RAPPORT sur la prévention des maladies liées à l'âge chez la femme

18.10.2012 - (2012/2129(INI))

Commission des droits de la femme et de l'égalité des genres
Rapporteure: Roberta Angelilli

Procédure : 2012/2129(INI)
Cycle de vie en séance
Cycle relatif au document :  
A7-0340/2012

PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN

sur la prévention des maladies liées à l'âge chez la femme

(2012/2129(INI))

Le Parlement européen,

–    vu l'article 168 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

–    vu la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne,

–    une approche stratégique pour l'Union européenne pour la période 2008–2013" (COM(2007)0630),

–    vu le livre blanc de la Commission "Une stratégie européenne pour les problèmes de santé liés à la nutrition, la surcharge pondérale et l'obésité" (COM(2007)0279),

–    vu le rapport de la Commission sur l'état de santé des femmes dans l'Union européenne,

–    vu la communication de la Commission concernant la télémédecine au service des patients, des systèmes de soins de santé et de la société (COM(2008)0689),

–    vu la communication de la Commission "Gérer l'incidence d'une population vieillissante dans l'UE (Rapport 2009 sur le vieillissement)" (COM(2009)0180),

–    vu la communication de la Commission "Solidarité en matière de santé: réduction des inégalités de santé dans l'Union européenne" (COM(2009)0567),

–    vu la communication de la Commission "Lutte contre le cancer: un partenariat européen" (COM (2009)0291),

–    vu le rapport de 2010 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "Responsabiliser les femmes – lutter contre le marketing pratiqué par l'industrie du tabac dans la Région européenne de l'OMS",

–    vu le rapport de la direction générale des affaires économiques et financières de la Commission "The 2012 Ageing Report: Underlying Assumptions and Projection Methodologies" ( European Economy 4/11),

–    vu la décision nº 1350/2007/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2007 établissant un deuxième programme d'action communautaire dans le domaine de la santé (2008-2013)[1],

–    vu la décision no 940/2011/UE du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2011 relative à l'Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle[2],

–    vu les conclusions du Conseil du 7 décembre 2010 "Approches novatrices à l'égard des maladies chroniques dans le cadre de la santé publique et des systèmes de soins de santé",

–    vu le rapport de la présidence belge du 23 novembre 2010 sur l'écart salarial entre les femmes et les hommes,

–    vu les conclusions de la réunion de haut niveau des Nations Unies des 19 et 20 septembre 2011 sur la prévention et la maitrise des maladies non transmissibles,

–    vu la programme-cadre pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (COM(2011)0808),

–    vu le rapport d'Eurostat "Active ageing and solidarity between generations – A statistical portrait of the European Union 2012",

–    vu le rapport spécial Eurobaromètre de 2012 "Active Ageing" (no 378),

–    vu la communication de la Commission "Concrétiser le plan de mise en œuvre stratégique du partenariat européen d'innovation pour un vieillissement actif et en bonne santé" (COM(2012)0083),

–    vu le livre blanc de la Commission "Une stratégie pour des retraites adéquates, sûres et viables" (COM(2012)0055),

–    vu sa résolution du 18 octobre 2006 sur le cancer du sein dans l'Union européenne élargie[3],

–    vu sa résolution du 6 décembre 2006 "Promouvoir une alimentation saine et l'activité physique: une dimension européenne pour la prévention des surcharges pondérales, de l'obésité et des maladies chroniques"[4],

–    vu sa résolution du 12 juillet 2007 sur les mesures visant à traiter les maladies cardio-vasculaires[5],

–    vu sa résolution du 19 février 2009 sur la santé mentale[6],

–    vu sa résolution du 6 mai 2009 sur l'inclusion active des personnes exclues du marché du travail[7],

–    vu sa résolution du 12 novembre 2009 sur la programmation conjointe des activités de recherche liées à la lutte contre les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d'Alzheimer[8],

–    vu sa résolution du 19 janvier 2011 sur une initiative européenne pour faire face à la maladie d'Alzheimer et aux autres démences[9],

–    vu sa résolution du 6 mai 2010 sur la communication de la Commission "Lutte contre le cancer: un partenariat européen"[10],

–    vu sa résolution du 7 septembre 2010 sur le rôle des femmes au sein d'une société vieillissante[11],

–    vu sa résolution du 11 novembre 2010 sur les défis démographiques et solidarité entre générations[12],

–    vu sa résolution du 8 février 2011 sur le visage de la pauvreté féminine dans l'Union européenne[13],

–    vu sa résolution du 26 juillet 2011 sur la situation des femmes proches de l'âge de la retraite[14],

–    vu sa résolution du 15 septembre 2011 sur la position et l'engagement de l'Union européenne avant la réunion de haut niveau des Nations unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles[15],

–    vu sa résolution du 7 mars 2012 sur la lutte contre l'épidémie de diabète dans l'Union européenne[16],

–    vu sa résolution du 24 mai 2012 contenant des recommandations à la Commission sur l'application du principe de l'égalité de rémunération des travailleurs et des travailleuses pour un même travail ou un travail de valeur égale[17],

–    vu sa résolution du 13 mars 2012 sur l'égalité entre les femmes et les hommes[18],

–    vu l'article 48 de son règlement,

–    vu le rapport de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres (A7-0340/2012),

Contexte général

A.     considérant que l'Union européenne promeut la dignité humaine et reconnaît le droit de chacun d'avoir accès à la prévention sanitaire et aux soins médicaux; que l'article 168, paragraphe 7, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne établit clairement que les États membres sont responsables de l'organisation, de la gestion et de la fourniture des services de santé et des soins médicaux, ainsi que de l'allocation des ressources; et qu'il est essentiel que les personnes âgées aient le droit de mener leur vie dans la dignité et dans l'indépendance et de prendre part à la vie sociale et culturelle;

B.     considérant que le vieillissement de sa population est un des principaux défis pour l'Europe; que dans l'Union, les personnes âgées de plus de 65 ans sont plus de 87 millions (soit 17,4 % de la population) et qu'elles seront, selon les projections, plus de 150 millions en 2060 (30 % environ);

C.     considérant, malgré la nette augmentation de l'espérance de vie et la progression globale du niveau de vie dans les pays développés – ce qui a comme conséquence que les personnes âgées sont beaucoup plus actives qu'au cours des décennies passées –, que les stéréotypes négatifs et les préjugés sur les personnes âgées restent un obstacle majeur à leur intégration sociale, les vouant ainsi à une marginalisation sociale qui affecte directement leur qualité de vie et leur santé mentale;

D.     considérant que les femmes bénéficient à la naissance d'une espérance de vie plus longue que les hommes (82,4 ans pour les femmes, contre 76,4 ans pour les hommes); mais que l'écart est moindre en matière d'espérance de vie en bonne santé, laquelle est de 61,7 ans pour les hommes contre 62,6 ans pour les femmes;

E.     considérant que le taux d'emploi des femmes âgées de 55 à 64 ans était de 38,6 % en 2010, contre 54,5 % pour les hommes appartenant à la même tranche d'âge, et que, suivant les objectifs de l'Union, 75 % de sa population âgée de 20 à 64 ans devrait avoir un emploi à l'horizon 2020;

F.     considérant que les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes (l'écart de salaire entre les sexes est en moyenne de 17,5 % dans l'UE); que l'écart de salaire dans la classe d'âge allant de 55 à 64 ans est, dans quelques États membres, supérieur à 30 % et qu'il grimpe à 48 % après 65 ans; que l'écart de salaire entraîne un écart de pension, les femmes ayant en proportion des retraites inférieures et se retrouvant alors souvent en-dessous du seuil de pauvreté;

G.     considérant que les femmes, afin de concilier vie familiale et vie professionnelle, choisissent souvent des emplois flexibles, à domicile, à temps partiel, temporaires ou atypiques, qui nuisent à l'avancement de leurs carrières et qui ont des conséquences importantes sur le montant des cotisations de retraite versées, ce qui les rend particulièrement vulnérables face à la précarité et à la pauvreté;

H.     considérant que les femmes de plus de 50 ans, souvent désignées par l'expression "génération sandwich", actives à la fois en tant que filles et en tant que mères, ont tendance à avoir moins de possibilités de prendre soin de leur propre santé dès lors qu'elles s'occupent souvent de leurs parents et de leurs petits-enfants;

I.      considérant qu'en Europe, 23,9 % de la population dans la classe d'âge allant de 50 à 64 ans court un risque de pauvreté (en moyenne 25,9 % pour les femmes contre 21,7 % pour les hommes); mais que les chiffres varient au sein de l'Union européenne, allant de 39 % à 49 % en fonction de l'État membre et culminant même à 51 % dans un pays;

J.      considérant que 75,8 % des femmes de plus de 65 ans vivent seules, notamment par suite d'un divorce, d'une séparation ou d'un veuvage; qu'en moyenne, dans l'Union européenne, trois ménages sur dix se composent d'une seule personne, dans la majorité des cas d'une femme vivant seule, en particulier une femme âgée, et que ce pourcentage ne cesse d'augmenter; que les ménages composés d'une seule personne, ou à revenu unique, dans la plupart des États membres, subissent un traitement défavorable, tant en termes absolus que relatifs, sur les plans de l'imposition, de la sécurité sociale, du logement, des soins de santé, de l'assurance et des retraites que les politiques publiques ne devraient pas pénaliser les personnes au motif qu'elles vivent seules, que cette situation soit subie ou choisie;

K.    considérant qu'en 2009, le taux de privation matérielle grave était, chez les femmes de plus de 65 ans, de 7,6 % (contre 5,5 % chez les hommes de la même classe d'âge);

L.     considérant que les femmes âgées, en tant que groupe défavorisé, sont souvent confrontées à de multiples discriminations (en raison par exemple de leur âge, de leur sexe ou de leur origine ethnique); qu'ayant souvent un statut socio-économique bas et se heurtant à de nombreuses difficultés, elles profiteraient grandement de mesures de protection sociale et de l'accès aux systèmes nationaux de soins de santé;

M.    considérant que l'accès aux soins de santé primaires est plus difficile dans les zones rurales que dans les zones urbaines et que les zones rurales se caractérisent par un manque de personnel médical spécialisé et de structures hospitalières, y compris d'urgence;

N.     considérant que souvent, les femmes âgées vivent des situations socio-économiques défavorisées qui affectent leur qualité de vie et leur état de santé physique et mentale, notamment, les femmes âgées isolées;

O.     considérant que le traitement adéquat des besoins des femmes âgées suppose également une meilleure compréhension des maladies dont elles souffrent;

P.     considérant que tous ces facteurs, dont l'isolement, affectent la capacité des femmes âgées à se créer ou à entretenir un réseau social et donc à mener une vie active;

Pathologies liées au vieillissement

Q.     considérant qu'en raison de leur plus longue espérance de vie et du caractère sexospécifique de certaines maladies, les femmes sont davantage atteintes par des maladies chroniques et invalidantes et donc qu'elles subissent une détérioration de qualité de vie;

R.     considérant qu'il existe des différences entre hommes et femmes en termes d'incidence, de progression et de conséquences de nombreuses pathologies;

S.     considérant, selon les dernières données disponibles du Centre international de recherche sur le cancer, que les tumeurs le plus fréquemment diagnostiquées chez les femmes sont les carcinomes mamellaire (29,7 %), colorectal (13,5 %) et pulmonaire (7,4 %);

T.     considérant que les maladies cardiovasculaires font chaque année plus de deux millions de victimes dans les États membres, ce qui représente 42 % de la mortalité annuelle, et qu'elles sont responsables, respectivement, de 45 % des décès chez les femmes et de 38 % chez les hommes;

U.     considérant que le diabète est une maladie non transmissible parmi les plus fréquentes qui atteint plus de 33 millions d'habitants de l'Union, et probablement 38 millions en 2030; qu'en 2010, près de 9 % de la population adulte (entre 20 et 79 ans) de l'Union était diabétique;

V.     considérant que l'âge est un facteur de risque de développer des maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer (la forme la plus courante des démences); que ces maladies sont donc plus fréquentes après 65 ans (elles touchent une personne sur vingt après 65 ans, une sur cinq après 80 ans et une sur trois après 90 ans); que plus de 7,3 millions de personnes souffrent de démence en Europe; que les études montrent que le taux de prévalence de la maladie d'Alzheimer est de 81,7 % chez les femmes de plus de 90 ans (contre 24 % chez les hommes); que la stigmatisation et la méconnaissance des maladies neurodégénératives telles que la démence entraînent des retards dans le diagnostic et une faible efficacité des traitements;

W.    rappelant donc que les démences sont plus fréquentes après 65 ans (elles touchent une personne sur vingt après 65 ans, une sur cinq après 80 ans et une sur trois après 90 ans); et que, généralement, le taux de prévalence est plus élevé chez les femmes que chez les hommes de la même classe d'âge;

X.     considérant que les femmes courent un risque plus grand de développer des maladies osseuses et articulaires, telles que l'arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, l'ostéoporose ou fragilité osseuse; qu'environ les trois quarts des fractures de la hanche par ostéoporose concernent des femmes;

Y.     considérant que les principaux facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète, l'obésité et la broncho-pneumopathie chronique obstructive sont le tabagisme, l'inactivité physique, une mauvaise alimentation, l'abus d'alcool et la pollution de l'environnement;

Z.     considérant que la dépression et l'anxiété sont des formes graves de perturbation psychique qui atteignent davantage les femmes que les hommes; que, selon les estimations de l'OMS, leur incidence en Europe varie, chez les femmes, de 2 à 15 % dans la classe d'âge des plus de 65 ans;

AA.  considérant que la perte d'acuité auditive et visuelle ajoute également à la difficulté de vivre des années durant avec des limitations fonctionnelles, et qu'un diagnostic rapide et approprié, un traitement de qualité et un accès à des équipements médicaux de qualité peuvent prévenir la détérioration de ces facultés ou les rétablir partiellement;

AB.  considérant que quelque 600 000 Européens souffrent de sclérose en plaques, que la plupart des malades sont des femmes et qu'il s'agit de la pathologie neurodégénérative la plus répandue, ainsi que de l'une des principales causes non traumatiques de handicap chez les femmes âgées;

Accès aux services sanitaires

AC.  considérant nécessaire de garantir aux femmes et aux hommes un accès égal aux services sanitaires et une meilleure qualité d'assistance médicale, et qu'une attention accrue doit être accordée à la situation spécifique des femmes vivant souvent seules dans les régions rurales, tout en respectant l'article 168, paragraphe 7 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne;

AD.  considérant que la condition économique des femmes âgées, en raison d'inégalités entre les sexes en ce qui concerne les salaires, les retraites et les autres revenus, les rend particulièrement vulnérables face à la précarité et la pauvreté et leur laisse moins de ressources pour financer les soins de santé et les traitements médicaux qui leur sont nécessaires;

AE.   considérant que la télémédecine peut améliorer l'accès à l'assistance médicale non disponible dans des zones difficiles d'accès et peut améliorer la spécialisation et la fréquence de l'assistance requise par l'état de santé des personnes âgées;

Recherche et prévention

AF.   considérant que l'investissement dans la recherche et dans l'innovation est fondamental pour conserver un niveau de vie élevé et, ce faisant, répondre au grand défi du vieillissement;

AG.  considérant que la prévention et la précocité du diagnostic conduisent à une amélioration de la santé physique et mentale des hommes et des femmes, ce qui permet la prolongation de l'espérance de vie en bonne santé et de diminuer les dépenses d'assistance médicale, en assurant ainsi leur pérennité;

AH.  considérant que les mesures préventives doivent être une priorité en matière de soins de santé, une attention particulière étant réservée aux groupes défavorisés;

AI.    considérant que l'éducation sanitaire est une condition nécessaire pour que les citoyens puissent mieux s'orienter dans des systèmes médicaux complexes et mieux comprendre leur propre rôle dans la prévention tout au long de la vie des maladies liées à l'âge;

AJ.   considérant que la sensibilité des maladies et des médicaments à la spécificité des sexes n'est pas suffisamment étudiée à l'heure actuelle, les essais cliniques portant principalement sur des hommes jeunes;

AK.  considérant, d'après le Centre international de recherche sur le cancer, que la mammographie systématique, avec une couverture dépassant les 70 %, peut réduire de 20 à 30 % la mortalité par cancer du sein chez les femmes de plus de 50 ans;

AL.   considérant que les femmes ont davantage recours, à la fois, aux médicaments et aux remèdes à base de plantes, dont les effets doivent faire l'objet de recherches plus approfondies afin de réduire les risques d'interférence;

AM. considérant qu'au cours de leur vie, les femmes font face à de nombreux changements hormonaux et qu'elles font usage de médicaments spécifiques liés à la période de fécondité et à la ménopause;

AN.  considérant que 9 % des femmes consomment régulièrement des antidépresseurs, contre 5 % des hommes;

AO.  considérant que, selon l'OMS, de 4 à 6 % des personnes âgées sont victimes d'une forme de mauvais traitements à leur domicile, qu'il s'agisse de maltraitance physique, sexuelle ou psychologique, d'exploitation financière, de négligence ou d'abandon;

Contexte général

1.      constate, même si elles vivent plus longtemps que les hommes, que les femmes ne passent pas un nombre sensiblement plus grand d'années en bonne santé, c'est-à-dire sans limitation de leur activité ni invalidité grave (62,6 années pour les femmes contre 61,7 pour les hommes);

2.      constate que les femmes âgées ont besoin d'une aide suffisante en matière de prise en charge médicale et d'entretien domestique, afin de pouvoir mener une vie autonome et bénéficier de droits égaux;

3.      invite la Commission à publier un nouveau rapport sur l'état de santé des femmes, en prêtant une attention particulière à la classe d'âge des plus de 65 ans et aux indices de vieillissement actif;

4.      soutient que les politiques visant à concilier vie familiale et vie professionnelle et à promouvoir la participation sociale permettent aux femmes de mieux affronter leur vieillissement actif et en bonne santé; invite, dès lors, les États membres à multiplier les efforts en ce sens;

5.      invite les États membres à encourager la pleine intégration, l'engagement accru et la participation active des femmes âgées dans la vie sociale;

6.      affirme l'importance d'une offre culturelle et de formation dédiée au troisième âge;

7.      réclame des mesures concrètes et efficaces, telles que l'adoption de la directive sur l'égalité de traitement, en vue de lutter contre les discriminations multiples auxquelles les femmes âgées sont souvent confrontées;

8.      soutient les initiatives destinées à améliorer la prévention des maladies et la promotion de la santé, ainsi qu'à préserver l'autonomie des personnes âgées;

9.      demande à la Commission et au Conseil de publier un rapport sur les actions entreprises par les États membres pour soutenir le vieillissement actif et sur leurs effets, afin de déterminer quelles sont les meilleures pratiques et d'évaluer les futures actions à mener au niveau européen;

10.    invite la Commission et les États membres à susciter des attitudes plus positives à l'égard du vieillissement ainsi qu'à sensibiliser les citoyens européens aux problèmes du vieillissement et à ses effets réels, ce qui constitue l'un des messages phares de 2012, année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle;

11.    considère l'adoption d'une approche fondée sur la vie entière, qui tienne compte des rapports entre vieillissement et spécificité des sexes, comme la voie à suivre pour les politiques en matière de vieillissement;

12.    relève que la dépense publique dans le domaine de la santé compte pour 7,8 % du produit intérieur brut de l'Union européenne et que selon les estimations, du fait du vieillissement de la population, les dépenses d'assistance momentanée ou permanente augmenteront, jusqu'en 2060, à un rythme de 3 %;

13.    invite les États membres à prêter une attention particulière aux femmes âgées issues de l'immigration, qui souffrent de la précarité économique et sociale et connaissent souvent des difficultés d'accès aux dispositifs de protection sociale et aux services de santé, et notamment aux femmes célibataires, veuves ou séparées dont le niveau de vie et l'état de santé se trouvent, de ce fait, affectés;

14.    demande à la Commission et aux États membres de reconnaître pleinement la dimension sexospécifique en matière de santé comme un aspect essentiel des politiques européennes et nationales sur la santé;

15.    invite les États membres à trouver un juste équilibre entre la mise en œuvre de mesures draconiennes pour lutter contre la crise financière et économique et l'apport de financements suffisants et adéquats pour la santé et l'aide sociale, afin de mieux gérer la tendance démographique au vieillissement de la population;

16.    demande à la Commission de publier une étude sur l'impact de la crise économique et financière sur les femmes âgées, en prêtant une particulière attention à l'accès aux soins de santé préventifs et curatifs;

17.    relève que des stratégies sanitaires complètes et étendues requièrent la collaboration des gouvernements, des professionnels du secteur de la santé, des organisations non gouvernementales, des organismes compétents de santé publique, des organisations de patients, des médias et d'autres acteurs, afin de permettre à la population de vieillir en bonne santé;

18.    réaffirme la nécessité de construire et promouvoir une Union européenne plus sensibilisée aux besoins et aux intérêts des femmes et des hommes âgés et d'intégrer un souci d'égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les mesures et politiques de sensibilisation et d'information, afin d'assurer un vieillissement actif et en bonne santé pour tous;

Pathologies liées au vieillissement

19.    souligne que de nombreuses maladies sont souvent sous-évaluées chez les femmes, comme les pathologies cardiaques, qui sont tenues, à tort, pour un problème typiquement masculin; déplore que de nombreux cas d'infarctus ne soient pas diagnostiqués parce que les symptômes chez les femmes diffèrent, en général, de ceux des hommes; souligne que les traitements devraient également tenir compte des spécificités biologiques liées au genre;

20.    invite les États membres à exécuter des programmes d'information visant à sensibiliser l'opinion publique, et particulièrement les femmes, aux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et des programmes spécialisés de formation continue du personnel de santé;

21.    déplore un manque d'attention au problème de l'augmentation de la consommation d'alcool en Europe parmi les femmes âgées; invite la Commission et les États membres à lancer des études en vue de s'attaquer à ce problème et à son impact sur la santé physique et mentale des femmes âgées;

22.    voit avec inquiétude croître le nombre de fumeuses, avec un accroissement concomitant des risques chez les femmes de cancer du poumon ou de maladies cardiovasculaires; invite les États membres et la Commission à introduire des programmes de lutte contre le tabagisme, en prêtant une attention spéciale aux jeunes femmes (puisque l'OMS estime qu'en Europe, le pourcentage de femmes fumeuses devrait passer d'actuellement 12 % à près de 20 % d'ici à 2025);

23     invite la Commission à encourager des initiatives en vue de promouvoir l'amélioration de la santé, y compris par une information exacte sur les risques liés à la consommation de tabac et d'alcool, les avantages d'un bon régime alimentaire et d'une activité physique adaptée comme moyens d'empêcher l'obésité et l'hypertension et les complications qui en résultent;

24.    invite la Commission et les États membres à réaliser des campagnes d'information destinées aux femmes entrant en ménopause ou déjà ménopausées;

25.    invite les États membres à mieux sensibiliser le public à la problématique des maladies osseuses et articulaires, en organisant des campagnes d'information et de formation sur leur prévention et leur traitement;

26.    invite la Commission à établir un plan d'action de l'Union européenne en matière de maladies non transmissibles pour faire suite aux conclusions du sommet de l'ONU de septembre 2011 sur les maladies non transmissibles et à la consultation publique menée par la Commission en mars-avril 2012;

27.    invite la Commission, à l'occasion de la prochaine révision de la directive 2001/37/CE relative au rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des États membres en matière de fabrication, de présentation et de vente des produits du tabac, à mettre particulièrement l'accent sur les jeunes;

28.    invite la Commission à élaborer sous la forme de recommandation au Conseil puis à appliquer une stratégie européenne de prévention, diagnostic et traitement du diabète qui se consacre aussi à l'information et à la recherche en ce domaine, en veillant à inclure une approche transversale de genre et d'égalité entre les sexes, tout en respectant l'article 168, paragraphe 7 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne;

29.    invite la Commission et les États membres à adopter une approche holistique et sexospécifique à l'égard de la maladie d'Alzheimer et des autres démences, afin d'améliorer la qualité de vie et la dignité des patients et de leurs familles;

30.    invite la Commission et les États membres à élaborer des campagnes d'information dirigées vers le grand public sur la maladie d'Alzheimer (information sur la maladie, les possibilités de traitement, de soins) en coopération avec les associations Alzheimer nationales et européennes;

31.    demande aux États membres d'élaborer, sans plus attendre s'ils ne l'ont déjà fait, des stratégies et programmes nationaux pour la maladie d'Alzheimer;

32.    observe, avec inquiétude, que le taux de suicide est, dans l'Union, le plus élevé chez les personnes de plus de 65 ans, que les tentatives de suicide sont plus nombreuses chez les femmes que chez les hommes et qu'elles sont en augmentation en raison de l'aggravation des conséquences du ralentissement de l'économie pour les femmes âgées; presse la Commission de publier une étude du lien entre ces chiffres et l'impact disproportionné de la crise économique sur les femmes âgées;

33.    invite les États membres, en collaboration avec la Commission et Eurostat, à améliorer la collecte de données, ventilées selon le sexe et l'âge, et à en tirer des informations plus précises sur la santé mentale et ses rapports avec le nombre d'années de vie saine;

34.    invite les États membres à mettre en place des programmes de formation spécialisée pour les médecins généralistes et le personnel des services psychiatriques, notamment médecins, psychologues et infirmiers, sur la question de la prévention et du traitement des maladies dégénératives et des troubles dépressifs, en accordant une attention particulière aux difficultés supplémentaires auxquelles les femmes âgées sont confrontées;

35.    demande aux États membres d'accorder la priorité aux mesures prises dans le domaine des pathologies de la mémoire, telles que la démence, et d'intensifier leurs efforts dans la recherche médicale et sociale afin d'améliorer la qualité de vie des personnes atteintes et de celles qui s'en occupent, de garantir la durabilité des services de santé et de soins et de stimuler la croissance au niveau européen;

36.    invite les États membres à faire en sorte que les travailleurs des secteurs public et privé prodiguant des soins à des personnes âgées participent à des programmes de formation continue et d'évaluation régulière de leurs performances;

37.    invite les États membres à encourager l'enseignement supérieur public à développer des filières médicales spécialisées en gérontologie;

Accès aux services sanitaires

38.    encourage les États membres à soutenir les initiatives nécessaires pour aider les femmes âgées à avoir accès aux services médicaux et de santé, notamment les femmes vivant loin des grands centres urbains ou dans des régions enclavées, quelle que soit leur situation économique personnelle, en mettant l'accent sur l'assistance individualisée, y compris pour une période de soins à domicile aussi longue que possible, sur des formes spécifiques d'allégement des tâches et d'assistance pour les personnes aidantes et sur la télémédecine, dans la mesure où celle-ci peut améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies chroniques et contribuer à réduire les listes d'attente;

39.    invite les États membres, lorsqu'ils définissent les orientations des budgets consacrés aux soins de santé, à étudier, contrôler et garantir la prise en considération de la dimension hommes-femmes;

40     encourage les États membres à poursuivre le développement des services de santé en ligne et de solutions sexospécifiques d'assistance à l'autonomie à domicile afin de favoriser la vie autonome à domicile et de rendre les services de santé plus efficaces et accessibles pour les femmes âgées qui sont isolées pour des raisons de mobilité et qui sont plus fréquemment privées des avantages de ces dispositifs et à établir un réseau de permanences téléphoniques accessibles 24 heures sur 24;

41.    demande l'adoption d'une approche fondée sur les droits afin de permettre aux personnes âgées de jouer un rôle actif dans les décisions prises quant au choix et à la conception des services de soins et des services sociaux qui leurs sont destinés;

42.    demande aux États membres que les systèmes de protection sociale, et notamment d'assurance maladie, prennent en compte le chômage et les difficultés sociales des femmes afin que ces dernières ne soient pas laissées sans protection;

43.    estime important de soutenir et de faciliter l'accès aux services médicaux et d'assistance, pour les femmes devant prendre soin d'autres personnes dépendantes malgré leurs propres problèmes de santé;

44     encourage la conversion des établissements publics et privés de soins aux personnes âgées, qui fonctionnent souvent comme des hôpitaux, en structures conviviales pour leurs résidents, dans lesquelles, outre les soins corporels, la priorité sera donnée à toute forme d'activité autonome ou d'occupation créative afin d'éviter le phénomène de placement en institution;

45.    fait part de sa conviction que les personnes âgées qui vivent dans des établissements publics ou privés doivent participer au processus décisionnel concernant leur fonctionnement;

46.    souligne la nécessité qu'une part croissante du personnel médical ou paramédical soit hautement formée et préparée à une approche qui, en raison de la spécificité de l'âge et du sexe, se doit de prendre en compte les besoins particuliers, psychologiques, relationnels et informatifs, des femmes âgées;

47.    plaide pour que les études du personnel médical intègrent davantage des formations à l'écoute et à la psychologie; demande également que les travailleurs sociaux soient davantage associés à cette politique de prévention;

48     encourage l'action collective et la tenue de permanences téléphoniques pour contribuer à la fourniture de soins, de protection et de soutien psychologique aux personnes âgées;

49.    invite les États membres et la Commission à collecter des données et à échanger des bonnes pratiques, en veillant à inclure les facteurs de genre, afin de servir à la détermination de la bonne pratique quant à l'accès aux services de santé, notamment en évitant dans les procédures les lourdeurs administratives et en élaborant des mesures et politiques concrètes qui permettent l'amélioration de la qualité de vie des femmes âgées, et, dans le même temps, à dispenser aux gouvernements des conseils portant sur la création d'un environnement propice à la sensibilisation du public à la prévention des maladies liées au vieillissement dans les États membres;

50.    encourage les États membres à renforcer les soins de santé préventifs à l'intention des femmes âgées, en prévoyant par exemple des mammographies et des frottis cervicaux accessibles et réguliers, à supprimer les limites d'âge pour accéder aux services préventifs tels que le dépistage du cancer du sein et à accroître la sensibilisation à l'importance du dépistage;

51.    invite la Commission à redoubler d'efforts pour diffuser dans l'ensemble de l'Union européenne une culture de prévention, et invite les États membres à renforcer les campagnes de sensibilisation et d'information dans les écoles, à l'université, sur les lieux de travail et dans les maisons du troisième âge, avec la coopération des acteurs de ce secteur, des collectivités locales et des associations;

Recherche et prévention

52.    note avec inquiétude les résultats des recherches européennes, publiés en avril 2011, qui montrent que près de 28 % des femmes âgées de 60 ans et plus ont été maltraitées au cours des douze derniers mois; considère que la protection des personnes âgées contre la maltraitance, les brutalités, l'abandon et l'exploitation, de manière délibérée ou par négligence, doit constituer une priorité politique; invite les États membres à renforcer leurs actions en matière de prévention des mauvais traitements à l'égard des personnes âgées, tant au domicile que dans les établissements;

53.    note qu'il est important de garantir une approche de la recherche médicale qui tienne compte des spécificités des hommes et des femmes;

54     souligne que la stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes (2000-2015) reconnaît que les femmes et les hommes font face à des risques sanitaires et à des maladies sexospécifiques, ce qui doit se refléter dans la recherche médicale et les prestations de soins;

55.    demande que, dans le cadre d'Horizon 2020, un plan stratégique de recherche sur la santé des femmes soit développé pour la prochaine décennie et que soit créé un institut de recherche sur la santé des femmes afin de garantir la mise en œuvre du plan;

56.    note qu'il est important de garantir la présence de femmes expertes dans les commissions consultatives technico-scientifiques nationales d'évaluation des médicaments;

57.    invite le Conseil, la Commission et les États membres à faire des mauvais traitements à l'égard des aînés un sujet de recherche du programme conjoint sur les maladies neurodégénératives, afin d'en évaluer la prévalence et les conséquences sur les personnes atteintes de démence;

58     soutient le partenariat européen d'innovation pour un vieillissement actif et en bonne santé en tant qu'initiative pilote qui a pour but de prolonger de deux ans la durée de vie en bonne santé des citoyens de l'Union d'ici à 2020 et entend obtenir des résultats positifs pour l'Europe sur trois fronts, en améliorant la santé et la qualité de vie des personnes âgées et en renforçant la viabilité et l'efficacité des systèmes de soins;

59.    accueille favorablement les projets et les initiatives qui ont pour but d'améliorer les habitudes alimentaires et le style de vie (projet Eatwell, plate-forme d'action européenne sur l'alimentation, l'activité physique et la santé, cadre de réduction de la consommation de sel) ainsi que le partenariat européen pour la lutte contre le cancer;

60.    souligne que l'ensemble des objectifs et des actions couverts par le deuxième programme d'action communautaire dans le domaine de la santé devraient contribuer à améliorer la compréhension et la reconnaissance des besoins et des attitudes respectifs des hommes et des femmes en matière de santé;

61.    accueille favorablement le train de mesures en matière de politique de cohésion (2014-2020) proposé par la Commission et qui considère le vieillissement actif et en bonne santé et l'innovation comme des priorités d'investissement;

62.    déplore que 97 % des ressources budgétaires soient consacrées au seul traitement, et que seulement 3 % aillent aux investissements dans la prévention, tandis que le coût du traitement et de la prise en charge des maladies non transmissibles augmente en raison de la plus grande disponibilité de diagnostics et de soins; invite à cet égard les États membres à augmenter leur budget de santé afin d'y inclure des actions de prévention;

63.    invite la Commission à se pencher davantage sur les causes des maladies et, à cette fin, à encourager la prévention dans des secteurs transversaux, à tous les niveaux de la société, et à promouvoir la santé en matière de diagnostic précoce et de dépistage des maladies, de modes de vie sains, de soins de santé satisfaisants et de conditions de travail appropriées pour les travailleurs âgés;

64.    invite les États membres à mettre davantage l'accent sur les campagnes de sensibilisation à l'ostéoporose et à fournir des informations plus claires sur le diagnostic précoce de l'ostéoporose, dans le but d'éviter des fractures, notamment par un meilleur accès aux examens de densimétrie osseuse;

65.    relève le gender challenge lancé par l'OMS selon laquelle il faut une meilleure évaluation des facteurs de risque qui pèsent sur la santé des femmes; salue, dans ce contexte, les recommandations de l'OMS visant à mettre en place des environnements adaptés aux personnes âgées et à donner aux femmes âgées plus de possibilités de contribuer de façon productive à la société, au moyen notamment d'une collaboration intersectorielle pour définir et promouvoir des mesures en dehors du secteur de la santé qui permettent d'améliorer la situation sanitaire des femmes;

66.    demande aux États membres de mettre en lumière, dans la formation du personnel médical et paramédical, les cadres cliniques et les symptômes des maladies cardiovasculaires qui sont différents chez les femmes, en mettant en avant les avantages d'une intervention rapide;

67.    invite la Commission et le Conseil à encourager, dans le cadre de l'initiative Horizon 2020, une collaboration scientifique plus étroite et la réalisation de recherches comparatives sur la sclérose en plaques au sein de l'Union européenne, afin de pouvoir identifier plus aisément des traitements et des soins préventifs pour cette maladie qui entraîne des troubles moteurs graves, notamment chez les femmes âgées;

68.    invite la Commission à continuer de soutenir des campagnes de sensibilisation visant plus spécialement les femmes âgées et axées sur des recommandations selon l'âge et le sexe concernant une correcte alimentation ou l'importance de l'activité physique, en tant que facteurs pouvant jouer un rôle dans la prévention des chutes et contribuer à diminuer l'apparition de troubles cardiovasculaires, d'ostéoporose ou de certaines formes de cancer;

69.    demande en ce sens que soient développées l'information et l'éducation tant à l'école que par des messages sanitaires, sur l'alimentation correcte et sur les risques pour la santé d'une mauvaise alimentation;

70.    invite la Commission à engager une discussion avec le Conseil de manière à promouvoir et à mettre en œuvre efficacement la recommandation relative au dépistage du cancer, en insistant spécifiquement sur les groupes de populations défavorisés du point de vue socio-économique, afin de réduire les inégalités en matière de santé; prie les États membres qui ne l'ont pas encore fait de mettre en œuvre ladite recommandation, conformément aux orientations européennes concernant la garantie de qualité;

71     invite la Commission et le Conseil à adapter le seuil pour l'âge d'accès aux programmes de dépistage, au moins dans les pays où l'incidence de la maladie se montre plus élevée et dans les cas d'anamnèse familiale particulièrement à risques, mais aussi à inscrire auxdits programmes les femmes plus âgées, en raison de l'allongement de l'espérance de vie;

72.    appelle la Commission et les États membres à promouvoir les droits des femmes dans une perspective de combattre toutes les violences et discriminations liées au vieillissement et au genre, y compris par des campagnes de sensibilisation et d'information dirigées à toute la population européenne depuis le plus jeune âge;

73.    invite les États membres à intensifier la recherche clinique au sujet des femmes et juge que la récente proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif aux essais cliniques de médicaments à usage humain et abrogeant la directive 2001/20/CE peut aller en ce sens;

74.    invite les États membres à mettre au point des solutions innovantes en collaboration directe avec les patients pour mieux définir les besoins des personnes âgées;

75.    charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

EXPOSÉ DES MOTIFS

La population de l'Union européenne ne peut que vieillir progressivement en raison des faibles taux de natalité et du prolongement de l'espérance de vie. Les politiques européennes ont de plus en plus intégré cette dimension, ainsi qu'en témoigne, en 2012, l'Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle. L'objectif est de favoriser, pour tous, un vieillissement en bonne santé par l'accès à une assistance sanitaire de qualité et des mesures de prévention qui aident les personnes âgées à rester autonomes le plus longtemps possible.

Le rapport entend fournir un cadre général de la situation et proposer, de manière programmatique, un ensemble d'actions à mener aux niveaux national et européen.

Il n'existe pas de définition simple de "personne âgée". Dans certains cas, on se réfère à la chronologie (pour l'OMS, c'est les plus de 65 ans) ou aux phases de la vie (troisième, puis quatrième âge); d'autres fois, on part du rôle social, du niveau d'activité (cessation de toute activité professionnelle), de la santé ou du degré de dépendance.

L'enquête Eurobaromètre spécial "Active Ageing" (2012) montre que la définition de "jeune" ou de "vieux" varie beaucoup selon les pays. En moyenne, les Européens jugent qu'une personne est déjà vieille quand elle va vers ses 64 ans mais qu'elle n'était déjà de toute façon "plus toute jeune", passée la quarantaine (41,8 ans).

La classe d'âge des plus de 65 ans présente un déséquilibre entre les sexes: sur un total de 87 millions de personnes de cet âge chez les Vingt-Sept, on compte 50,6 millions de femmes.

L'écart est encore plus net chez les plus de 80 ans: ce sont, par rapport à la population totale, 3,1 % des femmes et 1,6 % des hommes.

Les femmes croient que la vieillesse commence légèrement plus tard que les hommes (65 ans contre 62,7 ans). Il est intéressant de mettre en lumière la perception de son propre état de santé: à 65 ans, les hommes s'imaginent avoir 8,2 années en bonne santé devant eux; les femmes, 8,4.

Selon Eurostat, seulement 48,9 % de la classe d'âge entre 50 et 64 ans a une vue optimiste de son avenir; le chiffre descend à 44,9 % pour les plus de 65 ans.

Malgré leur plus grande longévité, les femmes âgées sont significativement plus atteintes que les hommes de leur âge par des maladies invalidantes – fractures d'ostéoporose, arthrose, polyarthrite rhumatoïde, ictus, incontinence, cancer, etc. Le même phénomène se retrouve dans l'apparition progressive de handicaps dus au ralentissement psychomoteur, aux épisodes de confusion mentale ou de démence (notamment, maladie d'Alzheimer), dont l'incidence croît de façon exponentielle au fil des années.

Parmi les maladies qui touchent particulièrement les femmes âgées, il y a les maladies cardiovasculaires, respiratoires, le cancer (qui demeure la première cause de décès chez les femmes âgées), le diabète, les troubles musculaires-squelettiques, les maladies dégénératives et la dépression.

Les principaux facteurs de risque, qui doivent s'apprécier selon un rapport d'interdépendance, sont l'hypertension artérielle, l'hyperglycémie, la sédentarité, le tabagisme, le surpoids voire l'obésité, l'hypercholestérolémie ainsi que, uniquement pour les femmes, les changements hormonaux après la ménopause.

Notamment, le tabac cause la mort de près de six millions de gens, chaque année, dont une proportion de 21 % en Europe; l'alcool est le troisième facteur de risque de mort ou d'invalidité dans l'Union européenne, après le tabac et l'hypertension, en causant 195 000 décès, chaque année, et en comptant, respectivement, pour 12 % des morts prématurées chez les hommes et pour 2 % chez les femmes; dans plus de la moitié des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une personne sur deux est en surpoids ou obèse; selon les projections, dans dix ans, deux personnes sur trois seront obèses dans certains pays. L'activité physique peut jouer un rôle très important pour améliorer la qualité de vie chez les personnes âgées, parce qu'elle améliore aussi bien les conditions physiologiques que psychologiques. Selon une autre enquête Eurobaromètre sur le sport et l'activité physique, plus de la moitié des personnes âgées (61 %) déclaraient pratiquer un sport au moins une fois par semaine, mais il s'agissait là des personnes âgées de 15 à 24 ans; la proportion descendait, en effet, inexorablement à 44 % pour la classe d'âge de 25 à 39 ans, à 40 % pour celle de 40 à 54 ans, à 33 % pour celle de 55 à 69 ans et à 22 % pour les plus de 70 ans.

Il importe de promouvoir la santé tout au long de la vie.

Prévention et information sont des éléments essentiels dans une stratégie qui doit impliquer tous les policy makers, notamment les associations du secteur, les institutions nationales ou européennes, les organes d'information et les administrations à l'échelon local.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une alimentation correcte, une activité physique suffisante, l'abstention du tabac et de l'abus d'alcool devraient être des constantes tout au long de la vie.

Les institutions européennes, même après l'Année européenne du vieillissement actif, doivent collaborer avec leurs partenaires nationaux ou locaux pour étendre au grand public leur stratégie de prévention qui vise à promouvoir des comportements vertueux tout au long d'un vieillissement sain et actif.

Au-delà des programmes de screening, il faut en effet considérer les obstacles (qui souvent deviennent insurmontables) à l'accès aux services médicaux: la complexité des systèmes, l'absence de guidage, les difficultés de réservation pour les visites chez le spécialiste ou les examens, en plus de longues listes d'attente, découragent surtout les patients les plus vieux, notamment la population des femmes âgées qui, très souvent, vivent dans la solitude.

Même là où l'offre médicale permettrait de répondre de manière adéquate aux besoins des femmes âgées, le manque d'informations fait qu'il est impossible d'exploiter les possibilités existantes. Il faut aussi savoir que la qualité de l'assistance sanitaire dépend également, tout spécialement pour ce qui touche aux femmes d'un certain âge, d'une approche par le médecin de son patient qui tienne compte des particularités de cette catégorie de la population.

La recherche clinique devrait tenir un plus grand compte du sexe, en mettant en lumière, outre la prévalence de certaines pathologies spécifiques chez les femmes, également et avant tout les facteurs déclenchant ou prédisposant (dont les changements hormonaux ne sont pas les moindres).

Le vieillissement (et l'arrivée de la ménopause) sont pour les femmes une période de crise profonde. La femme, à mesure qu'elle vieillit, connaît de profonds changements: son rôle social ou professionnel ne peut qu'évoluer; les modifications physiques sont rarement faciles à accepter.

Les effets psychologiques du vieillissement peuvent provoquer un sentiment de solitude (d'autant que souvent les femmes vivent effectivement seules), une forte impression d'isolement et la perte de l'estime de soi. Tout ceci peut mener à la dépression. Dans l'Union, plus de la moitié des femmes âgées de 50 à 64 ans (50,6 %) étaient inactives en 2010.

Selon Eurobaromètre, un tiers des Européens déclarent vouloir continuer à travailler après avoir atteint l'âge de départ à la retraite.

Deux tiers sont favorables à la combinaison d'un travail à temps partiel avec une retraite partielle dans le but d'éviter qu'une fois la retraite venue, ils ne se retrouvent brusquement coupés de la vie sociale et professionnelle.

L'activité ou la contribution que les plus âgés peuvent donner à la société, une fois à la retraite, peut prendre diverses formes, dont le bénévolat, l'aide aux membres de la famille, l'aide aux voisins malades ou vulnérables (en tant que prestataires d'une assistance informelle) ou la participation à des activités politiques, culturelles, environnementales ou religieuses. Des efforts pourraient être faits, à l'échelon local, pour adapter le monde réel aux plus vieux. Il est possible d'améliorer les équipements sportifs, les transports publics; il est aussi possible de multiplier les occasions de rencontre et d'échange (par des activités sociales ou récréatives), avec la collaboration des pouvoirs locaux et des associations de bénévoles. Encourager le recours à l'internet (fût-ce par une formation gratuite) peut également aider les personnes âgées à conserver une vie sociale et affronter la solitude, mais aussi à rester autonomes et indépendants (Eurostat estime qu'en 2010, 46 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont fait au moins une fois par semaine appel à l'internet, tandis que le pourcentage tombe à 25 % pour les personnes âgées de 65 à 74 ans.

RÉSULTAT DU VOTE FINAL EN COMMISSION

Date de l’adoption

10.10.2012

 

 

 

Résultat du vote final

+:

–:

0:

31

0

1

Membres présents au moment du vote final

Regina Bastos, Edit Bauer, Andrea Češková, Edite Estrela, Iratxe García Pérez, Mikael Gustafsson, Mary Honeyball, Lívia Járóka, Teresa Jiménez-Becerril Barrio, Constance Le Grip, Astrid Lulling, Barbara Matera, Elisabeth Morin-Chartier, Krisztina Morvai, Norica Nicolai, Angelika Niebler, Siiri Oviir, Antonyia Parvanova, Raül Romeva i Rueda, Joanna Katarzyna Skrzydlewska, Britta Thomsen, Anna Záborská

Suppléants présents au moment du vote final

Roberta Angelilli, Izaskun Bilbao Barandica, Minodora Cliveti, Mariya Gabriel, Sylvie Guillaume, Ulrike Lunacek, Ana Miranda, Chrysoula Paliadeli, Antigoni Papadopoulou, Angelika Werthmann

Suppléant (art. 187, par. 2) présent au moment du vote final

Jacek Włosowicz