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PROPOSITION DE RÉSOLUTION
05.09.2005
conformément à l'article 115 du règlement
par Hélène Flautre, Marie Anne Isler Béguin et Frithjof Schmidt
au nom du groupe Verts/Ale
sur la famine au Niger
NB : Cette proposition de résolution n'est disponible que dans sa langue originale
B6-0464/2005
Résolution du parlement européen sur la famine au Niger
Le parlement européen,
– vu l'article 115, paragraphe 5, de son règlement,
- A.considérant la crise alimentaire qui frappe le Niger et que selon les estimations des Nations Unies, près du tiers des 12 millions d'habitants que compte le Niger sont touchés par cette crise,
- B.considérant que si l'invasion de criquets et la sécheresse ont aggravé la crise alimentaire, le Niger connaît les déficits alimentaires même pendant les bonnes années de récoltes,
- C.considérant que le manque de céréales a provoqué la vente à bas prix du bétail, en particulier par les populations nomades, les précarisant sur le long terme,
- D.considérant que la malnutrition est un problème endémique au Niger et qu'une bonne partie de la population vit dans la pauvreté absolue et que l'avancée de la désertification dans le Sahel et la dégradation des sols privent la population de terres cultivables et d'eau potable,
- E.considérant que les Nations Unies ont sollicité les bailleurs de fonds à hauteur de 56 millions de dollars américains pour nourrir les 2,5 millions de Nigériens les plus vulnérables,
- F.considérant que 63% des Nigériens vivent avec l'équivalent de moins de 1$ par jour et que 40% des enfants souffrent d'une malnutrition chronique,
- G.considérant que jusqu'au mois de juin, le gouvernement nigérien, qui a longtemps nié l'importance de la crise, a refusé la distribution gratuite de rations alimentaires, afin de ne pas déstabiliser le marché, mais que les denrées alimentaires à prix modéré, subventionnées par le gouvernement, étaient introuvables et inabordables pour les plus pauvres et que la vente de céréales à prix modéré n'a eu qu'un impact très limité, dans l'espace et dans le temps, sur la stabilisation des prix des céréales,
- H.considérant que la pénurie alimentaire ne se limitant pas au Niger, il était impossible de trouver des céréales dans les pays voisins,
- 1.demande que la dotation du fonds d'aide d'urgence soit à la hauteur pour venir en aide aux 2,5 millions de Nigériens les plus vulnérables;
- 2.estime que la crise alimentaire au Niger est structurel et demande en conséquence la mise en place d'une politique agricole qui réduit la dépendance à l'égard de l'irrégularité des pluies en améliorant la productivité agricole et en augmentant les capacités des réserves céréalières locales;
- 3.regrette que l'aide de l'Etat nigérien à l'équipement des agriculteurs se soit arrêtée suite au "plan d'ajustement structurel" imposé par le FMI;
- 4.regrette que les recommandations libérales de certains organismes internationaux aient pu conduire à une intervention insuffisante de l'Etat pour prévenir la spéculation et la crise;
- 5.s'interroge sur le bien-fondé de la libéralisation totale des marchés agricoles, engagée dans le cadre des politiques "d'ajustement structurel" préconisées par le FMI;
- 6.demande que soit sensiblement augmenté les réserves disponibles du Fonds de secours des Nations unies, afin que suffisamment de fonds soient disponibles à l'avance, pour permettre aux organismes d'aide de l'ONU de lancer rapidement des opérations de secours;
- 7.regrette profondément que les appels du PAM n'aient pas été entendus à temps et que les donateurs ne se soient mobilisés que lorsque les medias ont montré les images d'enfants mourants;
- 8.souhaite que le gouvernement nigérien prenne des sanctions financières à l'encontre des spéculateurs qui se sont enrichis en profitant de la pénurie alimentaire et souhaite qu'il mette en place des mécanismes permettant d'éviter le renouvellement de telles pratiques;
- 9.charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux Secrétaires généraux des Nations Unies et de l'Union africaine ainsi qu'au gouvernement du Niger.