Motion for a resolution - B6-0470/2005Motion for a resolution
B6-0470/2005
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PROPOSITION DE RÉSOLUTION

5.9.2005

déposée avec demande d'inscription à l'ordre du jour du débat sur des cas de violation des droits de l'homme, de la démocratie et de l'État de droit
conformément à l'article 115 du règlement
par Luisa Morgantini et Gabriele Zimmer
au nom du groupe GUE/NGL
sur ◄la situation alimentaire au Niger►

NB : Cette proposition de résolution n'est disponible que dans sa langue originale

B6-0470/2005

Résolution du Parlement européen sur ◄la situation alimentaire au Niger►

Le Parlement européen,

-  vu l'article 115, paragraphe 5, de son règlement,

A.  considérant que le Niger est frappé par une famine annoncée depuis près d'un an, due à la désertification de la région, à la croissance démographique, à la sécheresse de l'année 2004, et à l'invasion massive de criquets pèlerins,

B.  considérant que dans ce pays, près de 3 000 000 de personnes, représentant un quart de la population du pays, sont frappées ou menacées par la famine, et que les plus vulnérables sont les enfants de moins de 5 ans,

C.  considérant que cette famine menace également les pays voisins, en particulier le Mali et le Burkina Faso,

D.  considérant que ces pays ne peuvent affronter efficacement ces difficultés à cause de leur appauvrissement, de la précarité des services publics de santé et de gestion de l'eau, et du démantèlement des programmes d'attention aux agriculteurs;

E.  considérant que le FMI, au sein duquel les pays européens sont fortement représentés, a continué à faire pression sur le Niger au cours de l'année en cours, l'obligeant à décider l'instaurer d'une TVA sur la farine et sur le lait,

F.  considérant que les pays industrialisés, et notamment l'UE, n'ont réagi utilement que lorsque les premières images d'enfants mourrant de faim sont apparues sur les écrans de télévision, et alors que l'aide est moins facile à apporter et 80 fois plus onéreuse,

G.  considérant la faiblesse des marchés régionaux, en particulier des systèmes de commercialisation,

H.  considérant que le G-8 a finalement annoncé l'annulation de la dette extérieure du Niger,

1.  exprime son indignation face à la lenteur de la réaction des services de coopération des pays industrialisés, et notamment ceux de l'UE, et à la maigreur de l'aide provenant des Etats-Unis, face à un tel drame prévisible et qui pouvait être affronté avec des moyens limités si les mesures avaient été prises dès que le gouvernement du Niger et les Nations Unies ont sonné l'alarme, c'est à dire dès Novembre 2004;

2.  demande que des moyens supplémentaires soient dégagés par les pays industrialisés pour affronter la crise du Niger et pour agir immédiatement de façon préventive dans les pays voisins, sans attendre que des images de désastres similaires à celui du Niger soient transmises par les médias;

3.  estime que les grandes réserves de produits agricoles de l'UE devraient faciliter la réponse immédiate de l'Union européenne dans le cas de pays directement touchés par des famines comme le Niger, tandis que dans d'autres pays doivent être menées des aides préventives, qui n'affectent pas le marché interne; demande à l'UE de considérer la possibilité de constituer un stock permanent de nourriture thérapeutique (Unimix) pour répondre d'urgence aux famines;

4.  estime que l'UE devrait donner une priorité plus grande à la question de la protection de l'environnement et de la lutte contre la désertification dans sa politique de coopération, et notamment dans les documents stratégiques définis pays par pays, ainsi que dans l'établissement de ses priorités lors de négociations commerciales avec ces pays;

5.  estime que dans les négociations commerciales avec les pays africains, la question de l'exploitation des ressources naturelles, et notamment le bois ou les produits agricoles issus de terres défrichées, comme le tabac, sont des facteurs à considérer de façon prioritaire avant d'encourager l'augmentation de l'exportation des matières premières;

6.  demande à l'Union européenne de tenir compte de tirer les conclusions de la crise actuelle dans l'orientation des négociations bilatérales (EPA's) et multilatérales (OMC) avec les pays de la région, en donnant la priorité au renforcement des marchés nationaux et régionaux, en cessant de faire pression pour la libéralisation des services, en particulier en ce qui concerne la distribution de l'eau, les services de santé et l'éducation;

7.  demande que l'annulation annoncée de la dette extérieure du Niger soit effective, générale, étendue à tous les pays voisins frappés par les menaces de famine et qu'elle ne soit pas assortie de conditions, en particulier qu'elle ne soit pas liée aux mesures d'ajustement structurel recommandées par les institutions financières internationales;

8.  demande aux pays membres de l'UE au FMI, de veiller à mettre fin aux recommandations qui préconisent la libéralisation totale du marché des produits agricoles et la réduction de l'action de l'Etat, ce qui entrave l'action des états tels que le Niger pour mettre en place des politiques d'assistance technique et d'équipement pour les agriculteurs, les services de santé, les services publics de gestion de l'eau, et les services d'éducation;

9.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Secrétaires généraux des Nations Unies, de l'Union africaine et de la CEDEAO, aux co-présidents de l'assemblée parlementaire ACP-UE, ainsi qu'aux présidents, aux gouvernements et aux Assemblées nationales du Niger, du Mali et du Burkina Faso.