RAPPORT sur l’enquête sur le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale et la fraude fiscale
16.11.2017 - (2017/2013(INI))
Commission d’enquête chargée d’examiner les allégations d’infraction et de mauvaise administration dans l’application du droit de l’Union en matière de blanchiment de capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale
Rapporteurs: Petr Ježek, Jeppe Kofod
- CONCLUSIONS
- OVERVIEW OF ACTIVITIES DURING THE MANDATE
- I. COMMITTEE COMPOSITION
- II. COMMITTEE MEETINGS and MISSIONS
- III. ACTIVITIES OF THE COMMITTEE
- 1. Programme of hearings and missions
- 2. List of speakers (hearings and missions)
- 3. Fact-finding missions of the PANA Committee Mission reports
- 3.01. Mission to United Kingdom (9-10 February 2017)
- 3.02. Mission to Malta (20 February 2017)
- 3.03. Mission to Luxembourg (2-3 March 2017)
- 3.04. Mission to United States (21-24 March 2017)
- 3.05. Mission to Portugal (22-23 June 2017)
- 3.06. Mission to Cyprus (7 July 2017)
- 3.07. Mission to Switzerland (14-15 September 2017)
- 4. State of play on ‘Who refused to participate in hearing/delegation and why?’
- IV. LIST OF EXTERNAL STUDIES
- INFORMATIONS SUR L’ADOPTION PAR LA COMMISSION COMPÉTENTE AU FOND
- VOTE FINAL PAR APPEL NOMINAL EN COMMISSION COMPÉTENTE AU FOND
CONCLUSIONS
sur l’enquête sur le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale et la fraude fiscale
La commission d’enquête sur le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale et la fraude fiscale,
– vu l’article 226 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),
– vu l’article 116 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE),
– vu la décision 95/167/CE, Euratom, CECA du Parlement européen, du Conseil et de la Commission du 19 avril 1995 portant modalités d’exercice du droit d’enquête du Parlement européen[1],
– vu la décision du Parlement européen du 8 juin 2016 sur la constitution, les attributions, la composition numérique et la durée du mandat de la commission d’enquête chargée d’examiner les allégations d’infraction et de mauvaise administration dans l’application du droit de l’Union en matière de blanchiment de capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale[2],
– vu les révélations faites par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur le recours à des sociétés offshore, connues sous le nom de «Panama Papers»,
– vu les résolutions adoptées le 27 juillet 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies concernant le programme d’action d’Addis-Abeba,
– vu la directive 2005/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 26 octobre 2005 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme[3],
– vu la directive 2006/70/CE de la Commission du 1er août 2006 portant mesures de mise en œuvre de la directive 2005/60/CE du Parlement européen et du Conseil pour ce qui concerne la définition des personnes politiquement exposées et les conditions techniques de l’application d’obligations simplifiées de vigilance à l’égard de la clientèle ainsi que de l’exemption au motif d’une activité financière exercée à titre occasionnel ou à une échelle très limitée[4],
– vu le plan d’action de la Commission destiné à renforcer la lutte contre le financement du terrorisme, présenté en février 2016,
– vu la directive (UE) 2015/849 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2015 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux ou du financement du terrorisme, modifiant le règlement (UE) nº 648/2012 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant la directive 2005/60/CE du Parlement européen et du Conseil et la directive 2006/70/CE de la Commission[5],
– vu la directive 2013/36/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 juin 2013 concernant l’accès à l’activité des établissements de crédit et la surveillance prudentielle des établissements de crédit et des entreprises d’investissement, modifiant la directive 2002/87/CE et abrogeant les directives 2006/48/CE et 2006/49/CE[6],
– vu la directive 2011/16/UE du Conseil du 15 février 2011 relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal et abrogeant la directive 77/799/CEE[7],
– vu la directive 2014/107/UE du Conseil du 9 décembre 2014 modifiant la directive 2011/16/UE en ce qui concerne l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal[8],
– vu la directive 2006/43/CE du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2006 concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes consolidés et modifiant les directives 78/660/CEE et 83/349/CEE du Conseil, et abrogeant la directive 84/253/CEE du Conseil[9],
– vu le règlement (UE) nº 537/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif aux exigences spécifiques applicables au contrôle légal des comptes des entités d’intérêt public et abrogeant la décision 2005/909/CE de la Commission[10],
– vu la directive 2014/56/UE du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 modifiant la directive 2006/43/CE concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes consolidés[11],
– vu la directive 2012/17/UE du Parlement européen et du Conseil du 13 juin 2012 modifiant la directive 89/666/CEE du Conseil et les directives 2005/56/CE et 2009/101/CE du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne l’interconnexion des registres centraux, du commerce et des sociétés[12],
– vu la recommandation 2012/771/UE de la Commission du 6 décembre 2012 relative à des mesures visant à encourager les pays tiers à appliquer des normes minimales de bonne gouvernance dans le domaine fiscal[13] et la recommandation 2012/772/UE de la Commission du 6 décembre 2012 relative à la planification fiscale agressive[14],
– vu ses résolutions du 25 novembre 2015[15] et du 6 juillet 2016[16] sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet,
– vu sa résolution du 16 décembre 2015 contenant des recommandations à la Commission en vue de favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d’impôt sur les sociétés au sein de l’Union[17],
– vu le rapport de la plateforme des cellules de renseignement financier (CRF) de l’Union intitulé «Mapping exercise and gap analysis on EU FIUs’ powers and obstacles for obtaining and exchanging information» (état de la situation et analyse des lacunes en ce qui concerne les prérogatives des CRF de l’Union et les obstacles qu’elles rencontrent pour obtenir et échanger des informations), du 15 décembre 2016,
– vu la convention du Conseil de l’Europe pour la prévention du terrorisme du 16 mai 2005 (convention de Varsovie),
– vu la communication de la Commission au Parlement européen et au Conseil du 28 janvier 2016 sur une stratégie extérieure pour une imposition effective (COM(2016)0024),
– vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires et de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement[18] du 7 mars 2017 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive (UE) 2015/849 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux ou du financement du terrorisme et la directive 2009/101/CE (COM(2016)0450 – C8 0265/2016 – 2016/0208(COD)),
– vu le rapport de l’OCDE intitulé «Improving co-operation between tax and anti-money laundering authorities: Access by tax administrations to information held by financial intelligence units for criminal and civil purposes» (Améliorer la coopération entre les autorités fiscales et les autorités de lutte contre le blanchiment d’argent: l'accès par les administrations fiscales à l'information détenue par les cellules de renseignements financiers à des fins pénales et civiles), publié le 18 septembre 2015,
– vu le rapport final du projet ECOLEF intitulé «The Economic and Legal Effectiveness of Anti-Money Laundering and Combating Terrorist Financing» (Efficacité économique et juridique de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme), publié en février 2013 et financé par la direction générale des affaires intérieures de la Commission (JLS/2009/ISEC/AG/087),
– vu la directive 2013/34/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 juin 2013 relative aux états financiers annuels, aux états financiers consolidés et aux rapports y afférents de certaines formes d’entreprises, modifiant la directive 2006/43/CE du Parlement européen et du Conseil et abrogeant les directives 78/660/CEE et 83/349/CEE du Conseil (proposition relative aux DPPP),
– vu la proposition de directive du Conseil modifiant la directive 2011/16/UE en ce qui concerne l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal en rapport avec les dispositifs transfrontières devant faire l’objet d’une déclaration (COM(2017)0335),
– vu la proposition de directive du Conseil concernant une assiette commune pour l’impôt sur les sociétés (COM(2016)0685),
– vu la proposition de directive du Conseil concernant une assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés (ACCIS) (COM(2016)0683),
– vu la convention multilatérale de l’OCDE de juin 2017 pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices,
– vu la publication des Nations unies du 15 janvier 2015 intitulée «Étude finale sur les flux financiers illicites, les droits de l’homme et le programme de développement durable à l’horizon 2030» et préparée par l’expert indépendant chargé d'examiner les effets de la dette extérieure et des obligations financières internationales connexes des États sur le plein exercice de tous les droits de l’homme, en particulier des droits économiques, sociaux et culturels,
– vu le rapport de Magdalena Sepúlveda Carmona, rapporteure spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, du 22 mai 2014,
– vu l’article 198 de son règlement,
A. considérant que, le 8 juin 2016, le Parlement a constitué une commission d’enquête chargée d’examiner les allégations d’infraction et de mauvaise administration en ce qui concerne l’application du droit de l’Union en matière de blanchiment de capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale (PANA);
B. considérant qu’une «infraction» implique l'existence d'une conduite illégale, à savoir une action ou une omission en violation de la loi, de la part d’institutions ou d’organes de l’Union ou d’un État membre lors de l’application du droit de l’Union;
C. considérant qu’il y a «mauvaise administration» lorsque, par exemple, une institution ne respecte pas les principes de bonne administration, et que les exemples de mauvaise administration comprennent les irrégularités et omissions administratives, les abus de pouvoir, le versement et la perception de pots-de-vin, l’injustice, les procédures illégales, les dysfonctionnements ou l’incompétence, la discrimination, les retards évitables, le refus de fournir des informations ou les omissions dans la transmission d’informations, la négligence et toute autre faille témoignant d’un dysfonctionnement dans l’application du droit de l’Union dans tout domaine relevant de ce droit;
D. considérant que le «blanchiment de capitaux» implique de dissimuler des fonds illicites, y compris par l’intermédiaire de réseaux criminels internationaux, pour masquer l’origine de produits obtenus illégalement, de sorte qu’ils semblent provenir de sources légales; que de telles infractions sont considérées comme des infractions sous-jacentes et comprennent, conformément aux recommandations de 2012 du groupe d’action financière (GAFI) et à la quatrième directive antiblanchiment, applicable à compter du 26 juin 2017, les infractions fiscales pénales;
E. considérant que le programme européen en matière de sécurité d’avril 2015 insiste sur l’importance de s’attaquer à la question des liens qui existent entre le terrorisme et la criminalité organisée, soulignant que la criminalité organisée alimente le terrorisme par différents moyens, tels que l’approvisionnement en armes, le financement par le trafic de drogue et l’infiltration des marchés financiers;
F. considérant que la présente commission a été constituée après la publication des «Panama Papers»; que les Panama Papers constituent à ce jour la plus grande révélation d’informations en matière de blanchiment de capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale; que les 2,6 téraoctets de données confidentielles issues de Mossack Fonseca, cabinet d’avocats et société de fiducie agréée, contiennent 11,5 millions de documents et représentent plus de données que Wikileaks (2010), les Offshore Leaks (2013), les Luxleaks (2014) et les Swissleaks (2015) combinés;
G. considérant que la publication des Panama Papers a été le fruit d’un travail d’enquête approfondi de journalistes travaillant au sein de 107 organisations médiatiques dans 80 pays, regroupés au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui ont analysé les documents détaillant les opérations de Mossack Fonseca en utilisant des logiciels de pointe pour traiter la quantité énorme de données divulguées;
H. considérant que les Panama Papers illustrent l’importance de la liberté des médias et du journalisme d’investigation ainsi que le rôle des lanceurs d’alerte pour le bon fonctionnement des démocraties, le Parlement européen les considérant comme une source d’informations précieuse et un élément indispensable à la promotion de l’intégrité, de la transparence et de la responsabilité des institutions publiques et privées;
I. considérant que la dénonciation de faits nuisant aux intérêts de l’Union peut être définie comme la divulgation ou le signalement des actes répréhensibles, dont, mais pas uniquement, des cas de corruption et de fraude, des conflits d’intérêts, la fraude et l’évasion fiscales, le blanchiment de capitaux, l’infiltration par la criminalité organisée et toute manœuvre visant à dissimuler ces faits;
J. considérant que la transmission par les lanceurs d’alerte d’informations sur des pratiques qui pourraient menacer ou léser les intérêts publics s’effectue sur la base de leur liberté d’expression et d’information, deux droits inscrits dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et avec un sens aigu de la responsabilité et de la moralité civique; que les lanceurs d’alerte mettent souvent en péril leur sûreté personnelle, qui est protégée en vertu de l’article 6 de la charte des droits fondamentaux;
K. considérant qu’il est essentiel de veiller à ce que toutes formes de représailles contre les lanceurs d’alerte soient sanctionnées de façon appropriée, étant donné que, selon l’OCDE, plus d’un tiers des organisations dotées d’un mécanisme de déclaration ne disposent pas ou ne sont pas au fait de l’existence d’une politique écrite en matière de protection des lanceurs d’alerte contre les représailles;
L. considérant, par exemple, que la Commission déclare, dans sa communication du 5 juillet 2016, que la protection des lanceurs d’alerte dans le secteur public et dans le secteur privé contribue à lutter contre la mauvaise gestion et les irrégularités, notamment la corruption transfrontalière, soulignant que celle-ci prive les autorités fiscales européennes de revenus fiscaux légitimes;
M. considérant qu’il importe de souligner que la majorité des entreprises et des personnes privées respectent la loi; qu’il est dès lors crucial de détecter les activités illégales et de combler les lacunes existantes sans créer de charges inutiles pour les contribuables respectueux de la loi;
N. considérant que les données divulguées dans le cadre des Panama Papers contenaient les données confidentielles de 213 634 sociétés offshore, ainsi que les noms de douze actuels ou anciens chefs d’État, de près de 200 responsables politiques du monde entier et d’un certain nombre de célébrités dans différents domaines; que Mossack Fonseca a établi et géré ces sociétés offshore entre 1970 et 2015, et que, au moment où les données ont été divulguées, 55 728 entités étaient toujours actives; que la grande majorité – environ 90 % – de ces entités encore actives étaient établies dans les Îles Vierges britanniques, au Panama ou aux Seychelles;
O. considérant qu’un quart des stocks mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE) est conservé dans deux États membres de l’Union, à savoir les Pays-Bas et le Luxembourg[19]; que, selon les statistiques disponibles, les Pays-Bas sont l’État membre comptant le plus grand nombre de sociétés fictives dans l’Union;
P. considérant que, avec une part d’environ 5 à 10 % du marché secret des sociétés offshore et des entités constituées en société dans 21 juridictions[20], Mossack Fonseca n’est pas la plus grande société dans l’univers secret des sociétés offshore, ce qui laisse penser que les Panama Papers pourraient bien ne révéler que la partie émergée de l’iceberg;
Q. considérant que d’après les estimations d’Europol, les Panama Papers concerneraient seulement 0,6 % du total des cas de blanchiment de capitaux recensés chaque année;
R. considérant que la commission d'enquête du Parlement sur les Panama Papers (PANA) a organisé des réunions, mené des missions d’information et commandé des études afin d’enquêter plus avant sur les pratiques mises en lumière dans les Panama Papers[21];
S. considérant que la fraude et l’évasion fiscales constituent des activités illégales visant à échapper à l’impôt, tandis que l’«évitement fiscal» consiste en l’utilisation indue ou contestable de régimes fiscaux dans le but de réduire ou d’éviter l’assujettissement à l’impôt, souvent en contradiction avec l’esprit de la législation que l’on prétend respecter[22]; que la planification fiscale agressive se comprend comme le fait de tirer parti des subtilités d’un système fiscal ou des incohérences entre deux ou plusieurs systèmes fiscaux afin de réduire les obligations fiscales; que les Panama Papers ont révélé plusieurs cas d’utilisation d’entités offshore à des fins volontaires de fraude fiscale, d’évasion fiscale ou de blanchiment de capitaux; que la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne[23] (CJUE) concernant le principe de l’abus de droit fiscal précise que les ressortissants d’un État membre ne sauraient tenter de profiter abusivement ou frauduleusement des dispositions du droit de l’Union; que plusieurs États membres appliquent la notion d’abus de droit aux questions relevant du domaine fiscal[24];
T. considérant que les révélations de ces dernières années ont permis une prise de conscience des systèmes de blanchiment de capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale ainsi que de la hausse considérable de la corruption, et que ces questions sont devenues un thème majeur de politique internationale et ont fait naître des inquiétudes chez les citoyens de l’Union;
U. considérant que la résolution efficace de ces problèmes exige une plus grande cohérence politique entre les politiques fiscales et les autres formes de gouvernance économique, telles que les politiques commerciales et les conventions d’arbitrage en matière d’investissements;
V. considérant que la non-déclaration et la non-imposition de revenus réduisent les recettes fiscales nationales des États membres et constituent une menace pour la stabilité du système financier[25]; que l’évasion et l’optimisation fiscales créent des conditions de concurrence déloyale, en particulier au détriment des petites et moyennes entreprises et des grandes sociétés qui n’ont pas recours à des structures complexes; que le blanchiment de capitaux, l'évasion fiscale et la fraude fiscale compromettent la répartition équitable des recettes fiscales dans les États membres et faussent donc la concurrence dans le marché intérieur; que l’optimisation fiscale à grande échelle de la part d’individus fortunés et d’entreprises non seulement pénalise les contribuables ordinaires, les finances publiques et les dépenses sociales, mais entrave également la bonne gouvernance, la stabilité macroéconomique, la cohésion sociale et la confiance du public dans les institutions;
W. considérant que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est l’une des principales sources de revenus dans les États membres et que, selon les données disponibles, la différence entre le montant estimé des recettes de TVA et le montant effectivement perçu, soit l’«écart de TVA», s’élève à 159,5 milliards d’euros;
X. considérant que l’argent qui n’a pas été perçu par les autorités nationales en raison de la perte fiscale associée aux Panama Papers aurait permis de créer 1,5 million d’emplois en Europe[26];
Y. considérant que les autorités publiques sont responsables du cadre réglementaire et de surveillance ainsi que de la fiscalité; que, via la réglementation, les registres des sociétés, le droit fiscal et la surveillance, elles jouent un rôle important dans l’existence des paradis fiscaux et des centres financiers offshore; qu’en réalité, ces centres ne peuvent exercer leurs activités que lorsque les gouvernements mettent en place les conditions nécessaires;
Z. considérant que les structures offshore offrant des régimes préférentiels ne pourraient exister sans l’intervention de facilitateurs et d’intermédiaires, tels que des banques, des cabinets d’experts-comptables, des conseillers fiscaux, des gestionnaires de fortune et des avocats, aussi bien dans les paradis fiscaux que dans d’autres pays ou territoires;
AA. considérant que certains gouvernements et certains pays ou territoires, y compris dans l’Union, se sont spécialisés ou jouent un rôle dans la mise en place de régimes fiscaux préférentiels qui faussent la concurrence en faveur d’entreprises multinationales et de particuliers fortunés, qui n’ont pas de substance économique dans ces pays et territoires, mais sont simplement représentés par des sociétés écrans;
AB. considérant qu’à la différence de l’affaire LuxLeaks, la participation présumée de personnes politiquement exposées (PPE) à des activités potentiellement illégales révélées par les Panama Papers risque de dissuader certains gouvernements d’enquêter comme il se doit sur ces affaires; que certains pays tiers qui tolèrent un faible niveau de transparence et dont certains fonctionnaires sont soupçonnés de corruption n’auraient aucun intérêt à prendre des mesures en réponse aux informations révélées dans les Panama Papers;
AC. considérant que la Commission cite des estimations selon lesquelles les pertes annuelles de recettes dues à l’évasion et à la fraude fiscales s’élèveraient à au moins 1 000 milliards d’euros rien qu’au sein de l’Union européenne[27]; que cela affecte directement les budgets nationaux ainsi que le budget de l’Union européenne;
AD. considérant que le montant total des pertes de fonds de développement dans les pays en développement (à savoir le montant des recettes fiscales perdues et la perte des bénéfices qui auraient été générés par les revenus réinvestis) s’élève à environ 250 milliards d’euros par an;
AE. considérant que, depuis 2014, au moins 7 600 milliards d'USD de l’ensemble du patrimoine financier privé mondial de 95 500 milliards d’USD n’ont pas été comptabilisés; qu’à l’échelle mondiale, 8 % du patrimoine financier privé est détenu offshore, ce qui entraîne un manque à gagner fiscal total annuel de 190 milliards d’USD; qu’environ 2 600 milliards d’USD du patrimoine financier privé européen sont détenus offshore, ce qui entraîne un manque à gagner fiscal de 78 milliards d’USD par an[28];
AF. considérant qu’en 2011, il a été estimé que quelque 3 100 milliards d’USD étaient perdus chaque année en raison de la fraude fiscale et de l'évasion fiscale auxquelles se livrent de grandes entreprises multinationales[29];
AG. considérant qu’une affaire très médiatisée, liée aux Panama Papers, de blanchiment de capitaux à l’échelle transnationale avait été révélée par l’avocat russe Sergueï Magnitski et a fait l’objet d’enquêtes dans les États membres de l’Union et dans le monde entier;
AH. considérant que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a appelé à améliorer la coopération internationale pour enquêter sur le «cheminement» emprunté par les fonds provenant des remboursements d’impôts frauduleux dénoncés par M. Magnitski; que ni les auteurs ou les bénéficiaires du crime commis à l’encontre de Sergueï Magnitski, ni ceux des infractions révélées par ce dernier n’ont été traduits en justice;
AI. considérant que l’ampleur du blanchiment de capitaux à l’échelle internationale est estimée entre 2 % et 5 % du PIB mondial; que, selon les statistiques d’Eurojust[30], les affaires de blanchiment de capitaux se multiplient et que la lutte contre ce type d'infractions transnationales exige une réponse coordonnée de la part de nombreux pays et territoires;
AJ. considérant que plusieurs États membres de l’Union et pays et territoires d’outre-mer (PTOM) figurent parmi les 100 pays les plus opaques[31]; que le Luxembourg et l’Allemagne occupent respectivement la 6e place et la 8e place;
AK. considérant que les Panama Papers ont attesté et mis en lumière une utilisation systématique de pratiques illégales, comme l’antédatation de documents, ainsi qu’un non-respect flagrant du devoir de vigilance le plus élémentaire, y compris dans les cas d’externalisation, de la part des avocats, des gestionnaires de fortune et d'autres intermédiaires concernés, comme en témoigne, par exemple, le maintien de relations commerciales avec des entreprises dont l’administrateur prête-nom représente jusqu’à 1 000 sociétés fictives ou est décédé depuis plusieurs années;
AL. considérant que les Panama Papers ont également révélé l'incapacité patente des gouvernements, des parlements et des autorités nationales et européennes à adopter et à faire appliquer des mesures de lutte contre le blanchiment et de contrôle fiscal, favorisant ainsi la criminalité financière;
AM. considérant qu’au total, les États membres ont lancé au moins 1 300 actions, qu’il s’agisse de demandes de renseignement, de contrôles ou d’enquêtes, dans le cadre des révélations des Panama Papers; que les États membres ont identifié plus de 3 000 contribuables et entreprises de l’Union européenne impliqués dans les Panama Papers; qu’au cours des douze derniers mois, ces actions ont déjà permis aux autorités nationales de recouvrer des dizaines de millions de dollars ou d'euros d’impôts sur des fonds non déclarés auparavant[32];
AN. considérant que le rapport du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les Panama Papers faisait référence aux actions au porteur, les décrivant comme l’une des manières de protéger l’anonymat des propriétaires des entreprises, de sorte qu’il est plus difficile de déterminer en dernier ressort à qui celles-ci appartiennent; que la propriété véritable et ultime peut être transférée d’une partie à une autre dans l’anonymat le plus complet, sans aucune trace ni document complémentaire; que les actions au porteur permettent à une personne ou à une entité de contrôler une entreprise tout en réalisant des affaires avec l’argent public;
AO. considérant que l’Union est le chef de file au niveau mondial de la lutte contre le blanchiment de capitaux, la fraude fiscale, l’évasion fiscale et l’optimisation fiscale; qu’elle doit conserver cette position en allant au-delà des normes et des recommandations internationales dans ces domaines afin de rehausser le niveau mondial en la matière;
1. Fraude fiscale et évasion fiscale
1.1. Structures offshore
1. constate qu’il existe diverses définitions de ce que constitue un centre financier offshore (CFO), un paradis fiscal, une juridiction opaque, une juridiction non coopérative en matière fiscale ou un pays à haut risque en matière de blanchiment de capitaux; relève que l’absence d’une définition unique constitue l’un des principaux facteurs qui empêchent l’adoption d’une législation efficace et appropriée pour lutter contre les phénomènes d’évasion fiscale, de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux;
2. rappelle qu’en fonction de la définition retenue pour la notion de centre financier offshore, le volume total des fonds gérés par ces centres varie entre 1 000 et 21 000 milliards d’USD[33];
3. observe que les CFO présentent généralement les caractéristiques suivantes: 1) des relations d’affaires axées avant tout sur les non-résidents; 2) des exigences faibles ou modérées en matière de surveillance et d'exigences dans le domaine financier et/ou une divulgation minimale des informations; 3) l’existence de régimes d’imposition faible (non précisée) ou nulle[34]; 4) des systèmes financiers dont l'actif et le passif sont disproportionnés par rapport à l’intermédiation financière nationale; 5) l’existence d’avantages fiscaux très spécifiques ou très limités ou de certaines pratiques administratives offrant des avantages sélectifs à ceux qui pratiquent la planification fiscale;
4. remarque que les «zones franches» peuvent servir d’installations de stockage offshore, permettant le blanchiment de capitaux et le commerce non imposé de biens de valeur; souligne que l’OCDE a adopté un point de vue critique vis-à-vis des zones franches, estimant que ce type d’installations de stockage peut être utilisé pour le blanchiment de capitaux car elles contournent les règles internationales en matière de transparence;
5. salue le fait que la Commission et le groupe «Code de conduite» élaborent actuellement une «liste commune de l'Union européenne des pays et territoires non coopératifs en matière fiscale»;
6. se réjouit du fait que la Commission ait dressé et mette régulièrement à jour une liste européenne des pays tiers à haut risque présentant des carences stratégiques dans leurs systèmes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), ce qui constitue un risque pour le système financier de l’Union;
7. admet que les deux listes susmentionnées risquent de se chevaucher pour certains pays qui y figurent, mais qu’elles ont des objectifs, des critères, des modes d’élaboration et des effets différents; estime néanmoins que les deux listes devraient être complémentaires et qu’elles assureront, à elles deux, un degré élevé de protection des bases d’imposition des États membres de l’Union, l’intégrité du système financier de l’Union et le bon fonctionnement du marché unique;
8. fait observer que certains projets gérés par la Banque européenne d’investissement impliquaient Mossack Fonseca et que la Commission a bloqué dix-huit projets en 2016, empêchant ainsi le transfert d’un milliard d’euros dans des paradis fiscaux;
9. constate avec inquiétude la forte corrélation qui existe entre le nombre de sociétés écrans et de rescrits fiscaux et certaines juridictions fiscales et certains États membres de l’Union;
1.2. Liste commune de l'Union européenne des pays et territoires non coopératifs en matière fiscale
10. se félicite que le Conseil cherche à constituer, d’ici la fin de l’année 2017, une liste commune de l’Union européenne des pays et territoires non coopératifs en matière fiscale afin de remédier aux risques extérieurs que font peser sur les bases d’imposition des États membres les pays tiers et les territoires proches de l’Union qui refusent de respecter les normes internationales de bonne gouvernance fiscale; signale toutefois que la procédure d’examen, conduite et supervisée par le sous-groupe sur les pays tiers du groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)», n’est pas entièrement transparente et ne permet pas au Parlement d’exercer son pouvoir de contrôle; souligne que la liste susmentionnée doit être réaliste et objective afin d’être crédible et de rétablir la confiance dans les mesures de lutte de l'Union contre les paradis fiscaux;
11. relève que cette liste[35] vise à fournir une méthode commune de l’Union pour l’évaluation, l’examen et le recensement des juridictions fiscales des pays tiers, ce qui permet ainsi aux États membres de repérer les pays et territoires impliqués dans la fraude fiscale et l’évasion fiscale[36]; signale que le groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)» a retiré la mention claire de «l’absence ou quasi-absence d’impôt sur les sociétés» comme critère de définition des paradis fiscaux et de leur intégration à cette liste;
12. se félicite qu’en mai 2016, le Conseil ait approuvé la proposition de constitution de listes et ait demandé qu’une liste de l’Union soit prête d’ici la fin de 2017; déplore le manque de transparence du groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)» dans ce processus;
1.3. Échange d’informations
13. rappelle que la norme commune de déclaration de l’OCDE oblige les juridictions à obtenir des informations de leurs établissements financiers et à les échanger automatiquement avec d’autres juridictions sur une base annuelle; regrette que les États-Unis ne se soient pas engagés à respecter cette nouvelle norme internationale; souligne que la norme commune de déclaration présente des faiblesses et salue le travail de redéfinition de cette norme actuellement mené par l’OCDE en vue d’en accroître l’efficacité; regrette le fait que moins de la moitié des juridictions qui se sont engagées à respecter la norme commune de déclaration l’auront effectivement appliquée en 2017;
14. rappelle que, le 15 février 2011, le Conseil «Affaires économiques et financières» (ECOFIN) a adopté la directive 2011/16/UE du Conseil relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal et abrogeant la directive 77/799/CEE (DAC 1); rappelle qu’en vertu de cette directive, les administrations fiscales nationales sont obligées de fournir sur demande des informations relatives à un contribuable d’un autre État membre, même si ces informations sont détenues uniquement par une banque ou un autre établissement financier; relève que les dispositions législatives, réglementaires et administratives nationales mettant en œuvre cette directive sont entrées en vigueur le 1er janvier 2013, à l’exception des dispositions relatives à l’échange automatique d’informations pour certaines catégories[37], entrées en vigueur le 1er janvier 2015;
15. rappelle que la DAC 1 a été élargie de façon satisfaisante par plusieurs refontes afin de couvrir l’échange automatique d’informations fiscales, l’échange automatique d’informations sur les rescrits fiscaux et les accords préalables en matière de prix de transfert, l’échange obligatoire d’informations fiscales pays par pays et l’échange d’informations en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, ce qui permettra aux administrations fiscales des États membres d’accéder aux registres centraux des bénéficiaires effectifs détenus par les cellules de renseignement financier;
16. se félicite de la proposition, présentée par la Commission le 21 juin 2017, modifiant la directive 2011/16/UE en ce qui concerne l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal en rapport avec les dispositifs transfrontières devant faire l’objet d’une déclaration (DAC 6);
1.4. Conclusions
17. observe que les entités offshore sont souvent constituées en tant que sociétés écrans[38], sans logique économique sous-jacente ou substance dans le pays où elles sont établies;
18. souligne que, bien souvent, les entités offshore sont constituées principalement pour masquer l’origine de fonds et d’actifs et dissimuler l’identité des bénéficiaires effectifs finaux[39], pour des motifs d’évitement ou d’évasion concernant des droits de succession ou des impôts sur le revenu et les plus-values dans les pays où les bénéficiaires effectifs finaux résident[40], pour protéger des actifs vis-à-vis de créanciers ou d’héritiers, pour éviter des sanctions, pour masquer une activité criminelle ou un blanchiment de capitaux, pour transférer des actifs d’un individu ou d’une société vers une nouvelle société sans encourir le passif de l’ancienne, ou pour éviter la taxation des actifs transférés vers un trust; signale que plusieurs documents des Panama Papers ont démontré que les intermédiaires, tout comme Mossack Fonseca, connaissaient ces motivations;
19. ajoute que les entreprises multinationales recourent également à des sociétés écrans et à des sociétés fictives dans le cadre de mécanismes de planification fiscale agressive afin de faciliter les mécanismes de détermination des prix de transfert; rappelle la position du Parlement selon laquelle la planification fiscale agressive des multinationales est incompatible avec la responsabilité sociale des entreprises[41];
20. souligne que parmi les États membres de l’Union, le Royaume-Uni comptait le plus grand nombre d’entités offshore citées dans l’affaire des Panama Papers (17 973 entités), suivi par le Luxembourg (10 877) et Chypre (6 374), puis de la Lettonie, de l’Irlande, de l’Espagne, de l’Estonie et de Malte[42]; signale, par exemple, qu’à un certain moment, Mossack Fonseca a créé 115 sociétés au Luxembourg en une semaine seulement[43]; insiste sur le fait que, sur les 21 pays dont Mossack Fonseca s’est le plus servi pour constituer des sociétés écrans ou d’autres structures complexes, douze, en plus du Royaume-Uni lui-même, sont des territoires britanniques d’outre-mer, des dépendances de la couronne britannique ou des membres du Commonwealth;
21. constate avec préoccupation que les révélations «Football leaks» et les différents cas individuels d’évasion fiscale découverts récemment dans le monde du football ont montré que de nombreuses lacunes et inadéquations subsistaient dans les législations nationales en matière d’imposition des revenus dérivés des droits à l’image et d’imposition des transferts internationaux de footballeurs;
22. souligne que, sur la base des actionnaires identifiés en tant que personnes physiques, les citoyens de l’Union détiennent environ 9 % des entités offshore constituées en société par le cabinet Mossack Fonseca[44];
23. souligne qu’au moment de la divulgation des données, 55 728 entités étaient encore actives et près de 90 % d’entre elles étaient établies dans les Îles Vierges britanniques, au Panama ou aux Seychelles;
24. relève que, bien souvent, dans les pays et territoires offshore et dans certains États membres de l’Union européenne, les registres des sociétés et les autorités ne réclament pas ou ne partagent pas soit les informations nécessaires à l’identification des bénéficiaires effectifs, des actionnaires qualifiés, des membres du conseil de surveillance, des membres du conseil d’administration et des directeurs généraux, soit les informations relatives au bilan financier ou les comptes de résultats; souligne que, dans certains pays, l’identification des bénéficiaires effectifs finaux se fonde uniquement sur les informations fournies volontairement par les bénéficiaires effectifs, sans autre vérification[45];
25. constate que, dans la plupart des destinations offshore, les obligations fiscales et déclaratives sont inexistantes[46]; est préoccupé par le fait que plusieurs de ces pays et territoires aient prévu, dans leur législation nationale ou leurs pratiques administratives, des obstacles à l’échange d’informations avec les autorités compétentes d’autres pays;
26. fait remarquer qu’aucune des trois juridictions que sont les Îles Vierges britanniques, le Panama et les Seychelles ne figure actuellement sur la liste des «paradis fiscaux non coopératifs» du comité des affaires fiscales de l’OCDE; rappelle que les Îles Vierges britanniques, les Seychelles et le Panama ont été retirés de la liste entre 2000 et 2002, après s’être engagés formellement à mettre en œuvre les normes internationales établies par l’OCDE en matière de transparence et d’échange d’informations sans, toutefois, que l’on ait pu constater que ces normes avaient été effectivement mises en œuvre et malgré le fait que ces pays continuent de fonctionner en tant que paradis fiscaux; déplore le fait que, depuis juillet 2017, la liste des paradis fiscaux élaborée par l’OCDE ne contient qu’un seul pays;
27. souligne que certains pays et territoires offrent la possibilité d’être résident dans plusieurs juridictions en utilisant des doubles passeports ou en recourant à des programmes de visa d’investisseur qui permettent l’obtention d’un permis de séjour en échange d’un investissement dans ces juridictions[47]; souligne les exemples et cas concrets d’utilisation abusive de ces programmes de visa d’investisseur à des fins de blanchiment de capitaux[48];
28. souligne que chaque juridiction offshore fournit, aux particuliers et aux entreprises, des services qui sont adaptés à leur modèle d’entreprise; attire l’attention sur le fait que les prestataires de services offshore utilisent les avantages fiscaux et les régimes spéciaux proposés par certaines juridictions pour mettre en place des structures qui dissimulent l’identité du bénéficiaire effectif et que, s'il le faut, ils peuvent déplacer ces structures dans une autre juridiction en quelques minutes (par exemple lorsque les autorités fiscales lancent une enquête dans la première juridiction);
29. relève que la plupart des structures offshore révélées dans l’affaire des Panama Papers ont été élaborées à partir du Luxembourg, du Royaume-Uni et de Chypre, et que ces pays auraient dû supposer que ces structures impliquaient une diminution de la base d’imposition d’autres États membres où résidaient les bénéficiaires effectifs finaux; souligne qu’au Luxembourg, par exemple, de nombreuses sociétés offshore ont été créées uniquement pour contourner la retenue à la source[49] (qui s’applique uniquement aux personnes physiques et non aux sociétés offshore) et que certaines d’entre elles étaient toujours actives après l’entrée en vigueur de la DAC 1; constate que le renforcement de la transparence sur l’identité des bénéficiaires effectifs finaux par la mise en place de registres publics dissuaderait les mauvaises conduites;
30. relève qu’au Royaume-Uni, plus de 75 % des affaires de corruption concernant des biens immobiliers faisant l’objet d’une enquête de la part des autorités mettaient en cause des sociétés anonymes enregistrées dans des juridictions opaques; ajoute que, parmi ces sociétés impliquées, 78 % étaient enregistrées dans des territoires britanniques d’outre-mer ou dans des dépendances de la couronne britannique; constate que le gouvernement du Royaume-Uni peut se prévaloir de prérogatives spéciales qui obligeraient les territoires britanniques d’outre-mer et les dépendances de la couronne britannique à créer des registres publics centraux de la propriété des entreprises et à mettre un terme au secret fiscal;
31. souligne qu’au sein de l’Union européenne, les zones économiques spéciales comme Madère sont utilisées abusivement par de grandes entreprises et des particuliers fortunés afin de dissimuler leurs bénéfices sans payer d’impôts; estime par conséquent qu’il est nécessaire que la Commission revoie le statut des régimes concernés si les objectifs initiaux n’ont pas été atteints et qu’elle revoie également les lignes directrices relatives à l’aide régionale de l’Union en prévoyant des conditions fiscales plus strictes;
32. souligne que les autorités de réglementation, les autorités de surveillance et les autorités et organes chargés de l’application de la législation fiscale dans les États membres de l’Union ne disposent pas des moyens suffisants (personnel qualifié, technologie et financement); constate que seule l’Autorité bancaire européenne (ABE) alloue des ressources pour garantir la coordination de la lutte contre le blanchiment de capitaux avec d’autres autorités financières de l’Union, mais qu’elle ne dispose que de 0,8 agent chargé de cette question; regrette l’absence de définition commune, à l’échelon européen, de la notion de «fraude fiscale» et d’«évasion fiscale», ce qui faciliterait la coopération entre les États membres; souligne que la coopération administrative et l’entraide judiciaire en matière pénale entre deux ou plusieurs États membres en cas d’évasion fiscale, de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux sont entravées par la non-concordance des législations nationales; regrette le fait que, dans certains États membres, tels que le Luxembourg, la simple évasion fiscale n’était pas ou n’est toujours pas considérée comme un délit qualifié, ce qui empêche la coopération administrative et l’entraide judiciaire en matière pénale au niveau transnational; regrette le fait que, dans certains États membres, dont, ici encore, le Luxembourg, le moment où le délit est commis est toujours considéré comme le point de départ pour le calcul du délai de prescription, ce qui peut empêcher la coopération administrative et l’entraide judiciaire en matière pénale au niveau transnational; se félicite que certains États membres, comme le Luxembourg, aient déjà modifié ou prévoient de modifier leur droit national afin de supprimer les obstacles à la coopération administrative et à l’entraide judiciaire en matière pénale au niveau transnational;
33. relève que la Commission a ouvert dix-huit procédures d’infraction à l’encontre d’États membres pour absence de transposition de la DAC 1[50], treize procédures relatives à la mise en œuvre de la DAC 2[51] et huit procédures liées à la mise en œuvre de la DAC 3; rappelle que la DAC sur la communication d’informations par pays entre les administrations fiscales aurait dû être transposée par les États membres dans leur droit national au plus tard le 4 juin 2017; note que les procédures concernant onze États membres (Bulgarie, Chypre, Croatie, Estonie, Grèce, Hongrie, Malte, Pologne, Portugal, République tchèque et Slovaquie) sont toujours en cours[52];
34. souligne que ce manque de moyens empêche les administrations fiscales de respecter effectivement l’échange spontané d’informations au titre de la DAC et qu’il s’agit d’un problème systémique dans l’Union;
35. conclut que les dispositions de la DAC, notamment ses articles 1er et 2 et son article 8, paragraphe 1 – sur l’échange spontané d’informations –, n’ont pas été mises en œuvre, ce qui a donné lieu à des cas de mauvaise administration par négligence ou omission; souligne que certains États membres avaient des raisons de supposer une perte de recettes fiscales dans d’autres États membres en raison de structures offshore, mais n’ont pas transmis ces informations fiscales à ces autres États membres; indique qu’en 2012 déjà, le groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)» du Conseil avait pris acte de l’absence d’échange spontané d’informations sur les rescrits[53]; estime en conclusion que la Commission n’a pas fait appliquer efficacement les dispositions de la DAC;
2. Blanchiment de capitaux
2.1. Législation en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux
36. rappelle que le GAFI a établi les normes globales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et que tous ses membres, y compris les principaux centres financiers offshore cités dans les Panama Papers (Îles Vierges britanniques, Panama et Seychelles), se sont engagés à mettre en œuvre ces normes;
37. note que la convention de Varsovie du Conseil de l’Europe constitue la convention internationale la plus complète sur le blanchiment de capitaux et qu’elle demande à ses parties d’adopter des mesures législatives afin de faciliter la prévention du blanchiment de capitaux, les enquêtes et les poursuites en la matière, ainsi que le gel et la confiscation effectifs des produits et des instruments du délit; regrette que la convention de Varsovie n’ait été ratifiée que par 18 États membres jusqu’à présent[54];
38. relève que le cadre de l’Union en vigueur en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux est la directive (UE) 2015/849 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2015 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux ou du financement du terrorisme (quatrième directive antiblanchiment), qui recense les risques de blanchiment à trois niveaux, à savoir le niveau supranational, le niveau des États membres et le niveau des entités assujetties dans le cadre de leurs mesures de vigilance à l’égard de la clientèle; regrette toutefois que les stratégies des États membres pour lutter contre la criminalité financière ne soient pas plus harmonisées[55];
39. souligne que la troisième directive antiblanchiment comprend quatre dispositions clés, à savoir la vigilance à l’égard de la clientèle, les obligations de déclaration, les obligations de conservation et les mesures d’exécution; rappelle que la date de mise en œuvre de la troisième directive antiblanchiment était le 15 décembre 2007;
40. constate que la quatrième directive antiblanchiment améliore le champ d’application des mesures de vigilance renforcée à l’égard de la clientèle dans le cadre de relations d’affaires avec les pays à haut risque ainsi que les définitions et les obligations concernant les personnes politiquement exposées et les bénéficiaires effectifs finaux, qu'elle abaisse le seuil de paiement en espèces de 15 000 euros à 10 000 euros et qu'elle étend le champ d’application des entités assujetties à l’ensemble du secteur des jeux d’argent et de hasard, et pas uniquement aux casinos; rappelle qu’un critère permettant l’identification des bénéficiaires effectifs de sociétés est une participation dans l’actionnariat à hauteur de 25 % des actions plus une, ou une participation au capital de plus de 25 %; rappelle que la quatrième directive antiblanchiment est entrée en vigueur le 26 juin 2017 mais que seuls six États membres ont communiqué à la Commission européenne qu’ils l’avaient pleinement traduite dans leur législation nationale en temps voulu[56]; invite les autres États membres concernés à transposer sans délai la quatrième directive antiblanchiment;
2.2. Liste de l’Union des pays tiers à haut risque en matière de blanchiment de capitaux
41. rappelle que, le 14 juillet 2016, la Commission a adopté le règlement délégué (UE) 2016/1675 complétant la directive (UE) 2015/849 du Parlement européen et du Conseil contenant une liste de onze pays tiers à haut risque présentant des carences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux et de lutte contre le financement du terrorisme, à savoir l’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine, le Guyana, l’Iraq, la République démocratique populaire lao, la Syrie, l’Ouganda, le Vanuatu, le Yémen, l’Iran et la République populaire démocratique de Corée (RPDC);
42. souligne que cette liste est identique à celle établie par le GAFI et qu’elle ne reprend aucun des pays cités dans les Panama Papers;
43. rappelle que la Commission a proposé de modifier la liste en supprimant le Guyana et en ajoutant l’Éthiopie; rappelle les objections du Parlement à l’égard de ces actes délégués, formulées le 19 janvier et le 17 mai 2017;
44. relève que le GAFI a passé en revue plus de 80 pays depuis 2007 pour ce qui est de leur conformité et de leurs carences et que 61 pays ont été inscrits sur la liste publique qui recense les pays présentant des carences stratégiques en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme; souligne que le GAFI affirme que, depuis lors, 51 pays ont entrepris les réformes nécessaires pour y remédier, par exemple en mettant en place des cadres et des réformes juridiques et réglementaires et en s’engageant à respecter les normes fiscales internationales, telles que les normes communes de déclaration de l’OCDE, et ont été retirés de la liste; insiste sur le fait que ce retrait de la liste publique ne devrait pas être effectué sur un simple engagement à mener des réformes, mais plutôt après une évaluation approfondie du GAFI confirmant l’existence de changements dans la pratique;
45. regrette que le processus d’évaluation par le GAFI et d’examen par les pairs ait abouti à une liste inutile aux fins de la lutte contre le blanchiment de capitaux;
2.3. Cellules de renseignement financier (CRF)
46. rappelle qu’en vertu de la troisième directive antiblanchiment, chaque État membre est tenu de mettre en place une CRF afin de partager les informations entre les différents services de renseignement des États membres et de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, que chaque CRF nationale doit être dotée de ressources suffisantes pour mener à bien ses tâches, et que les CRF doivent être équipées de manière à avoir accès efficacement et en temps utile aux informations financières, administratives et d’ordre répressif dont elles ont besoin pour remplir correctement leurs missions, avec notamment l’interopérabilité des bases de données des autorités compétentes;
47. rappelle que les établissements et les personnes physiques ou morales visés par la directive[57] doivent informer les CRF s’ils soupçonnent que des infractions liées au blanchiment de capitaux ou au financement du terrorisme ont été commises ou tentées et remplir des déclarations de transactions suspectes, et qu'ils sont également tenus de fournir toutes les informations pertinentes sur demande;
48. constate qu’une définition uniforme des «transactions suspectes» fait défaut et que la définition actuelle est jugée inadéquate dans certains cas;
49. souligne que les États membres doivent exiger de leurs établissements de crédit et de leurs établissements financiers qu’ils disposent de systèmes leur permettant de répondre de manière rapide et complète à toute demande d’informations de la CRF, dans le cadre du droit national;
50. prend acte et se félicite de la mise en place du réseau de coopération FIU.net dans le cadre d’Europol; rappelle que le groupe Egmont, organisme international pour la coopération des CRF, se compose de 154 CRF du monde entier; regrette que plusieurs CRF en Europe ne soient toujours pas autorisées par leur cadre juridique national à échanger directement des données avec des autorités répressives étrangères; regrette qu’Europol ne dispose pas de pouvoirs d’enquête en vue d’engager des poursuites en cas de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux;
2.4. Conclusions
51. observe qu’un certain nombre d’intermédiaires, comme la banque Berenberg en Allemagne ou la banque Pilatus à Malte, n’ont pas appliqué comme il se doit les mesures de vigilance renforcée à l’égard de la clientèle, tant à l’établissement de la relation d’affaires avec leurs clients qu’au cours de cette relation d’affaires, même en cas de suspicion de blanchiment de capitaux; souligne par conséquent l’absence ou la transmission inégale de rapports par les entités assujetties aux CRF compétentes sur les cas suspectés de blanchiment[58];
52. constate que, dans de nombreux cas, aucune enquête n’a été menée pour identifier les bénéficiaires effectifs finaux d’entités offshore et que, si enquêtes il y a eu, celles-ci étaient bien souvent insuffisantes; souligne qu’il n’a dès lors pas été possible de définir la structure de propriété et de contrôle de l’entité ou d’obtenir des informations sur la finalité et la nature envisagée de la relation d’affaires; insiste sur le fait que les documents publics des Panama Papers montrent que Mossack Fonseca savait que certains de ses clients ou filiales ne faisaient pas toujours preuve de la vigilance requise à l’égard de la clientèle[59]; souligne que Mossack Fonseca a reconnu ne pas savoir, dans certains cas, qui étaient les bénéficiaires effectifs des entités enregistrées[60];
53. dénonce le fait qu’afin de se plier aux usages spéciaux de ses clients, Mossack Fonseca ait facturé des services plus chers sans vérifications appropriées en matière de vigilance, tout en étant parfaitement conscient que ces services comportaient un risque accru de blanchiment de capitaux[61];
54. souligne qu’en conséquence, les CRF nationales ou les autres autorités compétentes ne disposent pas de documentation suffisante pour mener des enquêtes et des analyses appropriées conformément au droit national;
55. souligne que plusieurs pays, dont certains États membres, ont récemment élaboré des programmes de citoyenneté pour les personnes non résidentes de l’Union, dénommés «Golden Visa» ou «programmes pour les investisseurs», qui offrent la citoyenneté d’un pays donné en échange d’investissements financiers dans ce pays, sans que l’origine des fonds ne soit dûment vérifiée et sans que les obligations de vigilance à l’égard de la clientèle soient pleinement respectées, affaiblissant par conséquent les contrôles visant à lutter contre le blanchiment de capitaux; souligne que la double nationalité résultant de ces programmes peut également nuire aux objectifs d’échange automatique d’informations fiscales;
56. relève que le manque de documentation et d’enquêtes concerne également certaines polices d’assurance-vie accordées par des compagnies d’assurance et fournies aux clients via des intermédiaires d’assurance ou toute autre entité reconnue comme un établissement financier au titre de la troisième directive antiblanchiment;
57. rappelle que certaines CRF ont demandé un meilleur accès aux informations grâce à une coopération accrue avec leurs homologues ainsi qu’un accès à davantage de sources d’information, telles que des données centralisées sur les comptes bancaires ou des registres fonciers ou concernant les produits d’assurance-vie[62];
58. constate que, dans certains cas, les autorités fiscales ou d’autres administrations ou organes de surveillance ont découvert l’existence de structures offshore, mais n’ont rien déclaré aux CRF[63];
59. souligne que l’un des problèmes majeurs des enquêtes sur le blanchiment de capitaux dans l’Union est la trop longue durée et l’inefficacité de leur mécanisme ainsi que les obstacles juridiques et techniques qui empêchent ou ralentissent considérablement la coopération entre les CRF européennes; relève que les CRF des États membres de l’Union présentent des structures et des tailles différentes, jouissent de compétences inégales et manquent souvent de moyens dans les États membres, et que ces différences ont des répercussions sur la manière dont les CRF des États membres de l’Union collectent, analysent et diffusent les informations et, en fin de compte, sur les échanges d’informations entre les cellules; souligne que les mesures prises par les CRF des États membres de l’Union sont dès lors fragmentées, asymétriques et non-comparables[64];
60. rappelle qu’il est important que les CRF soient indépendantes et autonomes et qu'elles reçoivent directement et de manière exclusive les déclarations de transactions suspectes, ce qui n’est pas le cas dans tous les États membres;
61. regrette que, ne disposant pas de suffisamment de personnel compétent pour remplir cette obligation dans le cadre de la directive antiblanchiment, la Commission ne soit pas en mesure de procéder elle-même à une évaluation en bonne et due forme des pays tiers à haut risque de blanchiment de capitaux;
62. souligne en particulier que le nombre de déclarations de transactions suspectes a augmenté sous l’effet de la nouvelle réglementation mais aussi parce que les cellules de renseignement financier ne peuvent traiter qu'une petite partie du problème en raison du manque de ressources[65]; remarque que le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont concernés par 67 % des déclarations de transactions suspectes soumises dans l’Union; constate que, dans certains pays, la quantité de déclarations de transactions suspectes ne semble pas proportionnelle aux activités des secteurs réglementés[66]; observe que les déclarations fondées sur un seuil déterminé que reçoivent certaines CRF peuvent enrichir leur accès aux informations[67];
63. salue le travail effectué par la plateforme FIU.net, financée par Europol, mais déplore l’inefficacité de l’actuelle plateforme FIU.net, due aux usages très divers qu’en font les États membres et au manque de ressources et de compétences au niveau de l’Union;
64. relève que, selon Europol, les crypto-monnaies présentent un risque de blanchiment de capitaux et que, par conséquent, les stratégies de lutte contre le blanchiment de capitaux devraient également être axées sur les nouvelles techniques de blanchiment[68];
65. relève qu’Europol a comparé sa base de données de personnes et de sociétés soupçonnées de participation criminelle avec les Panama Papers et a recensé 3 469 correspondances probables; précise que parmi ces correspondances, 1 722 sont liées au blanchiment de capitaux et 116 au terrorisme; note que la plupart de ces cas ont été recensés au Royaume-Uni, très probablement en raison de la taille de son secteur financier; relève que les banques qui sont sous le contrôle de l’organisation État islamique ont accès à SWIFT et peuvent ainsi envoyer des fonds vers et via l’Union européenne; relève que des banques ont confirmé aux membres de la commission d’enquête qu’elles avaient remis de nombreuses déclarations de transactions suspectes liées au financement du terrorisme; constate que ni la Commission, ni le Conseil, ni les banques, ni les CRF n’ont pu fournir d’informations sur le nombre de comptes bancaires gelés dans les États membres de l’Union en raison de liens avec le financement du terrorisme;
66. relève que les délais de réponse aux demandes affectent la coopération des CRF et que les réponses à ces demandes sont souvent peu détaillées et de qualité médiocre, ce qui est un obstacle à la coopération internationale entre CRF; regrette que certaines CRF limitent l’utilisation des informations transmises, notamment en interdisant qu’elles soient utilisées pour des poursuites judiciaires ou des enquêtes en matière fiscale; relève que certaines CRF européennes ayant adressé des demandes de coopération à des homologues hors Europe se sont heurtées à des obstacles juridiques ou administratifs dans les juridictions de pays tiers;
67. regrette que les CRF de l’Union européenne ne soient pas toutes habilitées à adresser des demandes de renseignements aux entités assujetties et que ces demandes soient souvent subordonnées à la réception préalable d’une déclaration de transaction suspecte; fait observer que certaines CRF n’ont par conséquent pas le droit de demander d’informations aux entités assujetties au nom d’autres CRF si elles ne disposent pas des déclarations de transactions suspectes correspondantes enregistrées dans leur base de données;
68. constate que certains États membres n’ont pas établi de lignes directrices claires sur la coopération mutuelle entre CRF nationales et autorités fiscales des États membres pour garantir le respect des règles fiscales;
69. salue le fait que les infractions fiscales ont récemment été reconnues comme des infractions sous-jacentes au blanchiment de capitaux dans le cadre de la quatrième directive antiblanchiment, dont le délai de transposition a expiré le 26 juin 2017; souligne que la directive dispose explicitement que les divergences entre législations nationales en ce qui concerne la définition des infractions fiscales n’entravent pas la capacité des CRF à échanger des informations; déplore l’absence de définition européenne commune des infractions fiscales[69], qui a jusqu’à présent entravé les enquêtes et les poursuites concernant des affaires d’infractions fiscales dans l’Union, ainsi que le fait que plusieurs pays européens considèrent que seuls les délits fiscaux très graves constituent des infractions fiscales; fait observer que la coopération internationale entre les CRF peut toujours être refusée sur la base des importantes différences sur la façon dont les États membres définissent et pénalisent les infractions sous-jacentes au blanchiment de capitaux; prend acte des négociations en cours relatives à la proposition de directive visant à lutter contre le blanchiment de capitaux au moyen du droit pénal, dont l’objectif est de fixer des règles minimales concernant la définition des infractions pénales et des sanctions dans le domaine des infractions de blanchiment de capitaux;
70. remarque que l’obligation de mise en place de registres centraux des bénéficiaires effectifs finaux figure dans la quatrième directive antiblanchiment; regrette qu’à ce jour cette obligation n’ait pas été respectée par tous les États membres et que les CRF n’aient pas tous accès aux informations concernant les bénéficiaires effectifs finaux; fait observer que le fait de rendre ces registres centraux publics faciliterait l’identification des bénéficiaires effectifs finaux ou la détection d’anomalies et de soupçons d’actes répréhensibles de la part des acteurs concernés, dont les autorités compétentes, les entités assujetties et les citoyens, et que cela renforcerait l’obligation de rendre des comptes;
71. souligne que la plateforme des CRF de l’Union a identifié plusieurs problèmes lors de son exercice de cartographie et d’analyse des lacunes concernant les CRF; rappelle que cela est dû à l’absence de mise en œuvre ou à l’application inadéquate des dispositions de la troisième directive antiblanchiment, notamment sur l’accès aux informations bancaires, et à des divergences importantes entre les approches nationales;
72. salue le fait qu’en mai 2016, 16 États membres avaient mis en place, ou étaient en train de le faire, des mécanismes automatisés leur permettant d’identifier des titulaires de comptes bancaires et de comptes de paiement[70]; relève également que le rapport a mis en évidence le manque de capacité suffisante des CRF à obtenir des informations de la part des entités assujetties et à mener une analyse conjointe des cas transfrontaliers pour identifier les menaces, les risques et les tendances du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme[71];
73. souligne que l’exercice de cartographie effectué par la plateforme des CRF de l’Union a également conclu à l’absence de règles européennes suffisamment précises et harmonisées en matière de lutte contre le blanchiment;
74. souligne qu'il apparaît que certaines institutions des États membres, chargées de mettre en œuvre et de faire appliquer la réglementation en matière de blanchiment des capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale, ne sont pas totalement indépendantes de certaines influences politiques; rappelle que le pouvoir discrétionnaire dont dispose la police dans certains États membres pour décider d’enquêter ou non sur les informations reçues des CRF et confirmées par ces dernières, peut permettre de conclure à une mauvaise administration en cas d’inaction; relève que les CRF maltaises ont rédigé un rapport sur des soupçons de blanchiment d’argent impliquant des personnes politiquement exposées maltaises, rapport qui jusqu’à présent n’a pas conduit à une enquête de police; exprime ses inquiétudes au regard des allégations laissant entendre que les autorités compétentes ne respecteraient pas les dispositions relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux prévues dans la quatrième directive sur les exigences de fonds propres, en particulier les exigences s’appliquant aux actionnaires qualifiés et les exigences en matière d’honorabilité et de compétence pour les organes de direction lors de l’octroi d’un agrément bancaire[72];
75. constate qu’un ministre d’au moins un État membre (Malte) figurait parmi les PPE mentionnées dans les Panama Papers; relève que, pour la plupart des États membres, la commission a mené des missions d’information[73], et que les enquêtes ont démarré après la révélation des Panama Papers; regrette cependant que, dans certains pays, notamment Malte, aucune enquête policière n’ait été menée malgré les preuves détenues par le CRF de risques graves de blanchiment d’argent; regrette que l’absence d’enquête n’ait pas permis d’identifier des intermédiaires à Malte et, le cas échéant, de leur appliquer des sanctions, ces personnes étant susceptibles de ne pas avoir respecté leurs obligations, dont les mesures de vigilance à l’égard de la clientèle; attire l’attention sur le secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne et sur ses procédures d’agrément à Malte, qui sont susceptibles de ne pas respecter la législation, les jeux d’argent et de hasard étant un secteur à haut risque en raison des gros volumes de transactions, de flux financiers et d’éléments à distance, comme l’a identifié son évaluation supranationale des risques[74]; condamne le fait que la Commission n’a pas enquêté plus avant sur un possible non-respect par Malte de la directive antiblanchiment, bien que ce sujet ait été porté à son attention;
76. exprime son inquiétude quant au faible niveau de conformité de certains États membres avec les normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, comme l’indiquent les examens par les pairs du GAFI ou du MONEYVAL; indique qu’une lettre de mise en demeure a été adressée à 22 États membres pour défaut de mise en œuvre de la troisième directive antiblanchiment, et que six États membres (Belgique, France, Espagne, Irlande, Pologne et Suède) ont été assignés devant la Cour de justice en octobre 2008; constate que la procédure contre la Pologne a été annulée mais que les cinq autres États membres ont été sanctionnés pour défaut de mise en œuvre de la directive dans les délais impartis; se demande toutefois si les procédures en manquement suffisent à vérifier la qualité de la mise en œuvre par les États membres;
77. réaffirme son soutien, conformément aux recommandations de sa résolution du 25 novembre 2015 sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet[75] (2015/2066(INI)), au rôle central de la Commission en tant qu’autorité de la concurrence compétente dans les enquêtes en cours en matière d’aide d’État portant sur les rescrits fiscaux accordés par des États membres à l’égard d’entreprises multinationales et déplore la décision du gouvernement irlandais de contester devant la Cour de justice de l’Union européenne la décision de la Commission d’ordonner à l’Irlande de récupérer 13 milliards d’euros d’impôts non payés par Apple, Inc.;
78. parvient à la conclusion qu’en ne se saisissant pas de ces questions de façon appropriée, les États membres ont échoué à faire respecter efficacement la troisième directive antiblanchiment; s’inquiète profondément du fait que, en ne permettant pas aux CRF de coopérer comme le prévoit la troisième directive antiblanchiment, les États membres ont enfreint les dispositions de l’article 4 du traité FUE relatives à la coopération sincère[76]; souligne également que la Commission a potentiellement enfreint ces dispositions en s’abstenant d’engager des procédures d’infraction;
79. relève que certains États membres ont fréquemment eu recours à des amnisties fiscales pour la régularisation d’actifs non déclarés détenus à l’étranger, ce qui a eu pour conséquence d’étouffer des cas possibles d’actifs acquis de manière illégale et d’empêcher que des enquêtes sur le blanchiment de capitaux soient menées de façon appropriée sur leur territoire;
80. déplore que le manque de personnel ait empêché la Commission de contrôler efficacement la mise en œuvre de la directive dans les États membres; relève par ailleurs que la Commission a omis de procéder à une évaluation indépendante de la liste de l’Union recensant les pays tiers à haut risque de blanchiment de capitaux;
81. déplore que, de 2011 à 2014, les autorités de supervision bancaire européennes et nationales, ainsi que les autorités fiscales nationales, aient négligé les transferts de capitaux du Portugal vers les territoires offshore, à tel point qu’au moins 10 milliards d’euros ont été transférés, sans aucun contrôle fiscal ou antiblanchiment, principalement vers le Panama, dont 8 milliards ont été virés par des entreprises liées au groupe financier Espírito Santo, avant l’effondrement de la banque Espírito Santo, mais à un moment où les organismes de régulation enquêtaient déjà sur la banque et le groupe; constate que le groupe Espírito Santo a versé des pots-de-vin à l’ancien premier ministre José Sócrates, d’après les récentes accusations déposées par le procureur à l’origine des procès;
3. Intermédiaires[77]
3.1. Cadre juridique
82. rappelle que, conformément à la quatrième directive antiblanchiment, la définition actuelle d’entité assujettie englobe les établissements financiers et de crédit, les auditeurs, les comptables et conseillers fiscaux, les notaires, les prestataires de services aux sociétés et aux fiducies / trusts, les agents immobiliers, les prestataires de services de jeux d’argent et de hasard et d’autres membres de professions juridiques indépendantes; rappelle que, conformément à la quatrième directive antiblanchiment, les États membres doivent veiller à ce que leurs autorités compétentes en matière de surveillance disposent des ressources financières, humaines et techniques nécessaires à l’accomplissement de leurs fonctions (article 37 de la troisième directive antiblanchiment et article 48 de la quatrième directive antiblanchiment) et relève que des insuffisances de moyens ont été détectées dans le cadre des évaluations mutuelles du GAFI et du MONEYVAL;
83. rappelle que les entités assujetties ont obligation d’appliquer des mesures de vigilance à l’égard de leur clientèle et de faire part de leurs soupçons de blanchiment au titre de la directive antiblanchiment; note que cette obligation ne s’applique aux personnes exerçant une profession juridique que si elles ne sont pas astreintes à une obligation de confidentialité ou au secret professionnel;
84. rappelle qu’il est requis d’appliquer des mesures de vigilance renforcée à l’égard des PPE et d’autres clients à haut risque, afin d’établir l’origine de leur patrimoine et de leurs fonds; rappelle que les établissements de crédit et les établissements financiers doivent disposer de systèmes leur permettant de répondre de manière rapide et exhaustive à toute demande d’informations des CRF, conformément à leur législation nationale;
85. note que les États membres ont mis en place une grande variété d’organes de surveillance pour contrôler les différents types d’entités assujetties tenues à une obligation de déclaration au titre de la législation antiblanchiment, et que les professions de conseiller et d’intermédiaire sont donc réglementées et supervisées par des organes gouvernementaux ou par des instances professionnelles autorégulatrices;
86. rappelle que, dans certains cas, des organismes professionnels d’autorégulation n’ont pris des mesures visant les malversations d’intermédiaires qu’après les révélations des Panama Papers, démontrant ainsi l’insuffisance et l’inefficacité de leurs mécanismes de sanction et de régulation;
87. souligne que dans de nombreux États membres, l’évasion fiscale facilitée par ces facteurs n’est pas une infraction principale dans les affaires de blanchiment d’argent car elle ne fait pas partie des formes graves de criminalité recensées par le code pénal, et que dans certains États membres, l’évasion fiscale est considérée comme une simple infraction administrative; constate que la quatrième directive antiblanchiment, dont le délai de transposition a expiré le 26 juin 2017, a pour but d’harmoniser ce dernier point;
88. relève que le Conseil a invité la Commission à «envisager des initiatives législatives pour instituer des règles de communication obligatoire d’informations inspirées de l’action 12 du projet BEPS (érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices) de l’OCDE, en vue d’introduire des mesures dissuasives plus efficaces à l’endroit des intermédiaires qui interviennent dans des montages ayant la fraude ou l’évasion fiscale pour objet»;
89. se félicite de la proposition de la Commission publiée le 21 juin 2017 sur l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal en rapport avec les dispositifs transfrontières devant faire l’objet d’une déclaration; relève que, parmi tous les marqueurs liés aux opérations transfrontières, elle fait figurer les dispositifs dans lesquels le bénéficiaire réside à des fins fiscales dans une juridiction qui ne lève pas d’impôt sur les sociétés ou lève un impôt sur les sociétés à taux zéro ou à un taux légal d’imposition inférieur à la moitié de la moyenne des taux légaux d’imposition sur les sociétés au sein de l’Union;
90. regrette le fait que la proposition se borne à prévoir une obligation de déclaration et non une interdiction immédiate du dispositif révélé une fois examiné et considéré comme permettant l’utilisation abusive d’un système fiscal;
91. rappelle que la directive 2013/36/UE concernant l’accès à l’activité des établissements de crédit et la surveillance prudentielle des établissements de crédit et des entreprises d’investissement (CRD IV) oblige les États membres à veiller à ce que des sanctions administratives s’appliquent aux institutions financières responsables d’une infraction grave aux dispositions nationales adoptées en vertu de la troisième directive antiblanchiment; rappelle que la CRD IV oblige les autorités compétentes à refuser l’agrément pour démarrer l’activité d’établissement de crédit si, compte tenu de la nécessité de garantir une gestion saine et prudente de l’établissement de crédit, elles ne sont pas satisfaites de la qualité des actionnaires ou associés, entre autres lorsqu’il existe des motifs raisonnables de soupçonner qu’une opération ou une tentative de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme est en cours ou a eu lieu ou que l’acquisition envisagée pourrait en augmenter le risque;
92. rappelle que le Parlement européen, dans le cadre du vote sur les rapports des commissions spéciales TAXE et TAX2, s’est prononcé en faveur d’une réglementation stricte des activités des conseillers, afin d’interdire tout conflit d’intérêt, et de la séparation de leurs activités de conseil aux administrations fiscales et aux clients privés;
93. rappelle que la directive de 2006 concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes consolidés aurait dû être mise en œuvre au plus tard le 29 juin 2008;
94. fait observer que la directive modifiée de 2014 sur les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes consolidés et le règlement relatif aux exigences spécifiques applicables au contrôle légal des comptes des entités d’intérêt public auraient dû être mis en œuvre au plus tard le 17 juin 2016, à l’exception de l’article 16, paragraphe 6, du règlement, qui aurait dû être mis en œuvre au plus tard le 17 juin 2017; constate que les Panama Papers ont révélé la nécessité de réviser la directive 2014/56/UE;
3.2. Observations
95. relève que 14 000 intermédiaires sont impliqués dans le scandale des Panama Papers, dont quelque 2 700, soit 19 %, dans l’Union[78];
96. note que les intermédiaires de l’Union cités dans les Panama Papers sont responsables de la création d’environ 20 % (39 700) des entités établies par la société de fiducie panaméenne Mossack Fonseca;
97. relève que les cabinets d’avocats, les comptables, les trusts, les sociétés fiduciaires et les banques sont les types d’intermédiaires les plus courants, mais que de nombreuses autres professions auto-réglementées et non réglementées peuvent également fournir des services fiscaux et financiers, tels que la constitution en société offshore et la planification fiscale;
98. observe notamment que les banques, les gestionnaires de fortune, les auditeurs et les conseillers fiscaux et juridiques restent insuffisamment définis et réglementés dans la législation de l’Union et dans celle des États membres et des pays tiers; estime qu’en raison de leur caractère multinational, les services proposés par ces intermédiaires sont extrêmement difficiles à contrôler et à sanctionner de manière appropriée;
99. fait observer que la supervision ou l’autorégulation des intermédiaires dépend de la législation du pays d’origine et du type d’intermédiaire ou de conseiller; note que nombre de ces structures sont établies hors des juridictions onshore et ne sont par conséquent pas soumises à des exigences législatives spécifiques; observe que la plupart des intermédiaires européens sont situés au Royaume-Uni, au Luxembourg et à Chypre[79], qui figurent parmi les dix pays comptant le plus d’intermédiaires actifs listés dans les Panama Papers[80], ainsi que dans d’autres pays membres de l’Espace économique européen (par exemple au Liechtenstein) et de l’Association européenne de libre-échange (notamment la Suisse);
100. observe que les trusts et les sociétés fiduciaires, de même que les prestataires de services aux sociétés sont le groupe le plus important à avoir demandé la création d’entités offshore à la société Mossack Fonseca, suivis par les comptables, les conseillers fiscaux, les avocats et les consultants, responsables d’environ un tiers de ce type d’entités[81]; rappelle que la société Mossack Fonseca a principalement acquis des clients grâce aux recommandations d’intermédiaires et que ces nouveaux clients n’ont fait l’objet que de vérifications limitées au titre des mesures de vigilance à l’égard de la clientèle[82];
101. souligne que les intermédiaires contribuent à la création de sociétés écrans et à l’ouverture de comptes, et qu’elles nomment souvent un directeur fictif qui gère les actifs pour le compte du bénéficiaire réel, ce qui permet au bénéficiaire effectif final de rester anonyme; rappelle les preuves fournies par la CRF française selon lesquelles les banques, les cabinets d’avocats, les comptables et autres intermédiaires sont les principaux architectes qui conçoivent les structures et les réseaux offshore pour leurs clients, la société Mossack Fonseca n’étant pour l’essentiel qu’un prestataire de services chargé de les mettre en œuvre;
102. souligne que le marché de l’immobilier offre d’importantes possibilités de blanchir des capitaux ou d’investir de l’argent obtenu de façon illicite, car les propriétés sont acquises par l’intermédiaire de sociétés-écrans ou de trusts anonymes sans être soumises aux mesures de vigilance requises, en particulier lorsque la législation des États membres autorise les entreprises étrangères et d’autres structures juridiques à acheter des propriétés sans révéler l’identité de leur véritable bénéficiaire effectif[83], comme le montre l’exemple du marché immobilier de Londres; insiste sur la nécessité de renforcer, dans ce secteur, les contrôles et les normes de lutte contre le blanchiment; rappelle, à cet égard, combien il importe de donner le plein accès aux informations sur la possession et la gestion de biens immobiliers aux autorités et au public grâce à un registre foncier centralisé au niveau européen;
103. souligne que les produits d’assurance, en particulier l’assurance-vie, fournissent un moyen très attractif et simple de blanchir des capitaux et que les blanchisseurs et organisations terroristes prennent des mesures extrêmes pour dissimuler leurs activités financières et les rendre indiscernables des transactions légitimes;
104. exprime ses inquiétudes face à la tendance récente à créer de nouvelles filières stratégiques et des formes innovantes de blanchiment d’argent, telles que l’écoulement de capitaux illicites, et leur nettoyage, par des entreprises de l’immobilier de luxe ou la vente de titres et de polices d’assurance vie; observe que les fonds illicites déposés grâce au rachat de ces transactions sont convertis en fonds légitimes issus d’opérations licites; espère par conséquent que les règles antiblanchiment seront également étendues au marché de l’immobilier de luxe en vue d’empêcher l’apparition de nouveaux phénomènes illicites;
105. souligne que, dans certains cas, les entités assujetties ont délégué leurs obligations de vigilance à des tierces parties, ce qui a souvent entraîné des négligences, voire s’est traduit par l’absence totale de mesures de vigilance effectuées; souligne que les obligations antiblanchiment ne s’appliquent qu’à des entités assujetties dans le champ d’application de la quatrième directive antiblanchiment et non à des tierces parties; rappelle que le mandat du Parlement européen pour les négociations tripartites concernant la cinquième directive antiblanchiment propose que les États membres devraient assurer un suivi effectif des activités des personnes agissant par délégation d’entités assujetties ou d’organismes d’autorégulation dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme;
106. observe que certaines entités assujetties se sont servi des procédures d’arbitrage entre les différentes pays ou territoires pour contourner l’obligation d’appliquer les mesures de vigilance et garantir ainsi l’anonymat du bénéficiaire effectif final;
107. constate que, dans certains États membres et pays tiers, l’évasion fiscale n’est pas pénalement répréhensible, ce qui risque d’amplifier le phénomène; constate que les conseillers fiscaux sont invités à construire les montages fiscaux les plus avantageux pour leurs clients sous peine de devoir leur payer des dommages-intérêts;
108. constate avec inquiétude que, selon la législation de certains États membres, certains types d’intermédiaires ne sont pas susceptibles de faire l’objet de poursuites pénales du fait d’une infraction en matière de fraude fiscale, si cette infraction a lieu dans un autre État membre ou pays tiers;
109. souligne le manque de coopération en matière de surveillance et d’échange d’informations entre les autorités compétentes des États membres et dans l’ensemble de l’Union européenne;
110. fait ressortir que le respect de la législation de l’Union ne fait pas l’objet de suffisamment de contrôles et que cela permet aux intermédiaires de s’acquitter formellement de leurs devoirs, liés par exemple aux mesures de vigilance et de communication, tout en contournant l’esprit de la réglementation, en particulier en invoquant «le secret professionnel» ou «le secret bancaire»; déplore le fait que les intermédiaires, en particulier les entités financières, adoptent une approche décentralisée dans laquelle les normes de lutte contre le blanchiment de capitaux sont trop variables d’une succursale à l’autre; estime que le siège d’un intermédiaire devrait toujours être responsable de veiller à la bonne application des normes de lutte contre le blanchiment de capitaux dans tous les domaines d’activité et dans toutes les succursales;
111. constate avec inquiétude que le développement des technologies numériques et leur utilisation croissante et à grande échelle dans les transactions commerciales, économiques et financières permettent de déjouer facilement la lutte contre le blanchiment de capitaux et les contrôles fiscaux, étant donné que les autorités répressives, fiscales et judiciaires nationales ne sont pas suffisamment armées pour relever ces défis;
Rôles et responsabilités des banques
112. relève que les banques, les autres institutions financières et les gestionnaires de fortune jouent un rôle actif dans la mise en place de ces pratiques, en ayant créé environ un sixième des entités liées au scandale des Panama Papers; souligne que des banques ont joué un rôle d’intermédiaire pour environ 9 % des entités offshore établies par Mossack Fonseca; constate que plusieurs banques apparaissant dans les révélations des Panama Papers ont été renflouées avec de l’argent public entre 2008 et 2012;
113. souligne que la majorité des flux financiers illégaux liés à des activités de blanchiment, d’évasion et de fraude fiscale transitent par le système bancaire international; regrette que les établissements bancaires européens dont l’implication active et systématique dans ces pratiques a été prouvée continuent d’exercer leurs activités librement, sans qu’aucune sanction leur ait été imposée;
114. reconnaît que les banques ont été impliquées dans quatre grands types d’activités, à savoir la création et la gestion de structures offshore, l’ouverture de comptes bancaires pour le compte de ces structures, la fourniture d’autres produits financiers et la correspondance bancaire[84]; reconnaît toutefois également, comme cela a été découvert, que le secteur des services financiers (banques, conseillers en investissement ou cabinets d’avocats) offre à ses clients des possibilités de fraude fiscale[85];
115. constate avec inquiétude que souvent les organismes de régulation nationaux et européens ne parviennent pas à contrôler l’origine du patrimoine, ce qui permet aux personnes politiquement exposées de régimes cleptocratiques et à d’autres délinquants et criminels d’investir et de détenir des parts dans les banques, les établissements financiers et d’assurance et les grands groupes économiques au sein de l’Union, facilitant par conséquent le blanchiment de ces actifs dans le système financier européen; souligne que cela s’accompagne de l’incapacité à assurer une surveillance et un contrôle consolidés des liens entre les banques, les entreprises et les groupes économiques établis au sein de l’Union et leurs filiales ou sociétés mères basées dans des juridictions non coopératives ou qui appliquent peu les normes de lutte contre le blanchiment de capitaux;
116. souligne que les banques sont des acteurs clés dans la détection des transactions suspectes et dans le fait de transmettre les informations les concernant aux CRF nationales, mais également que certaines banques ne facilitent pas les enquêtes menées par les CRF nationales et les unités de recouvrement des avoirs, par exemple en ne leur fournissant pas toutes les informations en format numérique concernant des entités ou des transactions suspectes; prend note des éléments présentés à la commission selon lesquels certaines banques avaient ouvert des comptes pour leurs clients avant d’accomplir leurs obligations en matière de vigilance à l’égard de la clientèle et d’identifier les bénéficiaires effectifs; constate que plusieurs banques citées dans les Panama Papers ont été condamnées à une amende par les contrôleurs pour non-conformité aux normes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, mais que les sanctions adoptées restent inférieures à celles appliquées aux États-Unis pour des infractions similaires; regrette que les amendes infligées par les contrôleurs aux entités financières assujetties soient déductibles de l’impôt;
117. reconnaît que l’intermédiation des banques dans la création de structures offshore a considérablement diminué depuis 2007, époque à laquelle il a été révélé que les banques faisait la promotion à grande échelle des meilleurs moyens d’échapper aux dispositions de la directive européenne de 2005 sur l’épargne; constate qu’après la crise financière de 2008, les risques liés à la réputation et à la réglementation ont également contribué à la réduction de l’intermédiation des banques dans la création de structures offshore[86]; constate cependant qu’au niveau mondial, les statistiques n’indiquent pas l’existence d’une baisse générale du transit des fonds par les paradis fiscaux, du moins jusqu’en 2014[87], mais plutôt une réorganisation des juridictions et des instruments utilisés; constate que parallèlement à l’augmentation progressive du prélèvement à la source effectué par le Luxembourg, l’Autriche et la Belgique (jusqu’en 2009), de 15 % en 2005 à 20 % en 2008 et 35 % en 2011, les capitaux offshore ont été de plus en plus confiés à des sociétés de façade dans des juridictions telles que les Bahamas, Singapour et Hong Kong; constate cependant que les activités d’intermédiation ont été reprises par d’autres professions, dont les avocats, comme l’ont montré les Panama Papers;
118. observe le rôle important joué par les filiales privées de grandes banques des centres financiers en tant que fournisseurs de services transfrontaliers à leurs clients fortunés; constate que les 20 plus grandes banques européennes enregistrent environ un euro sur quatre de leurs bénéfices dans des pays à régime fiscal privilégié, pour un total estimé à 25 milliards d’euros en 2015, et que les activités menées par les banques dans ces pays à régime fiscal privilégié sont disproportionnées par rapport aux 11 % de la population mondiale et aux 5 % du PIB mondial qu’ils représentent[88];
119. souligne que les institutions bancaires n’ont pas toujours respecté leurs propres lignes directrices ou exigences réglementaires internes (relatives aux mesures de vigilance), et que les banques ont parfois négligé de classer leurs clients à haut risque dans la catégorie appropriée au lieu de respecter pleinement l’obligation de s’informer sur le client et donc d’appliquer dans leur intégralité les mesures de vigilance renforcée qui s’imposaient[89]; relève avec inquiétude des cas d’établissements financiers (y compris dans les États membres de l’Union) détenus ou dirigés par des personnes politiquement exposées ou par certaines de leurs connaissances, ce qui influence la manière dont elles mènent leurs contrôles au titre de la vigilance;
120. relève qu’en guise de contrôle des mesures de vigilance, les entités qui ouvrent un compte bancaire peuvent le plus souvent se contenter de remplir une autodéclaration ou de cocher les cases d’un formulaire, sans aucune enquête de leur profil[90];
121. constate que certaines des réponses données par les intermédiaires à la commission semblent être en contradiction avec les informations tirées des Panama Papers[91]; condamne toute déclaration potentiellement fausse faite à la commission;
Surveillance bancaire
122. note la variété des mesures adoptées par les autorités compétentes au sein des États membres après le scandale des Panama Papers, qui vont de la vérification croisée de l’ensemble des banques sous surveillance, à des vérifications ponctuelles, voire à l’inaction pure et simple;
123. souligne que, dans certains États membres, les attributions limitées des autorités compétentes leur permettent seulement de vérifier la réalité des mécanismes de contrôle antiblanchiment; constate que cette divergence des pouvoirs attribués aux autorités de surveillance financière dans différents États membres entrave la pleine application des normes LBC/FT et la bonne coopération; constate que la BCE, la plus grande autorité de surveillance prudentielle au sein de l’Union, n’est pas compétente dans le cadre du MSU pour le contrôle des normes LBC/FT, ce qui empêche les autorités d’échanger des informations confidentielles avec la BCE;
124. constate que la capacité des autorités compétentes à vérifier la mise en œuvre des politiques et procédures à l’échelle sectorielle est parfois entravée par la législation en matière de protection des données et de secret bancaire;
125. note qu’en décembre 2016, selon les informations fournies par l’Autorité bancaire européenne (ABE), quelque 1 300 banques avaient fait l’objet de contrôles hors site ou avaient été soumises à une combinaison de contrôles hors site et d’inspections in situ; attend les résultats finaux, qui devraient être disponibles d’ici le troisième trimestre 2017; attire l’attention sur les premières indications concernant les résultats, qui laissent penser que des lacunes ont été relevées dans certains cas;
126. constate qu’en décembre 2016, l’Autorité bancaire européenne a envoyé un questionnaire aux membres de son conseil des autorités de surveillance afin de mieux apprécier les mesures adoptées par les autorités compétentes au lendemain de l’affaire des Panama Papers; constate que les résultats de cette opération doivent encore être rendus publics;
127. observe que les autorités compétentes confrontées au scandale des Panama Papers sont peu nombreuses à être allées au-delà du blanchiment pour enquêter sur une fraude fiscale pourtant manifeste;
128. note que les autorités des États membres ont échoué à exercer une surveillance efficace des établissements financiers avant les révélations des Panama Papers et qu’elles n’ont pas appliqué les sanctions qui s’imposaient aux établissements financiers relevant de la CRD IV et jugés responsables d’une infraction grave aux dispositions nationales adoptées en vertu de la troisième directive antiblanchiment; constate que les révélations de lessiveuse azerbaïdjanaise démontrent que certaines autorités de surveillance financière ont n’ont pas veillé à ce que les établissements financiers respectent leurs obligations en vertu de la directive antiblanchiment, même après l’adoption de nouvelles recommandations du GAFI en 2012;
129. souligne que les 20 plus grandes banques européennes enregistrent plus de bénéfices dans les pays à régime fiscal privilégié que ne peut le justifier le niveau de la réelle activité économique se déroulant dans ces derniers, la plupart du temps sans employer une seule personne dans les pays concernés, tout en payant peu d’impôts, voire aucun, dans ces juridictions[92]; estime que les autorités compétentes de l’Union ne peuvent garantir une surveillance efficace de ces pratiques exercées par les banques européennes dans des pays tiers et que cela peut mettre la stabilité financière de l’Union bancaire en péril;
130. constate que plus de 20 autorités de surveillance bancaire de l’Union ont adopté des mesures de surveillance dès la publication des Panama Papers[93];
Avocats et cabinets d’avocats
131. attire l’attention sur la difficulté à réglementer l’activité des avocats et des cabinets juridiques impliqués dans la création et le maintien de structures offshore car elle est souvent transfrontalière et menée dans au moins un pays tiers où les exigences législatives ne sont soumises à aucun contrôle ou à aucune mesure de vigilance à l’égard de la clientèle[94];
132. souligne que les avocats et les cabinets juridiques fournissent fréquemment des conseils fiscaux et en investissements et qu’ils apportent leur assistance à la création d’entités offshore, souvent en contact direct avec les bénéficiaires effectifs finaux;
133. relève que le nombre de déclarations de transactions suspectes émises par des avocats ou par les représentants d’autres professions auto-réglementées est faible[95], et que les avocats ne transmettent le plus souvent ces informations qu’une fois que les faits ont été révélés par les médias;
134. reconnaît que, dans la plupart des États membres, les avocats sont supervisés par des barreaux et des associations professionnelles du barreau qui ne supervisent pas leurs membres de manière active mais réagissent au cas par cas, sur la base de plaintes déposées par des clients; regrette que les statistiques portant sur les sanctions ou les mesures disciplinaires mises en œuvre par ces associations ne soient pas accessibles au public dans tous les pays de l’Union;
135. souligne que les représentants des professions juridiques sont soumis à des sanctions strictes (civiles et parfois pénales) pour tout manquement aux obligations qui leur incombent en matière de lutte contre le blanchiment; observe par ailleurs que ces procédures disciplinaires, toutes sévères qu’elles soient, aboutissent rarement à une radiation du barreau[96];
136. relève que le champ d’application des dispositions statutaires concernant la relation privilégiée entre certains professionnels du droit, avocats et notaires notamment, et leurs clients, laquelle leur permet de refuser de témoigner en matière fiscale, n’est ni clair, ni cohérent, ni dans l’Union, ni dans les États membres;
137. souligne notamment que dans de nombreux États membres les avocats ne sont pas sanctionnés pour avoir indiqué à un non-résident comment se soustraire à l’impôt ou blanchir de l’argent dans un autre territoire selon le principe de territorialité;
138. constate que des conseillers juridiques se sont dégagés de leurs obligations juridiques en invoquant «le secret professionnel» afin d’éviter d’appliquer les mesures de vigilance à l’égard de la clientèle, même lorsqu’ils n’ont pas agi en tant qu’avocat mais en tant que prestataire de services financiers[97];
Comptables, auditeurs et cabinets d’expertise comptable
139. indique que le personnel des cabinets d’experts-comptables se compose principalement de comptables, d’auditeurs et d’experts juridiques et fiscaux professionnels;
140. souligne que les entités offshore établies dans les territoires les plus cités par les Panama Papers, à savoir les Îles Vierges Britanniques, le Panama et les Seychelles) n’ont pas d’exigences en matière d’audit; souligne toutefois que lorsque des entités offshore sont regroupées en sociétés mères, elles doivent faire l’objet d’un audit; observe que les contrôleurs de certains territoires exigent des banques et d’autres intermédiaires financiers qu’ils procèdent à l’audit de certaines de leurs procédures, telles que les procédures de lutte antiblanchiment par exemple;
141. souligne que le rôle des cabinets d’expertise comptable dans les montages révélés par les Panama Papers consistait essentiellement en services de conseil et d’entretien des structures offshore, et que les auditeurs ne peuvent être incriminés pour participation active, dans la mesure où, le plus souvent, les entités offshore ne sont pas soumises à une obligation d’audit; constate cependant que les quatre plus grands cabinets d’expertise comptable, qui dominent le marché, ont joué un rôle dans d’autres scandales financiers, tels que l’affaire LuxLeaks, et que leurs activités à la fois de conseil fiscal et de contrôle fiscal présentent la possibilité de sérieux conflits d’intérêt;
142. relève que les cabinets d’expertise comptable publient souvent des lignes directrices internes sur les pratiques qu’elles jugent acceptables, mais que cette autorégulation n’est pas suffisante pour lutter efficacement contre l’évasion et la fraude fiscales qu’ils promeuvent et facilitent;
143. constate qu’auditeurs et conseillers fiscaux ont agi dans le cadre de sociétés mondialement intégrées tout en se présentant sous la forme de nombreuses entités juridiques distinctes qui ne relèvent pas de la même propriété, mais qui sont tenues par des dispositions contractuelles d’appliquer des normes communes sous un nom commun afin de diluer les responsabilités, de réduire leur coût et leur risque en matière de réglementation, d’isoler leurs risques juridiques et de protéger leurs clients des enquêtes réglementaires[98];
144. déplore que le nombre de déclarations de transactions suspectes soumises par les experts-comptables aux CRF soit faible et ne reflète pas l’exposition du secteur aux risques de blanchiment de capitaux[99];
145. souligne que les cabinets d’expertise comptable n’ont pas seulement joué un rôle clé dans la conception de dispositifs de planification fiscale agressive pour leurs clients, mais ont également assisté des gouvernements nationaux dans la conception de leurs codes des impôts et de leurs lois fiscales, créant ainsi un conflit d’intérêt significatif;
146. exprime ses inquiétudes concernant la proximité et les conflits d’intérêts affectant les auditeurs et les consultants, les avocats et les cabinets d’avocats qui exercent souvent la fonction de conseillers des services de l’État pour élaborer la législation fiscale, concevoir des outils de LBC et même mener des enquêtes et des contrôles pour les organismes de régulation, tout en offrant ou en ayant offert leurs services aux entités réglementées;
Trusts, autres dispositifs juridiques similaires et fiduciaires
147. rappelle que les trusts, les sociétés fiduciaires et autres structures juridiques similaires jouent un rôle important dans la création et le maintien des entités offshore; constate à cet égard que les enquêtes d’Europol sur les Panama Papers, qui ont donné lieu à 3 469 correspondances possibles avec sa base de données de criminels suspects, ont également révélé l’utilisation courante de trusts pour dissimuler des actifs et des identités;
148. observe qu’un trust est un ensemble d’actifs créé au moyen d’un contrat privé et signé par trois parties (le constituant, l’administrateur et le bénéficiaire) et qu’il n’a pas, à ce titre, de personnalité morale;
149. regrette que les trusts et les sociétés fiduciaires soient des cibles difficiles pour les responsables politiques des territoires onshore en raison de leur présence physique limitée et du peu d’informations à la disposition des législateurs ou des autorités de contrôle;
150. constate que les trusts agissent au nom des bénéficiaires effectifs finaux mais que leurs clients directs sont la plupart du temps d’autres intermédiaires, tels que d’autres sociétés fiduciaires, des cabinets d’expertise juridique et comptable et des banques;
151. relève que les trusts peuvent soit être des sociétés autonomes, soit être détenues par d’autres types de sociétés de services, tels que les cabinets d’avocats ou les banques;
152. constate que les trusts peuvent également faire partie des dispositifs complexes d’évasion fiscale et de fraude fiscale de groupes économiques internationaux et qu’ils font souvent partie d’arrangements multinationaux[100];
153. souligne que certains trusts commerciaux et non commerciaux risquent de devenir des facteurs d’abus encore plus importants à l’avenir car, n’étant pas des entités juridiques à la différence des autres sociétés, ils n’ont pas d’obligation de divulgation comptable ou légale, par exemple de leurs comptes annuels; constate, de plus, que l’absence d’un registre des trusts rend la tâche difficile aux autorités fiscales pour obtenir des informations sur les actifs placés dans les trusts;
4. Pays tiers
4.1. Observations
154. rappelle que, dans certains pays tiers, tels que les États-Unis, les entités juridiques ne sont pas légalement tenues de recueillir ou de déclarer de façon centralisée des informations sur les bénéficiaires effectifs finaux[101];
155. souligne que des pays tiers partagent des informations sur les bénéficiaires effectifs finaux avec les CRF européennes à des fins de renseignements uniquement, mais ne répondent pas aux demandes internationales de coopération, empêchant par conséquent l’utilisation de ces informations devant les tribunaux;
156. souligne que certains pays tiers utilisent des régimes fiscaux spéciaux pour attirer les entreprises; fait observer que très peu d’informations sont demandées dans certains pays pour créer une entreprise et qu’il est donc très facile de ne pas révéler son identité; souligne qu’il est possible de générer des documents juridiques simples sur internet en quelques clics; redoute que cela puisse conduire à la multiplication de pratiques conçues pour éviter l’impôt;
157. observe que, bien que les États-Unis aient une législation antiblanchiment moins ambitieuse que celle qui est en vigueur dans l’Union, en particulier sur la transparence du bénéficiaire effectif final, puisqu’il n’y existe aucun registre centralisé en la matière, ce pays affiche de meilleurs résultats concernant l’efficacité de la mise en œuvre et du respect de leur législation en la matière;
158. attire l’attention sur le système de report d’imposition des États-Unis, qui permet aux multinationales de conserver de façon illimitée les bénéfices enregistrés à l’étranger dans des structures offshore afin d’éviter les taxes dues au titre de leur rapatriement;
159. rappelle sa demande de mettre en avant le rôle de l’Union sur la scène internationale en parlant d’une seule voix et d’œuvrer à l’élaboration d’un cadre de l’Union commun pour les traités bilatéraux en matière fiscale afin de lutter contre le «chalandage fiscal»; estime que la mise en place d’accords de libre-échange doit s’accompagner d’un renforcement de dispositions de la coopération en matière fiscale visant à prévenir l’évasion fiscale et doit inclure des principes de bonne gouvernance fiscale;
160. constate que la Commission commente chaque évaluation des États membres effectuée par le GAFI ou le MONEYVAL et suggère que ces commentaires soient rendus publics à l’avenir;
4.2. Pays en développement
161. souligne que, alors que les inégalités augmentent, les pays les moins avancés sont touchés de manière disproportionnée par l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent rendus possibles par les structures offshore; relève que 30 % des capitaux africains sont détenus dans des territoires offshore, ce qui se traduit par un manque à gagner de 14 milliards d’USD pour l’administration fiscale[102];
162. souligne que les flux financiers illicites ont des effets dévastateurs sur les pays en développement[103]; indique que, dans son rapport de décembre 2014, Global Financial Integrity (GFI) a estimé que les économies émergentes et en développement avaient perdu 6,6 milliards d’USD entre 2003 et 2012 en raison des flux financiers illicites, les sorties illicites de capitaux augmentant au rythme alarmant de 9,4 % par an[104];
163. attire l’attention sur la situation inacceptable qui consiste, pour certaines entreprises implantées dans des pays en développement, de recourir à la corruption, à la fraude, à l’évasion et à l’évitement fiscaux, à l’établissement de prix de transfert et à l’anonymat de la propriété de l’entreprise pour réduire leur assujettissement à l’impôt ou pour blanchir des capitaux, alors que des millions de personnes n’ont pas accès à un niveau convenable d’alimentation, de soins de santé et d’éducation[105];
164. observe que l’absence de registres électroniques des comptes d’opérations financières dans les pays en développement rend difficile ou impossible l’obtention d’informations financières ou comptables pour les autorités compétentes;
165. craint que la plupart des pays en développement aient des difficultés à mettre en place le système d’échange automatique d’informations de l’OCDE d’ici la fin de l’année 2017 ou 2018, par manque de ressources techniques, de personnel et de capacités institutionnelles, et qu’ils soient dès lors privés des avantages de cet outil en termes de lutte contre l’évasion et la fraude fiscales; relève que, pour garantir un résultat efficace en matière de coopération internationale, il reste à établir une approche commune sur la base de principes simples; s’inquiète du risque d’avoir un système automatique d’échange d’informations à deux vitesses sur le plan international, avec les pays en développement mis à l’écart des échanges réciproques;
166. relève que les flux financiers illégaux font perdre au moins 50 milliards d’USD par an à l’Afrique, soit le double de ce qu’elle reçoit sous forme d’aide internationale; est conscient de l’appel pressant des pays en développement pour supprimer les paradis fiscaux, qui abritent les fonds illicites des entreprises[106];
167. estime que l’amélioration des capacités fiscales des pays affectés par l’évasion fiscale et la fraude fiscale peut apporter des avantages significatifs; rappelle la relation directe qui existe entre le seuil des impôts perçus et la capacité institutionnelle de l’État; rappelle à cet égard les données scientifiques montrant qu’une augmentation de 10 % de la capacité de gestion fiscale correspond à un taux de croissance annuelle du PIB de 1,5 %;
168. constate que les actions de l’Union ont une influence sur la transparence fiscale, et ce notamment du fait des activités d’investissement de la Banque européenne d’investissement et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui utilisent des structures d’investissement non transparentes dans leurs investissements de portefeuille, et réclame que des mesures soient prises pour s’attaquer à ce problème;
169. exprime ses inquiétudes concernant l’incidence négative croissante des flux financiers illicites, qui représentent un obstacle à la croissance économique, au développement social, à la lutte contre les inégalités, au renforcement du gouvernement et à la capacité institutionnelle;
170. constate que le processus BEPS n’a pas inclus les pays en développement comme partenaires de négociation sur un pied d’égalité et n’a pas dégagé de solutions efficaces aux problèmes fiscaux des pays les plus pauvres, notamment le cadre mondial des traités fiscaux, qui empêche souvent les pays en développement d’imposer les bénéfices générés sur leur territoire; souligne que seule l’entière implication des pays en développement dans la réforme fiscale mondiale peut apporter des solutions efficaces à un problème mondial;
5. Lanceurs d’alertes
171. souligne que les affaires LuxLeaks, Panama Papers, Swiss leaks, Bahamas leaks, Football leaks et de nombreuses autres ont montré que les lanceurs d’alerte jouent un rôle essentiel lorsqu’il s’agit de lutter contre le blanchiment, la planification fiscale agressive, la fraude ou la corruption, et qu’ils permettent de faire apparaître des comportements cachés; souligne par conséquent que la protection des lanceurs d’alerte peut contribuer à préserver l’intérêt public, en promouvant la bonne gouvernance et en renforçant l’état de droit; constate que, tant que les entités assujetties ne risqueront que de faibles amendes pour ne pas faire part de leurs soupçons de blanchiment de capitaux aux autorités, ou pour faire de fausses déclarations à ce sujet, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme restera gravement freinée;
172. souligne le rôle des syndicats et des organisations de la société civile pour accompagner et aider les lanceurs d’alerte dans leurs démarches au sein de leur organisation;
173. regrette que certains pays instrumentalisent les poursuites judiciaires à l’encontre des lanceurs d’alerte pour entretenir l’opacité[107]; estime extrêmement regrettable que, jusqu’à présent, seuls les lanceurs d’alerte et les journalistes aient fait l’objet de poursuites dans l’affaire LuxLeaks tandis que les pratiques des entreprises et intermédiaires impliqués dans les décisions fiscales révélées par ces documents n’ont pas été pleinement abordées; rappelle que le Parlement européen a demandé à plusieurs reprises que des mesures soit prises pour améliorer de la protection des lanceurs d’alerte et des journalistes;
174. se félicite que la Commission soit en train d’évaluer les futures possibilités d’actions horizontales ou sectorielles au niveau de l’Union pour renforcer la protection des lanceurs d’alerte; indique que le Parlement présentera ses recommandations sur la question dans un rapport d’initiative actuellement en cours d’adoption;
6. Coopération interinstitutionnelle
175. rappelle que, conformément à l’article 4, paragraphe 3, du traité sur l’Union européenne (traité UE), en vertu du principe de coopération loyale, l’Union et les États membres se respectent et s’assistent mutuellement dans l’accomplissement des missions découlant des traités;
176. note que le principe de coopération loyale fait obligation aux États membres de prendre toutes les mesures appropriées pour préserver la portée et l’efficacité du droit de l’Union; rappelle que les États membres doivent s’abstenir de prendre des mesures susceptibles de compromettre gravement la réalisation du résultat requis par le droit de l’Union;
177. se félicite de la coopération de la Commission concernant les auditions du Président Juncker et des commissaires Jourová et Moscovici, et de la participation de plusieurs fonctionnaires de la Commission européenne aux réunions de la commission PANA; regrette toutefois que certaines des réponses fournies lors des échanges de vues n’aient pas été pleinement satisfaisantes;
178. se félicite des réponses fournies par les ministres des finances et de la justice de 25 États membres au questionnaire adressé par la commission; déplore toutefois l’absence de réponses de la part de Malte et de la Hongrie, et en particulier le manque de coopération de Malte alors que le pays assurait la présidence du Conseil[108];
179. relève qu’il a fallu six mois pour conclure un accord avec la Commission sur l’accès aux documents non confidentiels, et que ce délai a considérablement retardé les travaux de la commission; souligne que les documents reçus ne sont pas tous actualisés et qu’ils sont souvent lourdement expurgés ou même noircis, ce qui, une fois encore, est un frein important aux travaux de la commission; rappelle que les informations contenues dans ces documents non classifiés aient été jugées confidentielles par la Commission et par le Conseil, et que la commission n’a donc pas été autorisée à les intégrer à son rapport final;
180. note que la commission a invité à plusieurs reprises les présidences actuelle et future à participer aux auditions et à débattre de la coopération et de la voie à suivre dans le domaine du blanchiment de capitaux, de la fraude fiscale et de l’évasion fiscale, mais regrette que ces demandes aient systématiquement été déclinées et que ces refus ont été justifiés par des arguments cousus de fil blanc;
181. note qu’en dépit des demandes au Conseil, un nombre insuffisant de documents a été mis à la disposition du comité; met par conséquent en doute la détermination politique du Conseil à renforcer la transparence et la coopération dans la lutte contre l’évasion fiscale et le blanchiment de capitaux ou à respecter le traité et le principe de coopération loyale; insiste sur le fait que les citoyens doivent être en mesure de connaître la position de leur gouvernement sur des questions aussi importantes;
182. regrette que depuis la mise en place de la commission d’enquête sur les «Panama Papers» du Parlement européen, le Conseil ait tenté de faire obstacle à son travail, y compris en adressant une note d’information au Comité des représentants permanents concernant la commission PANA, le 1er juillet 2016, qui préconisait une approche coordonnée et unifiée dans les États membres afin de limiter l’étendue de l’enquête, et prônait le refus de participer à l’enquête dans certaines circonstances;
183. déplore le fait que le président du groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)» du Conseil a décliné l’invitation à participer à une audition en commission en faisant montre d’une conception du droit difficile à saisir («pas un organe de l’Union»);
184. considère que la coopération du Conseil et de son groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)» a été très insatisfaisante jusqu’à présent et que ce fait même a gravement entravé les travaux et les conclusions de la commission PANA;
185. constate que, du fait du refus répété de la Commission et du Conseil d’approuver la proposition de règlement du Parlement européen sur les modalités d’exercice de son droit d’enquête, les commissions spéciales et d’enquête du Parlement ne sont toujours pas dotées de compétences suffisantes, telles que le droit de faire comparaître des témoins et de garantir l’accès aux documents, par rapport aux commissions semblables des États membres et au Congrès des États-Unis;
186. espère que les pouvoirs de contrôle des autorités fiscales seront étendus afin d’assurer une surveillance plus stricte en matière d’opacité et d’obtenir des renseignements financiers plus solides;
187. parvient par conséquent à la conclusion, pour les raisons susmentionnées, que certains États membres ainsi que le Conseil et ses organes se sont rendus coupables d’une violation du principe de coopération loyale;
7. Conclusions
188. parvient à la conclusion que le problème sous-jacent des Panama Papers, ce sont les flux de capitaux entre territoires, offshore et onshore, dans le but de ne pas payer d’impôts ou d’en payer le moins possible ou de blanchir de l’argent; estime qu’il est urgent et nécessaire d’afficher une plus grande volonté politique, d’adopter une meilleure réglementation et d’appliquer et de contrôler plus strictement les règles existantes afin de lutter contre ces pratiques;
189. estime que, grâce aux fiducies, aux sociétés écrans, aux paradis fiscaux et à des structures financières complexes, certaines multinationales et personnes fortunées ont réussi à dissimuler leurs capitaux aux autorités fiscales et à celles qui pouvaient légitimement leur demander le recouvrement de créances, le vide juridique leur permettant de soustraire leur fortune et d’échapper à l’impôt;
190. parvient à la conclusion que le manque de coopération et de coordination législative en matière d’évasion fiscale, de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux, tant au niveau des institutions et agences de l’Union, des États membres et des autorités compétentes qu’en leur sein, constitue un problème systémique;
191. parvient à la conclusion que certains États membres ont tendance à fournir peu d’informations pertinentes, ou des informations de qualité médiocre, et montrent, de manière générale, peu d’enthousiasme à sévir contre l’évasion et la fraude fiscales, ce qui constitue une violation du principe de coopération loyale inscrit dans le traité UE; parvient à la conclusion que ces États membres s’efforcent de dissimuler leurs erreurs de conduite;
192. rappelle que la transparence, l’échange d’informations, l’application adéquate de la législation et l’amélioration continue des techniques de combat sont essentielles dans la lutte contre l’évasion fiscale, la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux; parvient à la conclusion que la publication publique pays par pays des informations fiscales de toutes les grandes entreprises est justifiée;
193. parvient à la conclusion que la législation européenne en vigueur n’était pas assez stricte avant les révélations des Panama Papers et qu’elle n’a pas toujours été appliquée efficacement, ce qui a permis aux intermédiaires de s’acquitter formellement de leurs devoirs, liés par exemple aux mesures de vigilance et de communication, tout en contournant l’esprit de la réglementation; fait observer que, depuis lors, un certain nombre d’analyses ont été effectuées, notamment en matière de coopération administrative et de lutte antiblanchiment, et que de nouvelles propositions législatives ont été présentées, notamment en matière de publication d’informations pays par pays et de réglementation des intermédiaires, et que d’autres propositions ont été renouvelées, comme la proposition législative sur l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés (ACCIS); constate que le président de la Commission européenne s’est engagé à présenter des propositions tendant à renforcer la coopération fiscale entre les États membres grâce à une obligation de répondre aux demandes de groupe en matière de fiscalité, afin qu’un État membre puisse fournir toutes les informations nécessaires aux autres membres dans le but d’entamer des poursuites judiciaires contre les fraudeurs fiscaux transfrontaliers, ainsi qu’à formuler des propositions de réforme fiscale en vertu de l’article 116 du traité FUE, impliquant une codécision du Conseil et du Parlement européen, dans le but d’éliminer la distorsion des conditions de concurrence dans le marché intérieur;
194. parvient notamment à la conclusion qu'il y a eu une amélioration progressive mais sensible de la réflexion en faveur de la création d’un registre des bénéficiaires effectifs finaux, dont l’accès sera fondé sur l’intérêt légitime; souligne que la révision en cours de la directive antiblanchiment vise à renforcer les pouvoirs des CRF de l’Union et à faciliter leur coopération, mais que son champ d’application est trop limité; constate également que le partage d’informations financières est nécessaire non seulement pour lutter contre toutes les infractions économiques, mais aussi pour localiser le produit des activités liées à la fraude;
195. parvient à la conclusion que la lutte contre la fraude fiscale continue de se heurter à l’identification correcte des bénéficiaires effectifs finaux et que le caractère international, non couvert par la commission PANA, des flux financiers et des structures d’entreprises, aggrave le problème;
196. souligne que la créativité des évadés fiscaux progresse plus rapidement que n’est élaborée la législation, et que celle des intermédiaires et des facilitateurs leur permet justement de rester dans la légalité; observe que les asymétries réglementaires entre pays sont le vecteur essentiel de ces pratiques;
197. parvient à la conclusion que la gestion de patrimoine est une profession en grande partie non réglementée et qu’il faut édicter des règles et des normes internationales contraignantes pour mieux la définir et la réglementer;
198. note que les impôts doivent être payés là où sont générés les profits; regrette que les lacunes ou l’application inefficace de la législation de l’Union aient rendu possible les actions et montages financiers révélés par les Panama Papers qui ont réussi à circonvenir ce principe fondamental; parvient à la conclusion qu’il est nécessaire d’adopter une approche européenne commune, fondée sur la transparence de la part des bénéficiaires finaux, pour lutter contre les sociétés de façade et les sociétés «boîtes aux lettres» dans les pays tiers, les pays et territoires d’outre-mer et les régions ultrapériphériques, et pour en finir définitivement avec les pratiques conçues pour éviter le paiement d’un juste montant d’impôts en Europe;
199. parvient à la conclusion que cet état de fait a été rendu possible par une mise en œuvre insuffisante de la législation de la part des États membres et par une application défaillante de la part de la Commission; regrette que, pour des raisons politiques, même l’existence d’une législation suffisante et de ressources humaines adéquates pour la mettre en œuvre ne garantissent pas forcément son application;
200. estime que les pays et territoires d’outre-mer liés aux États membres, dont certains figurent dans les Panama Papers, n’ont pas les infrastructures, les ressources financières et le personnel nécessaires pour veiller à la supervision locale du secteur financier[109];
201. observe que la Commission ne dispose pas des ressources suffisantes pour garantir l’application pleine et entière de la législation de l’Union contre le blanchiment, la fraude fiscale et l’évasion fiscale;
202. déplore que le traitement des questions de fiscalité soit régulièrement bloqué au niveau du Conseil par certains États membres dans une volonté de protéger les paradis fiscaux; demande donc l’abolition de la règle de l’unanimité des États membres pour les votes en matière de fiscalité, afin de progresser dans la lutte pour la justice fiscale et de réduire le fardeau des citoyens européens;
203. parvient à la conclusion que les CRF sont d’une importance cruciale pour la lutte antiblanchiment; constate toutefois la disparité des structures dans les différents pays de l’Union, et le fait que celles-ci ne disposent pas de suffisamment de personnel pour s’acquitter de leurs tâches, notamment pour examiner toutes les déclarations de transactions suspectes, dont le nombre augmente en raison de la nouvelle législation, ce qui fait qu’elles ne traitent qu’une partie du problème; parvient à la conclusion que les institutions des États membres, chargées de mettre en œuvre et de faire appliquer la réglementation en matière de fraude fiscale et de blanchiment des capitaux, doivent être totalement indépendantes de toute influence politique; parvient à la conclusion qu’il est nécessaire de veiller à ce que les enquêtes menées par les CRF soient suivies par des enquêtes pénales effectuées par la police si la situation le justifie, et souligne que l’inaction de la police doit, à défaut, être considérée comme de la mauvaise administration; regrette que dans de nombreux cas les CRF soient politiquement partiales;
204. constate que les difficultés liées au partage d’informations entre CRF et à l’utilisation des informations extraites des déclarations de transactions suspectes et des déclarations d’activité suspecte résultent en partie du développement inégal des CRF dans différentes parties du monde;
205. parvient à la conclusion que les sanctions ne sont pas toujours appliquées ou suffisamment dissuasives dans les cas qui le méritent; regrette à cet égard que des États membres continuent à s’opposer à ce que l’Union prenne des sanctions à l’égard de pays tiers dont la fiscalité est jugée dommageable pour l’Union;
206. parvient à la conclusion que, sur la base des conclusions de la commission PANA, plusieurs cas de mauvaise administration en liaison avec la législation de l’Union peuvent être identifiés, notamment en ce qui concerne:
l’absence de communication spontanée d’informations fiscales de l’autorité compétente d’un État membre à un autre État membre si elle a des raisons de supposer qu’il peut exister une perte d’impôt ou de taxe dans l’autre État membre (article 9, paragraphe 1 de la directive relative à la coopération administrative), et l’incapacité de la Commission à veiller à l’application effective de la directive relative à la coopération administrative;
l’inaction des autorités des États membres en présence de preuves d’un manquement grave et persistant dans l’identification des bénéficiaires effectifs au titre de l’application des obligations de vigilance à l’égard de la clientèle et de la mise en œuvre de l’obligation prévoyant que la vérification de l’identité du client et du bénéficiaire effectif ait lieu avant l’établissement d’une relation d’affaires ou l’exécution de la transaction (article 8, paragraphe 1, point b), et article 9, paragraphe 1, de la troisième directive antiblanchiment), et le manquement de la Commission à veiller à l’application effective de la troisième directive antiblanchiment;
le manquement des autorités des États membres à veiller à ce que les entités assujetties à la législation LBC puissent être tenues responsables des violations des dispositions nationales, dont la déclaration des informations concernant les bénéficiaires effectifs aux autorités compétentes (article 39, paragraphe 1, de la troisième directive antiblanchiment), et le manquement de la Commission à veiller à l’application effective de la troisième directive antiblanchiment;
la non-présentation par la Commission d’une liste des pays tiers présentant des carences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment;
la non-application par les autorités des États membres de sanctions administratives et d’autres mesures administratives aux établissements déclarés responsables d’une infraction grave aux dispositions nationales adoptées en vertu de la troisième directive antiblanchiment, en vertu de l’article 67, paragraphe 1, point o), et de l’article 67, paragraphe 2, de la directive 2013/36/UE (CRD IV), et le manquement de la Commission européenne à veiller à l’application effective de la CRD IV;
le manque de coopération loyale des États membres dans le cadre du groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)», et le non-respect du principe de coopération loyale, en vertu de l’article 4 du traité FUE; l’incapacité de la Commission à agir en tant que gardienne des traités;
207. regrette le manque de coopération de certaines institutions de l’Union avec la commission PANA; constate que ce défaut de coopération constitue une violation du principe de coopération loyale;
208. parvient à la conclusion que la nature secrète et opaque du groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)» du Conseil, de même que l’inefficacité de son système de prise de décision fondé sur un large consensus, nuisent à la rapidité et à l’efficacité de l’élaboration, de l’adoption et de la mise en œuvre de la législation nécessaire à la lutte contre l’évasion fiscale au sein de l’Union; insiste par conséquent sur la nécessité d’accroître la responsabilité et la transparence des actions, des déclarations et des positions des États membres engagés dans ce groupe et de réformer en profondeur le groupe «Code de conduite»;
209. considère que l’exigence d’unanimité du Conseil pour modifier ou adopter toute législation ralentit les progrès dans le domaine de la fiscalité en Europe;
210. déplore vivement qu’un grand nombre de parties prenantes aient refusé de rencontrer les délégations de la commission PANA ou de se rendre à ses auditions, ou qu’elles n’aient pas répondu aux questions de manière satisfaisante;
211. condamne l’assassinat de Daphne Caruana Galizia, journaliste maltaise qui était en première ligne dans la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux, qui avait travaillé intensivement sur les Panama Papers et qui a été assassinée le 16 octobre 2017 lors d’un attentat à la voiture piégée; réaffirme que de tels actes sont totalement inacceptables dans les États membres de l’Union européenne;
212. parvient dès lors à la conclusion qu’un certain nombre de questions relatives à l’objectif d’évaluer l’ampleur du problème et de mieux connaître les méthodes employées dans ces systèmes sont restées sans réponse et propose de prolonger les missions d’enquête dans le cadre d’une commission permanente ou d’un groupe de travail de haut niveau au sein du Parlement européen.
- [1] JO L 113 du 19.5.1995, p. 1.
- [2] Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0253.
- [3] JO L 309 du 25.11.2005, p. 15.
- [4] JO L 214 du 4.8.2006, p. 29.
- [5] JO L 141 du 5.6.2015, p. 73.
- [6] JO L 176 du 27.6.2013, p. 338.
- [7] JO L 64 du 11.3.2011, p. 1.
- [8] JO L 359 du 16.12.2014, p. 1.
- [9] JO L 157 du 9.6.2006, p. 87.
- [10] JO L 158 du 27.5.2014, p. 77.
- [11] JO L 158 du 27.5.2014, p. 196.
- [12] JO L 156 du 16.6.2012, p. 1.
- [13] JO L 338 du 12.12.2012, p. 37.
- [14] JO L 338 du 12.12.2012, p. 41.
- [15] Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0408.
- [16] Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0310.
- [17] Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0457.
- [18] A8-0056/2017.
- [19] Voir: Eurodad, «Fifty shades of tax dodging», Bruxelles, octobre 2015, p. 19.
- [20] Voir: Willem Pieter De Groen, «Role of advisors and intermediaries in the schemes revealed in the Panama Papers», Centre d’études de la politique européenne, avril 2017.
- [21] Pour une liste complète des activités et les noms des orateurs, voir la partie II du présent rapport, qui inclut les rapports des délégations envoyées à Chypre, au Portugal, à Malte, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Luxembourg et en Suisse.
- [22] OCDE (2017), «Glossaire de terminologie fiscale» (en anglais). Paris: OCDE.
- [23] C-255/02 – Halifax plc et autres, CJUE, 21 février 2006. C-196/04 – Cadbury Schweppes plc et Cadbury Schweppes Overseas Ltd, CJUE, 12 septembre 2006.
- [24] En particulier l’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Pologne.
- [25] Voir: Anna Meyendorff et Anyan V. Thakor (éd.), «Designing financial systems in transition economics: strategies for reform in Central and Eastern Europe», 2002, S. 102, qui prend la Russie pour exemple; ou Keith Blackburn, Niloy Bose et Salvatore Capasso, «Tax evasion, the underground economy and financial development», 2012: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S016726811200128X.
- [26] Étude réalisée pour la commission PANA sur les conséquences des dispositifs mis en évidence par les Panama Papers sur l’économie et les finances d’un échantillon d’États membres.
- [27] https://ec.europa.eu/taxation_customs/fight-against-tax-fraud-tax-evasion/a-huge-problem_fr
- [28] Voir: Gabriel Zucman, «The Hidden Wealth of Nations – The Scourge of Tax Havens», université de Californie, 2015.
- [29] Tax Justice Network, novembre 2011.
- [30] Au total, 148 cas de blanchiment de capitaux en 2012, 202 en 2013, 221 en 2014 et 285 en 2015.
- [31] Indice d’opacité financière 2015, Tax Justice Network.
- [32] «Where Are They Now? A Year Later, Mixed Fortunes For Panama Papers Line-Up», ICIJ, 2017.
- [33] Dr Brigitte Unger (professeure à la faculté d’économie de l’université d’Utrecht), «Offshore activities and money laundering: recent findings and challenges», Pays-Bas. Étude pour la commission PANA.
- [34] Unger, op. cit.
- [35] Préparée par le commissaire européen Pierre Moscovici.
- [36] Un tableau de bord provisoire des juridictions des pays tiers a été publié en septembre 2016. Il comporte deux ensembles d’indicateurs permettant de déterminer les risques pour les États membres de l’Union: 1) une évaluation des liens économiques entre les juridictions et l’Union, l’ampleur de l’activité financière et les facteurs de stabilité financière; 2) l’évaluation des risques posés par les juridictions, de leur transparence et de l’existence de régimes préférentiels pour l'impôt des sociétés ou de taux d’imposition de 0 % pour les sociétés.
- [37] Revenus professionnels, jetons de présence, dividendes, plus-values, redevances, certains produits d’assurance sur la vie, pensions et propriété et revenus de biens immobiliers.
- [38] Selon la définition de l’OCDE, une société écran est une entité officiellement immatriculée, constituée en société ou organisée sous une autre forme juridique dans une économie mais n’y exerçant aucune activité en dehors d’une activité de transmission de fonds.
- [39] Le bénéficiaire effectif final est la personne physique qui est responsable en dernière instance de l’entité.
- [40] Voir, par exemple, Nordea, «Report on Investigation of Nordea Private Banking in Relation to Offshore Structures», rapport conjoint de Nordea Group Compliance, Nordea Group Operational Risk et Mannheimer Swartling Advokatbyrå, 2016.
- [41] Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 contenant des recommandations à la Commission en vue de favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d’impôt sur les sociétés au sein de l’Union, rapporteurs: Anneliese Dodds et Ludek Niedermayer. Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0457.
- [42] Willem Pieter De Groen, «Role of advisors and intermediaries in the schemes revealed in the Panama Papers», Centre d’études de la politique européenne, avril 2017.
- [43] Intervention de Jan Lukas Strozyk, Norddeutsche Rundfunk, lors de l’audition de la commission PANA du 27 septembre 2016.
- [44] Willem Pieter De Groen, «Role of advisors and intermediaries in the schemes revealed in the Panama Papers», Centre d’études de la politique européenne, avril 2017.
- [45] Intervention de Daniel Thelesklaf, président du comité d’experts sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (MONEYVAL) lors de l'audition de la commission PANA du 13 octobre 2016.
- [46] Rapport du secrétaire général de l’OCDE aux ministres des finances du G20, Baden-Baden, Allemagne, mars 2017: http://www.oecd.org/tax/oecd-secretary-general-tax-report-g20-finance-ministers-march-2017.pdf.
- [47] Brooke Harrington, «Capital without borders, wealth managers and the one percent», Harvard University Press, 2016.
- [48] «The golden visa deal: We have in effect been selling off British citizenship to the rich», David Pegg, The Guardian, 4 juillet 2017.
- [49] Voir, par exemple, Nordea, «Report on Investigation of Nordea Private Banking in Relation to Offshore Structures», rapport conjoint de Nordea Group Compliance, Nordea Group Operational Risk et Mannheimer Swartling Advokatbyrå, 2016. Cela a également été confirmé par la commission d’enquête nationale belge lors d’une réunion avec une délégation de la commission PANA.
- [50] Au total, 14 procédures ont été engagées pour non-communication des dispositions nationales par certains États membres (non-respect de la date limite de transposition, qui avait été fixée au 1er janvier 2013). Une autre procédure d’infraction a été engagée pour non-transposition (y compris l’échange spontané d’informations) et six procédures ont été engagées pour transposition potentiellement incorrecte de la DAC 1. Sur ces six procédures, trois sont toujours en cours.
- [51] Le délai de transposition était fixé au 1er janvier 2016.
- [52] Les procédures concernant la Grèce et le Portugal devraient être bientôt clôturées.
- [53] Groupe «Code de conduite (fiscalité des entreprises)» du Conseil, document de référence du 10 septembre 2012: «L’exercice de suivi dont le groupe “Code de conduite” a débattu lors de sa réunion du 17 avril 2012 a montré qu’en pratique, aucune information sur les rescrits n’était échangée spontanément».
- [54] Allemagne, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Espagne, France, Hongrie, Italie, Lettonie, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovénie, Slovaquie et Royaume-Uni.
- [55] Dr Amandine Scherrer et Dr Anthony Amicelle, «Lutte contre les infractions fiscales – Coopération entre cellules de renseignement financier», Service de recherche du Parlement européen (EPRS), mars 2017.
- [56] Les six États membres en question sont: l’Allemagne, l’Italie, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Slovénie et la Suède. L’Autriche, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Irlande, la Lettonie et la Slovaquie ont fait part d’une mise en œuvre partielle seulement.
- [57] Cette directive s’applique (article 2): aux établissements de crédit; aux établissements financiers; aux commissaires aux comptes, experts-comptables externes et conseillers fiscaux; aux notaires et aux autres membres de professions juridiques indépendantes; aux prestataires de services aux sociétés et aux fiducies; aux agents immobiliers; aux autres personnes physiques ou morales négociant des biens et aux casinos.
- [58] L’enquête sur les activités de banque privée de Nordea a révélé que la banque ne respectait pas les directives internes ou les prescriptions réglementaires au Luxembourg. Plus précisément, elle n’a pas classé les clients dans la catégorie à haut risque appropriée et les rapports de vigilance renforcée consécutifs étaient incomplets. Les exigences en matière de vigilance renforcée comprennent, par exemple, la collecte d’informations sur la source des fonds et l’objectif des comptes. Par ailleurs, les mesures de vigilance doivent être répétées régulièrement et réévaluées. Cette «vigilance constante» n’a cependant pas été systématiquement appliquée. Les informations n’étaient souvent pas à jour selon l’enquête interne de la banque (Nordea, 2016). Des problèmes similaires de mise en œuvre et d’application ont été signalés par un ancien agent chargé de la conformité de la banque allemande Berenberg Bank qui a témoigné devant la commission PANA.
- [59] Dans un courriel du 24 septembre 2010, Jürgen Mossack écrit: «Il semblerait que Mossfon UK n’applique pas les mesures de vigilance appropriée de manière approfondie (ou peut-être pas du tout) et nous devrons peut-être désormais nous occuper nous-mêmes de la vigilance appropriée pour tous les clients de Mossfon UK qui sont chez nous, actuellement et à l’avenir!».
- [60] Dans un courriel rapportant un échange entre Mossack Fonseca et UBS, le représentant de Mossack Fonseca affirme: «Il a expliqué qu’UBS n’avait jamais été l’un de nos cocontractants. J’ai exprimé mon désaccord sur ce point et ajouté que dans certains cas, nous ne savons même pas qui est le bénéficiaire effectif. [...] J’ai répondu que par le passé, à la demande d’UBS et d’autres banques, on ne nous fournissait pas expressément l’identité du bénéficiaire effectif».
- [61] Dans un courriel du 5 mai 2009, un représentant de Mossack Fonseca explique que le prix pour la création de deux fondations «est plus élevé essentiellement en raison de l’emploi spécial que le client fera de la fondation et du service spécial flexible que nous fournissons (sans exercer beaucoup de vigilance) étant donné qu’il comporte assurément un risque plus élevé».
- [62] Comme il a été suggéré durant la mission d’information de la commission PANA au Royaume-Uni.
- [63] Dr Amandine Scherrer et Dr Anthony Amicelle, «Lutte contre les infractions fiscales – Coopération entre cellules de renseignement financier», Service de recherche du Parlement européen (EPRS), mars 2017.
- [64] Plateforme des CRF de l’Union, «Mapping exercise and gap analysis on EU FIUs’ powers and obstacles for obtaining and exchanging information», 15 décembre 2012.
- [65] Audition de la commission PANA sur les CRF du 21 juin 2017.
- [66] Si la CRF du Royaume-Uni reçoit un des volumes de déclarations les plus élevés de l’Union européenne, c’est peut-être parce que ce pays constitue l’un des principaux marchés financiers d’Europe et qu’un régime de déclaration des activités suspectes y est en vigueur. Les volumes de déclaration aux Pays-Bas sont anormalement élevés et peuvent s’expliquer par le fait que ce ne sont pas des déclarations de transactions suspectes qui sont reçues, mais plutôt des déclarations de transactions inhabituelles, dont l’immense majorité provient d’établissements de change ou d’envois de fonds qui sont tenus de déclarer toutes les transactions supérieures à 2 000 euros.
- [67] Notamment Chypre, Malte et le Luxembourg, qui reçoivent très peu de déclarations de transactions suspectes par rapport à la taille des secteurs réglementés sur leur territoire.
- [68] Audition publique de la commission PANA du 14 novembre 2016.
- [69] Que l’infraction fiscale soit érigée en tant que telle quand elle est commise soit activement, soit par omission, soit des deux façons, et qu’elle relève des organes administratifs ou des autorités judiciaires.
- [70] Italie, Espagne, Belgique, Bulgarie, Croatie, Grèce, France, République tchèque, Pologne, Allemagne, Lituanie, Portugal, Roumanie, Slovénie, Pays-Bas et Autriche.
- [71] Étude du service de recherche du Parlement européen intitulée «La capacité des États membres à lutter contre les infractions fiscales» – http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2017/603257/EPRS_STU(2017)603257_FR.pdf.
- [72] Fuites provenant des rapports de la cellule maltaise d’analyse et de renseignement financier, Financial Intelligence and Analysis Unit (FIAU).
- [73] Chypre, Luxembourg, Malte, Portugal et Royaume-Uni.
- [74] COM(2017)0340 final, p. 5.
- [75] Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0408.
- [76] Dr Amandine Scherrer et Dr Anthony Amicelle, «Lutte contre les infractions fiscales – Coopération entre cellules de renseignement financier», Service de recherche du Parlement européen (EPRS), mars 2017.
- [77] Les pourcentages indiqués dans ce chapitre sont basés sur les données du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), analysées par le Centre d’études de la politique européenne (CEPS) à la demande de la commission d’enquête du Parlement sur le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale et la fraude fiscale.
- [78] Willem Pieter De Groen, «Role of advisors and intermediaries in the schemes revealed in the Panama Papers», Centre d’études de la politique européenne, avril 2017.
- [79] Willem Pieter De Groen, «Role of advisors and intermediaries in the schemes revealed in the Panama Papers», Centre d’études de la politique européenne, avril 2017.
- [80] «Top 10 countries where intermediaries operate» (10 premiers pays où les intermédiaires opèrent), ICIJ.
- [81] Données tirées la base de données de l’ICIJ (cartographie des intermédiaires représentant environ 86 % des entités de cette base de données).
- [82] Dans un courrier électronique de la société Mossack Fonseca, le 3 février 2012, un représentant de l’entreprise explique qu’un accord a été conclu avec la banque HSBC private Bank Lux pour travailler directement avec la société Mossack Fonseca et que les nouveaux clients ne seront soumis qu’à de légères mesures de vigilance à l’égard de la clientèle en se basant sur les informations fournies par la banque;
- [83] Maíra Martini, «Doors wide open: corruption and real estate in four key markets», 2017.
- [84] Obermayer et Obermaier, 2016.
- [85] Réponses écrites de Norbert Naulin aux questions de la commission PANA posées lors de l’audition du 14 novembre 2016.
- [86] «Report on investigation of Nordea Private Banking in relation to offshore structures», 20 juin 2016, et mission de la commission d’enquête parlementaire belge, 26 avril 2017.
- [87] Selon les données du FMI, de la Banque des règlements internationaux, de la Commission européenne et de l’économiste Gabriel Zucman.
- [88] Oxfam, «Banques en exil», 2017.
- [89] Audition de la commission PANA sur les CRF, 9 février 2017.
- [90] Auditions de la commission PANA, 13 octobre 2016 et 24 janvier 2017.
- [91] Par exemple, la Société Générale a déclaré à la commission qu’elle n’était pas le bénéficiaire effectif de deux fondations Rousseau et Valvert, qu’elle avait demandé à la société Mossack Fonseca de créer, mais cette déclaration a été réfutée par les documents des Panama Papers publiés par des journalistes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ); de la même manière, l’intermédiaire maltais Nexia BT a répondu à des questions écrites de notre commission en déclarant que l’un de ses fondateurs n’avait aucune relation avec M. Keith Schembri, chef du personnel du premier ministre maltais, alors qu’il avait signé une lettre de recommandation pour la société Mossack Fonseca expliquant qu’il entretenait avec M. Schembri depuis plusieurs années des relations professionnelles et personnelles.
- [92] Oxfam, «Banques en exil: Comment les grandes banques européennes profitent des paradis fiscaux», mars 2017: https://www.oxfam.org/fr/rapports/banques-en-exil.
- [93] Réponses écrites de l’Autorité bancaire européenne aux questions de la commission PANA posées lors de l’audition du 13 octobre 2016.
- [94] Comme en Suisse, où, lorsque les avocats agissent en tant que directeurs fictifs, ils ne sont pas tenus, en vertu de la législation suisse, d’appliquer les mesures de vigilance à l’égard de la clientèle.
- [95] Voir les rapports d’évaluation mutuelle du GAFI, ou: Dr Amandine Scherrer et Dr Anthony Amicelle, «Lutte contre les infractions fiscales – Coopération entre cellules de renseignement financier», Service de recherche du Parlement européen (EPRS), mars 2017.
- [96] Ian Roxan et Saipriya Kamath (London School of Economics), et Willem Pieter De Groen (Centre d’études de la politique européenne), «Rules on independence and responsibility regarding auditing, tax advice, accountancy, account certification services and legal services», avril 2017.
- [97] Échange de vues de la commission PANA avec les parlements nationaux et Mark Pieth, 31 janvier 2017.
- [98] Richard Murphy et Saila Naomi Stausholm, «The Big 4, a study on opacity», juillet 2017.
- [99] Voir les évaluations mutuelles du GAFI, ou: Dr Amandine Scherrer et Dr Anthony Amicelle, «Fighting tax crimes – cooperation between Financial Intelligence Units», Service de recherche du Parlement européen (EPRS), mars 2017.
- [100] Réponses écrites de l’Autorité bancaire européenne aux questions de la commission PANA posées lors de l’audition du 24 janvier 2017, par Brooke Harrington.
- [101] Rapport de la commission PANA sur la mission aux États-Unis, du 21 au 24 mars 2017.
- [102] Gabriel Zucman, Teresa Lavender Fagan et Thomas Piketty (2015), The hidden wealth of nations: The scourge of tax havens, University of Chicago Press, 2015.
- [103] OCDE, «Illicit Financial Flows from Developing Countries: Measuring OECD Responses», 2014, p. 15.
- [104] Global Financial Integrity.
- [105] Mark Tran, «Tax Evasion Still Crippling Africa as Rich Countries Fail to Deliver Support», The Guardian, 10 mai 2013.
- [106] Audition PANA sur les pays en développement, 6 avril 2017.
- [107] Joseph E. Stiglitz et Mark Pieth, «Overcoming the shadow economy», novembre 2016.
- [108] Le Danemark a finalement répondu au questionnaire de la commission PANA le 30 août 2017.
- [109] Isabelle Ioannides et Jan Tymowski, «Tax evasion, money laundering and tax transparency in the EU Overseas Countries and Territories», EPRS, avril 2017.
OVERVIEW OF ACTIVITIES DURING THE MANDATE
July 2016 - December 2017
* * *
I. COMMITTEE COMPOSITION
1. Bureau |
|||
Werner Langen |
Chairman |
EPP |
|
Ana Gomes |
1st Vice-Chair |
S&D |
|
Pirkko Ruohonen-Lerner |
2nd Vice-Chair |
ECR |
|
Fabio De Masi |
3rd Vice-Chair (until 22 October 2017) |
GUE/NGL |
|
Eva Joly |
4th Vice-Chair |
Greens/EFA |
|
|
|||
2. Coordinators |
|||
Dariusz Rosati |
EPP |
||
Markus Ferber (Deputy Coordinator) |
EPP |
||
Peter Simon |
S&D |
||
Bernd Lucke |
ECR |
||
Michael Theurer (until 30 June 2017) |
ALDE |
||
Maite Pagazaurtundúa Ruiz (from 1st July 2017) |
ALDE |
||
Louis Michel(Deputy Coordinator)
|
ALDE |
||
Patrick Le Hyaric |
GUE/NGL |
||
Matt Carthy(Deputy Coordinator)
|
GUE/NGL |
||
Sven Giegold |
Greens/EFA |
||
David Coburn |
EFDD |
||
Barbara Kappel |
ENF |
||
3. Co-Rapporteurs |
||
Jeppe Kofod |
S&D |
|
Petr Jezek |
ALDE |
|
|
||
4. Shadow-Rapporteurs |
||
Ludek Niedermayer |
EPP |
|
Angel Dzhambazki |
ECR |
|
Miguel Urbán Crespo |
GUE/NGL |
|
Molly Scott Cato |
Greens/EFA |
|
Marco Valli |
EFDD |
|
Barbara Kappel |
ENF |
|
5. Members
The committee is composed of 65 Members distributed by political groups as follows:
EPP |
20 |
|
S&D |
17 |
|
ECR |
6 |
|
ALDE |
6 |
|
GUE/NGL |
4 |
|
Greens/EFA |
4 |
|
EFDD |
3 |
|
ENF |
4 |
|
N-A |
1 |
|
List of Members as of 18 October 2017
FULL Members |
|
SUBSTITUTES |
|||||
L |
EPP |
19/20 |
|
L |
EPP |
19/20 |
|
DE |
M. BALZ Burkhard |
|
|
BG |
M. ADEMOV Asim Ahmedov |
|
|
MT |
M. CASA David |
|
|
FR |
M. CADEC Alain |
|
|
FR |
M. ENGEL Frank |
|
|
EL |
M. CHRISTOFOROU Lefteris |
|
|
DE |
M. FERBER Markus |
|
|
FR |
Mme DATI Rachida |
|
|
PT |
M. FERNANDES José Manuel |
|
|
EN |
M. HAYES Brian |
|
|
ES |
M. DE GRANDES PASCUAL Luis |
|
|
SV |
M. HÖKMARK Gunnar |
|
|
DE |
M. KARAS Othmar |
|
|
DE |
M. JAHR Peter |
|
|
FR |
M. LAMASSOURE Alain |
|
|
EN |
M. KELLY Seán |
|
|
NL |
Mme DE LANGE Esther |
|
|
EL |
M. KYRTSOS Georgios |
|
|
DE |
M. LANGEN Werner |
(Chair) |
|
HR |
Mme MALETIĆ Ivana |
|
|
FR |
Mme LE GRIP Constance |
|
|
DE |
M. MANN Thomas |
|
|
ES |
M. MATO Gabriel |
|
|
IT |
M. MARTUSCIELLO Fulvio |
|
|
PT |
M. MELO Nuno |
|
|
EN |
M. SCHÖPFLIN György |
|
|
MT |
Mme METSOLA Roberta |
|
|
DE |
M. SCHULZE Sven |
|
|
CS |
M. NIEDERMAYER Luděk |
|
|
SK |
M. ŠTEFANEC Ivan |
|
|
FI |
Mme PIETIKÄINEN Sirpa |
|
|
RO |
M. STOLOJAN Theodor Dumitru |
|
|
PL |
M. ROSATI Dariusz |
|
|
IT |
M. TAJANI Antonio |
|
|
SL |
Mme TOMC Romana |
|
|
HU |
M. WINKLER Iuliu |
|
|
NL |
M. VANDENKENDELAERE Tom |
|
|
MT |
M. ZAMMIT DIMECH Francis |
|
|
L |
S&D |
15/17 |
|
L |
S&D |
17/17 |
|
FR |
M. BAYET Hugues |
|
|
FR |
Mme BERÈS Pervenche |
|
|
IT |
M. COFFERATI Sergio Gaetano |
|
|
EN |
Mme CHILDERS Nessa |
|
|
IT |
M. GASBARRA Enrico |
|
|
FR |
Mme DELVAUX Mady |
|
|
PT |
Mme GOMES Ana |
(1st VC) |
|
SL |
Mme FAJON Tanja |
|
|
IT |
M. GUALTIERI Roberto |
|
|
PL |
Mme GERINGER DE OEDENBERG Lidia Joanna |
||
ES |
M. JÁUREGUI ATONDO Ramón |
|
|
EN |
Mme GILL Neena |
|
|
EL |
Mme KAILI Eva |
|
|
DE |
M. LIETZ Arne |
|
|
DA |
M. KOFOD Jeppe |
|
|
SV |
M. LUDVIGSSON Olle |
|
|
DE |
M. KÖSTER Dietmar |
|
|
EN |
Mme MCAVAN Linda |
|
|
ET |
Mme LAURISTIN Marju |
|
|
HU |
M. NIEDERMÜLLER Péter |
|
|
ES |
M. LÓPEZ AGUILAR Juan Fernando |
|
|
RO |
M. PAVEL Emilian |
|
|
FR |
M. MAUREL Emmanuel |
|
|
FR |
Mme ROZIÈRE Virginie |
|
|
DE |
Mme REGNER Evelyn |
|
|
MT |
M. SANT Alfred |
|
|
DE |
M. SIMON Peter |
|
|
PT |
M. DOS SANTOS Manuel |
|
|
NL |
M. TANG Paul |
|
|
IT |
Mme SCHLEIN Elly |
|
|
L |
ECR |
6/6 |
|
HU |
M. SZANYI Tibor |
|
|
|
IT |
M. VIOTTI Daniele |
|
||||
BG |
M. DZHAMBAZKI Angel |
|
|
||||
|
L |
ECR |
4/6 |
||||
PL |
M. LEGUTKO Ryszard Antoni |
|
|
||||
DE |
M. LUCKE Bernd |
|
|
EN |
M. KARIM Sajjad |
|
|
FI |
Mme RUOHONEN-LERNER Pirkko |
(2nd VC) |
|
NL |
M. LOONES Sander |
|
|
EN |
Mme SWINBURNE Kay |
|
|
IT |
M. SERNAGIOTTO Remo |
|
|
LV |
M. ZĪLE Roberts |
|
|
EN |
M. TANNOCK Charles |
|
|
L |
ALDE |
6/6 |
|
L |
ALDE |
6/6 |
|
CS |
M. JEŽEK Petr |
|
|
LT |
M. AUŠTREVIČIUS Petras |
|
|
FR |
M. MICHEL Louis |
|
|
ES |
M. CALVET CHAMBON Enrique |
|
|
NL |
Mme VAN NIEUWENHUIZEN Cora |
|
|
FR |
M. CORNILLET Thierry |
|
|
ES |
Mme PAGAZAURTUNDÚA RUIZ Maite |
|
FR |
Mme GRIESBECK Nathalie |
|
||
DE |
M. THEURER Michael |
|
|
NL |
Mme IN ‘T VELD Sophia |
|
|
ES |
M. TREMOSA I BALCELLS Ramon |
|
|
SV |
M. TORVALDS Nils |
|
|
L |
GUE/NGL |
4/4 |
|
L |
GUE/NGL |
4/4 |
|
EN |
M. CARTHY Matt |
|
|
ES |
Mme ALBIOL GUZMÁN Marina |
|
|
DE |
M. DE MASI Fabio |
(3rd VC) |
|
EL |
M. HADJIGEORGIOU Takis |
|
|
FR |
M. LE HYARIC Patrick |
|
|
EL |
M. KOULOGLOU Stelios |
|
|
ES |
M. URBÁN CRESPO Miguel |
|
|
PT |
M. VIEGAS Miguel |
|
|
L |
Greens/EFA |
4/4 |
|
L |
Greens/EFA |
4/4 |
|
FR |
M. DURAND Pascal |
|
|
FI |
Mme HAUTALA Heidi |
|
|
DE |
M. GIEGOLD Sven |
|
|
DE |
M. REIMON Michel |
|
|
FR |
Mme JOLY Eva |
(4th VC) |
|
ES |
M. SOLÉ Jordi |
|
|
EN |
Mme SCOTT CATO Molly |
|
|
ES |
M. URTASUN Ernest |
|
|
L |
EFDD |
3/3 |
|
L |
EFDD |
3/3 |
|
EN |
M. COBURN David |
|
|
EN |
M. BATTEN Gerard |
|
|
EN |
M. FINCH Raymond |
|
|
EN |
M. CARVER James |
|
|
DE |
Mme VON STORCH Beatrix |
|
|
IT |
M. VALLI Marco |
|
|
L |
ENF |
4/4 |
|
L |
ENF |
3/4 |
|
IT |
M. BORGHEZIO Mario |
|
|
IT |
M. FONTANA Lorenzo |
|
|
DE |
Mme KAPPEL Barbara |
|
|
FR |
M. MONOT Bernard |
|
|
FR |
M. LEBRETON Gilles |
|
|
DE |
M. PRETZELL Marcus |
|
|
IT |
M. ZANNI Marco |
|
|
|
|
|
|
L |
N-A |
1/1 |
|
|
|
|
|
EL |
M. ZARIANOPOULOS Sotirios |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II. COMMITTEE MEETINGS and MISSIONS
The constitutive meeting took place on 12 July 2016.
The PANA Committee held 30 ordinary meetings and 16 Coordinators’ meetings from July 2016 until November 2017.
PANA Committee meetings
28 meetings in Brussels
2 meetings in Strasbourg
1 joint meeting
with ECON with National Parliaments, in Brussels, on 31 January 2017
1 joint hearing
with JURI on ‘The EU-wide protection of whistleblowers’, in Brussels, on 21 June 2017
2 workshops
on ‘How to better prepare works of Inquiry Committee’, in Brussels, on 19 and 20 October 2016
on ‘Offshore activities and money laundering: recent findings and challenges , in Brussels, on 26 January 2017
Coordinators’ meetings
12 July 1016 in Brussels
8 September 2016 in Brussels
12 September 2016 in Strasbourg
12 October 2016 in Brussels
8 November 2016 in Brussels
21 November 2016 in Strasbourg
7 December 2016 in Brussels
23 January 2017 in Brussels
2 February 2017 in Brussels
13 February 2017 in Strasbourg (‘Joint PANA/AFCO/EMIS Coordinators’ meeting’)
13 March 2017 in Strasbourg
3 April 2017 in Strasbourg
4 May 2017 in Brussels
30 May 2017 in Brussels
12 October 2017 in Brussels
28 November 2017 in Brussels
Shadow-Rapporteurs meetings
11 September 2017 in Strasbourg
25 September 2017 in Brussels
2 October 2017 in Strasbourg
9 October 2017 in Brussels
11 October 2017 in Brussels
In addition, the Chair, Werner Langen, the two co-rapporteurs, Jeppe Kofod and Petr Jezek, and the Greens Coordinator, Sven Giegold, were invited to a meeting with the Members of Belgian Special Committee into the Panama Papers, on 26 April 2017, in the premises of the Belgian Parliament.
* * *
The PANA Committee held 7 fact-findings missions from February 2017 until September 2017:
9-10 February - Mission to United Kingdom
20 February - Mission to Malta
2-3 March - Mission to Luxembourg
21-24 March - Mission to USA (Washington and Delaware)
22-23 June - Mission to Portugal
7 July - Mission to Cyprus
14-15 September - Mission to Switzerland
III. ACTIVITIES OF THE COMMITTEE
1. Programme of hearings and missions
Date |
Topic / objective |
|
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Thursday, 13 October 2016 9.00 - 12.30 Public hearing |
Anti-money laundering and tax evasion: Who sets the rules and how? |
|
Wednesday, 19 October 2016, 15.00 - 18.00 Thursday, 20 October 2016 9.00 - 17.30 Workshop |
“How to better prepare works of Inquiry Committee” |
|
Tuesday, 8 November 2016 14.00 - 15.30Public hearing
|
Hearing with Věra Jourová, Member of the European Commission responsible for Justice, Consumers and Gender Equality on “Anti-Money Laundering: state of play of the implementation of EU legislation” |
|
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them?” |
|
Wednesday, 16 November 2016 11.00 - 12.30 Extraordinary meeting |
||
Wednesday, 7 December 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
Hearing with Pierre Moscovici, Member of the European Commission responsible for Economic and Financial Affairs, Taxation and Customs on “Fight against tax evasion and anti-money laundering: state of play of progress made at EU level” |
|
Tuesday, 24 January 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Thursday, 26 January 2017 11.00 - 12.00 Committee meeting |
Working document on the inquiry into Money Laundering, Tax Avoidance and Tax Evasion |
|
Thursday, 26 January 2017 14.00 - 16.00 Workshop |
Workshop on "Offshore activities and money laundering: recent findings and challenges” |
|
Interparliamentary week Tuesday, 31 January 2017 9.30 - 11.15 Joint hearing ECON/PANA with National Parliaments |
Panama Papers, Bahamas leaks: which follow-up did national Parliaments give to the revelations? Which lessons can be learned? |
|
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Thursday, 9 February pm - Friday 10 February 2017 Mission |
||
Monday, 20 February 2017 Mission |
||
Thursday, 2 March pm - Friday 3 March am Mission |
||
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
21 to 24 March 2017 Mission |
||
Thursday, 6 April 2017 9.00 - 12.00 (Strasbourg) Public hearing |
||
Thursday, 27 April 2017 14.30 - 18.00 Committee meeting |
Presentation of studies (Part I) Session 1: Money laundering and tax evasion: What’s the impact on Member States and how effective are they in fighting it? |
|
Tuesday, 2 May 2017 15.00 - 18.30 Committee meeting |
Presentation of studies (Part II) Session 2: Offshore practices: The roles and responsibilities of intermediaries and the relations of EU Member States with their overseas countries and territories |
|
Thursday, 4 May 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Hearing with Commissioner Pierre Moscovici, Member of the European Commission responsible for Economic and Financial Affairs, Taxation and Customs |
|
Tuesday, 9 May 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
||
Tuesday, 30 May 2017 15.00 - 16.30 Public hearing |
Hearing with the President of the European Commission, J.C. Juncker |
|
Tuesday, 30 May 2017 16.45 - 17.30 Public hearing |
||
Wednesday, 21 June 2017 9.00 - 11.00 Joint PANA/JURI public hearing |
||
Wednesday, 21 June 2017 15.00 - 17.30 Public hearing |
Financial Intelligence Units (FIUs) ins and outs and the Russian "Laundromat" case |
|
Thursday, 22 June 2017 Friday, 23 June 2017 Mission |
||
Monday, 3 July 2017 19.00 - 20.30 (Strasbourg) Public hearing |
||
Friday, 7 July 2017 Mission |
||
Monday, 10 July 2017 16.30 - 18.30 Committee meeting |
||
Tuesday, 11 July 2017 14.00 - 16.00 Committee meeting |
||
Thursday, 14 September Friday, 15 September 2017 Mission |
||
Tuesday, 26 September 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Hearing on “Tax planning: do celebrities and companies breach the EU law?” |
|
Thursday, 12 October 2017 10.00 - 12.30 Committee meeting |
||
Wednesday, 18 October 14.00 - 17.30 Committee meeting |
||
Tuesday, 28 November 2017 10.00 - 12.30 Public hearing |
Hearing on "Money Laundering: The case of NLB financial group Slovenia and Azerbaijan Laundromat revelations" |
|
Tuesday, 28 November 2017 15.00 - 18.00 Public hearing |
Hearing on “The Paradise Papers - What are they about and why are they relevant” |
|
2. List of speakers (hearings and missions)
Name |
Date Meeting/Delegation |
Organisation |
Function |
Country |
Link |
|
Gerard Ryle |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) |
Director |
United States |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Bastian Obermayer |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
Süddeutsche Zeitung |
Journalist |
Germany |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Frederik Obermaier |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
Süddeutsche Zeitung |
Journalist |
Germany |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Kristof Clerix |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
Knack Magazine |
Journalist |
Belgium |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Oliver Zihlmann |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
Sonntagszeitung / Le Matin Dimanche |
Journalist |
Switzerland |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Julia Stein |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
Norddeutscher Rundfunk (NDR) |
Journalist |
Germany |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Jan Strozyk |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
Norddeutscher Rundfunk (NDR) |
Journalist |
Germany |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Minna Knus |
Tuesday, 27 September 2016 09.00 - 11.30 Public hearing |
MOT (Finnish Broadcasting Company) |
Journalist |
Finland |
Panama papers – Discussion with the investigative journalists behind the revelations |
|
Michael Lennard |
Thursday, 13 October 2016 9.00 - 12.30 Public hearing |
International Tax Cooperation Section U.N. Dept. of Economic and Social Affairs - United Nations (UN) |
Chief of International Tax Cooperation Section U.N. |
Switzerland |
Anti-money laundering and tax evasion: Who sets the rules and how? |
|
Caroline Malcolm |
Thursday, 13 October 2016 9.00 - 12.30 Public hearing |
OECD’s Centre for Tax Policy and Administration |
Senior Counsellor and Advisor to the Director and Deputy Director |
France |
Anti-money laundering and tax evasion: Who sets the rules and how? |
|
Daniel Thelesklaf |
Thursday, 13 October 2016 9.00 - 12.30 Public hearing |
Committee on the Evaluation of Anti-Money Laundering Measures and the Financing of Terrorism (MONEYVAL) |
President |
France |
Anti-money laundering and tax evasion: Who sets the rules and how? |
|
Isabelle Vaillant |
Thursday, 13 October 2016 9.00 - 12.30 Public hearing |
European Banking Authority (EBA) |
Director for Regulations |
European Union |
Anti-money laundering and tax evasion: Who sets the rules and how? |
|
Elise J. Bean |
Wednesday, 19 October 2016 and Thursday, 20 October 2016 Workshop |
Levin Center at Wayne State University Law School |
Co-Director of Training and Conferences |
United States |
“How to better prepare works of Inquiry Committee” |
|
Katie Bailey |
Wednesday, 19 October 2016 and Thursday, 20 October 2016 Workshop |
U.S. House of Representatives' Subcommittee on Government Operations within the Committee on Oversight and Government |
Staff Director |
United States |
“How to better prepare works of Inquiry Committee” |
|
Věra Jourová |
Tuesday, 8 November 2016 14.00 - 15.30Public hearing
|
European Commission |
Commissioner responsible for Justice, Consumers and Gender Equality European Commission |
European Union |
||
Giovanni Kessler |
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
European Anti-Fraud Office (OLAF) |
Director General |
European Union |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them? |
|
Simon Riondet |
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
EUROPOL |
Business manager – Head of the Financial intelligence Group |
European Union |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them? |
|
Klaus Meyer-Cabri |
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
EUROJUST |
German Member of EUROJUST’s College |
European Union |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them? |
|
Philippe de Koster |
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
CTIF-CFI (Belgian Financial Intelligence Unit) |
President |
Belgium |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them? |
|
Michel Claise |
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
Ministry of Justice |
Prosecutor |
Belgium |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them? |
|
Norbert Naulin |
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
“EOKS” (Investigation Group Organised Crime – Tax Fraud) |
Head of the special investigation unit “EOKS” of the North Rhine-Westphalia tax authorities who analyse leaked data |
Germany |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them? |
|
Patrick Montagner |
Monday, 14 November 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
College of the French prudential supervisor |
Deputy Secretary General |
France |
“Anti-money laundering and tax evasion: Who assures compliance with the rules and enforces them? |
|
Joseph E. Stiglitz |
Wednesday, 16 November 2016 11.00 - 12.30 Public hearing |
Columbia University in New York |
University Professor at Columbia University Former Chair of the Panama Papers Inquiry Committee |
United States |
||
Pierre Moscovici |
Wednesday, 7 December 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
European Commission |
Commissioner responsible for Economic and Financial Affairs, Taxation and Customs |
European Union |
||
Ashish Kumar |
Wednesday, 7 December 2016 15.00 - 18.30 Public hearing |
Financial Action Task Force (FATF) |
Policy Analyst |
France |
||
Ronen Palan |
Tuesday, 24 January 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Tax Justice Network |
Senior advisor |
United Kingdom |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Brooke Harrington |
Tuesday, 24 January 2017 9.00 - 12.30 Public hearing
|
Copenhagen Business School |
Associate Professor |
Denmark |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Daniel Hall |
Tuesday, 24 January 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Burford Capital |
Director and co-head of Burford’s global corporate intelligence |
United Kingdom |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Rupert Manhart |
Tuesday, 24 January 2017 09.00 - 12.30 Public hearing |
Anti-money laundering Committee of The Council of Bars and Law Societies of Europe (CCBE) |
Chair |
Belgium |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Richard Frimston |
Tuesday, 24 January 2017 09.00 - 12.30 Public hearing |
Anti-money laundering Committee of The Council of Bars and Law Societies of Europe (CCBE) |
Member of the CCBE and expert on topics relating to tax, beneficial ownership, and offshore activities aspects |
Belgium |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Wim Mijs |
Tuesday, 24 January 2017 09.00 - 12.30 Public hearing |
European Banking Federation (EBF) |
Chief Executive Officer |
Belgium |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Roger Kaiser |
Tuesday, 24 January 2017 09.00 - 12.30 Public hearing |
European Banking Federation (EBF) |
Senior Policy Adviser |
Belgium |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Stef van Weeghel |
Tuesday, 24 January 2017 09.00 - 12.30 Public hearing |
Price Waterhouse Coopers (PWC) |
Global Tax Policy Leader |
Belgium |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part I) |
|
Brigitte Unger |
Thursday, 26 January 2017 14.00 - 16.00 Workshop |
Utrecht University |
Chair of public sector economics |
The Netherlands |
Working document on the inquiry into Money Laundering, Tax Avoidance and Tax Evasion |
|
Mark Pieth |
Interparliamentary week Tuesday, 31 January 2017 9.30 - 11.15 Joint hearing ECON/PANA with National Parliaments |
University of Basel, Switzerland |
Professor of Criminal Law and Criminology Former Member of Panama Papers Inquiry Committee |
Switzerland |
Panama Papers, Bahamas leaks: which follow-up did national Parliaments give to the revelations? Which lessons can be learned? |
|
Ed Groot |
Interparliamentary week Tuesday, 31 January 2017 9.30 - 11.15 Joint hearing ECON/PANA with National Parliaments |
Dutch Parliamentary Committee of Inquiry into Tax structures |
Chair |
The Netherlands |
Panama Papers, Bahamas leaks: which follow-up did national Parliaments give to the revelations? Which lessons can be learned? |
|
Ahmed Ahmed Laaouej |
Interparliamentary week Tuesday, 31 January 2017 9.30 - 11.15 Joint hearing ECON/PANA with National Parliaments |
Belgian Special Committee on the Panama Papers |
Chair |
Belgium |
Panama Papers, Bahamas leaks: which follow-up did national Parliaments give to the revelations? Which lessons can be learned? |
|
Kai Jan Krainer |
Interparliamentary week Tuesday, 31 January 2017 9.30 - 11.15 Joint hearing ECON/PANA with National Parliaments |
Committee on Finance of the Austrian National Council |
Vice-Chair |
Austria |
Panama Papers, Bahamas leaks: which follow-up did national Parliaments give to the revelations? Which lessons can be learned? |
|
Benedikt Strunz |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Norddeutscher Rundfunk/ NDR |
Journalist |
Germany |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Aleksandra Helena Sobisz |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Berenberg Bank |
Former compliance officer |
Germany |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Katrin Keikert |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Berenberg Bank |
Former compliance officer |
Germany |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Michael Kemmer |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Association of German Banks |
General Manager and member of the Board of Directors |
Germany |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Thorsten Höche |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Association of German Banks |
Head of the legal department |
Germany |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Ulrike Paul |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Bundesrechtsanwaltskammer (BRAK or German Federal Bar) |
Vice-President |
Germany |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Frank Johnigk |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Bundesrechtsanwaltskammer (BRAK or German Federal Bar) |
Head of the Department Money Laundering and Criminal Law |
Germany |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Søren Kristensen |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Danish Broadcasting Corporation (DR), International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) |
Journalist |
Denmark |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Matthew Elderfield |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Nordea |
Head of Group Compliance and Member of Nordea Executive Management |
Sweden |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Johan Ekwall |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Nordea |
Chief of staff |
Sweden |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Biörn Riese |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Mannheimer Swartling |
Member of the Corporate Sustainability & Risk Management, M&A and Corporate Commercial groups |
Sweden |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Andreas Steen |
Thursday, 9 February 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Mannheimer Swartling |
Member of Corporate Commercial practice group |
Sweden |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part II) |
|
Prem Sikka |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Essex Business School |
Professor of Accounting |
United Kingdom |
||
Sol Picciotto |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Lancaster University |
Emeritus Professor, Senior Fellow, International Centre for Tax & Development |
United Kingdom |
||
Rita de la Feria |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
University of Leeds |
Professor |
United Kingdom |
||
Murray Worthy |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Anti-corruption organisation Global Witness |
Expert on money laundering |
United Kingdom |
||
Rachel Davies |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Transparency International UK |
Senior Advocacy Manager |
United Kingdom |
||
Richard Murphy |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Tax Justice Network |
Chartered accountant and political economist |
United Kingdom |
||
Oliver Pearce |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Oxfam |
Policy Manager for tax and inequality |
United Kingdom |
||
Peter Dempsey |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Self-employed |
Lawyer |
United Kingdom |
||
Douglas Flint |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
Group Chairman |
United Kingdom |
||
Paul Rankin |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
Managing Director Group Government Affairs |
United Kingdom |
||
Iain McKinnon |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
Group Head of Tax |
United Kingdom |
||
Paul Kelly |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
Head of Tax Transparency |
United Kingdom |
||
Hank Cole |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
Global Head of Operational Intelligence |
United Kingdom |
||
Barbara Patow |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
Global Head of Strategic Initiatives, AML |
United Kingdom |
||
David Rowe-Francis |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
UK Head of AML |
United Kingdom |
||
Will Morgan |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
HSBC |
Group Government Affairs, Financial System Integrity |
United Kingdom |
||
Ian Messer |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Law Society of Scotland |
Representative of Solicitors Regulation Authority (SRA) |
United Kingdom |
||
John Riches |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Law Society of England and Wales (LSEW) |
Chair, Society of Trust and Estate Practitioners (STEP) Public Policy Committee |
United Kingdom |
||
Sandy Bhogal |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Law Society of England and Wales (LSEW) |
Chair of International Tax Law |
United Kingdom |
||
Edward Craft |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Law Society of England and Wales (LSEW) |
Member of the LSEW Company Law Committee |
United Kingdom |
||
Amy Bell |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Law Society of England and Wales (LSEW) |
Chair of the LSEW AML Task Force |
United Kingdom |
||
Robert Hodgkinson |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Institute of Chartered Accountants in England and Wales (ICAEW) |
Executive Director |
United Kingdom |
||
Frank Haskew |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Institute of Chartered Accountants in England and Wales (ICAEW) |
Head of Tax |
United Kingdom |
||
Ian Young |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Institute of Chartered Accountants in England and Wales (ICAEW) |
International Tax Manager |
United Kingdom |
||
Simon Tosserams |
Thursday, 9 February Friday 10 February 2017 Mission to UK |
Institute of Chartered Accountants in England and Wales (ICAEW) |
EU Affairs Executive |
United Kingdom |
||
Edward Scicluna |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
EU Presidency Maltese Government |
Minister of Finance |
Malta |
||
Joe V. Bannister |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Malta Financial Service Authority |
Chair |
Malta |
||
Marianne Scicluna |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Malta Financial Service Authority |
Director-General |
Malta |
||
Anton Bartolo |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Malta Financial Service Authority |
Director of Enforcement |
Malta |
||
Lawrence Cutajar |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Maltese Police |
Police Commissionner |
Malta |
||
Daphne Caruana Galizia |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Self-employed |
Journalist |
Malta |
||
Ivan Camilleri |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Times of Malta |
Journalist |
Malta |
||
Matthew Vella |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Malta Today |
Journalist |
Malta |
||
Alexander Balzan |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
One News |
Journalist |
Malta |
||
Pierre Mifsud |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
EMD Advocates |
Founding partner |
Malta |
||
Malcolm Booker |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Deloitte Malta |
Chief Executive Officer |
Malta |
||
Manfred Galdes |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
ARQ Risk and Compliance Ltd. |
Director |
Malta |
||
Paul Mifsud |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Sparkasse Bank |
Managing Director |
Malta |
||
Konrad Mizzi |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Maltese Government |
Minister within the Office of the Prime Minister |
Malta |
||
Beppe Fenech Adami |
Monday, 20 February 2017 Mission to Malta |
Parliament of Malta |
National Deputy |
Malta |
||
Pierre Gramegna |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
Luxembourg Government |
Minister for Finance |
Luxembourg |
||
Félix Braz |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
Luxembourg Government |
Minister for Justice |
Luxembourg |
||
Eugène Berger |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
Luxembourg Chamber of Deputies |
Member of Finance Committee |
Luxembourg |
||
Fabien Grasser |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
Le Quotidien Luxembourg |
Journalist |
Luxembourg |
||
Anthony A Simcic |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
HSBC Luxembourg |
Managing Director Head of Private Banking |
Luxembourg |
||
Claude Marx |
Thursday, 2 March pm - Friday 3 March am |
Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) |
Director-General |
Luxembourg |
||
Claude Simon |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) |
Member of the management Board and Member of SSM Board of Supervisors |
Luxembourg |
||
François Prum |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
Luxembourgish Bar |
Head of Luxembourgish Bar |
Luxembourg |
||
Wim Piot |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
PwC Luxembourg |
Managing Partner and Tax Leader |
Luxembourg |
||
Elizabeth Jane McCormick |
Thursday, 2 March - Friday 3 March 2017 Mission to Luxembourg |
KPMG |
Global Head of Tax |
Luxembourg |
||
Patrick Suet |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
Société Générale Bank & Trust |
Chairman |
France |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Anne Michel |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
Le Monde, ICIJ |
Journalist |
France |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Sylvie David-Chino |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
BNP Paribas |
Global Head of IFS Compliance |
France |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Albert Allo |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
TracFin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) |
Deputy Director |
France |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Olivier Boutellis-Taft |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
Accountancy Europe, NGO |
Chief Executive Officer |
Belgium |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Paul Gisby |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
Accountancy Europe, NGO |
Manager for taxation and transparency |
Belgium |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Oliver Zihlmann |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
Sonntagszeitung | Le Matin Dimanche, ICIJ |
Journalist |
Switzerland |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Jean-Bernard Schmid |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
Swiss Ministry of Justice |
Public Prosecutor |
Switzerland |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Peter Lutz |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
Self-regulatory organisation for the combating of money laundering of the Swiss Bar Association and Swiss Notary Association |
President |
Switzerland |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Giuseppe Marino |
Monday, 6 March 2017 15.00 - 18.30 Public hearing |
University of Milan |
Professor Theory & Practice of International Tax Law |
Italy |
The role of lawyers, accountants and bankers in Panama Papers (Part III) |
|
Caroline Vicini |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delegation of the European Union to the United States |
Deputy Head of Delegation |
Washington DC, United States |
||
Elise Bean |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Levin Center at Wayne State University Law School |
Co-Director of Training and Conferences |
Washington DC, United States |
||
Gerard Ryle |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) |
Director |
Washington DC, United States |
||
Gary Kalman |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
FACT Coalition |
Executive Director |
Washington DC, United States |
||
Tom Cardamone |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Global Financial Integrity |
Managing Director |
Washington DC, United States |
||
Jane Gravelle |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Government and Finance Division |
Researcher |
Washington DC, United States |
||
Ron Wyden |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Committee on Finance |
National Deputy (Senator) |
Washington DC, United States |
||
Richard Neal |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Ways and Means Committee |
National Deputy |
Washington DC, United States |
||
Tom Carper |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Subcommittee on Investigations |
National Deputy (Senator) |
Washington DC, United States |
||
Orrin Hatch |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Committee on Finance |
National Deputy (Senator) |
Washington DC, United States |
||
Peter C. Schwartzkopf |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
House Representatives of the General Assembly |
National Deputy |
Delaware, United States |
||
Valerie Longhurst |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
House Representatives of the General Assembly |
National Deputy |
Delaware, United States |
||
Daniel B. Short |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
House Representatives of the General Assembly |
National Deputy |
Delaware, United States |
||
David B. McBride |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delaware General Assembly |
National Deputy (Senator) |
Delaware, United States |
||
Margaret Rose Henry |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delaware General Assembly |
National Deputy (Senator) |
Delaware, United States |
||
F. Gary Simpson |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delaware General Assembly |
National Deputy (Senator) |
Delaware, United States |
||
Charles M. Elson |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
John L Weinberg Center for Corporate Governance at the University of Delaware |
Professor |
Delaware, United States |
||
Jeffrey W. Bullock |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delaware Executive Branch |
National deputy (Secretary of State) |
Delaware, United States |
||
Rick Geisenberger |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delaware Executive Branch |
National deputy (Secretary of Treasury) |
Delaware, United States |
||
Kristopher Knight |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delaware Executive Branch |
National deputy (Deputy Secretary of State and Director of the Corporations Division) |
Delaware, United States |
||
Matt Denn |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Delaware Department of Justice |
Attorney General |
Delaware, United States |
||
Lawrence A. Hamermesh |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Widener University |
Professor of Corporate and Business Law |
Delaware, United States |
||
Paul L. Regan |
21 to 24 March 2017 Mission to USA |
Widener University |
Associate Director, Institute of Delaware Corporate and Business Law |
Delaware, United States |
||
Alvin Mosioma |
Thursday, 6 April 2017 9.00 - 10.30 (Strasbourg) Public hearing |
Tax Justice Network - Africa |
Founding Executive Director |
Kenya |
||
Nuhu Ribadu |
Thursday, 6 April 2017 9.00 - 10.30 (Strasbourg) Public hearing |
Nigerian government (former anti-corruption official) |
Official |
Nigeria |
||
Will Fitzgibbon |
Thursday, 6 April 2017 9.00 - 10.30 (Strasbourg) Public hearing |
International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) |
Journalist |
USA |
||
Ahmed Ahmed Laaouej |
Wednesday 26 April 2017 16.00 - 17.30 Meeting in the premises of the Belgian Parliament |
Belgian Special Committee on the Panama Papers |
Chair |
Belgium |
Meeting with the Members of Belgian Special Committee into the Panama Papers |
|
Luk Van Biesen |
Wednesday 26 April 2017 16.00 - 17.30 Meeting in the premises of the Belgian Parliament |
Belgian Special Committee on the Panama Papers |
National Deputy |
Belgium |
Meeting with the Members of Belgian Special Committee into the Panama Papers |
|
Roel Deseyn |
Wednesday 26 April 2017 16.00 - 17.30 Meeting in the premises of the Belgian Parliament |
Belgian Special Committee on the Panama Papers |
National Deputy |
Belgium |
Meeting with the Members of Belgian Special Committee into the Panama Papers |
|
Mark Delanote |
Wednesday 26 April 2017 16.00 - 17.30 Meeting in the premises of the Belgian Parliament |
Belgian Special Committee on the Panama Papers |
National Deputy |
Belgium |
Meeting with the Members of Belgian Special Committee into the Panama Papers |
|
Mike Beke |
Thursday, 27 April 2017 14.30 - 18.00 Committee Meeting |
Blomeyer & Sanz |
Researcher |
Spain |
||
David Buck |
Thursday, 27 April 2017 14.30 - 18.00 Committee Meeting |
Centre for Strategy & Evaluation Services (CSES) |
Researcher |
United Kingdom |
||
Jack Malan |
Thursday, 27 April 2017 14.30 - 18.00 Committee Meeting |
Centre for Strategy & Evaluation Services |
Researcher |
United Kingdom |
||
Amandine Scherrer |
Thursday, 27 April 2017 14.30 - 18.00 Committee Meeting |
European ParliamentEuropean Parliamentary
Research Service (EPRS) |
Researcher |
European Union |
||
Anthony Amicelle |
Thursday, 27 April 2017 14.30 - 18.00 Committee Meeting |
International Centre for Comparative Criminology, Université de Montréal, Canada |
Researcher |
Canada |
||
Willem Pieter de Groen
|
Tuesday, 2 May 2017 15.00 - 18.30 Committee meeting |
Centre for European Policy Studies (CEPS) |
Researcher |
Belgium |
||
Ian Roxan |
Tuesday, 2 May 2017 15.00 - 18.30 Committee meeting |
London School of Economics (LSE) |
Researcher |
United Kingdom |
||
Herman Bröring |
Tuesday, 2 May 2017 15.00 - 18.30 Committee meeting |
Centre for European Financial Services Law at the University of Groningen |
Researcher |
The Netherlands |
||
Peter Clegg |
Tuesday, 2 May 2017 15.00 - 18.30 Committee meeting |
University of the West of England, Bristol |
Researcher |
United Kingdom |
||
Alexandre Maitrot de la Motte
|
Tuesday, 2 May 2017 15.00 - 18.30 Committee meeting |
University of Paris-Est Créteil |
Researcher |
France |
||
Pierre Moscovici |
Thursday, 4 May 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
European Commission |
Commissioner responsible for Economic and Financial Affairs, Taxation and Customs |
European Union |
||
Rui Gonçalves |
Tuesday, 9 May 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Government of Madeira |
Regional Secretary for Finance |
Madeira, Portugal |
||
James Tipping |
Tuesday, 9 May 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Finance Centre of the Government of Gibraltar |
Finance Director |
Gibraltar, UK |
||
Richard Walker |
Tuesday, 9 May 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
States of Guernsey Policy & Resources Committee |
Director of financial crime policy |
Guernsey, Channel Islands |
||
Colin Powell |
Tuesday, 9 May 2017 9.00 - 12.30 Public hearing |
Government |
Adviser to the Chief Minister |
Jersey, Channel Islands |
||
Jean-Claude Juncker |
Tuesday, 30 May 2017 15.00 - 16.30 Public hearing |
European Commission |
President of the European Commission |
European Union |
Hearing with the President of the European Commission, J.C. Juncker |
|
Fernando Rocha Andrade
|
Tuesday, 30 May 2017 16.45 - 17.30 Public hearing |
Government of Portugal |
Secretary of State of Tax affairs |
Portugal |
||
Vigjilenca Abazi
|
Wednesday, 21 June 2017 9.00 - 11.00 Joint PANA/JURI public hearing |
Maastricht University |
Academic |
The Netherlands |
||
Cathy James |
Wednesday, 21 June 2017 9.00 - 11.00 Joint PANA/JURI public hearing |
Public concern at work |
Whistleblower |
United Kingdom |
||
Frédérique Berrod |
Wednesday, 21 June 2017 9.00 - 11.00 Joint PANA/JURI public hearing |
College of Europe |
Academic |
Belgium |
||
Rosita Hickey |
Wednesday, 21 June 2017 9.00 - 11.00 Joint PANA/JURI public hearing |
EU Ombudsman |
Head of Strategic Inquiries |
European Union |
||
Charlotte Grass |
Wednesday, 21 June 2017 9.00 - 11.00 Joint PANA/JURI public hearing |
Group Vallourec |
Head of Competition and Conformity |
France |
||
Sebastian Fiedler |
Wednesday, 21 June 2017 15.00 - 17.30 Public hearing |
Bund Deutscher Kriminalbeamter (BDK) |
Vice-Chair |
Germany |
Financial Intelligence Units (FIUs) ins and outs and the Russian "Laundromat" case |
|
Paolo Costanzo |
Wednesday, 21 June 2017 15.00 - 17.30 Public hearing |
Italian FIU, Banca d'Italia |
Manager at Banca d’Italia |
Italy |
Financial Intelligence Units (FIUs) ins and outs and the Russian "Laundromat" case |
|
Paul Cristian Radu |
Wednesday, 21 June 2017 15.00 - 17.30 Public hearing |
International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) |
Journalist |
Romania |
Financial Intelligence Units (FIUs) ins and outs and the Russian "Laundromat" case |
|
Viesturs Burkāns |
Wednesday, 21 June 2017 15.00 - 17.30 Public hearing |
Latvian Office for Prevention of Laundering of Proceeds Derived from Criminal Activity |
Head of Latvian FIU |
Latvia |
Financial Intelligence Units (FIUs) ins and outs and the Russian "Laundromat" case |
|
Duarte Pacheco |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Parliamentary Inquiry Committee of Banco Espírito Santo (BES) and working group on combating economic, financial and fiscal crime |
National Deputy |
Portugal |
||
Cecília Meireles |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Parliamentary Inquiry Committee of Banco Espírito Santo (BES) and working group on combating economic, financial and fiscal crime |
National Deputy |
Portugal |
||
Eurico Brilhante Dias |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Parliamentary Inquiry Committee of Banco Espírito Santo (BES) and working group on combating economic, financial and fiscal crime |
National Deputy |
Portugal |
||
Mário Centeno |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Government of Portugal |
Minister of Finance |
Portugal |
||
Helena Borges |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Tax and Customs Authority Public Authority |
Director General |
Portugal |
||
Fernando Rocha Andrade |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Government of Portugal |
Secretary of State of Tax affairs |
Portugal |
||
Fernando Teixeira dos Santos |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Government of Portugal |
Former Minister of Finance |
Portugal |
||
Sérgio Vasques |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Government of Portugal |
Former Secretary of State of Tax Affairs |
Portugal |
||
Maria Luís Albuquerque |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Government of Portugal |
Former Minister of Finance |
Portugal |
||
Paulo Núncio |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Government of Portugal |
Former Secretary of State of Tax Affairs |
Portugal |
||
Elisa Ferreira |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Banco de Portugal |
Board member in charge of prudential supervision |
Portugal |
||
Luís Máximo dos Santos |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Banco de Portugal |
Board member in charge of legal enforcement and money laundering matters |
Portugal |
||
Luís Costa Ferreira |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Banco de Portugal |
Head of the Banking Prudential Supervision Department |
Portugal |
||
João Raposo |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Banco de Portugal |
Head of the Legal Enforcement Department |
Portugal |
||
Micael Pereira |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Expresso (ICIJ) |
Journalist |
Portugal |
||
João Pedro Martins |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Público |
Economist and Offshore researcher |
Portugal |
||
Pedro Crisóstomo |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Público |
Journalist |
Portugal |
||
Amadeu Guerra |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Ministry of Justice |
Deputy Attorney General |
Portugal |
||
José Ranito |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Ministry of Justice |
Prosecutor |
Portugal |
||
Tahamara Dias |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Ministry of Justice |
Prosecutor |
Portugal |
||
Mariana Raimundo |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Financial Intelligence Unit (FIU) Portugal |
Director |
Portugal |
||
João Paulo Batalha |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Transparency International (TIAC) Portugal |
Executive Director |
Portugal |
||
Susana Coroado |
Thursday, 22 June Friday, 23 June 2017 Mission to Portugal |
Transparency International (TIAC) Portugal |
Vice-Chair |
Portugal |
||
Věra Jourová |
Monday, 3 July 2017 19.00 - 20.30 (Strasbourg) Public hearing |
European Commission |
Commissioner responsible for Justice, Consumers and Gender Equality
|
European Union |
||
Harris Georgiades |
Thursday, 6 July Friday, 7 July 2017 Mission to Cyprus |
Government of the Republic of Cyprus |
Minister of Finance |
Cyprus |
||
Yiorgos Lakkotrypis |
Thursday, 6 July Friday, 7 July 2017 Mission to Cyprus |
Government of the Republic of Cyprus |
Minister of Energy, Commerce, Industry and Tourism of the Republic of Cyprus |
Cyprus |