplifiant l’activité du secteur du transport maritime à travers des procédures rationalisées pour les formalités déclaratives, et en investissant davantage dans une infrastructure commune de partage de données à l’échelle européenne au profit de toutes les autorités des États membres exerçant des fonctions de garde-côtes – et de technologies maritimes perfectionnées, tels que les services maritimes intégrés de l’AESM, afin d’améliorer les systèmes de surveillance et de suivi des activités en mer et d’autres programmes tels que l’environnement commun de partage de l’information (CISE) pour la surveillance maritime;

45.  souligne que la création d’une économie maritime durable et à même de réduire les pressions sur l’environnement marin requiert de lutter contre la pollution et l’eutrophisation du milieu marin, contre la pollution terrestre qui contamine les mers et les océans et contre le changement climatique, de préserver, conserver et restaurer les écosystèmes marins et la biodiversité, et de veiller à l’utilisation durable des ressources marines;

46.  exprime son inquiétude quant au fait que, selon une récente étude du Parlement européen, bien que l’économie bleue pourrait engendrer des conséquences socioéconomiques positives (en termes d’emploi, de revenus et de valeur ajoutée brute), ses incidences environnementales sont généralement négatives en termes d’altération des dynamiques côtières, de pollution marine, d’eutrophisation, de morphologie des fonds marins, d’altération des habitats, des écosystèmes et de la biodiversité; s’inquiète du préjudice pour la pêche qui pourrait être causé par le cumul des incidences environnementales;

47.  demande que l’économie bleue soit orientée vers le rétablissement de la résilience des communautés côtières afin de restaurer le potentiel de production de l’industrie de la pêche, promouvant ainsi la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et la gestion durable des ressources aquatiques vivantes; rappelle qu’avant la mise en œuvre de toute activité dans les secteurs de l’économie bleue, une analyse d’impact ainsi qu’un processus complet d’information et de participation de l’ensemble des parties prenantes doivent être garantis; insiste sur le fait que l’économie bleue doit contribuer à la réussite de l’ODD nº 14, à savoir la préservation et l’exploitation durable des océans et des ressources marines;

48.  estime que les investissements dans l’économie bleue ne devraient pas s’appuyer sur des ressources limitées mais devraient se concentrer sur l’«éco-innovation», dans le respect des taux de régénération naturelle, sur la préservation de la nature, sur l’atténuation du changement climatique et sur l’adaptation à celui-ci;

49.  invite instamment les États membres à mettre rapidement en œuvre la directive-cadre «Stratégie pour le milieu marin» afin d’assurer le bon état écologique des eaux marines pour l’année 2020; leur demande de s’engager notamment à éviter les dommages pour l’environnement côtier et marin découlant de toute pollution marine, y compris la pollution par des nutriments et les déchets plastiques, ainsi qu’à éliminer les subventions dommageables qui encouragent une pêche non durable et à renforcer la lutte mondiale contre les déchets et le plastique en milieu marin;

50.  considère comme un défi majeur au niveau international la prévention, la récupération et le recyclage des déchets plastiques marins et demande à la Commission de faire de l’Union un initiateur de solutions innovantes en prenant des mesures telles que l’augmentation du financement de la recherche et l’inclusion ce sujet dans le cadre de l’«économie bleue» durable, et de jouer un rôle de premier plan en la matière au niveau mondial;

51.  invite les États membres à mettre rapidement en œuvre la directive cadre pour la planification de l’espace maritime et la gestion intégrée des zones côtières, afin de permettre le développement plein et harmonieux des différentes activités maritimes;

52.  invite instamment la Commission à intégrer solidement les questions de gouvernance des océans dans ses politiques d’aide et de développement;

53.  rappelle que le secteur de la pêche, qui représente une des principales activités humaines traditionnelles exercées dans le milieu marin, revêt une importance considérable et constitue donc un élément déterminant de la politique maritime intégrée; souligne que la pêche est le secteur le plus touché par les nombreuses utilisations et activités ayant lieu en mer, comme le transport maritime et le tourisme, le développement urbain et côtier, l’exploitation des matières premières et des sources d’énergie et l’exploitation minière des fonds marins, ainsi que par les phénomènes environnementaux tels que la pollution marine (débris plastiques, filets de pêche abandonnés, marées noires, pollution sonore, eau de déballastage, extraction et exploration pétrolières et gazières non contrôlées etc.) et le changement climatique (élévation du niveau de la mer, hausse de la température superficielle de la mer, inondation des régions côtières, augmentation de l’acidité de l’océan, etc.);

54.  souligne l’importance des femmes dans le secteur des produits de la mer, étant donné que, selon la FAO, elles représentent la moitié de l’ensemble des employés de ce secteur; invite l’Union à protéger les femmes et à promouvoir leur activité dans le secteur de la pêche et les industries connexes en favorisant des prix équitables pour les produits de la pêche et en favorisant un meilleur accès aux aides publiques et aux ressources financières pour les femmes actives dans le secteur de la pêche, y compris lors des négociations avec les pays tiers concernant l’utilisation de l’aide à ce secteur dans le cadre des accords de partenariat dans le domaine de la pêche durable (APPD), dans le processus de programmation des instruments d’aide au développement ainsi qu’au sein de diverses enceintes internationales;

55.  est dans l’attente de la future stratégie de la Commission sur les matières plastiques ainsi que de toute autre mesure, y compris le plan d’action récemment annoncé, visant à lutter contre les déchets marins; demande un niveau d’ambition élevé dans la stratégie sur les plastiques dans l’économie circulaire afin de lutter comme il se doit contre le problème des déchets marins à la source, et invite instamment la Commission à présenter des actions législatives concrètes et des mesures contraignantes dans ce domaine, en particulier en ce qui concerne l’écoconception pour les plastiques et les microplastiques et les mesures visant à réduire la quantité de produits usagés qui sont rejetés à terre, en particulier à proximité des rivières et autres voies d’eau et sur la côte; exprime sa vive préoccupation face à l’ampleur du problème; invite la Commission et les États membres à rejoindre et à soutenir la coalition internationale visant à réduire la pollution par les sacs plastiques, constituée lors de la COP 22 à Marrakech en novembre 2016;

56.  rappelle l’importance d’une politique des produits mûrement réfléchie qui améliore la durée de vie escomptée des produits, leur durabilité, leur réutilisabilité et leur recyclabilité, comme le souligne sa résolution du 9 juillet 2015 intitulée «Efficacité des ressources: le passage à une économie circulaire»[22]; souligne, en outre, que ce principe doit être appliqué de toute urgence aux produits et emballages en matière plastique à courte durée de vie dans la future stratégie sur les matières plastiques, au vu des dommages environnementaux causés par ces objets sous forme de déchets marins;

57.  demande instamment à la Commission de contribuer à l’élaboration de solutions au niveau régional et de promouvoir des actions au niveau national afin d’apporter une réponse au problème des déchets marins aux fins de leur élimination; demande également à la Commission d’appuyer les projets pilotes dont l’objectif est le ramassage des déchets marins grâce à des campagnes de nettoyage des plages et de «pêche aux déchets», et de fournir une aide financière aux pêcheurs européens pour la collecte de ces déchets;

58.  demande à la Commission de proposer une nouvelle législation visant à remédier à la pollution par les microplastiques sous toutes ses formes, et en particulier en interdisant les ingrédients microplastiques dans les produits d’hygiène personnelle, et en veillant à ce que toutes les entreprises qui utilisent des granulés de plastique pour la production appliquent des protocoles appropriés pour minimiser les fuites de granulés;

59.  considère que la pollution provenant des bouteilles jetables en plastique est une cause majeure de la pollution marine et encourage la Commission à examiner l’introduction d’un système de consigne paneuropéen pour les récipients de boissons à usage unique sur le modèle allemand;

60.  appelle l’Union et les États membres à rejoindre et à soutenir la coalition internationale relative à la réduction de la pollution par les sacs plastiques;

61.  se félicite de l’intention de la Commission de promouvoir un plan reconnu au niveau international pour faire face aux conséquences du réchauffement des océans, de la montée du niveau des mers et de l’acidification;

62.  invite les États membres à promouvoir l’efficacité des ressources, le recyclage et la sensibilisation au problème des déchets marins grâce à des campagnes nationales d’information, des programmes éducatifs et la collaboration entre écoles et universités sur ces questions;

63.  rappelle sa position en faveur d’un ambitieux train de mesures de l’Union sur l’économie circulaire assorti d’objectifs de réduction des déchets marins (de respectivement 30 % et 50 % pour l’année 2025 et l’année 2030) et d’un renforcement des objectifs de recyclage pour les emballages plastiques;

64.  invite les États membres à se montrer tout aussi ambitieux que l’Union en ce qui concerne la réduction des déchets marins;

65.  exhorte la Commission à intensifier ses efforts pour lutter contre les déchets marins en Europe et dans le monde, en agissant sur les sources terrestres et maritimes en remédiant au problème du déversement illégal de déchets, tels que les gréements de pêche, et en soutenant financièrement la collecte des déchets marins; invite instamment la Commission à réduire les déchets marins issus du transport maritime, notamment en encourageant la mise en place d’un système de recouvrement des coûts liés à la collecte des déchets dans tous les ports européens dans le cadre de la révision de la directive 2000/59/CE sur les installations de réception portuaires pour les déchets d’exploitation des navires et les résidus de cargaison; demande un financement accru de la recherche sur la répartition et l’impact des déchets marins et sur l’efficacité des stratégies internationales, régionales et sous-régionales de lutte contre les déchets marins et autres polluants;

66.  appelle à la mise en place d’un cadre de régulation international des activités d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières offshore et tout autre type d’exploitation des océans, des fonds marins, des sols et sous-sols dans les eaux territoriales, les ZEE et les extensions des plateaux continentaux;

67.  souligne que le principe de précaution de l’Union devra s’appliquer, le cas échéant, lors de futures activités d’exploitation minière des grands fonds; s’inquiète de l’insistance de la Commission sur le fait que l’exploitation minière des grands fonds est l’un des secteurs prioritaires de l’Union en matière de croissance bleue, étant donné qu’il existe des preuves scientifiques des risques environnementaux importants et irréversibles qu’elle entraîne; craint que la promotion de l’exploitation minière des grands fonds puisse porter préjudice aux actions qui sont requises au titre de l’ODD nº 12 (transition vers une consommation et une production durables);

68.  souligne qu’il convient d’appliquer le principe de précaution au secteur émergent de l’exploitation minière des grands fonds et estime, vu les avertissements scientifiques quant aux dommages environnementaux importants et potentiellement irréversibles qui pourraient en résulter, que l’Union ne devrait pas apporter son soutien au développement de ce secteur mais qu’elle devrait plutôt investir dans d’autres solutions durables, notamment dans la transition vers une consommation et une production durables, conformément à l’ODD nº 12 du programme de développement durable à l’horizon 2030;

69.  souligne que la prospection de pétrole ou de gaz ou le forage ne devrait pas être autorisé à l’intérieur ou à proximité de zones marines protégées (ZMP) ou des zones vulnérables à haute valeur de conservation;

70.  se félicite du plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire et invite la Commission à proposer des mesures fermes visant à prévenir le rejet de microparticules et de macroparticules dans l’environnement marin, notamment une réduction de 50 % des fuites de déchets d’ici à 2020, des mesures législatives pour l’industrie telles que l’interdiction du plastique à usage unique (lorsque des solutions naturelles de substitution sont disponibles) et, éventuellement, un instrument juridique international;

71.  invite les États membres ainsi que les autorités locales et régionales à soutenir des initiatives novatrices, technologiques et financières pour lutter contre la pollution des océans et des mers, de manière à promouvoir des systèmes efficaces de revalorisation des déchets provenant du transport maritime, en particulier des déchets plastiques, dans les ports et installations portuaires, afin de sensibiliser l’opinion au sein du secteur de la navigation aux conséquences du rejet des déchets en plastique en mer, et de surmonter les obstacles majeurs à la mise en œuvre de la convention Marpol;

72.  souligne que l’Union devrait prendre la tête d’une initiative mondiale de surveillance et de réduction significative des déchets marins dans les océans; note que les États membres se sont engagés en faveur de la réalisation des objectifs de la directive 2008/56/CE (directive-cadre «Stratégie pour le milieu marin»), qui dispose que les propriétés et quantités de déchets marins ne doivent pas provoquer de dommages à l’environnement côtier et marin (descripteur 10);

73.  encourage la lutte contre tous les sources de pollution des océans et des fonds marins, y compris la pollution sonore, et la mise en œuvre d’actions concrètes au niveau international pour entreprendre la dépollution des océans et des fonds marins;

74.  salue la détermination de la Commission à mettre en place des actions au niveau international pour suivre les conséquences du réchauffement des océans, de la montée du niveau des mers et de l’acidification des eaux; appelle au renforcement et au développement des programmes scientifiques internationaux visant à la surveillance des températures, de la salinité et de l’absorption de la chaleur des océans, ainsi qu’à l’établissement d’un réseau mondial d’observation océanique pour améliorer le suivi des changements globaux des océans et permettre un meilleur pronostique des effets du changement climatique sur le fonctionnement des océans, l’absorption du carbone et la gestion des ressources marines vivantes;

75.  souligne qu’il importe d’adopter une approche fondée sur le cycle de vie pour les produits en plastique, tenant compte notamment de la dégradation des différents polymères et du taux de fragmentation dans l’environnement marin, à mettre en œuvre en internalisant les coûts environnementaux et sociaux des produits (internalisation des coûts), en renforçant le processus visant à boucler la boucle dans la mise au point de produits ou processus et la fabrication, ainsi que dans les chaînes de cycle de vie des produits en plastique, en améliorant la durée de vie des produits, en encourageant les marchés publics et privés écologiques, en faisant la promotion, notamment, de principes et de cadres «verts» pour l’ingénierie, de l’écoconception et de l’éco-étiquetage, et en renforçant la capacité des acteurs privés, notamment les PME, à évoluer vers des processus de production plus respectueux de l’environnement;

76.  salue l’engagement pris par la Commission dans son programme d’action sur la gouvernance des océans de lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN); encourage la Commission à poursuivre la lutte contre la pêche INN au sein de toutes les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) et autres enceintes concernées; estime que les navires battant pavillon de l’Union qui pratiquent la pêche INN devraient être inscrits sur la liste prévue par le règlement INN; demande instamment à l’Union de faire pression sur les pays tiers afin qu’ils prennent des mesures pour empêcher les produits de la pêche INN d’entrer sur leurs marchés;

77.  appelle à un renforcement de la coopération entre les ORGP et exhorte leurs parties contractantes à veiller à ce qu’elles soient dotées de ressources suffisantes et à ce qu’elles soient renforcées;

78.  demande aux ORGP:

(a)  de continuer à régulièrement mener des évaluations de performance indépendantes ainsi que de mettre pleinement en œuvre les recommandations faisant suite à de telles évaluations de performance;

(b)  d’appliquer en intégralité les recommandations de la deuxième conférence d’examen de l’accord des Nations unies sur les stocks de poissons chevauchants et les stocks de poissons grands migrateurs;

(c)  d’harmoniser les mesures, en particulier les mesures de suivi, de contrôle, de surveillance et d’application, y compris en convenant de pénalités et sanctions dissuasives;

79.  invite les États membres à adopter l’ensemble substantiel de propositions présentées par le Parlement européen et la Commission dans le contexte de la révision de la directive 2008/98/CE sur les déchets, qui, prises conjointement, constituent une nouvelle politique cohérente de l’Union pour le partage des responsabilités entre toutes les parties en ce qui concerne les déchets et la prévention des rejets, à terre et dans l’environnement marin;

80.  encourage la Commission européenne à mettre en place une véritable politique d’adaptation au changement climatique dans les zones côtières et maritimes, notamment par la mise en place de mesures concrètes de protection des écosystèmes côtiers et marins;

81.  rappelle que depuis janvier 2016, afin d’améliorer l’identification de navires dans le contexte de la lutte contre la pêche INN, tous les navires de l’Union de plus de 24 mètres de longueur hors tout ou d’une jauge brute égale ou supérieure à 100 qui pêchent dans les eaux de l’Union, ainsi que tous les navires de l’Union de plus de 15 mètres de longueur hors tout qui pêchent en dehors des eaux européennes doivent porter le numéro d’identification de l’Organisation maritime internationale (OMI); encourage l’Union européenne à introduire, pour les navires de pays tiers, l’obligation de porter un numéro d’identification de l’OMI, comparable à celle qui s’applique aux navires de l’Union de plus de 15 mètres de longueur hors tout, à faire figurer sur un certificat de capture d’importation, afin de garantir des conditions de concurrence équitables et d’aider les États membres à contrôler les importations;

82.  invite la Commission et les États membres à encourager les activités et instruments garantissant un bon rapport coût-efficacité ainsi que la coopération à tous les niveaux eu égard aux activités de nettoyage, fondées sur les risques et respectueuses de l’environnement, pour les déchets marins dans les rivières et les zones côtières et marines, en fonction des spécificités nationales; presse la Commission et les États membres, à cet égard, de faciliter les financements, les partenariats public-privé et le renforcement des capacités, et de développer et d’utiliser les critères internationaux en matière d’actions collectives d’enlèvement, de nettoyage et de restauration, en tenant compte des quantités, de la population, de la sensibilité de l’écosystème et de la faisabilité;

83.  insiste sur la nécessité d’intégrer les considérations relatives au travail en mer et aux droits de l’homme dans le cadre de la gouvernance mondiale des océans; invite la Commission à prendre des mesures ciblées visant à promouvoir des normes de travail décent dans le secteur de la pêche au niveau mondial, compte tenu du lien entre les violations des droits de l’homme et du travail et les pratiques de pêche non durables et destructrices, en particulier la pêche INN; demande à la Commission de prendre des mesures visant à empêcher l’arrivée sur les marchés de l’Union de produits de la pêche capturés par des travailleurs victimes de la traite ou d’autres violations des droits de l’homme et du travail, et de collaborer avec les acteurs du secteur pour les encourager à utiliser des mécanismes de vigilance leur permettant d’écarter ces produits de leur chaînes d’approvisionnement; invite les États membres à transposer dans leur législation nationale la convention nº 188 de l’OIT (convention concernant le travail dans le secteur de la pêche);

84.  insiste sur le fait que l’amélioration de la collecte et du recyclage des déchets solides à terre constitue la principale solution au problème des déchets marins, lesquels sont pour la plupart générés à terre; estime en outre que l’Union devrait, dans la mesure du possible, promouvoir, dans les forums, accords et institutions à l’échelle internationale, une approche cohérente de la gestion des déchets; invite les États membres à conclure dès que possible leurs travaux sur le paquet «Économie circulaire» et à mettre en œuvre sans tarder des objectifs ambitieux en matière de recyclage, ainsi qu’à remplir les objectifs de l’Union en vue de la réduction des déchets marins;

85.  invite la Commission à œuvrer au sein des enceintes internationales en faveur de la création d’un cadre de viabilité clair pour les plastiques biodégradables dans tous les environnements naturels, qui comporte notamment des définitions et des normes;

86.  estime qu’il y a lieu d’entreprendre, au niveau des États membres et de la Commission, des actions plus ambitieuses pour s’attaquer aux exportations et aux déversements illégaux de déchets plastiques, y compris l’application plus stricte des règlements de l’Union européenne relatifs au transfert des déchets, ainsi que des programmes de surveillance et d’inspection plus rigoureux dans les ports et dans toutes les infrastructures de traitement, en ciblant les transferts suspectés illégaux et en combattant les exportations de déchets au titre du réemploi (principalement en ce qui concerne les véhicules hors d’usage et les DEEE), ainsi que de veiller à ce que les exportations ne parviennent que dans les infrastructures qui respectent les exigences de gestion écologiquement rationnelle visées à l’article 49 du règlement relatif au transfert de déchets;

87.  invite les États membres à renforcer les mesures de formation et de sensibilisation aux questions des déchets marins, de l’utilisation du plastique et des conséquences sur l’environnement du comportement de chaque consommateur, par l’introduction d’éléments dans les programmes scolaires à tous les niveaux, par la fourniture de matériels pédagogiques et informatifs qui ciblent des groupes et des tranches d’âge spécifiques afin d’encourager un changement des comportements, et par l’organisation de campagnes d’information à grande échelle à l’intention des citoyens;

88.  insiste sur la nécessité de réduire les fuites d’azote et de phosphore dans les océans, limitant ainsi l’eutrophisation d’origine humaine par un changement fondamental du modèle agricole européen, notamment grâce à des restrictions dans l’utilisation d’engrais, l’optimisation de l’utilisation de nutriments en fonction des besoins des cultures, une planification prudente dans le recours aux fertilisants et la mise en place de formes d’agriculture plus durables, ainsi que par la réduction des sources d’azote d’origine atmosphérique, un meilleur nettoyage des égouts et des eaux usées, et l’amélioration du contrôle et de la diffusion des sources de nutriments d’origine urbaine tels que le ruissellement des rues et des égouts pluviaux, tout en se penchant sur la pression exercée sur les écosystèmes marins dans le cadre de la révision à mi-parcours de la politique agricole commune;

89.  invite la Commission et les États membres à prendre toutes les mesures appropriées pour faciliter l’adoption de réglementations internationales visant à limiter le bruit émis par les activités industrielles telles que le transport maritime et les études sismiques, en particulier dans les habitats biologiquement sensibles, en proposant par exemple une annexe à la convention Marpol sur la pollution sonore, selon un modèle semblable à celui de la nouvelle annexe sur la pollution de l’air;

90.  note que les obligations au titre de l’accord de Paris rendent l’exploitation de nouvelles sources de combustibles fossiles déraisonnable et contreproductive, en particulier si l’exploitation a lieu dans des zones sensibles d’un point de vue écologique;

91.  souligne que toutes les eaux sont vulnérables au forage en mer de combustible fossile; fait remarquer que l’utilisation de combustibles fossiles contribue aussi aux changements climatiques qui menacent notre planète et les accélère; est d’avis que l’Union doit coopérer avec des partenaires internationaux pour parvenir à une transition juste permettant de se détourner du forage en mer et de participer ainsi à la réalisation de l’objectif d’une économie à faibles émissions de carbone;

92.  souligne que toute nouvelle autorisation d’exploration de gisements de pétrole ou de gaz devrait se conformer à des normes réglementaires strictes de précaution dans les domaines de la protection de l’environnement et de la sécurité pour l’exploration, la prospection et la production pétrolière ou gazière, et devrait comprendre des engagements contraignants en ce qui concerne la mise hors service des infrastructures d’exploration, qui ont en général une durée de vie limitée;

93.  insiste sur le potentiel remarquable de l’énergie produite par le flux des vagues et des marées ou par les gradients thermiques ou de salinité des océans et des mers; note qu’à long terme, l’énergie océanique a le potentiel de devenir l’une des formes de production d’énergie les plus compétitives et les plus avantageuses par rapport aux coûts;

94.  se félicite des progrès réalisés par les États membres en vue d’établir la planification de l’espace maritime; rappelle que des efforts supplémentaires sont nécessaires à la mise en œuvre cohérente de la directive 2014/89/UE qui permettra de servir d’exemple pour l’introduction d’une telle planification au niveau mondial; invite, par conséquent, les États membres à établir, d’ici le 31 mars 2021, leurs programmes de planification de l’espace maritime; met l’accent sur la dimension transnationale et internationale et demande à la Commission d’entamer les travaux d’élaboration de propositions d’orientations internationales, en tenant compte de l’importance des interactions terre-mer, ainsi que des processus connexes, tels que la gestion intégrée des zones côtières, et d’organiser un forum international sur la planification de l’espace maritime, avec la participation des acteurs et des pays tiers concernés, de promouvoir la planification de l’espace maritime à l’échelle internationale et de faire en sorte qu’il en résulte de bonnes pratiques, en vue de renforcer la coopération internationale, la transparence et d’améliorer la gestion, la préservation et l’exploitation des océans ainsi que l’éducation et la formation;

95.  note que l’intensification des activités dans les eaux côtières et marines requiert de plus en plus la mise en œuvre d’une planification de l’espace maritime; invite la Commission à œuvrer en faveur de l’instauration de lignes directrices à l’échelle internationale sur la planification de l’espace maritime et à contribuer à l’expansion des zones marines protégées dans le monde grâce au financement au titre des programmes Horizon 2020 et LIFE;

96.  invite instamment la Commission à soutenir les efforts internationaux de protection de la biodiversité marine, notamment dans le cadre des négociations en cours en vue de l’adoption d’un nouvel instrument juridiquement contraignant pour assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones hors juridiction nationale; appelle la Commission à renforcer la législation afin d’assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées sous juridiction des États membres;

97.  se félicite de l’engagement de la Commission à soutenir la convention des Nations unies sur la diversité biologique et la CITES et souligne la nécessité d’une approche coordonnée dans la mise en œuvre des décisions prises dans le cadre de ces conventions pour la protection des espèces marines et la biodiversité et d’une plus grande cohérence des travaux internationaux avec les travaux entrepris au niveau européen; insiste sur l’importance de protéger davantage les espèces marines dans le cadre de la CITES et, pour les espèces marines déjà protégées par la convention, de respecter strictement celle-ci;

98.  relève l’importance majeure de la biodiversité en tant que clé de voute de nos océans puisqu’elle joue un rôle essentiel dans le maintien de la productivité et de la fonctionnalité des écosystèmes marins.

99.  relève que la PCP devrait veiller à ce que les taux de mortalité par pêche soient fixés à des niveaux permettant aux stocks de poisson de se renouveler et d’atteindre des niveaux supérieurs à ceux permettant de produire le rendement maximal durable (RMD); insiste sur la nécessité de mettre en place des pratiques de gestion durable de la pêche par la mise en œuvre de mesures de gestion, de suivi, de contrôle et d’application fondées sur les meilleurs avis scientifiques disponibles; estime que d’autres mesures pourraient consister à promouvoir la consommation de poissons provenant de pêcheries gérées de façon durable et à adopter l’approche de précaution et l’approche écosystémique; se félicite des innovations durables entreprises par le secteur de la pêche ainsi que de l’investissement, du développement et de la mise en œuvre dans les techniques de pêche sélectives;

100.  rappelle que pour lutter efficacement contre la pêche INN, il est essentiel de garantir qu’aucun type de produit de la pêche issu de ces activités n’arrive sur les marchés; encourage l’Union à promouvoir, par l’intermédiaire de l’ensemble de ses partenariats et dans toutes les enceintes internationales, une interdiction des produits issus de la pêche INN sur le plus grand nombre de marchés possible, de manière à réduire la rentabilité de telles activités;

101.  souligne l’importance de poursuivre et de renforcer les partenariats bilatéraux afin de garantir l’efficacité de la lutte contre la pêche INN et la surexploitation des ressources halieutiques, faute de quoi les actions de l’Union n’auraient que de faibles répercussions sur la situation actuelle;

102.  suggère que les États membres et les pays tiers soient plus cohérents et efficaces dans leurs vérifications relatives à la documentation des captures (certificats de capture) et aux lots, afin de s’assurer que les poissons ont été pêchés de manière licite; encourage les États membres à prendre des mesures afin d’assurer une meilleure coordination entre la lutte contre la pêche INN, le commerce et la politique du marché; souligne que l’Union européenne devrait promouvoir, soutenir et mettre en œuvre dans toutes les enceintes internationales les actions nécessaires pour éliminer la pêche INN;

103.  salue le rôle moteur que joue l’Union européenne au niveau international dans les progrès concrets réalisés en matière de lutte contre la pêche INN ainsi que la ferme détermination de l’Union à mettre en œuvre des mesures efficaces contre ce phénomène; rappelle les efforts déployés par l’Union au niveau bilatéral, régional et multilatéral pour renforcer son action internationale contre la pêche INN, notamment en menant des dialogues bilatéraux permanents avec les partenaires des pays tiers, en ayant recours à des instruments de localisation des navires et en s’efforçant d’obtenir un renforcement du rôle d’agences internationales essentielles telles qu’Interpol; invite les autorités des États membres à soutenir activement les travaux de la Commission visant à mettre en place un outil électronique de gestion des certificats de capture;

104.  constate que le règlement de l’Union européenne visant à prévenir, à décourager et à éradiquer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (règlement INN) a permis des avancées, mais souligne que sa transposition au sein de tous les États membres doit être améliorée et qu’une coordination renforcée est nécessaire avec les pays tiers afin de s’assurer qu’aucun poisson issu ne pénètre illégalement sur le marché européen; demande en outre instamment à l’Union de faire pression sur les pays tiers afin qu’ils prennent des mesures visant à empêcher les produits de la pêche INN d’entrer sur leurs marchés;

105.  souligne l’importance de rapidement trouver une solution pour faire face aux espèces envahissantes en raison de leur impact croissant sur la pêche et du risque qu’elles représentent pour cette industrie, la productivité des océans et la biodiversité, ainsi que du rôle qu’elles jouent dans la perturbation des écosystèmes naturels; demande aux États membres de renforcer leur coopération mutuelle et avec les pays tiers, en ce compris par l’intermédiaire d’actions synchronisées et concertées et d’échanges d’informations, de données et de meilleures pratiques;

106.  indique que l’échange d’eau de ballast constitue une solution potentielle pour éviter l’introduction d’espèces exotiques envahissantes; souligne que, si la convention internationale de l’OMI sur l’eau de ballast, qui vise à contrôler et à gérer ce problème, entrera bientôt en vigueur, la réussite de sa mise en œuvre dépendra d’une ratification plus massive;

107.  encourage la Commission à jouer un rôle de chef de file, au niveau mondial, dans la promotion d’une planification de l’espace maritime fondée sur les écosystèmes, afin de réduire la pression exercée sur l’environnement marin et de faciliter le développement d’économies bleues durables;

108.  demande instamment à la Commission d’accélérer les travaux et de renforcer la coopération et la coordination sur le développement de programmes interopérables de documentation des captures et de traçabilité des produits de la pêche;

109.  invite la Commission et les États membres à agir avec détermination pour interdire certaines formes de subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, à supprimer les subventions qui contribuent à la pêche INN, et à s’abstenir d’introduire de nouvelles subventions de ce type, notamment en accélérant les travaux afin de mener à terme les négociations au sein de l’OMC sur cette question, tout en reconnaissant qu’un traitement spécifique et différencié, qui soit approprié et efficace, appliqué aux pays en développement et aux pays les moins développés devrait faire partie intégrante de ces négociations;

110.  salue la détermination de la Commission à financer l’établissement de 10 % de zones marines protégées (ZMP) et se félicite des échanges de bonnes pratiques visant à atteindre cet objectif global d’ici 2020, conformément à l’ODD 14.5; note que les zones marines protégées présentent des avantages écologiques et socioéconomiques et constituent un outil important d’encadrement des activités de pêche et de protection des zones de frai; rappelle notamment l’importance des zones d’importance écologique ou biologique, telles que définies dans la convention sur la biodiversité, et la nécessité de les préserver afin de contribuer à la santé et au bon fonctionnement des océans et de soutenir les nombreux services qu’ils rendent; salue l’intention de la Commission de promouvoir et renforcer les mesures de gestion des zones marines protégées, notamment par le développement de réseaux cohérents et connectés de telles zones;

111.  invite l’Union et ses États membres à s’engager à investir dans le capital social, de manière à garantir une meilleure gestion des océans et des ressources côtières; encourage fortement, en particulier, la participation des femmes et des jeunes aux programmes de sensibilisation aux océans et aux consultations des parties prenantes dans ce domaine;

112.  souligne qu’il est nécessaire que la Commission propose des mesures visant à renforcer davantage la recherche marine et maritime et les activités d’innovation dans ces domaines, dans le cadre d’Horizon 2020 et du programme qui lui succédera;

113.  invite la Commission et les États membres à intensifier leurs efforts pour mettre en œuvre et assurer une approche holistique visant à garantir la cohérence écologique et la connectivité des réseaux de zones marines protégées, ainsi que leur conception, leur gestion et leur évaluation effectives, dans le cadre d’un processus de planification de l’espace, de manière à ce qu’ils puisse atteindre leur plein potentiel pour protéger la biodiversité marine et côtière; regrette que moins de 3 % des océans dans le monde soient désignés comme réserves marines entièrement protégées; appelle les États membres à augmenter le nombre de zones marines protégées en respect de l’ODD 14 dans le but d’assurer la préservation d’au moins 10 % des zones marines et côtières; encourage les États membres à développer des réseaux cohérents et connectés de zones marines protégées; invite la Commission et le Conseil à utiliser les résultats des travaux scientifiques sur la diversité biologique relatifs aux critères d’établissement d’aires marines protégées dans les négociations sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale; encourage, enfin, les États membres à veiller à la complémentarité des outils et à développer la planification de l’espace maritime afin de mieux combiner les zones marines protégées à d’autres mesures de conservation efficaces;

114.  insiste sur l’importance de la protection de la biodiversité en assurant un réseau écologiquement cohérent , qui soit géré efficacement, de zones marines protégées, de zones de conservation et de sites marins Natura 2000 couvrant au moins 10 % de l’ensemble des mers et zones marines européennes d’ici à 2020, afin de se conformer à l’ODD nº 14.5; souhaite que des progrès soient réalisés, lorsque c’est possible, en vue d’atteindre l’objectif de 30 % de zones marines protégées d’ici à 2030, conformément aux orientations de l’IUCN et du Congrès mondial sur les parcs;

115.  demande que davantage soit fait pour mettre en place le réseau de sites Natura 2000 dans le milieu marin, par l’identification et la gestion de tels sites, notamment en haute mer; réitère sa demande de mettre en place un dispositif spécifique et durable pour protéger la biodiversité de manière équivalente dans les régions ultrapériphériques françaises;

116.  appelle de ses vœux une intensification des efforts en vue d’améliorer la connaissance des océans en Europe, grâce à une coopération et des échanges plus étroits entre les chercheurs, les parties prenantes, les décideurs et le grand public, en mettant fortement l’accent sur les programmes éducatifs consacrés à l’importance des océans et des mers ainsi que sur les informations relatives aux métiers de l’économie bleue;

117.  encourage les États membres à accroître la protection et la résilience des écosystèmes marins et côtiers, notamment les récifs coralliens et les mangroves, et, dans ce contexte, à adhérer à l’initiative internationale pour les récifs coralliens;

118.  demande aux États membres d’aider les pays les moins développés, en particulier les petits États insulaires en développement, à mieux mettre en œuvre la convention Marpol et à protéger ainsi l’environnement et les moyens de subsistance des personnes vivant dans les zones portuaires;

119.  invite la Commission et les États membres à travers les différents fonds communautaires, à réaliser les investissements nécessaires pour mettre en place un environnement propice au développement des énergies marines renouvelables afin de libérer pleinement le potentiel des mers européennes;

120.  invite la Commission à accroître son action au niveau international en faveur de l’établissement d’un cadre réglementaire cohérent pour l’exploration et l’exploitation des ressources minérales en eaux profondes, qui soit fondé sur le principe de précaution;

121.  invite la Commission et les États membres à mettre en œuvre les actions prioritaires adoptées par la conférence des parties à la convention sur la diversité biologique (CDB) en ce qui concerne la diversité biologique marine et côtière;

122.  est d’avis qu’il convient d’adopter un train de mesures «Erika IV» sur la sécurité maritime, afin de prévenir de nouvelles grandes catastrophes maritimes, et que la reconnaissance des dommages environnementaux causés aux eaux marines par la législation actuelle de l’Union devrait être pris en compte dans le cadre de ce train de mesures;

123.  invite la Commission à assurer la reconnaissance, dans le droit de l’Union, de l’existence de dommages écologiques distincts des dommages économiques, des dommages matériels et des dommages moraux et à contribuer à cette reconnaissance au niveau international;

124.  invite la Commission à davantage de cohérence entre ses politiques interne et externe en matière de gestion et de protection des ressources, de la biodiversité et des océans;

125.  souligne que le développement des énergies marines renouvelables dans les territoires insulaires, constitue une véritable opportunité pour le développement durable de ces territoires mais également une source de potentiels considérable pour l’Union et le reste du monde; appelle la Commission européenne à être à l’initiative d’une stratégie mondiale pour les territoires insulaires visant à élaborer un nouveau modèle économique adapté à leurs spécificités et fondé sur l’autonomie énergétique et le développement des énergies marines renouvelables;

126.  invite les États membres et la Commission, à travers les différents fonds communautaires, à soutenir les investissements nécessaires dans les régions insulaires et ultrapériphériques pour permettre le développement des énergies marines renouvelables et contribuer ainsi à l’autonomie énergétique de ces territoires;

127.  invite la Commission à soutenir les formations et les compétences dans les nouveaux métiers liés à l’économie bleue durable et à les promouvoir en particulier dans les régions à forts potentiels tels que les régions maritimes, insulaires et ultrapériphériques;

128.  appelle à la mise en place d’une grande politique européenne intégrée des océans, bénéficiant d’un volet interne et d’un volet externe, visant l’ensemble des politiques liés aux océans (recherche, environnement, énergie, transport, pêche, politique de cohésion, politique de voisinage, commerce international...) et basée sur les objectifs fondamentaux de préservation du milieu marin et de développement durable;

Gestion de la hausse des émissions émanant du secteur du transport maritime

129.  constate que même la troisième étude de l’OMI sur les gaz à effet de serre (2014) indique que, en fonction de l’évolution de la situation économique et énergétique, les émissions de CO2 pourraient augmenter de 50 % à 250 % d’ici 2050; relève qu’il ressort de l’étude «Emission reduction targets for international aviation and Shipping» publiée en 2015 par le Parlement que, si le plan de lutte contre le changement climatique de l’OMI était une nouvelle fois reporté, la proportion d’émissions de CO2 issues du transport maritime dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre pourraient augmenter de manière considérable (jusqu’à 17 % ) d’ici 2050; souligne, par conséquent, que les transports maritimes consommeraient à eux seuls une grande partie du budget résiduel consacré à la lutte contre les gaz à effets de serre, en vue de limiter la hausse de la température bien en-deçà de 2 degrés Celsius;

130.  insiste sur la nécessité d’agir de toute urgence à l’échelle mondiale afin d’atténuer les effets néfastes de l’augmentation du niveau du dioxyde de carbone dans l’atmosphère sur les écosystèmes et la santé des océans, en particulier dans le cadre de l’accord de Paris adopté au titre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques; fait remarquer que ces effets néfastes incluent l’augmentation de la température des océans, l’acidification des côtes et des océans, la montée du niveau des mers, les modifications de la circulation océanique et l’érosion côtière, ainsi que les événements climatiques extrêmes, la fonte des glaces polaires, les changements de la salinité, la disponibilité des nutriments et la désoxygénation, et qu’ils peuvent avoir un caractère cumulatif; souligne l’importance du bon fonctionnement des écosystèmes pour renforcer la résilience des océans; réaffirme qu’il convient de lutter de toute urgence contre ces effets néfastes, qui empêchent l’océan de jouer son rôle fondamental de régulateur du climat, de puits de carbone, de source de biodiversité, et de source essentielle de nutriments, de revenus, d’énergie et de services écosystémiques;

131.  rappelle que, conformément à l’accord de Paris, tous les secteurs de l’économie sont tenus de contribuer à la réduction des émissions de CO2; exhorte l’OMI à adopter un objectif clair en matière d’émissions et des mesures de réduction immédiate à court terme à l’horizon 2018 afin de réduire les émissions maritimes internationales de CO2 au niveau mondial au titre des objectifs fixés par l’accord de Paris; relève en outre qu’en l’absence d’un système comparable fonctionnant sous l’égide de l’OMI, les émissions de CO2 émises dans les ports de l’Union et lors des voyages à destination et en provenance des ports d’escale de l’Union doivent être prises en compte au moyen du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne ou d’un solide mécanisme de tarification comparable, qui devra être opérationnel le plus tôt possible et au plus tard en 2023;

132.  rappelle que l’utilisation du Bio-GNL devrait être encouragée aux fins de la décarbonation du secteur des transports maritimes et que l’utilisation du biogaz dans les transports devrait être réservée au secteur des transports maritimes, dans lequel le bio-GNL constitue un carburant renouvelable avancé existant; estime que l’évolution des infrastructures telle que prévue par la directive 2014/94/UE devrait permettre l’utilisation du bio-GNL dans le secteur maritime, où peu d’autres solutions renouvelables existent;

133.  insiste sur le rôle que pourrait jouer le gaz naturel, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL), dans la transition vers la décarbonation du secteur des transports, en particulier dans le secteur du transport maritime, en contribuant à la réduction des émissions de CO2 et de polluants atmosphériques;

134.  invite la Commission et les États membres à évaluer et à encourager l’application des restrictions de vitesse aux navires au niveau de l’OMI afin de réduire les émissions, en tenant compte de l’indice nominal de rendement énergétique (EEDI), du plan de gestion du rendement énergétique des navires (SEEMP) et du fait que les limites de vitesse dans les secteurs routier et ferroviaire sont des mesures répandues; souligne que les avantages économiques intérieurs et extérieurs tirés de la réduction de la vitesse des navires l’emportent sur les coûts; constate que la navigation à vitesse réduite est relativement facile à surveiller et à faire appliquer, et n’impose qu’une faible charge administrative aux acteurs concernés;

135.  fait remarquer que l’alimentation électrique à quai doit jouer un rôle clé dans l’écologisation du transport maritime, car elle permet aux navires de stopper les machines et de se connecter à un réseau électrique pour s’alimenter en électricité lors des escales ou des activités de déchargement et de chargement dans les ports et à quai; invite la Commission et les États membres à intensifier leurs efforts pour encourager et soutenir l’utilisation de l’alimentation électrique à quai pour tous les navires qui font escale dans des ports européens, afin de supprimer les émissions des moteurs des navires dans les eaux portuaires, de réduire les émissions de polluants et de gaz à effet de serre, et également de limiter le bruit, les vibrations et l’usure des moteurs;

136.  demande la mise en place d’un mécanisme mondial fondé sur le marché, tel qu’un mécanisme de tarification des émissions au sein de l’OMI, pour lutter contre les émissions produites par le transport maritime international, en accordant une attention particulière aux régions entièrement dépendantes du transport maritime, notamment aux régions et États ultrapériphériques et insulaires;

137.  demande, à la lumière de l’évolution rapide des connaissances scientifiques concernant l’impact sur le climat des émissions (CO2 et autres) issues du transport maritime, que le GIEC, associé à l’OMI, évalue l’impact du phénomène, comme il l’avait fait pour le transport aérien dans son rapport spécial «Aviation and the Global Atmosphere»;

138.  demande à la Commission et aux États membres de travailler activement à la finalisation rapide du plan de travail prorogé de l’OMI visant à réduire les émissions de carbone noir produites par les navires naviguant dans l’Arctique, afin de ralentir la hausse rapide des températures dans les régions polaires;

139.  invite la Commission à présenter, au plus tard en 2020, une proposition portant sur l’utilisation et l’installation de systèmes de raccordement au réseau électrique terrestre des navires à quai dans les ports de l’Union, en vue de réduire les émissions dans les zones portuaires;

140.  souligne l’importance de la révision de la directive sur les installations de réception portuaires, et invite les États membres et la Commission à adopter une stratégie en partenariat avec l’OMI, les pays tiers et l’industrie en faveur de la décarbonation du secteur maritime, qui tienne compte des objectifs de l’accord de Paris et de la nécessité d’établir un système international en matière de surveillance, de déclaration et de vérification des émissions de gaz à effet de serre;

141.  demande instamment à la Commission de promouvoir des conditions fiscales propres à encourager l’utilisation des systèmes d’alimentation électrique à quai par les navires dans les ports de l’Union ainsi que l’adoption de technologies renouvelables, notamment les voiles, les batteries et les piles à combustible, dans le secteur maritime, en particulier pour le transport maritime à courte distance;

142.  demande aux organismes concernés de garantir des conditions de concurrence équitables au niveau de l’Union pour ce qui est des émissions d’oxydes de soufre et d’oxydes d’azote, en adaptant les valeurs limites de ces émissions aux niveaux actuels les plus faibles;

143.  invite la Commission à examiner et à proposer des mesures visant à réduire largement les émissions d’oxydes d’azote provenant de la flotte actuelle, y compris la réalisation d’une analyse d’impact sur l’introduction éventuelle d’un prélèvement sur l’oxyde d’azote et d’un système de fonds pour obtenir des réductions considérables, rapides et efficaces;

144.  invite les États membres et la Commission à proposer des mesures juridiques et techniques visant à réduire encore davantage les émissions de particules et de carbone noir;

145.  rappelle l’importance des régions ultrapériphériques au niveau maritime, notamment compte tenu de leur localisation dans les océans Atlantique et Indien, en tant que laboratoires d’étude de la biodiversité, des écosystèmes marins et des effets du changement climatique ainsi que de lutte contre ces derniers, lesquelles recèlent un fort potentiel de développement des énergies renouvelables et des biotechnologies bleues; souligne la nécessité d’élaborer des programmes novateurs et de consacrer un financement approprié en vue de mettre en place des centres de recherche et de développement dans les régions ultrapériphériques; demande, à cette fin, un regroupement maritime des régions ultrapériphériques;

Approfondissement de la recherche et des données internationales relatives aux océans

146.  insiste sur l’importance de doter les acteurs privés et publics de services innovants, tels que les pôles et réseaux de connaissances, leur permettant de bien connaître l’état écologique des eaux marines, de renforcer le partage des données scientifiques, des meilleures pratiques et du savoir-faire, et de mettre pleinement en œuvre les actions de la feuille de route de l’initiative «Connaissance du milieu marin 2020» (SWD(2014)0149); salue, dans ce contexte, le fait que le service Copernicus de surveillance du milieu marin et le groupe intergouvernemental sur l’observation de la terre (GEO) soient pleinement opérationnels; invite instamment la Commission à établir des capacités sur la base du programme Copernicus pour contrôler les émissions de gaz à effet de serre, notamment les émissions de CO2, étant donné que cela apporterait une valeur ajoutée considérable à notre lutte contre le changement climatique;

147.  attend avec intérêt les propositions de la Commission sur la coordination des activités de recherche et d’observation de l’Union avec les partenaires internationaux et sur l’examen des moyens permettant d’améliorer la qualité de la recherche, entre autres en élargissant la portée des activités et outils de recherche et d’observation qui existent dans l’Union, notamment le réseau EMODNET, dans le but de créer une base de données conjointe, le programme européen d’observation de la Terre (Copernicus), la version européenne du système mondial d’observation des océans (EuroGOOS) ainsi que l’initiative de programmation conjointe «Pour des mers et des océans sains et productifs» (JPI Oceans), en vue de mettre en place un réseau international de données marines et maritimes;

148.  appelle à l’autorisation, sur le plan juridique, et à l’intégration, au niveau européen, des techniques de pêche innovantes, sélectives et éprouvées, dont il conviendra d’assurer le contrôle en étroite collaboration avec les institutions scientifiques et sans protectionnisme national;

149.  demande un investissement accru dans la recherche scientifique afin de mieux comprendre nos océans; relève que 95 % de ce milieu restent encore inexplorés à l’heure actuelle;

150.  souligne l’importance de partager les résultats et données obtenus par les recherches scientifiques et technologiques marines avec les communautés scientifiques des pays tiers; souligne également l’importance majeure, pour le développement d’une pêche plus durable, une meilleure gestion marine et une résolution des problèmes communs des océans, de favoriser un accroissement des investissements dans la recherche scientifique marine au sein de pays tiers et de créer des réseaux internationaux par l’intermédiaire desquels des résultats et des informations peuvent être partagés;

151.  note avec préoccupation que les petites îles sont très vulnérables à l’érosion côtière, étant donné que leur environnement côtier risque d’être fortement affecté par la hausse du niveau des mers, le cycle de l’eau et les évolutions des écosystèmes marins résultant du changement climatique; fait observer que les grands centres européens d’assemblage des données ne contiennent pas les ensembles de données relatives au bilan massique des sédiments, qui sont nécessaires pour comprendre les modifications et l’érosion des côtes à l’échelle des petites îles; insiste, par conséquent, sur l’urgence de développer et d’utiliser des technologies innovatrices de pointe pour collecter, évaluer et suivre l’érosion des côtes, les conditions côtières et marines et les paramètres environnementaux des petites îles de l’Union; demande à la Commission et aux États membres de soutenir ces projets;

152.  insiste sur l’importance de permettre la connaissance des fonds marins, des espèces et habitats marins et de collecter des données géologiques, bathymétriques, sismiques, volcaniques, chimiques, hydrologiques, atmosphériques et météorologiques sur les océans, notamment pour le développement des énergies renouvelables marines et pour l’établissement de zones marines protégées; encourage à ce titre l’observation et l’exploration scientifique des océans respectueuse de l’environnement et des écosystèmes marins et visant au développement durable;

153.  relève l’importance primordiale de veiller à la disponibilité de données exactes dans le secteur de la pêche, qui constituent une condition sine qua non pour parvenir à une bonne gouvernance des océans; souligne qu’il est nécessaire de prévoir des ressources financières d’un montant approprié et réaliste pour atteindre cet objectif; estime qu’il est nécessaire d’améliorer la coopération et la coordination avec les partenaires internationaux, à l’image du réseau européen d’observation de données du milieu marin (EMODNET) et conformément au communiqué du G7 de Tsukuba;

154.  souhaite que davantage de ressources soient consacrées à améliorer la connaissance du milieu marin et la compréhension des océans, en soutenant en particulier la recherche scientifique marine, la collecte de nouvelles données et les plateformes de partage de connaissances et de données, ainsi qu’à promouvoir l’élaboration de mesures et la prise de décisions fondées sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles; réitère l’importance du principe de précaution en l’absence de données scientifiques satisfaisantes;

155.  invite les États membres et la Commission à promouvoir la connaissance scientifique, l’échange de données et le transfert de technologies dans le but de contribuer à la protection et à l’utilisation durable des océans; appelle à la poursuite et au renforcement au niveau mondial des initiatives, de la coopération et des investissements en faveur de la recherche et de l’innovation marines;

156.  souligne que la gouvernance des océans devrait s’appuyer sur les meilleures connaissances disponibles, et appelle donc de ses vœux davantage de recherche et d’innovation afin d’assurer une gouvernance des océans et de leurs ressources qui garantisse la conservation et la restauration des écosystèmes marins, notamment la durabilité de l’exploitation de leurs ressources;

157.  insiste sur la nécessité de poursuivre la recherche sur la menace que constituent les marées noires catastrophiques et les effets cumulés de marées noires plus fréquentes sur l’environnement marin, afin de veiller à ce que les décisions d’entreprendre des activités d’exploration et d’exploitation en mer soient fondées sur des connaissances scientifiques précises et actualisées;

158.  appelle la Commission et les États membres à renforcer les actions de recherche et à encourager les approches pluridisciplinaires et les partenariats entre acteurs économiques et publics afin d’approfondir les connaissances scientifiques sur les océans;

159.  insiste sur la nécessité de consacrer davantage de ressources à la recherche scientifique marine, notamment la recherche interdisciplinaire et l’observation permanente des océans et des côtes, ainsi que la collecte et le partage de données et de connaissances, y compris les formes traditionnelles, afin d’accroître notre connaissance des océans, de mieux comprendre la relation entre le climat et la santé et la productivité de l’océan, de renforcer la mise en place de systèmes d’alerte rapide coordonnés sur les événements et phénomènes climatiques extrêmes, de promouvoir la prise de décision fondée sur les dernières avancées scientifiques, d’encourager l’innovation scientifique et technologique, et d’améliorer la contribution de la biodiversité marine à l’essor des pays en développement, en particulier les petits États insulaires en développement et les pays les moins développés;

160.  appelle la Commission européenne à mettre en place au niveau européen et à promouvoir au niveau international la recherche, l’observation, la collecte et l’échange de données, concernant l’activité des îles volcaniques et des volcans océaniques et leurs liens avec les océans; souligne le rôle moteur que peuvent jouer les régions ultrapériphériques en ce domaine;

161.  attirer l’attention sur le potentiel important de l’énergie renouvelable provenant des mers et des océans pour la réalisation des objectifs en matière de climat et d’énergie et la diversification des sources énergétiques; souligne qu’il est nécessaire de réaliser des recherches plus poussées sur les vagues, les courants et la salinité, de même que d’élaborer des critères pertinents de viabilité environnementale;

162.  rappelle que l’un des objectifs de la stratégie «Croissance bleue» est d’améliorer les connaissances océanographiques; invite la Commission et les États membres à proposer des partenariats en matière de recherche et de science marine avec les acteurs internationaux et à renforcer ceux qui sont déjà en place, comme l’initiative BLUEMED;

163.  salue le soutien de l’Union via les programmes pour la recherche marine et maritime et pour l’innovation financés par le programme-cadre; demande à la Commission de maintenir ce soutien;

164.  appelle de ses vœux un financement suffisant pour soutenir les actions de recherche et d’innovation dans le domaine maritime, notamment les actions transsectorielles dont la mission est axée spécifiquement sur la recherche et l’innovation dans le domaine des océans;

165.  soutient le maintien des dispositions de la déclaration de Galway de 2013, et encourage la mise en place d’une coopération similaire avec les pays tiers;

166.  souligne également l’importance majeure, aux fins du développement d’une pêche plus durable, d’une meilleure gestion marine et d’une résolution des problèmes communs des océans, d’encourager un accroissement des investissements dans la recherche scientifique marine au sein des pays tiers, conformément à la déclaration de Galway de 2013, ainsi que des investissements dans des projets de recherche communs dans les pays en développement et la création de réseaux internationaux par l’intermédiaire desquels des résultats et des informations peuvent être partagés;

167.  rappelle qu’il importe de collaborer avec les partenaires internationaux pour renforcer la cartographie, les observations et la recherche en Méditerranée, dans la Mer Noire et dans l’Atlantique, dans le sens de l’initiative BLUEMED et des déclarations de Belém et Galway, ainsi que des alliances mondiales ou régionales telles que le Belmont Forum;

168.  se félicite que la Commission se soit engagée à proposer un alignement d’EMODnet, d’ici à 2018, sur d’autres initiatives internationales de collecte de données marines; rappelle, dans ce contexte, l’importance de l’adhésion de l’Union aux ODD des Nations unies, en particulier aux objectifs 14.A et 14.A.1, ainsi qu’au communiqué de Tsukuba des ministres des sciences et de la technologie du G7; demande instamment à la Commission et aux États membres de rappeler à leurs partenaires internationaux leurs engagements en faveur de la promotion d’une science accessible, interopérable et ouverte; invite la Commission à faire rapport régulièrement au Parlement européen sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de plateformes d’observations des océans qui soient véritablement mondiales;

169.  demande, dans le droit fil de l’appel à l’action des Nations unies intitulé «Nos océans, notre avenir», que des évaluations approfondies soient réalisées sur l’état des océans, en se fondant à la fois sur la science et sur les systèmes de connaissances traditionnels;

170.  insiste sur la nécessité de progresser vers des systèmes d’observation des océans adaptés aux objectifs et d’assurer l’accès aux données marines ainsi que le traitement de grandes quantités de données (notamment le «blue cloud»), conformément au communiqué de Tsukuba;

171.  souhaite que davantage de ressources soient consacrées à améliorer la connaissance du milieu marin et la compréhension des océans, en soutenant en particulier la recherche scientifique marine, la collecte de nouvelles données et les plateformes de partage de connaissances et de données, ainsi qu’à promouvoir l’élaboration de mesures et la prise de décisions fondées sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles; réitère l’importance du principe de précaution en l’absence de données scientifiques satisfaisantes;

172.  invite les États membres, les collectivités régionales et locales et les organismes privés à s’engager essentiellement dans des projets d’innovation, les biotechnologies bleues et l’utilisation d’énergies propres afin de promouvoir et de mieux adapter des infrastructures et un transport maritime respectueux de l’environnement, et de protéger l’écosystème et la biodiversité des océans par l’intermédiaire du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), du programme «Horizon 2020» et du mécanisme pour l’interconnexion en Europe; invite également les États membres à mettre l’accent sur les combustibles non conventionnels et de remplacement pour les embarcations, comme le GNL, et sur le projet de couloirs bleus de GNL vers les îles, afin de promouvoir et d’adapter des infrastructures – comme les terminaux de GNL – en tant que technologies de transition, en faisant appel aux fonds existants mentionnés ci-dessus; demande à la Commission de mettre en place des partenariats avec les principaux acteurs dans le domaine des océans en tant que moyen de renforcer la coopération, la cohérence et la coordination des politiques sur des questions d’intérêt commun sur les aspects cruciaux pour la gouvernance des océans, notamment la croissance bleue et le partage des bonnes pratiques;

173.  constate que l’automatisation et la numérisation du secteur maritime supposent une amélioration des compétences numériques et des qualifications et souligne qu’il y a là une possibilité de susciter l’intérêt des jeunes; invite la Commission à présenter des initiatives en ce sens, par l’élaboration d’initiatives communes destinées à la reconnaissance des qualifications et par la promotion des différentes activités marines et maritimes;

174.  déplore le manque de référence dans la communication conjointe sur la gouvernance internationale des océans au tourisme côtier et maritime, compte tenu des répercussions de celui-ci sur les régions côtières, insulaires et ultrapériphériques, et sur le secteur touristique local, composé majoritairement de PME; demande la mise en œuvre d’une stratégie européenne en matière de tourisme dans le cadre du forum mondial des océans, avec la participation des régions et des autorités côtières locales au dialogue paneuropéen en vue du partage des bonnes pratiques dans le domaine de la gouvernance intelligente du tourisme côtier et maritime; insiste sur le fait que la stratégie de la Commission concernant les matières plastiques et autres déchets marins ne doit pas perdre de vue les zones côtières, dans la mesure où le déséquilibre des fonds marins a un impact extrêmement négatif sur l’attractivité touristique et engendre des répercussions économiques et climatiques inéluctables sur toutes les activités des régions périphériques;

175.  appelle de ses vœux davantage d’efforts en vue de renforcer la recherche et l’innovation permettant d’améliorer la gouvernance des océans de manière à garantir la conservation et la restauration des écosystèmes marins, notamment la durabilité de ces ressources, ainsi que de renforcer la connaissance des océans à la fois en Europe et dans le monde grâce à une coopération et à des échanges plus étroits entre les chercheurs, les parties prenantes, les décideurs et le public, en vue d’améliorer l’enseignement sur les océans et les carrières dans l’économie bleue; demande une évaluation approfondie de l’état de l’océan, fondée sur les systèmes basés sur la connaissance scientifique et traditionnelle, conformément au document des Nations unies intitulé «L’océan, notre avenir: appel à l’action»;

176.  souligne qu’il importe d’inclure les autorités locales des zones côtières et des régions ultrapériphériques dans le processus en vue de rapprocher la gouvernance des océans des citoyens de l’Union;

°

°  °

177.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

  • [1]  REX/482 EESC-2016
  • [2]  JO L 312 du 22.11.2008, p. 3.
  • [3]  JO L 365 du 31.12.1994, p. 10.
  • [4]  JO L 182 du 16.7.1999, p. 1.
  • [5]  JO L 269 du 21.10.2000, p. 34.
  • [6]  JO L 266 du 26.9.2006, p. 1.
  • [7]  JO L 197 du 24.7.2012, p. 38.
  • [8]  JO L 321 du 5.12.2011, p. 1.
  • [9]  JO L 251 du 16.9.2016, p. 77.
  • [10]  JO L 257 du 28.8.2014, p. 135.
  • [11]  JO L 123 du 19.5.2015, p. 55.
  • [12]  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0035.
  • [13]  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0093.
  • [14]  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0478.
  • [15]  JO C 70 E du 8.3.2012, p. 70.
  • [16]  JO C 75 du 26.2.2016, p. 24.
  • [17]  «Plastic waste inputs from land into the ocean», Jenna R. Jambeck, Roland Geyer, Chris Wilcox, Theodore R. Siegler, Miriam Perryman, Anthony Andrady, Ramani Narayan, Kara Lavender Law, Science, Vol. 347, Numéro 6223, 13 février 2015, pp. 768-771.
  • [18]  «Marine Plastic Debris and Microplastics», PNUE: https://wedocs.unep.org/rest/bitstreams/11700/retrieve
  • [19]  Agence européenne pour l’environnement, «The impact of international shipping on European air quality and climate forcing», 2013.
  • [20]  Winkel, R., Weddige, U., Johnson,d., Hoen, V., et Papaefthimiou, S. (2015), «Shore Side Electricity in Europe: Potential and environmental benefits», Energy Policy, DOI: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0301421515300240
  • [21] 1 Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0093.
  • [22]  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0266.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Les mers et les océans couvrent 70 % de la surface terrestre et représente 97 % du volume total d’eau de la planète. Les mers nous procurent des denrées alimentaires et de l’énergie, elles nous permettent de voyager et de fabriquer des médicaments et sont une source de loisirs. Elles sont par ailleurs un facteur de régulation du climat, produisent la moitié de notre oxygène et capturent une part importante du dioxyde de carbone que nous émettons. Les océans sont de fait nos meilleurs alliés dans la lutte contre le changement climatique, ce qui a été pris en compte dans l’accord de Paris avec le rapport spécial du GIEC consacrée aux océans.

Les océans et les ressources marines et côtières sont essentiels au bien-être des personnes et au développement économique et social partout dans le monde. Ils sont même d’une importance cruciale pour les communautés côtières qui en vivent ou tirent des revenus de l’activité touristique. En fait, les ressources côtières et marines contribuent pour environ 28 milliards de dollars chaque année à l’économie mondiale grâce aux bénéfices que les humains retirent des écosystèmes. Ces ressources sont toutefois particulièrement vulnérables à la surpêche, à la dégradation de l’environnement, au changement climatique et à la pollution.

Parmi les 17 objectifs de leur programme de développement durable à l’horizon 2030, les Nations unies font figurer la conservation et l’exploitation durable des océans (objectif 14). Par cette décision, la communauté internationale démontre qu’elle tient la diversité biologique des écosystèmes marins et côtiers, ainsi que leur conservation et le caractère durable de leur exploitation, pour essentiels à la réalisation d’un nouveau cadre de développement mondial à l’horizon 2030.

Les objectifs de développement durable sont fortement interdépendants; les océans constituent une ressource économique importante et peuvent contribuer à la résolution des problèmes de plus en plus graves de sécurité alimentaire. Sachant que la population mondiale pourrait atteindre 9 milliards d’habitants d’ici à 2050, la demande alimentaire pourrait augmenter de 60 %. Le potentiel socioéconomique des océans ne sera préservé que si les écosystèmes marins font l’objet de mesures de protection des habitats et d’atténuation des effets du changement climatique, dus notamment à l’acidification et au réchauffement des océans.

Concernant l’acidification, le pH des eaux de surface est resté relativement stable pendant des millions d’années, mais l’augmentation rapide, d’origine anthropique, du niveau de CO2 dans l’atmosphère menace aujourd’hui cette stabilité, puisque ce CO2 est partiellement absorbé par les océans. L’absorption de CO2 fait baisser le pH de l’eau de mer (acidification), et ce même si les eaux de surface restent alcalines. Cette acidification se traduit par une diminution des carbonates nécessaires à la calcification des moules, du plancton ou des organismes qui forment les récifs coralliens. Elle affecte également les molécules biologiques et nuit à l’ensemble des écosystèmes marins.

On estime à 93 % la part du réchauffement planétaire absorbé par les océans ces 60 dernières années et toutes les projections semblent indiquer que ce réchauffement océanique va se poursuivre. Les océans absorbent 25 % des émissions de carbone que nous produisons et jouent le rôle de diffuseur de chaleur tout autour de la planète.

Les émissions issues du transport maritime sont une autre question qu’il convient de régler à l’échelle mondiale pour remédier à la forte augmentation des émissions prévues dans ce secteur. Afin d’agir efficacement, il est nécessaire de mieux connaître l’impact du transport maritime sur le changement climatique.

Les déchets marins constituent également une grave menace qui touche tous les océans. Chaque année, des millions de tonnes de déchets finissent dans les océans du monde entier, ce qui représente un problème environnemental, économique, sanitaire et esthétique. Les déchets marins pèsent lourdement sur l’économie et font perdre de l’argent aux communautés côtières, ainsi qu’aux secteurs du tourisme, du transport et de pêche. Les études font état d’un coût potentiel de 630 millions d’euros par an pour nettoyer les côtes et les plages de l’Union européenne, alors que les pertes enregistrées par l’industrie de la pêche pourraient s’élever à près de 60 millions d’euros, soit 1 % des recettes totales de la flotte de pêche de l’Union (en 2010).

Compte tenu de leur accumulation et de leur dispersion, les déchets marins sont l’une des menaces qui pèsent le plus lourdement sur la santé des océans. À cet égard, il nous faut mettre en œuvre un ambitieux train de mesures sur l’économie circulaire de l’Union, assorti d’objectifs de réduction des déchets marins de respectivement 30 % et 50 % pour l’année 2025 et l’année 2030, et d’un renforcement des objectifs de recyclage pour les emballages plastiques;

Afin de pouvoir régler tous ces problèmes, il nous faut améliorer la gouvernance internationale et pérenniser les efforts déployés à l’échelle régionale et mondiale. Il convient également d’étendre les partenariats avec les principaux acteurs du domaine pour renforcer la gouvernance internationale des océans.

Dans ce même but, le Parlement invite la Commission à établir des partenariats océaniques avec les principaux acteurs. Un cadre clair de gouvernance des océans permettrait le partage des données et la coordination des mesures prises. Dans cet esprit, la convention des Nations unies sur le droit de la mer joue un rôle fondamental et il convient d’appuyer sans réserve l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant sur l’entretien et l’exploitation durable de la biodiversité marine des zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale en vertu de cette convention.

AVIS de la commission des transports et du tourisme (26.9.2017)

à l’intention de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire

sur la gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans dans le contexte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030
(2017/2055(INI))

Rapporteure pour avis (*): Cláudia Monteiro de Aguiar

(*) Commission associée – article 54 du règlement

SUGGESTIONS

La commission des transports et du tourisme invite la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, compétente au fond, à incorporer dans la proposition de résolution qu’elle adoptera les suggestions suivantes:

–  vu l’article 191 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),

  vu la communication conjointe au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions intitulée «Gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans» (JOIN(2016)0049),

  vu la politique maritime intégrée de l’Union européenne de 2007 (COM(2007)0575) et le rapport sur son état d’avancement de 2012 (COM(2012)0491),

  vu le règlement (UE) n° 1255/2011 du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2011 établissant un programme de soutien pour le développement d’une politique maritime intégrée[1],

  vu la communication de la Commission du 15 octobre 2009 intitulée «Développer la dimension internationale de la politique maritime intégrée de l’Union européenne» (COM(2009)0536),

  vu sa résolution du 21 octobre 2010 sur la politique maritime intégrée – Évaluation des progrès réalisés et nouveaux défis[2],

  vu le règlement (UE) 2016/1625 du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2016 modifiant le règlement (CE) n° 1406/2002 instituant une Agence européenne pour la sécurité maritime[3],

  vu la directive 2014/89/UE du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 2014 établissant un cadre pour la planification de l’espace maritime[4],

  vu la directive 2012/33/UE du Parlement européen et du Conseil du 21 novembre 2012 modifiant la directive 1999/32/CE du Conseil en ce qui concerne la teneur en soufre des combustibles marins, et l’analyse d’impact en cours sur l’extension des zones de contrôle des émissions de soufre dans les eaux européennes,

  vu la directive 2000/59/CE sur les installations de réception portuaires pour les déchets d’exploitation des navires et les résidus de cargaison,

  vu la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (accord de Paris), entrée en vigueur le 4 novembre 2016, et ses contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre,

  vu la communication de la Commission du 20 février 2014 intitulée «Une stratégie européenne pour plus de croissance et d’emploi dans le tourisme côtier et maritime» (COM(2014)0086),

  vu sa résolution du 29 octobre 2015 sur les nouveaux défis et concepts pour la promotion du tourisme en Europe[5],

  vu sa résolution du 2 juillet 2013 sur la croissance bleue: améliorer la croissance durable dans le secteur marin, le transport maritime et le tourisme de l’Union[6],

  vu la stratégie de sûreté maritime de l’Union européenne, adoptée par le Conseil de l’Union européenne le 24 juin 2014,

  vu les conclusions du Conseil sur les «Priorités en matière de politique du transport maritime de l’UE jusqu’en 2020: compétitivité, décarbonation, numérisation en vue de garantir une connectivité mondiale, un marché intérieur efficace et un pôle d’activité maritime de premier plan» (9976/17),

  vu la communication de la Commission du 2 décembre 2015 intitulée «Boucler la boucle – Un plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire» (COM(2015)0614),

  vu sa position de négociation sur le paquet relatif aux déchets adoptée le 14 mars 2017,

  vu la proposition soumise par les pays de la mer Baltique et de la mer du Nord à l’Organisation maritime internationale (OMI) et relative à l’introduction de zones de contrôle des émissions d’oxydes d’azote (NECA),

  vu la conférence des Nations unies sur l’océan, qui s’est tenue à New York du 5 au 9 juin 2017,

  vu l’appel à l’action en faveur des océans lancé par les Nations unies le 5 juin 2017,

  vu l’avis du Comité économique et social européen sur la communication conjointe au Parlement européen et au Conseil sur la «Gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans»,

1.  salue la communication conjointe intitulée «Gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans» et les actions qui y sont définies; réaffirme l’importance de la gouvernance internationale des océans sur le plan économique, environnemental et social, qui doit reposer sur une vision intersectorielle, en mettant l’accent sur la politique maritime intégrée et les politiques transversales qui englobent notamment la croissance bleue, les meilleures connaissances et données scientifiques disponibles, actuelles et émergentes, sur le milieu marin, la planification de l’espace maritime, la surveillance maritime intégrée et les stratégies relatives aux bassins maritimes; souligne la nécessité de politiques cohérentes et d’une plus grande coopération et coordination entre tous les acteurs concernés, tels que les pouvoirs publics, les organisations et institutions régionales et internationales, la communauté scientifique, le secteur privé et la société civile;

2.  souscrit pleinement au plan d’action de la Commission énoncé dans la communication conjointe de 2016 sur la gouvernance internationale des océans; met l’accent sur la nécessité urgente pour la Commission et les États membres de concrétiser rapidement ces propositions et de transformer l’engagement de l’Union en faveur du développement durable pour les océans en politiques concrètes adoptées aux niveaux européen et international;

3.  réaffirme que les objectifs de développement durable présentent une dimension maritime forte, notamment l’objectif 14, intitulé «Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines»;

4.  souligne qu’il est primordial d’améliorer la transparence, l’accès des citoyens à l’information, la participation des parties prenantes et la légitimité des organisations des Nations unies, y compris la responsabilité publique des représentants des pays dans les organismes internationaux, tels que l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), pour remédier aux lacunes du cadre de gouvernance;

5.  relève en outre qu’en vertu du droit international sur la pollution de l’air, au titre de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), les États membres ne sont pas autorisés à arraisonner ou à inspecter les navires en haute mer ou lors de passages inoffensifs, même lorsqu’il existe des preuves solides d’infraction; invite dès lors les membres des Nations unies à renforcer le cadre juridique de la CNUDM pour remédier à tout défaut éventuel de gouvernance et pour mettre en place les mécanismes permettant d’assurer le respect rigoureux des dispositions du droit international de l’environnement;

6.  rappelle l’importance des régions ultrapériphériques au niveau maritime, notamment compte tenu de leur localisation dans les océans Atlantique et Indien, en tant que laboratoires d’étude de la biodiversité, des écosystèmes marins et des effets du changement climatique ainsi que de lutte contre ces derniers, lesquelles recèlent un fort potentiel de développement des énergies renouvelables et des biotechnologies bleues; souligne la nécessité d’élaborer des programmes novateurs et de consacrer un financement approprié en vue de mettre en place des centres de recherche et de développement dans les régions ultrapériphériques; réclame, dans cette optique, un regroupement maritime des régions ultrapériphériques;

7.  se félicite des progrès réalisés par les États membres en vue d’établir la planification de l’espace maritime; rappelle que des efforts supplémentaires sont nécessaires à la mise en œuvre cohérente de la directive 2014/89/UE qui permettra de servir d’exemple pour l’introduction d’une telle planification au niveau mondial; invite, par conséquent, les États membres à établir, d’ici le 31 mars 2021, leurs programmes de planification de l’espace maritime; met l’accent sur la dimension transnationale et internationale et demande à la Commission d’entamer les travaux d’élaboration de propositions d’orientations internationales, en tenant compte de l’importance des interactions terre-mer, ainsi que des processus connexes, tels que la gestion intégrée des zones côtières, et d’organiser un forum international sur la planification de l’espace maritime, avec la participation des acteurs et des pays tiers concernés, de le promouvoir à l’échelle internationale et de faire en sorte qu’il en résulte de bonnes pratiques, en vue de renforcer la coopération internationale, la transparence et d’améliorer la gestion, la préservation et l’exploitation des océans ainsi que l’éducation et la formation;

8.  souligne l’importance de la stratégie de sûreté maritime de l’Union (SSMUE) et demande à la Commission d’inclure la sûreté maritime dans la politique extérieure, considérant qu’une grande partie du commerce se fait par voie maritime, que plus de 70 % des frontières extérieures sont des frontières maritimes et qu’il est nécessaire de garantir la sécurité des passagers qui transitent par les ports de l’Union;

9.  insiste sur l’importance de continuer à renforcer la coopération entre l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM), Frontex et l’Agence européenne de contrôle des pêches (AECP), dans les limites de leurs mandats, afin d’aider les autorités des États membres exerçant des fonctions de garde-côtes à promouvoir la sûreté et la sécurité maritimes, à lutter contre la criminalité transfrontalière et à protéger l’environnement en prévenant et en réduisant la pollution provenant des installations d’exploitation de gaz et de pétrole en mer; estime qu’afin d’être en mesure de mener à bien les nouvelles missions qui leur sont assignées, ces agences doivent bénéficier de fonds plus importants au niveau européen; insiste sur l’importance de poursuivre le développement de solutions numériques – simplifiant l’activité du secteur du transport maritime à travers des procédures rationalisées pour les formalités déclaratives, et en investissant davantage dans une infrastructure commune de partage de données à l’échelle européenne au profit de toutes les autorités des États membres exerçant des fonctions de garde-côtes – et de technologies maritimes perfectionnées, tels que les services maritimes intégrés de l’AESM, afin d’améliorer les systèmes de surveillance et de suivi des activités en mer et d’autres programmes tels que l’environnement commun de partage de l’information (CISE) pour la surveillance maritime;

10.  invite les États membres, les collectivités régionales et locales et les organismes privés à s’engager essentiellement dans des projets d’innovation, les biotechnologies bleues et l’utilisation d’énergies propres afin de promouvoir et d’adapter des infrastructures et des transports maritimes plus respectueux de l’environnement et de protéger l’écosystème et la biodiversité des océans par l’intermédiaire du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), du programme «Horizon 2020» et du mécanisme pour l’interconnexion en Europe; invite également les États membres à mettre l’accent sur les combustibles non conventionnels et de remplacement pour les embarcations – comme le gaz naturel liquéfié (GNL) – et sur le projet de couloirs bleus de GNL vers les îles, afin de promouvoir et d’adapter des infrastructures – comme les terminaux de GNL – en tant que technologies de transition, en faisant appel aux fonds existants mentionnés ci-dessus; demande à la Commission de mettre en place des partenariats avec les principaux acteurs dans le domaine des océans en tant que moyen de renforcer la coopération, la cohérence et la coordination des politiques sur des questions d’intérêt commun sur les aspects cruciaux pour la gouvernance des océans, notamment la croissance bleue et le partage des bonnes pratiques;

11.  souligne l’importance de la révision de la directive sur les installations de réception portuaires, et invite les États membres et la Commission à adopter une stratégie en partenariat avec l’OMI, les pays tiers et l’industrie en faveur de la décarbonisation du secteur maritime, qui tienne compte des objectifs de l’accord de Paris et de la nécessité d’établir un système international en matière de surveillance, de déclaration et de vérification des émissions de gaz à effet de serre;

12.  souligne que le transport maritime influe sur le climat de la planète et sur la qualité de l’air du fait des émissions de CO2, parmi d’autres émissions, telles que celles d’oxydes de soufre – couvertes par la directive (UE) 2016/802 – ou d’oxydes d’azote, celles-ci ayant une incidence particulière sur les villes portuaires et les zones côtières; constate que les émissions de CO2 dues au transport maritime devraient augmenter de 50 % à 250 % d’ici 2050, et que leur part dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre pourrait atteindre 17 %, ce qui représente une augmentation considérable; rappelle que, conformément à l’Accord de Paris, l’économie dans son ensemble est tenue de contribuer à la réduction des émissions de CO2,

13.  demande la mise en place d’un mécanisme mondial basé sur le marché, tel qu’un mécanisme de tarification des émissions au sein de l’OMI concernant les émissions produites par le transport maritime international, en considérant de manière particulière les régions entièrement dépendantes du transport maritime, notamment les régions et les États ultrapériphériques et insulaires;

14.  prie instamment la Commission de consolider la coopération maritime et d’appuyer le renforcement des capacités, dans le cadre de la coopération internationale et du développement, afin de pallier les incidences de tous les types de pollution et de déchets marins, tels que les «continents» de plastique et de micro-plastiques dans les gyres océaniques ou le rejet des déchets et des eaux usées provenant des navires en dehors des eaux territoriales, en faveur de la protection, de la conservation et de l’utilisation durable des ressources marines; demande à la Commission d’intensifier ses efforts pour lutter contre les déchets marins dans le monde par la gestion des sources terrestres, en vue de réduire sensiblement la quantité de déchets produits et d’augmenter les taux de recyclabilité, ainsi que des sources marines, et invite, dans le même temps, les États membres à appliquer correctement la réglementation de l’UE applicable en ce qui concerne le transport maritime, comme la directive 2005/35/CE relative à la pollution causée par les navires;

15.  invite les États membres ainsi que les autorités locales et régionales à soutenir des initiatives novatrices, technologiques et financières pour lutter contre la pollution des océans et des mers, de manière à promouvoir des systèmes efficaces de revalorisation des déchets provenant du transport maritime, en particulier des déchets plastiques, dans les ports et installations portuaires, afin de sensibiliser l’opinion au sein du secteur de la navigation aux conséquences du rejet des déchets en plastique en mer, et de surmonter les obstacles majeurs à la mise en œuvre de la convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (convention Marpol);

16.  indique que l’échange d’eau de ballast constitue une solution potentielle pour éviter l’introduction d’espèces exotiques envahissantes; souligne que, si la convention internationale de l’OMI sur l’eau de ballast, qui vise à contrôler et à gérer ce problème, entrera bientôt en vigueur, la réussite de sa mise en œuvre dépendra d’une ratification plus massive;

17.  invite la Commission à élaborer, d’ici 2020 au plus tard, une proposition portant sur le raccordement à l’électricité terrestre des navires qui mouillent dans les ports de l’Union et sur l’utilisation de cette énergie par ceux-ci, en vue de réduire les émissions dans les zones portuaires, compte tenu des polluants – tels que le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx), le carbone noir et les particules – émis par les navires qui utilisent leurs moteurs auxiliaires afin de générer de l’énergie électrique pour les communications, l’éclairage, la ventilation et d’autres équipements embarqués lorsqu’ils jettent l’ancre dans les ports;

18.  invite la Commission et les États membres à évaluer et à encourager l’application des restrictions de vitesse aux navires au niveau de l’OMI afin de réduire les émissions, en tenant compte de l’indice nominal de rendement énergétique (EEDI), du plan de gestion du rendement énergétique des navires (SEEMP) et du fait que les limites de vitesse dans les secteurs routier et ferroviaire sont des mesures répandues; souligne que les avantages économiques intérieurs et extérieurs tirés de la réduction de la vitesse des navires l’emportent sur les coûts; constate que la navigation à vitesse réduite est relativement facile à surveiller et à faire appliquer, et n’impose qu’une faible charge administrative aux acteurs concernés;

19.  réitère sa résolution du 16 mars 2017 sur une politique intégrée de l’Union européenne pour l’Arctique[7], appelant la Commission et les États membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour jouer un rôle actif en facilitant l’interdiction de l’utilisation et du transport de fioul lourd comme combustible marin à bord de bateaux naviguant sur les mers arctiques, en s’appuyant sur la convention Marpol, selon la réglementation en vigueur pour les eaux de l’Antarctique; invite la Commission à inclure les risques écologiques, sanitaires et climatiques de l’utilisation du fioul lourd dans sa position sur la gouvernance internationale des océans; demande à la Commission, en l’absence de mesures internationales adéquates, de présenter des propositions de règles pour les navires faisant escale dans les ports de l’Union européenne avant toute navigation dans les eaux arctiques, en vue de l’interdiction de l’utilisation et du transport comme carburant dans des citernes à combustibles de fioul lourd;

20.  prie la Commission et les États membres de l’Union de travailler activement à la finalisation rapide du plan de travail prorogé de l’OMI visant à réduire les émissions de carbone noir produites par les bateaux naviguant dans l’Arctique, afin de ralentir les hausses de température rapides et la fonte accélérée de la glace polaire dans la région;

21.  constate que l’automatisation et la numérisation du secteur maritime supposent une amélioration des compétences numériques et des qualifications et souligne qu’il y a là une possibilité de susciter l’intérêt des jeunes; invite la Commission à présenter des initiatives en ce sens, par l’élaboration d’initiatives communes destinées à la reconnaissance des qualifications et par la promotion des différentes activités marines et maritimes;

22.  déplore le manque de référence dans la communication conjointe sur la gouvernance internationale des océans au tourisme côtier et maritime, compte tenu des répercussions de celui-ci sur les régions côtières, insulaires et ultrapériphériques, et sur le secteur touristique local, composé majoritairement de PME; demande la mise en œuvre d’une stratégie européenne en matière de tourisme dans le cadre du forum mondial des océans, avec la participation des régions et des autorités côtières locales au dialogue paneuropéen en vue du partage des bonnes pratiques dans le domaine de la gouvernance intelligente du tourisme côtier et maritime; insiste sur le fait que la stratégie de la Commission concernant les matières plastiques et autres déchets marins ne doit pas perdre de vue les zones côtières, dans la mesure où le déséquilibre des fonds marins a un impact extrêmement négatif sur l’attractivité touristique et engendre des répercussions économiques et climatiques inéluctables sur toutes les activités des régions périphériques;

23.  appelle de ses vœux davantage d’efforts en vue de renforcer la recherche et l’innovation permettant d’améliorer la gouvernance des océans de manière à garantir la conservation et la restauration des écosystèmes marins, notamment la durabilité de ces ressources, ainsi que de renforcer la connaissance des océans en Europe et dans le monde grâce à une coopération et à des échanges plus étroits entre les chercheurs, les parties prenantes, les décideurs et le public, en vue d’améliorer l’enseignement sur les océans et les carrières dans l’économie bleue; demande une évaluation approfondie de l’état de l’océan, fondée sur les systèmes basés sur la connaissance scientifique et traditionnelle, conformément au document des Nations unies intitulé «L’océan, notre avenir: appel à l’action»;

24.  souligne combien il importe d’inclure les autorités locales des zones côtières et des régions ultrapériphériques dans le processus en vue de rapprocher la gouvernance des océans des citoyens de l’Union;

INFORMATIONS SUR L’ADOPTIONPAR LA COMMISSION SAISIE POUR AVIS

Date de l’adoption

25.9.2017

 

 

 

Résultat du vote final

+:

–:

0:

31

0

2

Membres présents au moment du vote final

Marie-Christine Arnautu, Georges Bach, Deirdre Clune, Michael Cramer, Andor Deli, Isabella De Monte, Ismail Ertug, Jacqueline Foster, Bruno Gollnisch, Dieter-Lebrecht Koch, Gesine Meissner, Cláudia Monteiro de Aguiar, Jens Nilsson, Markus Pieper, Salvatore Domenico Pogliese, Gabriele Preuß, Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy, Dominique Riquet, Massimiliano Salini, Claudia Schmidt, Keith Taylor, Pavel Telička, Wim van de Camp

Suppléants présents au moment du vote final

Nicola Caputo, Jakop Dalunde, Mark Demesmaeker, Werner Kuhn, Ulrike Rodust, Olga Sehnalová, Matthijs van Miltenburg

Suppléants (art. 200, par. 2) présents au moment du vote final

Clara Eugenia Aguilera García, Barbara Kudrycka, Claudiu Ciprian Tănăsescu

VOTE FINAL PAR APPEL NOMINALEN COMMISSION SAISIE POUR AVIS

31

+

ALDE

Gesine Meissner, Dominique Riquet, Pavel Telička, Matthijs van Miltenburg

ECR

Jacqueline Foster, Mark Demesmaeker

PPE

Georges Bach, Deirdre Clune, Andor Deli, Dieter-Lebrecht Koch, Barbara Kudrycka, Werner Kuhn, Cláudia Monteiro de Aguiar, Markus Pieper, Salvatore Domenico Pogliese, Massimiliano Salini, Claudia Schmidt, Wim van de Camp

S&D

Clara Eugenia Aguilera García, Nicola Caputo, Isabella De Monte, Ismail Ertug, Jens Nilsson, Gabriele Preuß, Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy, Ulrike Rodust, Olga Sehnalová, Claudiu Ciprian Tănăsescu

Verts/ALE

Michael Cramer, Jakop Dalunde, Keith Taylor

0

-

-

-

2

0

ENF

Marie-Christine Arnautu

NI

Bruno Gollnisch

Légende des signes utilisés:

+  :  pour

-  :  contre

0  :  abstention

  • [1]  JO L 321 du 5.12.2011, p. 1.
  • [2]  JO C 70E du 8.3.2012, p. 70.
  • [3]  JO L 251 du 16.9.2016, p. 77.
  • [4]  JO L 257 du 28.8.2014, p. 135.
  • [5]  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0391.
  • [6]  JO C 75 du 26.2.2016, p. 24.
  • [7]  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0093.

AVIS de la commission de la pêche (8.6.2017)

à l’intention de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire

sur la gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans dans le contexte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030
(2017/2055(INI))

Rapporteur pour avis: Jarosław Wałęsa

SUGGESTIONS

La commission de la pêche invite la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, compétente au fond, à incorporer dans la proposition de résolution qu’elle adoptera les suggestions suivantes:

1.  salue la communication conjointe intitulée «Gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans» (SWD(2016)0352), qui reconnaît que le cadre actuel pour la gouvernance des océans n’est pas suffisamment efficace et demande davantage d’actions concrètes pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD); demande à la Commission et aux États membres d’approfondir les actions concrètes nécessaires pour atteindre les objectifs déclarés à l’échelle internationale;

2.  demande que l’économie bleue soit orientée vers le rétablissement de la résilience des communautés côtières afin de restaurer le potentiel de production de l’industrie de la pêche, promouvant ainsi la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et la gestion durable des ressources aquatiques vivantes; rappelle qu’avant la mise en œuvre de toute activité dans les secteurs de l’économie bleue, une analyse d’impact ainsi qu’un processus complet d’information et de participation de l’ensemble des parties prenantes doivent être garantis; insiste sur le fait que l’économie bleue doit contribuer à la réalisation de l’ODD 14: conservation et exploitation durable des océans et des ressources marines;

3.  rappelle que le secteur de la pêche, en tant qu’une des principales activités humaines traditionnelles exercées dans le milieu marin, revêt une importance considérable et constitue donc un élément déterminant de la politique maritime intégrée; souligne que la pêche est le secteur le plus touché par les nombreuses utilisations et activités ayant lieu en mer, comme le transport maritime et le tourisme, le développement urbain et côtier, l’exploitation des matières premières et des sources d’énergie et l’exploitation minière des fonds marins, ainsi que par les problèmes environnementaux tels que la pollution marine (débris plastiques, filets de pêche abandonnés, marées noires, pollution sonore, eau de déballastage, extraction et exploration pétrolières et gazières non contrôlées etc.) et le changement climatique (élévation du niveau de la mer, hausse de la température superficielle de la mer, inondation des régions côtières, augmentation de l’acidité de l’océan, etc.);

4.  souligne l’importance de préserver au moins 10 % des zones côtières et marines, conformément à l’ODD 14.5 et à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies; note que les zones marines protégées présentent des avantages écologiques et socioéconomiques et constituent un outil important d’encadrement des activités de pêche; rappelle notamment l’importance des zones d’importance écologique ou biologique et le besoin de les préserver afin de contribuer à la santé et au bon fonctionnement des océans et de soutenir les nombreux services qu’ils rendent;

5.  exprime son inquiétude quant au fait que, selon une récente étude du Parlement européen, bien que l’économie bleue pourrait engendrer des conséquences socioéconomiques positives (en termes d’emploi, de revenus et de valeur ajoutée brute), ses incidences environnementales sont généralement négatives en termes d’altération des dynamiques côtières, de pollution marine, d’eutrophisation, de morphologie des fonds marins, d’altération des habitats, des écosystèmes et de la biodiversité; s’inquiète du préjudice pour la pêche qui pourrait être causé par le cumul des incidences environnementales;

6.  demande aux États d’améliorer leurs systèmes juridiques pour la préservation de nos océans; demande une reconnaissance internationale de la notion de préjudice écologique lors d’une pollution marine pour permettre des dédommagements lorsqu’une infraction est constatée; appelle à introduire le principe de chaîne de responsabilités qui vise, dans toute la chaîne de commandement, à déterminer les responsables des préjudices environnementaux causés;

7.  note que l’intensification des activités dans les eaux côtières et marines requiert de plus en plus la mise en œuvre d’une planification de l’espace maritime; invite la Commission à œuvrer en faveur de l’instauration de lignes directrices à l’échelle internationale pour la planification de l’espace maritime et à contribuer à l’expansion des zones marines protégées dans le monde grâce au financement au titre des programmes Horizon 2020 et LIFE;

8.  insiste sur la nécessité d’adopter une approche intersectorielle pour assurer la durabilité des ressources et la propreté des mers et des océans conformément à l’ODD 14; rappelle que le secteur de la pêche n’est pas le seul secteur à avoir un impact sur l’avenir des océans;

9.  souligne que l’Union devrait chercher à faire en sorte que les dispositions en matière de pêche jouent un rôle primordial dans le futur instrument juridiquement contraignant prévu dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) en ce qui concerne la préservation et l’exploitation de manière durable de la diversité biologique marine dans des zones qui ne relèvent pas d’une compétence nationale;

10.  souligne la nécessité de tendre vers une approche écosystémique qui tienne compte du principe de précaution et de tous les facteurs qui influent sur l’état de santé des stocks de poisson;

11.  rappelle que la directive-cadre «stratégie pour le milieu marin», qui vise à atteindre le bon état écologique, indique, en particulier, que les propriétés et quantités de déchets marins ne sauraient causer de dommages à l’environnement côtier et marin (descripteur 10); rappelle que les matières plastiques et les microplastiques, qui correspondent à près de 80 % des déchets marins, nuisent à l’industrie de la pêche, et que l’Union lancera en 2017 une stratégie sur le plastique, dans le respect du programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’économie circulaire; invite la Commission, les États membres et les pays tiers à renforcer le cadre international, en appliquant, par exemple, le plan d’action du G7 pour lutter contre les déchets marins;

12.  souligne l’importance de rapidement trouver une solution pour faire face aux espèces envahissantes en raison de leur impact croissant sur la pêche et du risque qu’elles représentent pour cette industrie, la productivité des océans et la biodiversité, ainsi que du rôle qu’elles jouent dans la perturbation des écosystèmes naturels; demande aux États membres de renforcer leur coopération mutuelle et avec les pays tiers, en ce compris par l’intermédiaire d’actions synchronisées et concertées et d’échanges d’informations, de données et de meilleures pratiques;

13.  relève qu’afin de protéger les ressources marines et d’éviter la surexploitation, la politique commune de la pêche (PCP) devrait garantir que les taux de mortalité par pêche sont fixés à des niveaux permettant aux stocks de poisson de se renouveler et d’atteindre des niveaux supérieurs à ceux permettant de produire le rendement maximal durable (RMD);

14.  souligne l’importance d’augmenter et d’optimiser la part des zones marines protégées en tenant compte des avis scientifiques et des objectifs de conservation, afin de préserver au moins 10 % des zones côtières et marines, conformément à l’ODD 14.5;

15.  relève que l’Union est le plus grand importateur mondial de produits de la mer et que certaines des captures sont importées depuis des zones où la pêche est pratiquée de manière bien moins durable que dans les eaux de l’Union; encourage l’Union à se servir de cette position à cet égard pour promouvoir un renforcement de la durabilité dans l’intégralité des bassins maritimes;

16.  invite l’Union à promouvoir l’activité des femmes dans le secteur de la pêche et les industries connexes et à protéger les femmes dans ces secteurs – y compris en soutenant les industries locales de transformation, en favorisant des prix équitables pour les produits de la pêche transformés et en veillant à un meilleur accès aux aides publiques et aux ressources financières pour les femmes actives dans le secteur de la pêche – dans ses négociations avec les pays tiers concernant l’aide à ce secteur dans le cadre des accords de partenariat dans le domaine de la pêche durable (APPD), dans sa programmation des instruments d’aide au développement ainsi qu’au sein de différentes enceintes internationales;

17.  demande à l’Union, conformément à la PCP, de réduire autant que possible les répercussions de l’aquaculture sur l’environnement en assurant un approvisionnement durable des aliments pour animaux et en promouvant la recherche portant sur la réduction de la pression exercée sur les stocks de poissons sauvages utilisés pour produire des aliments pour animaux;

18.  constate que le règlement de l’Union européenne visant à prévenir, à décourager et à éradiquer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) a fait progresser les choses, mais souligne que sa transposition au sein de tous les États membres doit être améliorée et qu’une coordination renforcée est nécessaire avec les pays tiers afin de s’assurer qu’aucun poisson issu de la pêche illicite ne pénètre sur le marché européen; demande à l’Union de poursuivre ses efforts à l’échelle internationale afin de persuader d’autres États de commercialisation de prendre des mesures similaires visant à empêcher les poissons issus de la pêche INN d’entrer sur les marchés;

19.  invite instamment tous les États à devenir parties aux instruments pertinents relatifs à la pêche, en particulier l’«accord FAO», l’accord des Nations unies sur les stocks de poissons chevauchants et les stocks de poissons grands migrateurs et l’accord sur les mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, et à appliquer l’ensemble des dispositions qu’ils prévoient ainsi que celles des autres plans d’action internationaux de la FAO;

20.  réclame la mise en place d’un nouvel accord international sur les conditions de travail liées au secteur maritime; rappelle la nécessité de mettre un terme à toutes les formes d’esclavage qui perdurent à bord des navires et souligne l’impact que peuvent avoir des conditions de travail indignes sur les personnes, les opérateurs économiques et l’environnement marin;

21.  rappelle que pour lutter efficacement contre la pêche INN, il est essentiel de garantir qu’aucun type de produit de la mer issu de ces activités n’arrive sur les marchés; encourage l’Union à promouvoir, par le biais de l’ensemble de ses partenariats et dans toutes les enceintes internationales, l’interdiction des produits de la mer issus de la pêche INN sur un maximum de marchés possible, diminuant ainsi la rentabilité de telles activités;

22.  souligne l’importance de poursuivre et de renforcer les partenariats bilatéraux afin de garantir l’efficacité de la lutte contre la pêche INN et la surexploitation des ressources halieutiques, faute de quoi les actions de l’Union auraient certainement de faibles répercussions sur la situation actuelle;

23.  insiste sur une coordination et un partenariat renforcés entre les différents organes pertinents afin de garantir une bonne gouvernance des océans;

24.  suggère que les États membres et les pays tiers soient plus cohérents et efficaces en ce qui concerne les vérifications relatives à la documentation des captures (certificats de capture) et aux lots, afin de s’assurer que les poissons ont été pêchés de manière licite; encourage les États membres à prendre des mesures afin d’assurer une meilleure coordination entre la lutte contre la pêche INN, le commerce et la politique du marché; souligne que l’Union européenne devrait promouvoir, soutenir et mettre en œuvre dans toutes les enceintes internationales les actions nécessaires pour éliminer la pêche INN;

25.  salue le rôle moteur que joue l’Union européenne au niveau international dans les progrès concrets en matière de lutte contre la pêche INN ainsi que la ferme détermination de l’Union à mettre en œuvre des mesures efficaces contre ce phénomène; rappelle les efforts déployés par l’Union au niveau bilatéral, régional et multilatéral pour renforcer son action internationale contre la pêche INN, notamment en menant des dialogues bilatéraux permanents avec des partenaires tiers, en ayant recours à des instruments de localisation des navires et en s’efforçant d’obtenir un renforcement du rôle d’agences internationales essentielles telles qu’Interpol; invite les autorités des États membres à soutenir activement les travaux de la Commission visant à mettre en place un outil électronique de gestion des certificats de capture;

26.  se félicite des progrès réalisés par l’Union dans la dimension extérieure de la PCP; souligne que cette dimension, au même titre que les accords internationaux et de partenariat, est un instrument majeur de promotion des normes environnementales et sociales européennes et de promotion de ses dispositions en matière de lutte contre la pêche INN au niveau international;

27.  note que l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la pêche (FiTI) a récemment adopté sa norme internationale; encourage les États à se porter candidats pour la FiTI; invite l’Union et ses États membres à soutenir cette initiative;

28.  insiste sur le fait que la gouvernance internationale des océans devrait appliquer, entre autres, les principes suivants:

a)  nécessité d’adopter une approche décentralisée et régionale, comme pour les plans de gestion des pêches;

b)  besoin d’une approche associant de nombreux acteurs, conçue pour garantir la participation et le soutien appropriés de nombreuses parties prenantes de divers secteurs, y compris des représentants du secteur de la pêche artisanale et à petite échelle, et des partenaires sociaux à toutes les étapes de la pêche, de la conception à la mise en œuvre des mesures, par le biais de conseils consultatifs;

c)  nécessité de veiller à ce que les avis des conseils consultatifs soient intégrés aux décisions et actions finales;

d)  nécessité de réaliser des analyses d’impact environnemental et stratégique qui soient basées sur des données aussi précises que possible et sur les meilleurs avis scientifiques tout en garantissant la durabilité socioéconomique et environnementale, ainsi que la préservation et la reconstitution des stocks halieutiques;

e)  nécessité de cartographier les fonds marins pour mettre en place un système de gestion et de protection des écosystèmes vulnérables;

f)  nécessité de se poser en chef de file du renforcement des organisations régionales de gestion des pêches afin d’en améliorer les performances, y compris par le biais d’organes indépendants pour veiller à ce que leurs recommandations soient pleinement mises en œuvre et à ce que la durabilité soit assurée;

29.  rappelle que l’océan Arctique central n’est pas couvert par des régimes internationaux de conservation ou de gestion; insiste sur la nécessité d’une approche coordonnée entre l’Union européenne et les États membres en matière de prévention de la pêche non réglementée dans l’océan Arctique;

30.  appelle à un renforcement de la coopération entre les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) et exhorte leurs parties contractantes à veiller à ce qu’elles soient dotées de ressources suffisantes et à ce qu’elles soient renforcées;

31.  demande aux ORGP:

a)  de continuer à régulièrement mener des évaluations de performance indépendantes ainsi que de mettre pleinement en œuvre les recommandations faisant suite à de telles évaluations de performance;

b)  d’appliquer en intégralité les recommandations de la deuxième conférence d’examen de l’accord des Nations unies sur les stocks de poissons chevauchants et les stocks de poissons grands migrateurs;

c)  d’harmoniser les mesures, en particulier les mesures de suivi, de contrôle, de surveillance et d’application, y compris en convenant de pénalités et sanctions dissuasives;

32.  demande à l’Union d’appliquer le principe selon lequel l’attribution des ressources de la pêche doit tenir compte des conséquences environnementales et sociales, des besoins en termes de sécurité alimentaire et du désir des pays en développement de faire évoluer leur propre industrie de la pêche tout en assurant un niveau durable de la pêche qui n’entraîne aucune capacité de pêche trop importante, conformément aux objectifs exposés dans l’ODD 14;

33.  relève l’importance primordiale de veiller à la disponibilité de données exactes dans le secteur de la pêche, qui constituent une condition sine qua non pour parvenir à une bonne gouvernance des océans; souligne qu’il est nécessaire de prévoir des ressources financières d’un montant approprié et réaliste pour atteindre cet objectif; estime qu’il est nécessaire d’améliorer la coopération et la coordination avec les partenaires internationaux, à l’image du réseau européen d’observation de données du milieu marin (EMODNET) et conformément au communiqué du G7 de Tsukuba;

34.  attend avec intérêt les propositions de la Commission sur la coordination des activités de recherche et d’observation de l’Union avec les partenaires internationaux et sur l’examen des moyens permettant d’améliorer la qualité de la recherche, entre autres en élargissant la portée des activités et outils de recherche et d’observation qui existent dans l’Union, notamment le réseau EMODNET, dans le but de mettre en place une base de données conjointe, le programme européen d’observation de la Terre (Copernicus), la version européenne du système mondial d’observation des océans (EuroGOOS) ainsi que l’initiative de programmation conjointe «Pour des mers et des océans sains et productifs» (JPI Oceans), en vue de mettre en place un réseau international de données marines et maritimes;

35.  rappelle que l’un des objectifs de la stratégie «Croissance bleue» est d’améliorer les connaissances océanographiques; invite la Commission et les États membres à proposer des partenariats en matière de recherche et de science marine avec les autres acteurs internationaux et à renforcer ceux qui sont déjà en place, comme le BLUMED;

36.  appelle à l’autorisation et à l’intégration complète dans la législation européenne des techniques de pêche innovantes, sélectives et éprouvées, dont il conviendra d’assurer le contrôle en étroite collaboration avec les institutions scientifiques et sans protectionnisme national;

37.  demande un accroissement des investissements dans la recherche scientifique afin de mieux comprendre nos océans; relève que 95 % de ce milieu restent encore inexplorés à l’heure actuelle;

38.  demande que soient interdites, dans le cadre de l’économie bleue, les activités qui entraînent un préjudice économique, social ou environnemental pour la pêche artisanale et à petite échelle, secteurs clés pour les communautés côtières et pour garantir la souveraineté alimentaire des populations;

39.  soutient la poursuite de l’application de la déclaration de Galway de 2013 et encourage la mise en place d’une telle coopération avec d’autres pays;

40.  souligne l’importance de partager les résultats et données des recherches scientifiques et technologiques marines avec les communautés scientifiques d’autres pays; souligne également l’importance majeure, pour le développement d’une pêche plus durable, une meilleure gestion marine et une résolution des problèmes communs des océans, de favoriser un accroissement des investissements dans les recherches scientifiques marines au sein d’autres pays tiers et de créer des réseaux internationaux au sein desquels les résultats et informations obtenus peuvent être partagés;

41.  invite instamment le Conseil et la Commission à préparer un cadre financier pluriannuel adéquat pour la période à compter de 2020, conformément aux objectifs devant être adoptés;

42.  estime qu’il est primordial de garantir des conditions de concurrence équitables pour la flotte de pêche de l’Union, surtout lorsque l’on tient compte des normes environnementales élevées de l’Union et de la législation de l’Union sur la durabilité que ces navires doivent respecter;

43.  insiste sur le fait que l’Union devrait promouvoir les mêmes normes environnementales relatives à la pêche au sein des enceintes internationales et dans le cadre de toute coopération bilatérale que celles devant être respectées par les navires de l’Union, afin que la durabilité économique de la flotte de l’Union ne soit pas mise à mal;

44.  relève l’importance majeure de la biodiversité en tant que clé de voute de nos océans puisqu’elle joue un rôle essentiel dans le maintien de la productivité et de la fonctionnalité des écosystèmes marins.

INFORMATIONS SUR L’ADOPTIONPAR LA COMMISSION SAISIE POUR AVIS

Date de l’adoption

30.5.2017

 

 

 

Résultat du vote final

+:

–:

0:

23

1

1

Membres présents au moment du vote final

Marco Affronte, Clara Eugenia Aguilera García, Renata Briano, Alain Cadec, Richard Corbett, Linnéa Engström, Ian Hudghton, Carlos Iturgaiz, António Marinho e Pinto, Gabriel Mato, Norica Nicolai, Ulrike Rodust, Annie Schreijer-Pierik, Remo Sernagiotto, Ricardo Serrão Santos, Isabelle Thomas, Ruža Tomašić, Peter van Dalen, Jarosław Wałęsa

Suppléants présents au moment du vote final

Ole Christensen, Rosa D’Amato, Norbert Erdős, Jens Gieseke, Verónica Lope Fontagné, Francisco José Millán Mon, Nils Torvalds

Suppléants (art. 200, par. 2) présents au moment du vote final

John Stuart Agnew, Paloma López Bermejo

VOTE FINAL PAR APPEL NOMINALEN COMMISSION SAISIE POUR AVIS

23

+

ALDE

António Marinho e Pinto, Norica Nicolai

ECR

Remo Sernagiotto, Ruža Tomašić, Peter van Dalen

EFDD

Rosa D’Amato

ENF

Gilles Lebreton

PPE

Alain Cadec, Norbert Erdős, Jens Gieseke, Carlos Iturgaiz, Verónica Lope Fontagné, Gabriel Mato, Annie Schreijer-Pierik, Jarosław Wałęsa

S&D

Clara Eugenia Aguilera García, Renata Briano, Ole Christensen, Ricardo Serrão Santos, Isabelle Thomas

Verts/ALE

Marco Affronte, Linnéa Engström, Ian Hudgthon

1

-

EFDD

John Stuart Agnew

1

0

GUE/NGL

Paloma López Bermejo

Légende des signes utilisés:

+  :  pour

-  :  contre

0  :  abstention

INFORMATIONS SUR L’ADOPTIONPAR LA COMMISSION COMPÉTENTE AU FOND

Date de l’adoption

28.11.2017

 

 

 

Résultat du vote final

+:

–:

0:

56

1

5

Membres présents au moment du vote final

Margrete Auken, Pilar Ayuso, Catherine Bearder, Ivo Belet, Simona Bonafè, Biljana Borzan, Paul Brannen, Soledad Cabezón Ruiz, Nessa Childers, Birgit Collin-Langen, Miriam Dalli, Seb Dance, Angélique Delahaye, Mark Demesmaeker, Stefan Eck, Bas Eickhout, Karl-Heinz Florenz, Francesc Gambús, Elisabetta Gardini, Arne Gericke, Jens Gieseke, Julie Girling, Sylvie Goddyn, Françoise Grossetête, Andrzej Grzyb, Karin Kadenbach, Kateřina Konečná, Giovanni La Via, Jo Leinen, Peter Liese, Norbert Lins, Susanne Melior, Rory Palmer, Gilles Pargneaux, Bolesław G. Piecha, Pavel Poc, John Procter, Julia Reid, Frédérique Ries, Daciana Octavia Sârbu, Renate Sommer, Claudiu Ciprian Tănăsescu, Ivica Tolić, Adina-Ioana Vălean

Suppléants présents au moment du vote final

Nicola Caputo, Herbert Dorfmann, Christofer Fjellner, Eleonora Forenza, Martin Häusling, Jan Huitema, Peter Jahr, Gesine Meissner, Ulrike Müller, Younous Omarjee, Christel Schaldemose, Bart Staes, Keith Taylor, Tiemo Wölken

Suppléants (art. 200, par. 2) présents au moment du vote final

Richard Ashworth, Pál Csáky, Marco Valli, Tomáš Zdechovský

VOTE FINAL PAR APPEL NOMINALEN COMMISSION COMPÉTENTE AU FOND

56

+

ALDE

Catherine Bearder, Jan Huitema, Gesine Meissner, Ulrike Müller, Frédérique Ries

ECR

Mark Demesmaeker, Arne Gericke

EFDD

Marco Valli

ENF

Sylvie Goddyn

GUE/NGL

Stefan Eck, Eleonora Forenza, Kateřina Konečná, Younous Omarjee

PPE

Pilar Ayuso, Ivo Belet, Birgit Collin-Langen, Pál Csáky, Angélique Delahaye, Herbert Dorfmann, Christofer Fjellner, Karl-Heinz Florenz, Francesc Gambús, Elisabetta Gardini, Jens Gieseke, Françoise Grossetête, Peter Jahr, Giovanni La Via, Peter Liese, Norbert Lins, Renate Sommer, Ivica Tolić, Adina-Ioana Vălean, Tomáš Zdechovský

S&D

Simona Bonafè, Biljana Borzan, Paul Brannen, Soledad Cabezón Ruiz, Nicola Caputo, Nessa Childers, Miriam Dalli, Seb Dance, Karin Kadenbach, Jo Leinen, Susanne Melior, Rory Palmer, Gilles Pargneaux, Pavel Poc, Christel Schaldemose, Daciana Octavia Sârbu, Claudiu Ciprian Tănăsescu, Tiemo Wölken

Verts/ALE

Margrete Auken, Bas Eickhout, Martin Häusling, Bart Staes, Keith Taylor

1

-

EFDD

Julia Reid

5

0

ECR

Richard Ashworth, Julie Girling, Bolesław G. Piecha, John Procter

PPE

Andrzej Grzyb

Légende des signes utilisés:

+  :  pour

-  :  contre

0  :  abstention