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Section IV.2.2

UNE PERCEPTION DES FONCTIONS DE LA FORÊT ET DE LEURS INTERACTIONS DIFFÉRENTE SELON LES ÉPOQUES ET LES PAYS

Sommaire

2.2.1 - Forêt et société : aperçu de l'évolution historique des fonctions assignées aux forêts

( Cette analyse s'inspire largement de l'ouvrage de DEVEZE (M.). - Histoire des forêts - Presses universitaires de France, collection "Que sais-je". - Paris, 1973. )

Pour les citadins comme pour les ruraux, la forêt constitue un milieu d'une grande stabilité. Son évolution physique reste peu perceptible et le grand public se forge une image le plus souvent totalement erronée de l'état des forêts qu'il aime et dans lesquelles il passe en partie ses loisirs. C'est pour lui une surprise d'apprendre par exemple que la surface des forêts méditerranéennes de l'Europe s'accroît, alors qu'il reste marqué par les incendies dévastateurs de chaque été.

Comprendre la dynamique de ce large secteur de notre géographie est fondamental, pour tirer de son histoire quelques enseignements pour l'avenir. Le rapide voyage à travers le temps proposé ici sera à l'occasion étendu aux pays d'Europe centrale, orientale et du Nord, lorsque leur propre histoire aura une incidence sur celle des pays de la future Union européenne.

La forêt européenne avant les premiers défrichements

A la suite des glaciations dites de Günz, de Mindel, de Riss et de Würm, la forêt de l'Europe est une forêt appauvrie, sensiblement moins riche en espèces que la forêt américaine ou extrême-orientale, sous des latitudes et dans des conditions analogues. L'allemand Heinrich Mayer donne les comparaisons suivantes.

Nombre estimé d'espèces et de variétés présentes

FeuillusConifères
EspècesVariétésEspècesVariétés
Europe3060718
Amérique du Nord1102201330
Forêt sino-japonaise15040026100

Le "retard" de l'Europe dans la reconstitution de la variété de sa forêt résulte de la barrière créée par la Méditerranée, les Alpes et les Carpates. Le climat reste longtemps boréal et l'histoire du couvert végétal est celle d'une lente reconquête forestière, depuis le dernier maximum glaciaire (vers 18 000 ans avant notre ère), parfois remise en cause par des retours offensifs du froid. L'homme, présent en Europe lors des deux dernières glaciations, se réfugie alors dans les cavernes et dans les zones littorales. La réinstallation du manteau boisé est l'oeuvre d'essences pionnières (saules, pins, bouleaux, coudriers), puis d'essences dites post-pionnières (chênes, frênes, érables), enfin des essences d'ombre (dryades) : hêtres, sapins, épicéas.

Entre 7 500 et 3 000 ans avant notre ère, la forêt connaît des conditions climatiques très favorables. Ainsi, dans les Alpes, la limite supérieure de la forêt se trouvait à une altitude plus élevée de 200 ou 300 m que l'actuelle.

Cependant, les superficies forestières de l'Europe commencent à régresser très tôt, en liaison avec un rafraîchissement du climat, mais également sous l'effet des premières mises en culture et du pâturage des animaux domestiques. La "révolution néolithique", début de l'agriculture, se manifeste il y a 8 000 ans et s'accélère vers 5 000 ans avant notre ère avec de véritables défrichements. Les steppes et les prairies qui demeuraient sur une partie du territoire furent en effet colonisées dans un premier temps, puis la forêt.

La forêt européenne à l'époque de l'Empire romain

A cette époque, l'abondance de la forêt par rapport aux besoins limités des hommes fait qu'elle n'inspire aucune préoccupation particulière de gestion.

Pour l'Europe tempérée, les ressources forestières apparaissent encore considérables

Les forêts gauloises sont décrites comme sans limites au nord-est et généralement comme sombres, immenses, terrifiantes... Les immenses massifs forestiers se trouvaient à l'est (Ardennes, Vosges), aux confins de la Gaule et de la Germanie ; au nord (Flandre, Artois, Boulonnais, Hainaut) ; à l'ouest (Armorique, à l'exception des côtes, Normandie, Maine, Perche) ; enfin, dans toutes les zones montagneuses et dans les zones frontalières qui séparaient les principales tribus. Cependant, plusieurs régions apparaissent bien peuplées et en partie défrichées (Aquitaine, Provence, moyennes montagnes du Sud, vallées des principaux fleuves). La "paix romaine", en favorisant l'essor démographique de la Gaule, accentue cette tendance. Le recul de la forêt face à l'avancée de la civilisation est mis en cause au IIIe siècle par les crises politiques et économiques et les premières invasions, mais surtout par la grande invasion du Ve siècle qui multiplie les destructions.

La Germanie, plus encore que la Gaule, offre aux Méditerranéens le spectacle d'une forêt redoutable. Pendant plusieurs siècles, les Romains s'opposent aux migrations des Germains vers l'ouest et le sud et les obligent à défricher et à se sédentariser. Mais inversement, la forêt est utile aux germains pour préserver la culture nordique des assauts des Romains comme les assauts des Slaves ou des peuples asiatiques. En Allemagne, les Romains défrichent beaucoup et acclimatent des plantes méridionales comme le châtaignier et la vigne.

En revanche, à la fin de l'époque antique, en Italie et en Grèce, la forêt, largement pâturée, est déjà é sensiblement dégradée à l'exception des montagnes reculées

Le paysage méditerranéen est imprégné de culture et de civilisation. La civilisation gauloise et gallo-romaine doit beaucoup à la forêt, essentiellement nourricière. Paissent en forêt les porcs, les bovins, les chevaux, moutons et chèvres. Le gibier, les abeilles et les fruits sauvages assurent aussi une part importante de la nourriture. Le bois est évidemment la matière première principale. Déjà, se manifestent cependant, dans les régions les plus peuplées et dans les zones de forêts fragiles, les premiers essais de protection et d'organisation. Le droit romain comporte un assez grand nombre d'articles relatifs à la propriété et aux délits forestiers.

La forêt européenne au Moyen Age

Le Moyen Age, époque de labeur considérable, connait de grands défrichements, surtout en Europe occidentale et en Europe centrale. Il est marqué par une forte évolution de l'organisation sociale. La forêt garde le caractère essentiel de territoire nourricier, utilisé surtout pour le pâturage.

A cette époque, les cités de l'Europe méditerranéenne maintiennent le plus souvent leurs droits de propriété forestiers ; mais la plupart des forêts de l'Europe de l'Ouest et du centre passent aux mains des seigneurs laïques ou ecclésiastiques. L'utilisation de la forêt conserve toujours un caractère communautaire avec l'exercice, par les populations voisines, de droits d'usage, objets de contrats d'une grande variété.

En Allemagne

Les Germains ont, dit-on, préféré longtemps l'exercice de la chasse et de la cueillette à celui de l'agriculture. Mais progressivement, l'accroissement des populations les oblige à étendre les terres cultivables. Au Moyen Age, la propriété forestière des seigneurs ( Grundherrschaft) s'accroît peu à peu : démantèlement des communaux, ou "marches", zones séparant deux agglomérations. Ces restrictions sont à l'origine de révoltes des paysans (le Buntschuh en 1524). L'Allemagne possède de vastes forêts de conifères, beaucoup moins nourricières que la forêt feuillue ( Nährwald), dans lesquelles se développe une exploitation très organisée du miel et de la cire (l'Europe ne dispose ni du sucre de canne, ni de celui qu'elle tirera de la betterave plusieurs siècles plus tard).

En France

La période du XIe au XIVe siècle peut être qualifiée d'ère des grands défrichements. Avec la fin des invasions au XIe siècle, le pays connaît un rapide essor économique et démographique, une poussée démographique particulièrement forte dans le nord et l'ouest. Le péril encouru par les forêts se trouve momentanément écarté par une épidémie de peste noire (1347) qui réduit d'un quart la population. Au XIVe siècle, un mouvement de sauvegarde des bois s'esquisse pour la première fois avec la recherche d'un juste équilibre entre bois et cultures. Ce mouvement s'appuie sur le développement du pouvoir royal et sur l'instauration de forestiers, fonctionnaires spécialisés.

En Angleterre

La forêt garde une place plus importante qu'en France. Les forêts royales et les forêts des barons et des prélats bénéficient d'une forte protection. Au début du XVIe siècle, un tiers du pays est décrit comme occupé par les parcs et les forêts, abritant plus de cerfs que dans tout le reste de l'Europe. Mais, l'augmentation de la population et le progrès de l'individualisme entraînent ensuite une réduction de plus en plus rapide des espaces boisés.

La forêt nordique (russe et scandinave)

Ces forêts restent encore au XVIe siècle très sauvages, avec des populations d'animaux exploitées plus que le bois lui-même (bisons, rennes, cerfs, chevaux sauvages, ours, daims, lynx, castors, mais aussi abeilles, petits animaux à fourrure, oiseaux et poissons). Les vastes forêts du centre et du nord de la Russie et de la Pologne servent de refuge aux Slaves lors des invasions asiatiques. La Scandinavie est connue pour deux spécialités : l'exportation de bois et la métallurgie. Les bois de Norvège, de Suède méridionale et des pays Baltes sont transportés vers la Grande-Bretagne et vers la Hollande.

Vers la fin du Moyen Age, les progrès de l'industrie et de la construction sont sensibles dans toute l'Europe. La construction des villes, des cathédrales, des ponts et des navires, l'exploitation des mines de fer, de sel, de cuivre et les verreries consomment de plus en plus de bois. Déjà, dans certaines régions actives et peuplées de l'Europe de l'ouest et du sud, le manque de bois se fait sentir.

La forêt européenne du XVIe au XVIIIe siècle : la crise forestière

Dès le XVIe siècle, se manifeste presque dans toute l'Europe la poussée du capitalisme. La plupart des grands propriétaires recherchent une exploitation forestière plus rentable et s'attaquent aux droits d'usage. En effet, ceux-ci sont devenus très lourds à la suite de la multiplication des usagers et du nombre de leurs bestiaux. De plus, les besoins croissants de bois permettent de tirer parti de forêts jusque-là peu utiles. A travers toute l'Europe, le commerce du bois prend de l'ampleur : "à bûches perdues" sur les rivières non navigables, en radeaux, en trains, par bateaux sur les rivières plus importantes et sur mer. C'est la première fois que l'Europe, pour certains besoins de luxe, fait appel à des bois non européens (acajou des Antilles, mahogany).

En Allemagne

Les forêts allemandes sont marquées par l'importance de la métallurgie. L'Allemagne est au XVIe siècle le grand producteur de cuivre, de plomb, d'argent et d'or de l'Europe. Ces développements économiques profitent essentiellement aux grands propriétaires, princes laïques ou ecclésiastiques, parfois aux villes, mais aussi aux entrepreneurs et exploitants, au premier rang desquels se trouvent les capitalistes de la Haute-Allemagne. L'activité capitaliste en forêt, pour assurer sa survie, développe des connaissances de technique forestière qui placent l'Allemagne à la tête du progrès. L'organisation forestière de l'Allemagne du XVIe siècle se ressent des divisions du pays. Mais les nécessités du renouvellement des approvisionnements en bois encouragent, dans les régions industrielles, une discipline sévère, mise en oeuvre par une administration forestière hiérarchisée. Les ordonnances forestières se multiplient au XVIe siècle, ainsi que les cartographies des forêts. Après la coupure de la guerre de Trente Ans, c'est au XVIIIe siècle que renaît l'art forestier allemand et que sont créées des écoles de formation forestière dans plusieurs Etats.

En France

Au XVe siècle, la guerre de Cent Ans suspend la crise forestière qui menace la France dès le XIVe. La paix du début du XVIe siècle permet une nouvelle poussée démographique, qui entraîne de nouveaux défrichements. Rapidement, les grandes villes vont manquer de bois et souffrir de l'élévation générale de son prix. Outre les besoins croissants de la marine, des fortifications et des verreries, la métallurgie consomme à elle seule environ 1/6 du bois disponible ( DEVEZE (M.). - La vie de la forêt française au XVIe siècle - Imprimerie nationale. - Paris, 1961.). Le pouvoir royal avait pris dans la première moitié du XVe siècle des mesures énergiques : législation renforcée, tribunaux particuliers pour les procès forestiers, commissions d'enquête à pouvoirs étendus. Mais ces mesures restent sans effet et la crise forestière s'aggrave, malgré la résistance des forestiers et des savants qui publient plusieurs ouvrages de doctrine sur les problèmes forestiers. Au milieu du XVIe siècle, les surfaces boisées avaient largement diminué (probablement de 35 % à 25 %), mais surtout, la qualité des forêts avait terriblement souffert et les futaies étaient en voie de disparition.

Louis XIV et Colbert engagent une profonde réforme qui est marquée par la publication, en 1669, d'une Ordonnance, premier Code forestier, imitée à l'étranger et fondement de la législation forestière française actuelle. L'Ordonnance reprend les anciens règlements du XVIe siècle et organise une administration forestière sans charges héréditaires ou vénales. L'application de ce texte n'est pas à la hauteur de l'énergie déployée par Colbert et ses réformateurs et a des effets très variables selon les régions. Malgré les progrès administratifs accomplis, la forêt se retrouve moins vaste en 1789 et la futaie perd encore du terrain. Les besoins en bois de marine, la métallurgie et les progrès économiques de la France entraînent d'irrésistibles et croissantes demandes de bois. De plus, l'influence de philosophes et d'économistes libéraux encourage les défrichements et la totale liberté du propriétaire. C'est pourtant au XVIIIe siècle que progresse, sans doute par réaction, la science forestière et qu'apparaissent les éléments d'une véritable sylviculture et les premiers essais de reboisement.

En Grande-Bretagne

Le développement rapide de la population, la disparition d'une agriculture communautaire au profit d'un système individualiste et les besoins de la marine, conduisent du XVIe au XVIIIe siècle à un véritable désastre pour la forêt. Les Britanniques s'accoutument à recevoir leur bois de l'étranger et, malgré quelques mesures législatives et les inquiétudes de la Royal Academy, les forêts continuent à s'amenuiser. Par ailleurs, le manque de bois favorise le développement des mines de charbon et l'usage du coke dans la métallurgie, source d'une avance industrielle pour le pays.

Les forêts méditerranéennes poursuivent leur déclin, surtout à cause de l'extension de l'élevage

Seules les régions plus difficiles d'accès ou moins évoluées comme l'Albanie, la Macédoine et la Thrace conservent de véritables forêts.

Les forêts scandinaves, russes et polonaises

La crise du bois n'existe pas à l'exception du Danemark. Cependant la forêt connaît de fortes exploitations pour l'exportation (Norvège) et pour la métallurgie (Suède). En Russie, Pierre le Grand instaure une administration forestière avec l'aide de spécialistes allemands, mais ensuite, par réaction contre un contrôle étatique, les mesures de surveillance sont levées et les défrichements autorisés. La forêt, qui appartenait à l'Etat dans l'ancienne Pologne, se trouve au XVIIIe siècle largement privatisée.

Les forêts de l'Europe à l'époque de la Révolution et de l'Empire

Cette courte période est marquée en ce qui concerne la forêt par :

Pour la France, la Révolution et les guerres impériales conduisent le déclin des bois à une situation extrême. En 1825, les surfaces boisées tombent à 15 % de la superficie du pays et il s'agit, le plus souvent, de forêts ruinées.

Mais l'excès du mal engendre une action déterminante en faveur des forêts avec l'adoption d'un nouveau Code forestier et la création d'une Ecole nationale des Eaux et Forêts à Nancy.

Cette période est marquée par la prépondérance de la sylviculture allemande qui va largement influencer la sylviculture européenne, notamment française ; pour longtemps, va s'instituer une domination franco-allemande en science forestière. ( PAGENSTERT (G.). - Förstliche Beziehungen zwischen Deutschland und Frankreich - Forstgeschichtliches Institut. - Freibourg-in-Breisgau, 1959.)

La révolution forestière du XIXe siècle en Europe

Dans l'Europe de l'ouest, du sud et du centre, la situation des forêts était devenue, au début du XIXe siècle, extrêmement grave. De grandes transformations économiques vont, surtout après 1850, permettre un redressement progressif de cette situation. Les facteurs sont nombreux :

Au début du XXe siècle, la forêt occidentale, à l'exception de l'Irlande, est en voie de consolidation. Si la surface n'augmente pas encore sensiblement, la mise en oeuvre de règles de gestion permet d'améliorer la quantité et la qualité des bois.

L'Allemagne se distingue par :
En France, cette période est caractérisée par :
L'Europe méditerranéenne connaît les problèmes de reboisement et de protection des sols les plus aigus, en raison de l'ancienneté et de l'étendue des dégradations forestières et des difficultés du climat
En Europe orientale

La Russie, la Pologne et la Finlande n'ont suivi qu'en partie l'évolution de l'Ouest et d'immenses déboisements se sont poursuivis (peut-être 30 millions d'hectares au cours du XIXe siècle). Dans le nord et dans le grand nord de la Russie, une exploitation de plus en plus active des forêts de conifères et de bouleaux est entreprise par des firmes, souvent étrangères (anglaises). En même temps, les forestiers russes sortis de l'école de Saint-Pétersbourg oeuvrent dans la partie la moins boisée de la Russie : les vastes steppes du sud.

En Suisse

La lutte contre l'érosion était urgente et impérieuse ; des mesures législatives sont prises en 1872 é et l'Institut fédéral de recherche forestière, créé en 1885, favorise le reboisement

La situation de la forêt européenne au XXe siècle

Elle fait l'objet des développements détaillés du chapitre IV.1. Elle s'écrit encore aujourd'hui à la suite de l'historique qui vient d'être rapidement présenté. L'usage du pétrole, puis de l'atome ont écarté les menaces les plus graves qui pesaient sur la forêt européenne. Elle se reconstitue et connaît un développement de rôles nouveaux.

Les enseignements de l'histoire

De l'examen de l'histoire des forêts de l'Europe, peuvent être tirés quelques éléments pour la définition d'une politique forestière de l'Union européenne.

Pour les actions qui concerneront la forêt européenne

Il apparaît clairement que :

Au-delà des frontières européennes

L'Union doit s'assurer que ses bois d'importation proviennent de forêts gérées dans le cadre d'aménagements durables. Il ne serait pas concevable qu'elle participe à la destruction des forêts des pays en développement et que, de plus, elle fragilise ses activités rurales de transformation du bois en privilégiant des produits dont la compétitivité tiendrait en partie à leur pillage. L'Europe, importatrice de bois, ne doit pas en effet oublier les menaces qui pèsent sur la plus grand partie des forêts du monde. Au contraire, l'expérience acquise en Europe doit être exploitée pour aider les pays concernés à organiser la sauvegarde de leur domaine boisé dans un juste équilibre de production et de protection du patrimoine naturel.

Toutes les étapes parcourues par les forêts européennes se rencontrent actuellement dans le monde.

Les remèdes à la crise

Les remèdes à cette crise sont fondés sur :

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2.2.2 - Appréciation de l'importance relative accordée aux différentes fonctions des forêts par les pays européens

Les aspects méthodologiques

Des références peu étoffées

Jusqu'à une date récente, les publications relatives aux fonctions des forêts restaient très qualitatives et générales au niveau international :

En 1990, la FAO et la Commission économique pour l'Europe des Nations unies consacraient le second tome de leur étude sur Les ressources forestières des zones tempérées à une enquête réalisée pour appréhender les Bénéfices et fonctions des forêts dans les pays tempérés ( Cette enquête regroupe des informations fournies par 11 pays de l'Union européenne ; le Portugal n'y apparaît pas.).

Il est par ailleurs envisagé que ces questions fassent, parallèlement à l'ETTS V, l'objet d'une étude spéciale. Le développement suivant s'inspire largement de cette première approche formalisée.

Les bases de l'enquête CEE-ONU/FAO

Si l'enquête dans sa forme actuelle donne une bonne image de la répartition des fonctions en valeur relative, il est difficile d'en conclure des orientations ou des perspectives ; il faudrait interpréter ces données avec des informations complémentaires propres à chaque pays : autres usages possibles, valeur marginale des autres fonctions, etc.

Enquête CEE-ONU/FAO, 1990
(Les ressources forestières des zones tempérées. Analyse des ressources forestières de 1990.
Vol. II, fonctions et produits de la forêts - New York, 1993

MÉTHODOLOGIE

L'enquête est basée sur une typologie de 7 fonctions, affectées de 3 classes d'importance :

Production de bois
Important

Moyen
Faible

Objectif principal de production de bois. Coupes annuelles >3m3/ha/an en moyenne sur une longue
période (50-100 ans).
Les coupes n'excèdent par 3m3/ha/an en moyenne.
Les coupes sont négligeables (mauvaises conditions ou autres objectifs que la production) et
n'excèdent pas 1m3/ha/an.
Protection
Important

Moyen

Faible

Risque identifié et conséquent. Protection officiellement affichée. Priorité accordée à la protection
avec restriction sur les autres fonctions.
Protection significative. Des changements temporaires de couvert ne font pas courir de risque. La
plupart des travaux forestiers sont possibles avec des précautions.
Les conditions ci-dessus ne sont pas remplies.
Eau
Important
Moyen
Faible

Zones désignées d'alimentation en eau. Autres usages restreints.
Zones importantes pour la protection des ressources en eau. Pas de restriction des autres usages.
Autres zones.
Pâturage
Important
Moyen
Faible

La nourriture produite pendant une saison de végétation contient au moins 4 200 mégajoules/ha.
La production est moindre, mais au moins supérieure à 2 100 mégajoules/ha.
Peu ou pas d'importance pour le pâturage.
Chasse
Important

Moyen
Faible

Populations de gibiers et tableaux de chasse importants. Présence d'aménagements spécifiques.
Réserves de chasse.
La chasse est régulièrement pratiquée.
Très peu de chasse. Population de gibier trop faible ou restriction due à d'autres usages (accueil du public).
Protection de la nature
Important

Moyen


Faible

Intérêt national ou international. Sur des zones définies, des mesures de maintien ou de restauration
des espèces et des milieux sont prises. Les parcs nationaux et les réserves en sont des exemples.
Des mesures spécifiques de conservation ou de restauration sont entreprises pour imposer des
précautions spéciales sur les sites d'intérêt écologique particulier, conserver des arbres à cavités,
maintenir les lisières, les forêts alluviales et riveraines, éviter le tassement des sols fragiles par des engins trop lourds...
Pas de règles particulières appliquées pour la conservation.
Récréation
Important

Moyen
Faible

Zones proches des agglomérations et/ou fréquemment visitées. Au moins 10 visiteurs/jour/ha/an.
Des équipements spéciaux sont mis en oeuvre.
Zones ouvertes à l'accueil du public et régulièrement visitées.
Forêts rarement visitées, sans attrait particulier, peu accessibles ou d'accès interdit.

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Parlement européen
Révisé le 1er septembre 1996
URL: http://www.europarl.ep.ec/dg7/forest/fr/s4-2-2.htm