RAPPORT sur la mise en œuvre de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse pour 2010-2012

19.7.2013 - (2013/2073 (INI))

Commission de la culture et de l'éducation
Rapporteur(e): Georgios Papanikolaou

Procédure : 2013/2073(INI)
Cycle de vie en séance
Cycle relatif au document :  
A7-0238/2013

PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN

sur la mise en œuvre de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse pour 2010-2012

(2013/2073 (INI))

Le Parlement européen,

–   vu la communication de la Commission du 10 septembre 2012 sur un "Projet de rapport conjoint 2012 du Conseil et de la Commission sur la mise en œuvre du cadre renouvelé pour la coopération européenne dans le domaine de la jeunesse (Stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse pour 2010-2018)" (COM(2012)0495), et le document de travail des services de la Commission correspondant (SWD(2012)0256),

–   vu sa résolution sur "Une stratégie de l'Union européenne pour investir en faveur de la jeunesse et la mobiliser[1]",

–   vu les articles 165 et 166 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

–   vu la proposition de la Commission du 23 novembre 2011 relative à un règlement du Parlement européen et du Conseil établissant "ERASMUS POUR TOUS", le programme de l'Union pour l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport (COM(2011)0788),

–   vu la communication de la Commission du 20 novembre 2012 intitulée "Repenser l'éducation - Investir dans les compétences pour de meilleurs résultats socio-économiques" (COM(2012)0669),

–   vu la communication de la Commission du 15 septembre 2010 intitulée "Jeunesse en mouvement - Une initiative pour libérer le potentiel des jeunes aux fins d'une croissance intelligente, durable et inclusive dans l'Union européenne" (COM(2010)0477),

–   vu la communication de la Commission du 29 avril 2009 intitulée "Une stratégie de l'Union européenne pour investir en faveur de la jeunesse et la mobiliser - Une méthode ouverte de coordination renouvelée pour aborder les enjeux et les perspectives de la jeunesse" (COM(2009)0200), et le document de travail des services de la Commission correspondant (SEC(2009)0549),

   vu la proposition de la Commission du 5 décembre 2012 intitulée "Vers un cadre de qualité pour les stages - Deuxième phase de consultation des partenaires sociaux au niveau européen" (COM(2012)0728),

–   vu la communication de la Commission intitulée "Europe 2020 – Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive" (COM(2010)2020),

–   vu la communication de la Commission du 16 décembre 2010 intitulée "Plateforme européenne contre la pauvreté et l'exclusion sociale: un cadre européen pour la cohésion sociale et territoriale" (COM(2010)0758),

–   vu les conclusions du Conseil du 12 mai 2009 concernant un cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l'éducation et de la formation ("Éducation et formation 2020")[2],

–   vu sa résolution du 12 mai 2011 sur "Jeunesse en mouvement: un cadre destiné à améliorer les systèmes d'éducation et de formation en Europe"[3],

–   vu l'article 48 de son règlement,

–   vu le rapport de la commission de la culture et de l'éducation et les avis de la commission de l'emploi et des affaires sociales et de la commission du développement régional (A7-0238/2013),

A. considérant que l'avenir de l'Europe repose sur sa capacité à libérer le potentiel des jeunes;

B.  considérant que la crise a entraîné une progression des formes d'emploi précaires pour les jeunes, des contrats de courte durée et à temps partiel et des stages non rémunérés remplaçant trop souvent des emplois existants;

C. considérant qu'en février 2013, le taux global de chômage des jeunes de l’Union européenne s’élevait à 23,5 %; considérant qu'en 2011, 7,5 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans et 6,5 millions de jeunes âgés de 25 à 29 ans ne suivaient aucun enseignement ni aucune formation et n'avaient pas d'emploi (les "NEET");

D. considérant qu'en 2011, la perte économique imputable au désengagement des jeunes du marché du travail a été évaluée à 153 milliards d'euros, ce qui correspond à 1,2 % du PIB[4] de l'Union européenne;

E.  considérant que la jeunesse dans son ensemble fait partie intégrante de la société et devrait être reconnue en tant que telle; considérant que des inégalités et de nombreuses formes de discrimination subsistent encore et influent fortement sur la vie des jeunes et leur évolution ultérieure dans la société;

F.  considérant que la crise économique persistante a d'importantes répercussions sur la vie des jeunes en termes de bien-être et d'inclusion sociale, d'emploi, d'accès au logement, de santé, d'éducation et de formation, d'activités culturelles, de loisirs et de sports, et qu'elle engendre une absence de possibilités sans précédent pour les jeunes de l'Union européenne; considérant le risque sérieux d'avoir une "génération perdue" dans une très grande partie de l'Europe; considérant que cette situation alarmante appelle de toute urgence des mesures, des politiques et des actions ainsi que des réformes structurelles; considérant que la dégradation de la situation économique peut conduire les jeunes, surtout dans les pays les plus gravement touchés par la crise, à la migration involontaire, laquelle peut prendre la forme d'une "fuite des cerveaux" qui limite le potentiel de croissance, de développement et d'innovation du pays d'origine à moyen ou long terme;

G. considérant qu'en réponse à la crise économique, divers États membres ont adopté des mesures d'austérité sévères, comprenant notamment une forte diminution des dépenses consacrées aux programmes pour l'éducation, la formation et l'apprentissage tout au long de la vie; considérant que ces mesures ont des conséquences néfastes notamment sur l'emploi des jeunes dans certains États membres, en particulier ceux d'Europe méridionale, ce qui entraîne dans la plupart des cas une importante fuite des cerveaux de ces régions et accentue par conséquent les inégalités au sein de l'Union européenne;

H. considérant que les outils en place à l'échelon européen doivent être mieux développés pour répondre aux difficultés rencontrées par la nouvelle génération, et que peu a été fait jusqu'à présent, sans préjudice des améliorations ultérieures qui peuvent leur être apportées; considérant que la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse constitue un cadre complet dont les États membres doivent tirer pleinement parti;

I.   considérant que le nombre de jeunes qui ne sont ni dans la vie active, ni dans le système éducatif, ni en formation (NEET) atteint des hauteurs vertigineuses dans l'UE; considérant que le taux de chômage des jeunes est inacceptable dans plusieurs États membres, tandis que les taux de chômage moyens dans l'ensemble de l'Union atteignent des records, tandis que le chiffre réel peut être masqué par une forte augmentation de l'émigration parmi les jeunes et qu'il devient même plus alarmant si l'on prend en considération les conditions de travail précaires ou les emplois non déclarés et que la durée de la période de chômage ne cesse d'augmenter;

J.   considérant que les jeunes femmes sont toujours confrontées à des conditions désastreuses sur le marché du travail et représentent une grande majorité des travailleurs à temps partiel et temporaires;

K. considérant que l'incidence économique des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d'études ni de formation a été estimée à une perte de 153 milliards d'euros en 2011, soit 1,2 % du PIB de l'Union[5]; considérant que cette situation a des incidences graves aux niveaux social et économique;

L.  considérant que la crise économique qui sévit dans l'UE exacerbe la pauvreté et l'exclusion sociale, ce qui touche en particulier les générations plus jeunes; considérant que l'impact de la crise sur les jeunes freine leur capacité à mener une vie autonome et les expose dans des cas extrêmes à la malnutrition ou à des problèmes de santé mentale;

M. considérant que le taux de chômage des jeunes âgés de moins de 25 ans a atteint 23,5 % en mars 2013 et que plus de 2 millions d'emplois restent vacants en Europe en raison de l'inadéquation des compétences, notamment dans les secteurs des TIC et des soins de santé; se félicite de l'initiative du "Panorama européen des compétences" de la Commission;

N. considérant que des déséquilibres géographiques entre l'offre et la demande en matière d'emplois et de compétences peuvent être observés à la fois dans et entre les États membres;

O. considérant que de nombreux jeunes occupent des emplois informels, temporaires et précaires, sans lien avec leurs qualifications ni leurs objectifs de carrière et sans perspective claire à long terme; considérant que nombre d'entre eux n'ont de ce fait par la possibilité d'acquérir les compétences et la confiance en soi nécessaires à l'évolution de leur carrière;

P.  considérant que les jeunes se heurtent à des difficultés croissantes lors de leur transition entre le système éducatif et la vie active en raison de ruptures entre les programmes éducatifs disponibles et le marché du travail; considérant que les initiatives d'apprentissage tout au long de la vie et les projets intergénérationnels constituent des outils utiles permettant de doter les jeunes de l'ensemble de l'Union des compétences nécessaires pour entrer sur le marché du travail;

Q. considérant que les groupes démographiques qui sont sous-représentés au sein de la population entrepreneuriale, et notamment parmi les créateurs de jeunes pousses, sont les jeunes, les femmes, les personnes handicapées et les migrants;

R.  considérant que le développement personnel et social des jeunes est tout aussi important que leur perfectionnement universitaire et professionnel; considérant que les jeunes jouent un rôle actif dans l'infrastructure sociale des États membres et sont au centre de communautés durables et dynamiques;

S.  considérant qu'il convient d'améliorer la pénétration de la large bande dans les États membres en vue d'équiper les écoles de l'outil numérique;

T.  considérant que les ressources didactiques en libre accès améliorent la qualité, l'accessibilité et l'équité de l'éducation, et permettent un processus d'apprentissage interactif, créatif, flexible et personnalisé en recourant aux TIC et aux nouvelles technologies; considérant qu'un environnement éducatif ouvert augmente l'employabilité durable en soutenant l'apprentissage tout au long de la vie;

U. considérant que le recours aux nouvelles technologies et aux plates-formes de médias sociaux constitue un moyen important d'atteindre les jeunes et d'améliorer leur capacité à participer à la société et à influencer les processus politiques et sociaux;

V. considérant que les problèmes économiques et sociaux, accentués par la réponse d'austérité à la crise au sein de l'Union européenne, exacerbent l'euroscepticisme des citoyens; considérant que les jeunes constituent le segment le plus vulnérable de la société;

W. considérant qu'une politique de la jeunesse efficace peut contribuer au développement de la sensibilisation civique chez les jeunes, qui est de la plus haute importance pour leur émancipation individuelle et leur participation à la société en tant que citoyens actifs;

X. considérant que le dialogue structuré devrait être considéré comme un premier pas vers l'établissement d'un dialogue efficace et fructueux entre les jeunes, les organisations de la jeunesse, l'Union européenne et les institutions nationales, qui doit être amélioré et développé en permanence;

Évaluation de l'efficacité de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse

1.  se félicite de la communication de la Commission sur la mise en œuvre du cadre renouvelé pour la coopération européenne dans le domaine de la jeunesse (Stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse pour 2010-2018);

2.  rappelle la proposition de la Commission voulant que dans le contexte des négociations en cours sur le nouveau cadre financier pluriannuel, le financement des politiques en faveur de la jeunesse et de l'éducation soit revu à la hausse en vue d'aborder les défis actuels et futurs; insiste sur le fait que la communication entre les groupes de travail de la jeunesse est essentielle et devrait être encouragée, tout comme celle sur les actions menées et les résultats atteints jusqu'à présent;

3.  estime que le budget de 6 milliards d'euros alloué à la lutte contre le chômage des jeunes dans le futur CFP est insuffisant et devrait être considérablement augmenté lors des négociations;

4.  demande au Conseil de mettre davantage l'accent sur les jeunes en les considérant comme une priorité de la jeunesse intégrée dans tous les programmes européens au titre du futur CFP;

5.  déplore que les grandes déclarations du Conseil européen concernant les engagements en faveur de la jeunesse ne se traduisent pas par des engagements financiers correspondants; note qu'une grande partie du "paquet pour la croissance" annoncé en 2012 consiste en une réaffectation partielle de fonds structurels déjà promis et engagés;

6.  regrette l'ambivalence du Conseil, qui préconise de dégager des moyens supplémentaires pour les jeunes tout en retardant les négociations concernant les paiements pour la modification du budget 2013, ce qui met en péril le paiement des bourses Erasmus; invite le Conseil à adopter une approche plus constructive en cessant de creuser l'écart entre les crédits de paiement et les crédits d'engagement dans chaque budget annuel;

7.  voit dans la méthode ouverte de coordination (MOC) un moyen approprié de décider des politiques de la jeunesse; réitère son appel en faveur d'une coopération plus étroite entre les institutions européennes sur les questions de la jeunesse; demande au Parlement européen de s'impliquer davantage; souligne que la MOC doit être portée par une volonté politique forte de la part des États membres, en vue de fournir des résultats maximaux;

8.  regrette qu'alors que les États membres ont été priés de prendre des mesures spécifiques lors du premier cycle de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse, seuls des progrès très limités aient été atteints; note que la situation a empiré dans certains cas et qu'aucune stratégie spécifique en faveur de la jeunesse n'a été mise en place dans bon nombre d'États membres;

9.  observe l'impact qu'a eu la stratégie en faveur de la jeunesse durant le premier cycle (2010-2012); souligne que le cadre pour l'investissement intersectoriel de la Commission, des États membres et des parties intéressées était un bon début, mais qu'à l'avenir, il conviendrait de le renforcer en améliorant l'accès à l'emploi, à l'éducation et à la formation, luttant ainsi contre la pauvreté et l'exclusion, tout en ayant recours aussi à une approche intersectorielle qui permettrait de diffuser les pratiques dans les différents secteurs concernés;

10. souligne l'importance du dialogue structuré; appelle la Commission et les États membres à développer encore le concept et à assurer un suivi concret et cohérent des recommandations que les jeunes préparent avec leurs homologues ministériels et institutionnels; suggère en outre d'atteindre de manière directe les organisations de jeunes et les jeunes non organisés aux échelons local et régional en s'assurant que leurs voix soient entendues et que les politiques mises en œuvre permettent le développement positif et l'autonomisation des jeunes;

11. estime qu'il est possible d'améliorer la mise au point d'indicateurs clairs et faciles d'emploi quant à la situation de la jeunesse et de la politique de la jeunesse, notamment en ce qui concerne l'autonomie et la participation des jeunes, en vue de mieux évaluer l'effet des mesures prises dans le cadre de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse;

12. invite les États membres à publier des rapports fondés sur des connaissances et des données factuelles concernant la situation sociale et les conditions de vie des jeunes, à établir des plans d'action nationaux et à les exécuter de manière cohérente;

13. souligne qu'il conviendrait, dès la petite enfance, d'accorder une attention particulière aux groupes vulnérables fortement exposés au risque d'exclusion sociale, notamment les personnes qui ne suivent ni enseignement, ni formation ou n'occupent pas d'emploi (les "NEET") et les jeunes issus de milieux défavorisés, en leur offrant des perspectives d'emploi réelles et concrètes et en encourageant leur participation active à la société;

14. reconnaît la nécessité d'adopter une approche transsectorielle et équilibrée dans les huit domaines d'action de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse; appelle à établir des priorités de la politique la jeunesse en temps de crise qui soient inspirées et façonnées par la voix et les objectifs des jeunes eux-mêmes;

Défis à relever lors du prochain cycle:

Éducation, formation, innovation et financement

15. se félicite du nouveau programme de l'UE pour l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport; souligne la nécessité de disposer d'un financement solide pour ce programme et de consacrer au volet "jeunesse" un chapitre distinct et une enveloppe budgétaire distincte;

16. insiste sur le fait que les États membres et les entreprises devraient investir davantage dans les bonnes qualifications et diversifier les types de formation pour les emplois en demande, notamment dans les secteurs technologiques, par la création de programmes plus flexibles, l'intégration de compétences entrepreneuriales et transversales, en vue de mieux s'adapter aux évolutions futures du marché du travail; souligne l'importance d'améliorer la mobilité de la jeunesse, notamment par l'apprentissage précoce des langues étrangères; invite les États membres à établir des systèmes éducatifs et professionnels en alternance, qui constituent un moyen efficace de relier les exigences éducatives à celles du marché du travail et de réduire le chômage des jeunes;

17. demande aux États membres de garantir la transférabilité totale des acquis sociaux afin de ne pas mettre en danger la protection sociale des jeunes actifs en mobilité;

18. souligne les avantages du triangle de la connaissance et demande instamment aux États membres de prendre davantage d'initiatives et d'intensifier l'interaction entre les trois côtés du triangle, en s'assurant dès lors que l'interaction entre la recherche, l'éducation et l'innovation peut permettre de créer des emplois et de stimuler la croissance;

19. reconnaît que le nouveau programme "Horizon 2020" représente un cadre approprié pour stimuler la recherche, l'innovation et l'excellence dans le domaine des sciences; met toutefois en garde contre les coupes budgétaires dans le domaine de l'éducation au sein de certains États membres qui compromettent ses objectifs; appelle les États membres à définir les priorités clés au titre du programme et à en tirer pleinement parti;

20. invite la Commission et les États membres à examiner et proposer des méthodes visant à accroître l'innovation dans les programmes scolaires nationaux;

21. prie instamment les États membres de renforcer la formation professionnelle, les contrats d'apprentissage et les stages et de supprimer les obstacles transfrontaliers existants afin de faire mieux correspondre l'offre et la demande en possibilités de formation fondées sur le travail pour les jeunes et d'améliorer ainsi la mobilité et l'employabilité, en particulier dans les régions frontalières;

22. souligne l'importance de corriger les décalages géographiques entre l'offre et la demande en matière d'emploi au sein des États membres et entre les États membres, notamment par des modifications du portail européen sur la mobilité de l'emploi (EURES), afin d'améliorer les possibilités d'emploi des jeunes;

23. souligne l'importance de l'investissement stratégique des fonds structurels de l'Union dans le développement régional, la compétitivité et dans la création de contrats d'apprentissage de qualité élevée, de stages et d'emplois durables, offrant ainsi aux jeunes des possibilités d'emploi aussi larges que possible, dans le respect des droits des travailleurs dans chaque État membre, de façon à réduire de manière significative la précarité et le risque de pauvreté; souligne également l'importance d'une diversification économique vers des secteurs à forte valeur ajoutée le cas échéant, et la nécessité de mettre l'accent sur les zones rurales et défavorisées;

24. estime qu'il est essentiel, pour remédier au chômage des jeunes, d'impliquer les autorités locales et régionales dans la conception et la mise en œuvre du dosage politique adéquat;

25. estime que des stratégies nationales et régionales intensives visant à encourager les entreprise à engager des jeunes auraient permis d'éviter les taux de chômage actuellement élevés de certains États membres;

26. fait observer que, parallèlement aux stratégies de l'Union européenne en matière d'emploi, les villes et les régions jouent un rôle important pour évaluer les marchés locaux de l'emploi, anticiper leurs besoins et bâtir des programmes adaptés aux jeunes, et met en exergue l'importance des jeunes dans leur communauté, y compris sur les îles et les régions ultrapériphériques; invite les autorités locales et régionales à encourager la citoyenneté active et à veiller à ce que les représentants de la jeunesse ou les associations de jeunesse participent aux différentes initiatives proposées par l'Union européenne;

27. souligne le rôle positif de la formation ouverte ainsi que l'influence des universités ouvertes sur le processus d'acquisition du savoir et de nouvelles compétences par les étudiants, y compris les jeunes adultes, indispensables dans la lutte contre le chômage; souligne que la formation continue est une forme dynamique d'acquisition du savoir, conforme aux besoins actuels et aux intérêts des personnes participantes;

28. souligne l'importance d'acquérir des compétences transversales, telles que des compétences en matière de TIC, des compétences de leadership, une réflexion critique et des aptitudes linguistiques, également en étudiant à l'étranger, afin d'améliorer les perspectives des jeunes sur le marché du travail et leur capacité d'adaptation aux évolutions futures du marché du travail;

29. souligne l'importance de l'apprentissage informel et non formel pour le développement des valeurs, des aptitudes et des compétences des jeunes, ainsi que pour l'apprentissage de la citoyenneté et de la participation démocratique; appelle la Commission et les États membres à concevoir des systèmes qui reconnaissent les compétences acquises par le biais de l'apprentissage informel et non formel, le volontariat, les stages et le travail social et à fournir le soutien nécessaire à ces activités dans le cadre des nouveaux programmes pour l'éducation, la jeunesse et la citoyenneté;

30. estime qu'il est encore possible de développer l'apprentissage entre pairs dans le domaine de l'éducation et de la formation afin d'assurer l'échange de bonnes pratiques entre les États membres;

31. salue les récents engagements pris par les États membres et le Conseil visant à lancer de nouvelles initiatives en faveur de la jeunesse bénéficiant de mesures de financement précises; invite le Conseil à mettre en place des politiques similaires au sein de tous les États membres dans le cadre d'un "New Deal" en faveur des jeunes;

32. insiste sur la nécessité d'encourager les femmes à se lancer dans des métiers généralement considérés comme typiquement "masculins", notamment dans le secteur des technologies de l'information;

33. estime que les interventions précoces ainsi que des politiques proactives du marché du travail représentent un changement d'approche, qui consiste à passer de la prise en charge des symptômes de dénuement multi-générationnel à l'identification et la gestion des risques au cours des premières années de la vie, afin de prévenir le chômage et de faciliter la réintégration; attire tout particulièrement l'attention sur les personnes les plus marginalisées et pour lesquelles le risque de chômage est le plus élevé;

34. attire l'attention sur le problème des inégalités scolaires, de l'absentéisme et la nécessité de réduire le décrochage scolaire dans l'ensemble de l'Union; souligne l'importance d'un financement accru pour assurer l'égalité d'accès à l'éducation ainsi que pour réduire le décrochage scolaire; insiste sur la nécessité d'améliorer les liens et la coopération entre les acteurs de l'éducation, de la formation professionnelle et du travail de la jeunesse; appelle à mettre en place des parcours d'apprentissage flexibles aux échelons européen et national;

35. considère la transition entre l'éducation et le travail comme un moment particulièrement important pour les jeunes, étant donné que le début de leur carrière a une incidence considérable sur leur développement futur; souligne, à cet égard, le rôle important du développement des jeunes enfants pour rompre le cercle vicieux intergénérationnel de faible développement humain des enfants défavorisés; invite les États membres à renforcer les services de conseil et d'orientation à un stade précoce afin d'améliorer la capacité des jeunes à prendre des décisions suffisamment éclairées concernant leur carrière future, et à les aider ainsi à acquérir les compétences nécessaires et à trouver un emploi qui puisse servir les besoins du marché du travail; souligne le potentiel de création d'emplois qu'offrent les secteurs de l'économie verte, de la santé et des services sociaux, ainsi que des TIC;

36. souligne l'importance d'améliorer les politiques visant à faciliter la transition de l'éducation à l'emploi en garantissant des apprentissages et des stages de qualité;

37. demande aux États membres de cibler les jeunes qui ne sont ni dans la vie active, ni dans le système éducatif, ni en formation, en vue de leur offrir un apprentissage et une formation de qualité, de sorte qu'ils puissent acquérir les compétences et l'expérience nécessaires pour entrer sur le marché du travail, notamment, pour certains d'entre eux, en facilitant leur réintégration dans le système éducatif;

38. demande qu'une attention particulière soit accordée à la population carcérale jeune afin de faciliter sa réintégration dans la société;

39. appelle la Commission à renforcer l'initiative phare existante "Jeunesse en mouvement" moyennant de nouveaux slogans tels que "Pas de jeunes en dehors du système éducatif" et "Pas de jeunes en dehors du marché du travail";

40. rappelle le risque lié au fait de priver plusieurs États membres de leurs jeunes talents, créant ainsi une possible fuite des cerveaux; souligne que celle-ci peut empêcher ces États membres de renouer avec la relance économique et une croissance viable; invite la Commission et le Conseil à en tenir pleinement compte dans la proposition et la mise en œuvre des futures politiques;

41. souligne que le secteur créatif peut offrir aux jeunes des possibilités supplémentaires et nouvelles de développer leur talent et leurs compétences; rappelle à la Commission et aux États membres que les nouvelles technologies renforcent la créativité de la jeunesse;

42. souligne que la culture en Europe représente une part importante du PIB et invite les États membres à encourager davantage les initiatives visant à promouvoir des emplois durables pour les jeunes dans ce secteur;

Emploi des jeunes et entreprenariat

43. souligne l'importance de la cohésion socio-économique et territoriale de l'Union européenne, prévue à l'article 174 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, pour l'achèvement des objectifs de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la jeunesse, qui consistent à créer des possibilités plus nombreuses dans le respect de l'égalité des chances pour tous les jeunes, à promouvoir l'inclusion sociale, l'égalité entre les hommes et les femmes et la solidarité pour tous les jeunes, à réduire le risque de pauvreté et à accroître la part de la population ayant un emploi, dans un contexte d'application de mesures de réduction du volume de la dette, de chômage croissant des jeunes et de divergences importantes en matière de niveau d'instruction et de formation;

44. appelle les États membres à tirer pleinement parti des fonds structurels de l'UE pour la période 2007-2013, notamment le FSE; demande à la Commission de tenir le Parlement européen régulièrement informé des progrès réalisés par les États membres;

45. demande à la Commission et aux États membres de mobiliser tous les fonds disponibles, notamment dans le cadre des fonds structurels, et de les investir dans un programme qui permettrait de stimuler les investissements pour la formation et l'emploi en vue de combattre les taux élevés inacceptables de chômage chez les jeunes, notamment en encourageant le développement d'entreprises par les jeunes, grâce à la culture de l'esprit d'entreprise; accueille favorablement l'initiative pour l'emploi des jeunes et prie instamment les États membres et les régions concernés d'utiliser pleinement les fonds disponibles du Fonds social européen (FSE) et des affectations spéciales;

46. se félicite de la nouvelle initiative de l'UE sur un système de garantie pour la jeunesse qui sera étendu aux jeunes âgés de moins de 30 ans, qui devrait leur offrir des perspectives de haute qualité, significatives et pertinentes; appelle les États membres à s'engager à mettre en œuvre le système d'une manière efficace et rapide et à exploiter pleinement les possibilités offertes dans le cadre du nouveau fonds pour l'emploi des jeunes mis à disposition dans le nouveau CFP; insiste sur la nécessité de disposer de fonds suffisants pour l'initiative par le biais du Fonds social européen et des autres fonds structurels de l'Union passés et futurs; estime que le budget indiqué par le Conseil est totalement insuffisant pour couvrir la période de 7 ans;

47. souligne toutefois que le système de garantie pour la jeunesse ne peut pas remplacer les réformes et les efforts structurels qui doivent permettre aux systèmes éducatifs et aux marchés du travail de certains États membres d'être capables de relever les défis du futur;

48. appelle la Commission à mettre en place des incitants et une aide technique permettant aux jeunes de créer leur propre entreprise, sous le slogan "si tu ne trouves pas de travail, crées-en toi un";

49. propose de renforcer l'esprit d'entreprise chez les jeunes en facilitant l'accès aux instruments de microcrédit et de microfinancement;

50. estime que la consolidation fiscale ne devrait pas se faire au détriment de l'emploi des jeunes; appelle les États membres à offrir davantage d'incitants pour soutenir un emploi de qualité pour les jeunes, tels que des réductions d'impôts et de cotisations sociales et l'établissement d'une législation du marché du travail appropriée;

51. reconnaît que les entreprises sociales peuvent jouer un rôle important pour promouvoir des emplois de qualité, combattre la pauvreté et lutter contre l'exclusion sociale en investissant dans l'éducation et la formation des jeunes Européens.

52. souligne la nécessité que les États membres prévoient un filet de sécurité pour les jeunes entreprises qui font faillite; insiste pour qu'ils suppriment les obstacles bureaucratiques;

Nouvelles technologies et médias sociaux

53. appelle la Commission à lancer une enquête pour suivre l'impact des nouvelles technologies et des médias sociaux sur le quotidien des jeunes;

54. souligne la nécessité que les États membres mettent en œuvre des stratégies pour soutenir l'accès des jeunes aux TIC;

55. invite la Commission à tirer parti du dynamisme des médias sociaux dans l'éducation, la formation et la participation des jeunes en vue d'améliorer l'employabilité et de renforcer l'entreprenariat, l'innovation et la culture;

56. insiste sur la nécessité de protéger les jeunes contre toutes les formes d'abus, y compris les abus et attaques en ligne à l'encontre de leurs données à caractère personnel et de leur santé;

57. souligne la nécessité d'améliorer la publicité et le dynamisme relatifs aux initiatives de la Commission en faveur de la jeunesse (telles que le portail européen de la jeunesse) par l'intermédiaire des réseaux sociaux et d'un engagement accru auprès des organisations de la jeunesse et des représentants des jeunes;

58. se félicite de la communication annoncée par la Commission intitulée "Opening Up Education" visant à améliorer l'efficacité, l'accessibilité et l'équité des systèmes d'éducation, de formation et d'apprentissage en renforçant l'intégration des TIC et des nouvelles technologies dans l'éducation et la formation; appelle tous les États membres à encourager les initiatives permettant d'ouvrir l'éducation, par exemple par l'introduction de cours en ligne ouverts et massifs (MOOC);

Participation des jeunes et citoyenneté européenne

59. se félicite que l'année 2013 soit l'Année européenne des citoyens; souligne la nécessité d'impliquer davantage les jeunes en les encourageant à partager la manière dont ils envisagent l'avenir de l'Union européenne;

60. invite la Commission à maintenir et à renforcer son soutien en faveur d'une carte jeunes au niveau européen, en vue de faciliter l'accès des jeunes à la culture dans l'ensemble de l'Union européenne;

61. souligne l'importance capitale de considérer le sport et l'exercice physique et les activités sociales pour encourager la participation des jeunes comme des outils capables d'influer fortement sur les communautés locales et d'aider à relever les nombreux défis sociétaux que les jeunes rencontrent, par exemple en luttant contre l'exclusion sociale et en dotant les jeunes d'un sentiment de fierté et d'estime de soi; souligne par ailleurs que les avantages physiques et mentaux liés à l'exercice physique permettent de rendre les jeunes aptes au travail;

62. souligne qu'il est important que l'Union européenne transmette des messages forts orientés vers la jeunesse, qui soient étayés par de réelles politiques en vue des élections européennes de 2014;

63. appelle la Commission à développer davantage d'initiatives en vue de renforcer l'intégration européenne; demande instamment aux États membres d'intégrer des cursus d'études européennes dans leurs programmes éducatifs;

64. souligne l'importance d'avoir recours aux technologies de l'information et de la communication, y compris aux réseaux sociaux, dans le but spécifique d'approfondir la participation;

65. souligne la nécessité de développer des programmes d'ouverture à l'attention des groupes marginalisés et de soutenir le secteur de la jeunesse dans le développement de ses structures et de ses canaux de communication afin d'atteindre un plus grand nombre de jeunes, notamment ceux qui risquent l'exclusion sociale;

66. souligne l'importance du programme "Jeunesse en action" qui promeut la citoyenneté active des jeunes, développe leur solidarité et favorise la tolérance entre les jeunes;

67. souligne le rôle des organisations de la jeunesse, comme principal canal de participation, et des volontaires, et que cela doit être renforcé par le biais de mécanismes de soutien ainsi que de cadres juridiques favorables et d'une identification claire de droits et de responsabilités, comme l'a souligné la charte européenne sur les droits des volontaires; demande à la Commission et aux États membres d'assurer le soutien politique et financier au travail de la jeunesse, notamment aux organisations de la jeunesse impliquées dans des projets de l'UE;

68. considère la possibilité pour les jeunes de vivre une vie autonome comme la priorité absolue que la stratégie en faveur de la jeunesse devrait aborder au cours de la prochaine période; demande pour cette raison à la Commission et aux États membres d'axer la coopération dans le domaine de la jeunesse sur l'autonomie des jeunes et la participation de tous les jeunes dans la société;

Principes généraux

69. met l'accent sur le fait qu'il importe de supprimer toutes formes de discrimination entre les jeunes fondée sur le genre, la race ou l'origine ethnique, la religion, le handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle;

70. souligne que la lutte contre les inégalités entre les sexes et les stéréotypes devrait faire partie intégrante d'une politique efficace en faveur de la jeunesse en vue de prévenir et d'éliminer notamment la violence à l'égard des femmes;

71. insiste sur l'importance de reconnaître les jeunes et de les impliquer directement comme un groupe prioritaire dans la vision sociale de l'UE, améliorant ainsi leur influence, leur développement, leur bien-être et leur inclusion sociale;

72. souligne la nécessité de fournir un accompagnement efficace et individualisé aux jeunes personnes handicapées;

o

o         o

73. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.

  • [1]  JO C 161 du 31.05.2011, p. 21.
  • [2]  JO C 119 du 28.5.2009, p. 2.
  • [3]  JO C 377 du 7.12.2012, p. 77.
  • [4]  Eurofound (2012), ‘NEETs – Young people not in employment, education or training: Characteristics, costs and policy responses in Europe’, Office des publications de l'Union européenne, Luxembourg.
  • [5]  Eurofound (2012) "Les NEET – jeunes sans emploi, éducation ou formation: caractéristiques, coûts et mesures prises par les pouvoirs publics en Europe". Office des publications de l'Union européenne, Luxembourg.

EXPOSÉ DES MOTIFS

La communication de la Commission

Le 27 avril 2009, la Commission a pour la première fois publié une communication définissant une nouvelle stratégie européenne en faveur de la jeunesse, destinée à définir un cadre de coopération sur les questions de la jeunesse pour la décennie à venir et à offrir aux jeunes une amélioration quantitative et qualitative de leurs perspectives. La stratégie a été scindée en trois cycles de travail d'une durée égale et en huit domaines d'action, à savoir a) éducation et formation, b) emploi et esprit d'entreprise, c) santé et bien-être, d) inclusion sociale, e) participation, f) volontariat, g) culture et créativité, h) jeunesse et monde. Au terme de chaque cycle, un rapport d'avancement doit être publié en vue d'évaluer les résultats obtenus et d'établir un ensemble de priorités pour le prochain cycle de travail. Le 10 septembre 2012, la Commission a ainsi publié le premier rapport sur la mise en œuvre du premier cycle de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse.

Le premier cycle avait pour priorité l'amélioration de la coopération entre les États membres sur les questions et politiques liées à la jeunesse. Les points d'attention principaux de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse étaient l'employabilité des jeunes, le soutien à l'entreprenariat et la promotion de la participation des jeunes. De fait, plusieurs États membres ont fortement progressé quant à la mise en place d'un plan stratégique national en faveur de la jeunesse, l'un des objectifs primordiaux du premier cycle. Les actions de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse se répartissent en huit domaines d'action, et les progrès accomplis varient d'un État membre à l'autre. Pour ce qui est du volet "emploi et esprit d'entreprise", le premier dialogue structuré porte sur l'emploi des jeunes, et en particulier sur des actions concrètes destinées à contrer la montée du chômage chez les jeunes. Par ailleurs, des initiatives européennes, telles que les "garanties pour la jeunesse" et la hausse prévue du financement consacré à la jeunesse par l'intermédiaire du programme "Erasmus pour tous" sous le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) 2014-2020, appuient les politiques des États membres.

Les initiatives et les progrès réalisés dans tous les domaines d'action (éducation, emploi, etc.) sont repris dans la communication de la Commission qui y est consacrée.

Le nouveau cycle de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse (2013-2015)

D'après la proposition de la Commission, le prochain cycle (2013-2015) sera toujours axé sur l'emploi des jeunes et ciblera en particulier ceux qui ne sont ni dans la vie active, ni dans le système éducatif, ni en formation, en mettant pleinement à profit le financement européen. La Commission reconnaît qu'il faudrait s'attaquer plus efficacement aux répercussions de la crise sur les jeunes, sachant que le chômage des jeunes atteint des niveaux inacceptables, surtout dans le sud de l'Union européenne, comme en Grèce (59,1 % en janvier 2013), en Espagne (55,9 %), en Italie (38,4 %) et au Portugal (38,3 %). Pour remédier à cette situation, les États membres doivent mettre pleinement à profit les fonds européens disponibles et tirer parti des solutions offertes par l'Initiative sur les perspectives d'emploi des jeunes, dans l'intérêt des jeunes qui ne sont ni dans la vie active, ni dans le système éducatif, ni en formation. En outre, l'analyse annuelle de la croissance met en exergue des signes manifestes d'une hausse du nombre de personnes risquant de passer en dessous du seuil de pauvreté, notamment pour ce qui est des enfants. Il s'agit d'un autre point que l'Europe devrait aborder au deuxième cycle. Sous cet angle, la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse devrait s'adresser aux jeunes vulnérables en mettant l'accent sur la participation générale des jeunes à la société civile et en allégeant les retombées de l'actuelle crise sur l'inclusion sociale, de même que ses répercussions sur la santé et le bien-être des jeunes.

Observations du rapporteur

Compte tenu des restrictions de longueur imposées, le présent rapport s'efforce de mettre en évidence les principaux obstacles auxquels se heurte aujourd'hui la jeune génération et de proposer des solutions appropriées pour les surmonter. Il s'agit avant tout de consolider les politiques menées par les États membres de manière à obtenir les meilleurs résultats possible et à atteindre les objectifs visés. Qui plus est, le rapport aspire à mettre en évidence les points qui ne sont pas encore couverts par l'actuelle stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse. Le rôle des nouvelles technologies et des médias sociaux par exemple n'est pas négligeable, compte tenu de la place prépondérante qu'ils occupent de plus en plus dans tous les aspects de la vie des jeunes (depuis l'emploi et la participation à la société jusqu'au divertissement et à l'expression).

Il ne fait aucun doute que trois ans après la publication du rapport "Une stratégie de l'Union européenne pour investir en faveur de la jeunesse et la mobiliser", les indicateurs socioéconomiques ont fortement changé en Europe. La situation d'avant n'est pas comparable avec les difficultés auxquelles l'UE fait face aujourd'hui. La crise économique persistante qui fait actuellement rage en Europe engendre une absence sans précédent de perspectives pour la jeunesse. Il convient de remédier de toute urgence à cette situation grâce à des mesures ciblées et à un financement approprié, comme l'a déclaré le président Barroso en janvier 2012 lorsqu'il a présenté l'initiative de la Commission sur le chômage des jeunes. Dans ce contexte, le rapporteur prie l'Union européenne d'agir immédiatement pour éviter que la situation ne se détériore encore. En mettant en œuvre la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse, l'Europe peut, pour la première fois de son histoire, actionner des outils, des politiques et des mécanismes à même de répondre de manière intégrée aux défis auxquels la jeune génération est aujourd'hui confrontée. Ce pas en avant ne peut toutefois pas être jugé suffisant pour annihiler les répercussions de la crise, laquelle s'est parfois propagée plus rapidement que la capacité de réaction de l'UE. Le traité de Lisbonne réserve aux États membres des compétences accrues pour les questions liées à la jeunesse (principe de subsidiarité), de telle sorte qu'il n'est pas possible d'en décider complètement à l'échelon européen. Il existe cependant de bonnes pratiques, outils de financement et options spécifiques, comme le révèle le premier rapport d'évaluation de la Commission.

Il est à présent primordial d'adapter ces outils (à commencer par le nouveau CFP et le nouveau programme de l'UE pour l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport jusqu'à de nouvelles initiatives, comme la garantie européenne pour la jeunesse), de manière à obtenir à nouveau des résultats optimaux pour la jeunesse.

Eu égard à ce qui précède et indépendamment de l'appel lancé par l'UE en vue d'accroître les dépenses en faveur de l'éducation, de l'innovation et de l'esprit d'entreprise chez les jeunes, un nombre important d'États membres procèdent à de larges coupes budgétaires dans ces domaines, ce qui compromet non seulement la bonne mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur de la jeunesse, mais menace également de suspendre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie "UE 2020". Qui plus est, les États membres ne recourent que partiellement aux fonds structurels de l'UE pour soutenir l'éducation, l'emploi ou la formation. L'année dernière, près de 30 milliards d'euros du Fonds social européen (FSE) n'avaient toujours pas été engagés, faute de demande de la part des États membres. Cette situation est décevante. Sachant que le nouveau CFP consent de nouveaux investissements dans ces domaines, les États membres devraient manifestement développer des outils plus efficaces et prendre des actions plus ciblées.

Il s'agit en outre de définir plus clairement les instruments et les indicateurs. Si des groupes de travail consacrés à la jeunesse sont en œuvre dans huit États membres, aucun progrès significatif n'a encore pu être observé, ce qui souligne la nécessité de fournir des informations plus complètes sur les compétences et la mission de ces groupes de travail. En 2011, le coût économique du désengagement des jeunes du marché du travail était estimé à 153 milliards d'euros, soit 1,2 % du PIB de l'UE. Il s'agit d'une charge socioéconomique de taille. En parallèle, les taux de chômage excessifs affichés dans certains États membres contraignent les jeunes à émigrer, augmentant le risque de fuite des cerveaux et les conséquences négatives pour les pays d'origine de ces jeunes, tout en entravant les efforts fournis par ces États membres pour retrouver leur compétitivité et revenir à une croissance économique durable fondée sur des qualifications élevées. La situation est exacerbée au niveau régional, d'après de récentes études de la Commission.

L'inadéquation des compétences est une autre difficulté qui est dans la ligne de mire du rapporteur. Malgré leur importance, les initiatives positives telles que le Panorama européen des compétences, un outil en ligne visant à remédier à l'inadéquation des compétences, sont loin d'être suffisantes. D'après les données disponibles, 2 millions d'emplois restent vacants en Europe à cause de l'inadéquation des compétences, dans un contexte de chômage élevé chez les jeunes. Ce constat suscite inévitablement de fortes inquiétudes quant à la capacité des systèmes éducatifs nationaux à s'ajuster aux exigences actuelles du marché du travail. En fait, le nombre de jeunes qui ne sont ni dans la vie active, ni dans le système éducatif, ni en formation (NEET) a augmenté de manière vertigineuse dans l'UE (plus de 22 %), allant parfois de pair avec l'exclusion sociale, la perte du logement et la pauvreté, autant de faits qui laissent à craindre que nous soyons sur le point de créer une "génération perdue".

De nouvelles difficultés sont également apparues. La crise a donné un nouveau souffle à l'extrémisme et au radicalisme, qui ont trouvé un terreau fertile pour s'étendre. Ce phénomène affecte profondément la jeunesse, même dans les pays dans lesquels la crise a des répercussions moins lourdes (comme le montre l'Eurobaromètre). Le rapporteur estime que le nouveau cycle de la stratégie européenne en faveur de la jeunesse devrait se focaliser davantage sur cet aspect en suggérant des actions et des politiques précises, avancées dans le présent rapport. Ces propositions doivent aller de pair avec la promotion de la participation des jeunes dans les discussions et débats européens. En fait, si l'approche transsectorielle a jusqu'à présent eu des résultats probants, le rapporteur est d'avis qu'il convient d'y associer un plus grand nombre de jeunes (à savoir les jeunes isolés et les jeunes non organisés).

Le rapporteur estime en outre qu'une stratégie européenne en faveur de la jeunesse devrait prendre en considération les nouvelles technologies et le rôle des médias sociaux dans la vie des jeunes. L'employabilité des jeunes, l'esprit d'entreprise, la formation et l'éducation exigent en effet la réunion de qualifications élevées et modernes. Il est assez décevant de constater qu'un grand nombre de jeunes ne disposent encore que de compétences informatiques très limitées, voire inexistantes, et que la large bande n'ait pas encore atteint tous les citoyens européens. D'après la Commission, 20 % des étudiants de l'enseignement secondaire n'ont jamais ou pratiquement jamais utilisé l'ordinateur lors des cours dispensés à l'école, tandis qu'à peine la moitié des étudiants de 16 ans fréquentent une école utilisant fréquemment l'outil numérique. En revanche, 80 % des jeunes Européens de 16 à 24 ans utilisent les réseaux sociaux en ligne, et près de 230 000 emplois européens en dépendent.

Outre ces défis, il était et il est toujours primordial pour l'UE d'affirmer de manière claire et optimiste qu'elle s'emploie à triompher des menaces précitées, en donnant à voir de véritables lueurs d'espoir. Pour ce faire, le rapporteur estime qu'il faut fixer un ordre de priorités dans le prochain cycle, de manière à ne négliger aucun des huit domaines d'action. Dans les limites du présent rapport, le rapporteur s'est efforcé de mettre en avant les domaines dans lesquels il convient d'agir plus profondément. Il arrête des priorités dans ce but et propose de nouveaux outils et de nouvelles politiques destinés à aider les jeunes à court, moyen et long terme. Il insiste en outre sur le fait qu'en sa qualité de seule institution européenne élue démocratiquement et appelée à rendre des comptes devant les citoyens européens, le Parlement européen devrait avoir davantage de poids dans l'élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse.

Dans la période de crise que nous connaissons, il est en effet de la plus haute importance que l'UE continue à inspirer les jeunes. Il convient pour ce faire de créer davantage de possibilités en matière d'éducation et de formation sous toutes ses formes, d'investir en faveur de la jeunesse et de soutenir l'esprit d'innovation et d'entreprise, de financer résolument les programmes en faveur de la jeunesse et de rester convaincu que chaque euro dépensé pour la jeune génération a des effets multiplicateurs sur la croissance en Europe, de même que sur sa cohésion sociale future. L'UE dispose des politiques et des outils appropriés pour concrétiser ces aspirations. Toutefois, rien ne sera réalisable sans la détermination des États membres. Par l'intermédiaire de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse, nous envoyons des messages clairs, nous fixons des priorités et nous définissons des lignes directrices. Il appartient cependant aux États membres, et en particulier à ceux qui connaissent les problèmes les plus graves, de les mettre pleinement à profit, de manière prompte et efficace. Il nous faut nous hâter, corriger les initiatives inefficaces ou en subventionner de nouvelles, en restant chevillés à cette vocation historique de l'UE. Contre toutes les estimations pessimistes, contre toutes les prévisions funestes, il nous faut rester optimistes et convaincus que nous atteindrons nos objectifs.

AVIS DE LA COMMISSION DE L'EMPLOI ET DES AFFAIRES SOCIALES (31.5.2013)

à l'intention de la commission de la culture et de l'éducation

sur la réalisation de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la jeunesse (2010-2012)
2013/2073(INI))

Rapporteur(e): Ole Christensen

SUGGESTIONS

La commission de l'emploi et des affaires sociales invite la commission de la culture et de l'éducation, compétente au fond, à incorporer dans la proposition de résolution qu'elle adoptera les suggestions suivantes:

A. considérant que la crise a entraîné une progression des formes d'emploi précaires pour les jeunes, des contrats de courte durée et à temps partiel et des stages non rémunérés remplaçant trop souvent des emplois existants;

B.  considérant qu'en février 2013, le taux global de chômage des jeunes de l’Union européenne s’élevait à 23,5 % et qu'en 2011, 7,5 millions des 15-24 ans et 6,5 millions des 25-29 ans ne suivaient ni enseignement, ni formation ou n'occupaient pas d'emploi (les "NEET");

C. considérant qu'en 2011, la perte économique imputable au désengagement des jeunes du marché du travail a été évaluée à 153 milliards EUR, ce qui correspond à 1,2 % du PIB de l'Union européenne[1];

1.  observe l'impact qu'a eu la stratégie en faveur de la jeunesse durant le premier cycle (2010-2012); souligne que le cadre pour l'investissement intersectoriel de la Commission, des États membres et des parties intéressées était un bon début, mais qu'à l'avenir, il conviendrait de le renforcer en améliorant l'accès à l'emploi, à l'éducation et à la formation, luttant ainsi contre la pauvreté et l'exclusion, tout en ayant recours aussi à une approche intersectoriel qui permettrait de diffuser les pratiques dans les différents secteurs concernés;

2.  relève que les aspects relatifs à l'emploi de la stratégie en faveur de la jeunesse se font encore plus urgents du fait de la crise actuelle, du niveau alarmant de chômage chez les jeunes et du coût estimé de l'"inaction" dans l'Union; considère que, au vu des emplois vacants qui sont de l'ordre de 2 millions dans l'Union, le prochain cycle (2013-2015) devrait, en se centrant sur le chômage chez les jeunes, l'éducation et la formation, contribuer à la réalisation des deux objectifs majeurs de la stratégie en faveur de la jeunesse: créer des perspectives égales pour les jeunes sur le marché de l'emploi et promouvoir l'inclusion sociale; souligne qu'il faudrait prendre dûment en compte l'incidence de la crise sur les jeunes et sur leur participation à la société; met en garde contre l'intégration des jeunes dans l'emploi par tous les moyens, car cette approche risque d'ignorer la qualité du travail et les droits au travail pour les jeunes, et en particulier le droit à un revenu décent; souligne dès lors que la stratégie en faveur de la jeunesse devrait aider à créer des emplois de qualité permettant aux jeunes de vivre de manière autonome sans connaître la pauvreté;

3.  rappelle les grands objectifs de la stratégie Europe 2020, à savoir atteindre un taux d'emploi de 75 % pour les personnes âgées de 20 à 64 ans, ramener le taux de décrochage scolaire précoce sous le seuil des 10 % et sortir au moins 20 millions de personnes de la pauvreté et de l'exclusion sociale; souligne que la mise en œuvre de la stratégie en faveur de la jeunesse au cours du prochain cycle devrait être étroitement liée à la réalisation des grands objectifs de la stratégie Europe 2020;

4.  invite les États membres à publier des rapports fondés sur des connaissances et des données factuelles concernant la situation sociale et les conditions de vie des jeunes, à établir des plans d'action nationaux et à les exécuter de manière cohérente;

5.  souligne qu'il conviendrait, dès la petite enfance, d'accorder une attention particulière aux groupes vulnérables fortement exposés au risque d'exclusion sociale, notamment les personnes qui ne suivent ni enseignement, ni formation ou n'occupent pas d'emploi (les "NEET") et les jeunes issus de milieux défavorisés, en leur offrant des perspectives d'emploi réelles et concrètes et en encourageant leur participation active à la société;

6.  met en avant la nécessité de combattre le décrochage scolaire précoce; souligne qu'en l'absence de mesures intégrées majeures, l'objectif de réduction du décrochage scolaire précoce inscrit dans la stratégie Europe 2020 ne sera pas atteint; invite tous les acteurs à assurer la transition entre l'enseignement ou la formation et le travail, grâce à un dialogue entre les personnes concernées, le secteur de l'éducation, les services de l'emploi et les services sociaux et familiaux, grâce à la création de meilleures connexions entre les systèmes de formation professionnelle initiale et continue et l'emploi des jeunes, afin d'encourager une formation adéquate, qui soit adaptée aux besoins des programmes de réinsertion dans le marché du travail offrant une seconde chance, et grâce à la mise en place de systèmes éducatifs en alternance;

7.  considère la transition entre l'éducation et le travail comme un moment particulièrement important pour les jeunes, étant donné que le début de leur carrière a une incidence considérable sur leur développement futur; souligne, à cet égard, le rôle important du développement des jeunes enfants pour rompre le cercle vicieux intergénérationnel de faible développement humain des enfants défavorisés; invite les États membres à renforcer les services de conseil et d'orientation à un stade précoce afin d'améliorer la capacité des jeunes à prendre des décisions suffisamment éclairées concernant leur carrière future, et à les aider ainsi à acquérir les compétences nécessaires et à trouver un emploi qui puisse servir les besoins du marché du travail; souligne le potentiel de création d'emplois qu'offrent les secteurs de l'économie verte, de la santé et des services sociaux, ainsi que des TIC;

8.  reconnaît l'importance des stages (particulièrement dans le cadre d'une qualification professionnelle ou d'une formation universitaire) permettant aux jeunes d'acquérir formation et expérience; souligne que les garanties pour les jeunes doivent être respectées et que la Commission devrait dès lors proposer une définition des stages de qualité, tout en incluant des critères de protection sociale, de rémunération correcte, de conditions de travail (qui tiennent compte des approches nationales) et de normes de santé et de sécurité, indépendants de la durée du stage;

9.  invite la Commission à formuler des propositions relatives à un cadre de qualité pour les stages et à une alliance pour l'apprentissage, dont le but serait de promouvoir les stages de haute qualité pour les étudiants et les jeunes dans l'ensemble de l'Union; demande aux États membres de mettre en place sans plus attendre la garantie en faveur de la jeunesse (regroupant tous les jeunes jusqu'à 30 ans) et de lancer immédiatement leurs projets afin de lutter contre le chômage des jeunes en puisant dans les 6 milliards EUR de fonds communautaires destinés à l'initiative pour l'emploi des jeunes et en y ajoutant leurs propres moyens financiers, en vue de faciliter la réalisation de ces projets; demande à la Commission d'apporter un soutien concret aux États membres mettant en œuvre la garantie en faveur de la jeunesse, tout en rappelant l'importance de la responsabilité sociale des entreprises (RSE);

10. souligne que la réussite d'un système de garantie en faveur de la jeunesse dépend largement de l'existence d'autres politiques (notamment des politiques du marché du travail actives et axées sur l'insertion), qui assurent aux services pour l'emploi l'infrastructure et les capacités nécessaires pour fournir aux jeunes des services sur mesure et personnalisés; relève qu'un système de garantie en faveur de la jeunesse performant dépend aussi des efforts consentis par les employeurs et de l'inclusion des partenaires sociaux et des mouvements de jeunesse;

11. souligne qu'il convient d'accroître la mobilité volontaire des jeunes (notamment grâce au portail emploi EURES, au programme pour l'apprentissage et la formation tout au long de la vie et au programme Jeunesse en action) afin d'améliorer l'éducation, la formation et l'apprentissage mutuel et de faire mieux correspondre l'offre et la demande de travail;

12. souligne que le financement européen peut être un complément important aux investissements nécessaires issus des budgets nationaux, particulièrement dans les États membres et les régions les plus affectés par la crise et qui font face à un niveau de chômage élevé chez les jeunes; demande aux États membres d'exploiter le potentiel du Fonds social européen (FSE) lors de la mise en œuvre de la stratégie en faveur de la jeunesse et rappelle que le FSE est axé sur l'inclusion sociale, la lutte contre la pauvreté et le soutien à la création d'emplois durables; estime, par conséquent, qu'au moins 25 % des ressources financières destinées à la politique de cohésion devraient être alloués au FSE; souligne que les ressources et les initiatives de financement destinées à l'emploi des jeunes doivent être perçues non pas comme un coût, mais comme un investissement continu majeur à long terme visant à maximiser le potentiel des jeunes, tant pour le marché du travail que pour la société dans son ensemble; souligne qu'il existe un argument social, démocratique et économique fort en faveur de cet investissement et rappelle le "rendement" important des investissements dans la formation et les compétences;

13. souligne que la mise en œuvre réussie de la stratégie en faveur de la jeunesse nécessite l'engagement continu, cohérent et coordonné de toutes les parties intéressées, en particulier les partenaires sociaux, les mouvements de jeunesse et les représentants des conseils nationaux de jeunesse; invite les États membres à s'interroger sur la manière dont les bonnes pratiques adoptées dans d'autres pays peuvent s'appliquer à leurs propres marchés du travail; est convaincu que le dialogue structuré est un bon moyen d'associer les jeunes à la prise de décisions et de renforcer leur appropriation de la stratégie en faveur de la jeunesse; invite les États membres à adopter l'utilisation de ce forum au cours du prochain cycle de la stratégie en faveur de la jeunesse;

RÉSULTAT DU VOTE FINAL EN COMMISSION

Date de l’adoption

30.5.2013

 

 

 

Résultat du vote final

+:

–:

0:

35

2

1

Membres présents au moment du vote final

Edit Bauer, Heinz K. Becker, Jean-Luc Bennahmias, Phil Bennion, Pervenche Berès, Vilija Blinkevičiūtė, Milan Cabrnoch, Alejandro Cercas, Ole Christensen, Derek Roland Clark, Minodora Cliveti, Marije Cornelissen, Frédéric Daerden, Sari Essayah, Richard Falbr, Marian Harkin, Nadja Hirsch, Stephen Hughes, Danuta Jazłowiecka, Martin Kastler, Ádám Kósa, Jean Lambert, Patrick Le Hyaric, Verónica Lope Fontagné, Olle Ludvigsson, Thomas Mann, Csaba Őry, Sylvana Rapti, Licia Ronzulli, Nicole Sinclaire, Joanna Katarzyna Skrzydlewska, Jutta Steinruck, Traian Ungureanu

Suppléant(s) présent(s) au moment du vote final

Malika Benarab-Attou, Iliana Malinova Iotova, Svetoslav Hristov Malinov, Ria Oomen-Ruijten, Antigoni Papadopoulou

  • [1]  Eurofound (2012) "Les NEET – jeunes sans emploi, éducation ou formation: caractéristiques, coûts et mesures prises par les pouvoirs publics en Europe", Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg.

AVIS DE LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT REGIONAL (3.6.2013)

à l'intention de la commission de la culture et de l'éducation

sur la réalisation de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la jeunesse (2010-2012)
(2013/2073 (INI))

Rapporteure: Martina Anderson

SUGGESTIONSS

La commission du développement régional invite la commission de la culture et de l'éducation, compétente au fond, à incorporer dans la proposition de résolution qu'elle adoptera les suggestions suivantes:

1.  souligne l'importance de la cohésion socio-économique et territoriale de l'Union européenne, prévue à l'article 174 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, pour l'achèvement des objectifs de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la jeunesse, qui consistent à créer des possibilités plus nombreuses dans le respect de l'égalité des chances pour tous les jeunes, à promouvoir l'inclusion sociale, l'égalité entre les hommes et les femmes et la solidarité pour tous les jeunes, à réduire le risque de pauvreté et à accroître la part de la population ayant un emploi, dans un contexte d'application de mesures de réduction du volume de la dette, de chômage croissant des jeunes et de divergences importantes en matière de niveau d'instruction et de formation;

2.  est convaincu que la première priorité de l'Union européenne devrait être la lutte contre le chômage des jeunes en Europe; s'inquiète du nombre alarmant de jeunes sans éducation ni emploi; estime que si l'Union ne parvient pas à faire face adéquatement à ce défi, le manque de perspectives des jeunes nuira à la confiance dans le projet européen;

3.  souligne l'importance de l'investissement stratégique des fonds structurels de l'Union dans le développement régional, la compétitivité et dans la création à l'encouragement et à la création de stages, de contrats d'apprentissage et d'emplois de qualité élevée qui permettraient aux jeunes de bénéficier de possibilités d'emploi aussi larges que possible, dans le respect des droits des employés dans chaque État membre, de façon à réduire de manière significative le risque de précarité et pauvreté; souligne également l'importance d'une diversification économique vers des secteurs à forte valeur ajoutée le cas échéant, et la nécessité de mettre l'accent sur les zones rurales et défavorisées;

4.  souligne l'importance de corriger les décalages géographiques entre l'offre et la demande en matière d'emploi au sein des États membres et entre les États membres, notamment par des modifications du portail européen sur la mobilité de l'emploi (EURES), afin d'améliorer les possibilités d'emploi des jeunes;

5.  estime que les interventions précoces ainsi que des politiques proactives du marché du travail représentent un changement d'approche, qui consiste à passer de la prise en charge des symptômes de dénuement multi-générationnel à l'identification et la gestion des risques au cours des premières années de la vie, afin de afin de prévenir le chômage et de faciliter la réintégration; attire tout particulièrement l'attention sur les personnes les plus marginalisées et pour lesquelles le risque de chômage est le plus élevé;

6.  propose, pour ouvrir une voie royale au progrès, de développer un cadre qui associe explicitement les résultats obtenus aux progrès réalisés dans la mise en œuvre de la convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, en soutenant ainsi l'idée selon laquelle les politiques de la jeunesse doivent être solides et mesurables;

7.  fait observer que, parallèlement aux stratégies de l'Union européenne en matière d'emploi, les villes et les régions jouent un rôle important pour évaluer les marchés locaux de l'emploi et bâtir des programmes adaptés aux jeunes, et met en exergue l'importance des jeunes dans leur communauté, y compris sur les îles et les régions ultrapériphériques; invite les autorités locales et régionales à encourager la citoyenneté active et à veiller à ce que les représentants de la jeunesse ou les associations de jeunesse participent aux différentes initiatives proposées par l'Union européenne;

8.  souligne que les programmes de l'Union, et en particulier les fonds structurels et de cohésion, sont les instruments les plus efficaces pour créer de nouveaux emplois et pour encourager l'esprit d'entreprise chez les jeunes;

9.  déplore que les grandes déclarations du Conseil européen concernant les engagements en faveur de la jeunesse ne se traduisent pas par des engagements financiers correspondants; note qu'une grande partie du "paquet pour la croissance" annoncé en 2012 consiste essentiellement en une réaffectation partielle de fonds structurels déjà promis et engagés;

10. prie instamment les États membres de supprimer les obstacles existants aux contrats d'apprentissage et stages transfrontaliers afin de faire mieux correspondre l'offre et la demande en possibilités de formation fondées sur le travail pour les jeunes et d'améliorer ainsi la mobilité et l'employabilité, en particulier dans les régions frontalières;

11. déplore l'ambivalence du Conseil, qui préconise de dégager des moyens supplémentaires pour les jeunes tout en retardant les négociations concernant les paiements pour la modification du budget 2013, ce qui met en péril le paiement des bourses Erasmus; invite le Conseil à adopter une approche plus constructive en cessant de creuser l'écart entre les crédits de paiement et les crédits d'engagement dans chaque budget annuel;

12. demande à la Commission et aux États membres de mobiliser tous les fonds disponibles, notamment dans le cadre des fonds structurels, et de les investir dans un programme qui permettrait de stimuler les investissements pour la formation et l'emploi en vue de combattre les taux élevés inacceptables de chômage chez les jeunes, notamment en encourageant le développement d'entreprises par les jeunes, grâce à la culture de l'esprit d'entreprise; accueille favorablement l'initiative pour l'emploi des jeunes et prie instamment les États membres et les régions concernés d'utiliser pleinement les fonds disponibles du Fonds social européen (FSE) et des affectations spéciales;

13. estime que des stratégies nationales et régionales intensives visant à encourager les entreprise à engager des jeunes auraient permis d'éviter les taux de chômage élevés de certains États membres;

14. suggère que le système de garantie pour la jeunesse bénéficie de moyens financiers adéquats à travers un meilleur usage du FSE;

15. insiste sur la nécessité de soutenir davantage le développement de l'esprit d'entreprise chez les jeunes par un accès aux fonds de l'Union et par la fourniture de conseils en matière d'entreprise;

16. estime que de nouveaux programmes devraient être mis en place afin de fournir aux jeunes une éducation technologique de qualité et de leur donner davantage de possibilités de se spécialiser ou de travailler dans un autre État membre;

17. reconnaît que les entreprises sociales peuvent jouer un rôle important pour promouvoir des emplois de qualité, combattre la pauvreté et lutter contre l'exclusion sociale en investissant dans l'éducation et la formation des jeunes Européens.

RÉSULTAT DU VOTE FINAL EN COMMISSION

Date de l’adoption

30.5.2013

 

 

 

Résultat du vote final

+:

–:

0:

41

0

1

Membres présents au moment du vote final

Luís Paulo Alves, Jean-Jacob Bicep, John Bufton, Nikos Chrysogelos, Francesco De Angelis, Danuta Maria Hübner, Filiz Hakaeva Hyusmenova, Vincenzo Iovine, María Irigoyen Pérez, Seán Kelly, Mojca Kleva Kekuš, Constanze Angela Krehl, Petru Constantin Luhan, Iosif Matula, Erminia Mazzoni, Ana Miranda, Jens Nilsson, Jan Olbrycht, Wojciech Michał Olejniczak, Markus Pieper, Tomasz Piotr Poręba, Georgios Stavrakakis, Csanád Szegedi, Nuno Teixeira, Lambert van Nistelrooij, Oldřich Vlasák, Kerstin Westphal, Hermann Winkler, Joachim Zeller, Elżbieta Katarzyna Łukacijewska

Suppléant(s) présent(s) au moment du vote final

Martina Anderson, Vasilica Viorica Dăncilă, Karin Kadenbach, Lena Kolarska-Bobińska, Elisabeth Schroedter, Patrice Tirolien, Evžen Tošenovský, Manfred Weber, Iuliu Winkler

Suppléant(s) (art. 187, par. 2) présent(s) au moment du vote final

Albert Deß, Takis Hadjigeorgiou, Katarína Neveďalová

RÉSULTAT DU VOTE FINAL EN COMMISSION

Date de l’adoption

18.6.2013

 

 

 

Résultat du vote final

+:

–:

0:

28

0

0

Membres présents au moment du vote final

Zoltán Bagó, Lothar Bisky, Piotr Borys, Jean-Marie Cavada, Silvia Costa, Santiago Fisas Ayxela, Lorenzo Fontana, Mary Honeyball, Petra Kammerevert, Emma McClarkin, Marek Henryk Migalski, Katarína Neveďalová, Doris Pack, Chrysoula Paliadeli, Monika Panayotova, Gianni Pittella, Marie-Thérèse Sanchez-Schmid, Marco Scurria, Hannu Takkula, László Tőkés, Helga Trüpel, Sabine Verheyen, Milan Zver

Suppléant(s) présent(s) au moment du vote final

François Alfonsi, Liam Aylward, Ivo Belet, Nadja Hirsch, Iosif Matula, Georgios Papanikolaou, Inês Cristina Zuber

Suppléant(s) (art. 187, par. 2) présent(s) au moment du vote final

Vasilica Viorica Dăncilă