Proposition de résolution - B6-0277/2007Proposition de résolution
B6-0277/2007

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

6.7.2007

déposée à la suite de la question pour réponse orale B6‑0134/2007
conformément à l'article 108, paragraphe 5, du règlement
par Miroslav Ouzký, Georgs Andrejevs et John Bowis
au nom de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire
sur des actions contre les maladies cardiovasculaires

Procédure : 2007/2601(RSP)
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B6-0277/2007
Textes déposés :
B6-0277/2007
Textes adoptés :

B6‑0277/2007

Résolution du Parlement européen sur des actions contre les maladies cardiovasculaires

Le Parlement européen,

–  vu l'article 152 du traité CE,

–  vu les conclusions du Conseil Emploi, Politique sociale, Santé et Consommateurs réuni les 1er et 2 juin 2004[1],

–  vu la proposition de la Commission relative à un programme d'action communautaire dans le domaine de la santé (2007-2013)[2],

–  vu sa résolution sur le programme législatif et de travail de la Commission pour 2006, dans laquelle il a appelé la Commission à "garantir un suivi adéquat de ses communications sur la lutte contre l'obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer, les troubles mentaux et le VIH/sida"[3],

–  vu la Stratégie européenne de prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles, définie par l'Organisation mondiale de la santé[4],

–  vu les conclusions et les objectifs stratégiques relatifs aux femmes et à la santé contenus dans la déclaration et la plate-forme d'action de Beijing, adoptés lors de la quatrième Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes,

–  vu les orientations européennes pour la prévention des maladies cardiovasculaires[5],

–  vu la Conférence sur la santé cardiaque qui s'est tenue en juin 2005 à Luxembourg[6],

–  vu la Conférence sur la santé cardiaque des femmes qui s'est tenue en mars 2006[7],

–  vu l'initiative de la présidence finlandaise en faveur de la prise en compte de la santé dans toutes les politiques[8],

–  vu le 7e programme cadre de recherche[9],

–  vu l'article 108, paragraphe 5, de son règlement,

A.  rappelant que, selon les statistiques européennes établies en 2005, les maladies cardiovasculaires sont, avec 1,9 millions de morts, la première cause de décès chez les hommes et chez les femmes dans l'Union européenne, que les femmes et les hommes ne sont pas touchés de la même façon par les maladies cardiovasculaires, que les femmes sont plus exposées que les hommes à la mort par congestion cérébrale ou infarctus du myocarde et que les maladies cardiovasculaires ne sont, souvent, pas diagnostiquées ni traitées convenablement chez les femmes[10],

B.  considérant que les maladies cardiovasculaires sont la cause de près de la moitié (42 %) des décès dans l'Union européenne[11],

C.  considérant que les maladies cardiovasculaires sont, avec une part de 18 %, la deuxième cause de la charge globale de morbidité (maladie et mortalité) dans l'Union européenne[12],

D.  considérant que le coût total des maladies cardiovasculaires s'élève dans l'Union européenne à € 169 milliards, dont € 105 milliards pour le traitement des pathologies et € 64 milliards au titre de la perte de productivité et du coût de la prise en charge informelle[13],

E.  considérant que la santé n'est pas seulement l'absence de maladie ou d'infirmité, mais désigne l'état de complet bien-être des points de vue physique, mental et social,

F.  considérant que l'évolution de la structure démographique de l'Union européenne requiert un allongement de la vie professionnelle et que l'état de débilité induit par un degré élevé de pression artérielle et les maladies cardiovasculaires exercent des effets défavorables sur la main-d'œuvre[14],

G.  considérant que, selon les Indicateurs de l'OCDE pour 2005[15], 3 % seulement des dépenses de santé sont consacrées actuellement aux programmes de prévention et de santé publique,

H.  considérant que les principaux facteurs du risque d'être atteint d'une maladie cardiovasculaire sont notamment la consommation de tabac et d'alcool, un excès de graisse viscérale pouvant causer des troubles du métabolisme, des taux élevés de glucose, de lipides et de cholestérol dans le sang et l'hypertension artérielle,

I.  considérant que la majorité des maladies cardiovasculaires peuvent être évitées par un changement de mode de vie ainsi que par le dépistage précoce des personnes à haut risque et par un diagnostic juste,

J.  considérant que, comme l'admet l'OMS, les méthodes financièrement optimales de réduction des risques au sein d'une population entière consistent dans des interventions auprès de toute la population, en combinant des politiques efficaces et des politiques de promotion de la santé à grande échelle[16],

K.  considérant qu'il n'existe pas de véritable stratégie européenne de lutte contre les maladies cardiovasculaires,

L.  considérant que, selon les conclusions de la Conférence tenue en mars 2006 sur la santé cardiaque des femmes, les États membres devraient adopter une recommandation de l'Union européenne sur une véritable stratégie pour la santé cardiovasculaire à l'échelle de l'Union européenne sur la base d'une proposition de la Commission relative à la promotion de la santé cardiovasculaire, à la mise en place de mécanismes destinés à appuyer les stratégies et les activités des États membres, à des lignes directrices quant à l'évaluation des risques, aux méthodes préventives optimales, aux traitements, à la réhabilitation et au suivi, ainsi qu'à la formation des médecins par leurs pairs,

M.  considérant qu'il existe entre les États membres de profondes disparités dans la prévalence, la prévention et le traitement des maladies et qu'il appartient à l'Union européenne de lutter contre ces inégalités et de combler les écarts,

N.  considérant que le genre est un élément primordial dans le développement, le diagnostic, le traitement et la prévention des maladies cardiovasculaires, que ce facteur du genre n'est pas suffisamment pris en compte dans les services de santé et que cet état de fait nuit à la prise en charge des femmes souffrant de maladies cardiovasculaires,

O.  rappelant qu'il a apporté en 2006 un très large soutien à la lutte contre d'autres grandes maladies, sous la forme d'une déclaration écrite sur le diabète[17] et d'une proposition de résolution sur le cancer du sein dans l'Union européenne élargie[18], tandis que les maladies cardiovasculaires, qui sont la première cause de mortalité en Europe, n'ont pas fait l'objet d'une prise de position,

1.  demande à la Commission de proposer une recommandation sur les maladies cardiovasculaires telles que l'hypertension artérielle, sur le dépistage précoce des sujets à haut risque et sur des stratégies de prévention en Europe, en tenant compte des différences de genre afin d'assurer l'égalité entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé;

2.  invite les États membres à développer et renforcer leurs systèmes de surveillance des facteurs de risque;

3.  invite les États membres à adopter ou revoir leurs politiques nationales de santé publique pour y intégrer des programmes d'action visant à promouvoir la santé, assurer le suivi de la population et prendre en charge de façon précoce les sujets à haut risque et à mettre au point des évaluations des incidences sanitaires pour mesurer la charge pesant sur les systèmes de santé nationaux, en tenant compte des différences de genre afin d'assurer l'égalité entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé;

4.  invite les États membres à élaborer des orientations nationales pour prévenir l'apparition des maladies cardiovasculaires, y compris des orientations de base pour un meilleur dépistage des sujets à haut risque;

5.  demande à la Commission et aux États membres de parvenir à un consensus afin de fixer des objectifs quant au dépistage et au traitement de l'hypertension artérielle;

6.  appelle les États membres à concevoir et à mettre en œuvre la promotion de la santé cardiovasculaire, le dépistage précoce des sujets à haut risque, ainsi que des stratégies de prévention, ces méthodes étant les plus efficaces pour lutter contre les maladies cardiovasculaires;

7.  demande instamment aux États membres d'adopter une approche multisectorielle de la promotion de la santé cardiovasculaire et des stratégies de prévention en collaboration avec l'ensemble des acteurs concernés;

8.  invite les États membres à renforcer leurs programmes d'action relatifs aux déterminants de la santé associés au mode de vie afin de promouvoir des modes de vie plus sains;

9.  demande le maintien du soutien financier en faveur d'une poursuite de la recherche sur la prévention des maladies cardiovasculaires et la promotion de la santé cardiovasculaire aux niveaux local, national et européen, y compris la recherche sur les facteurs de risque, la prévalence et les facteurs génétiques des maladies cardiovasculaires;

10.  invite les États membres à mettre en œuvre des programmes d'éducation du public afin de sensibiliser la population aux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et des programmes spécialisés destinés à la formation continue des professionnels de la santé;

11.  invite les États membres à mesurer la prévalence des maladies cardiovasculaires de leurs populations et à évaluer leurs programmes nationaux respectifs afin de définir des valeurs de référence qui permettront aux autorités nationales de la santé publique de fixer des objectifs précis dans l'application d'initiatives ciblées;

12.  demande aux États membres et à la Commission d'appuyer l'application des lignes directrices européennes sur la prévention des maladies cardiovasculaires élaborées par la Joint European Task Force;

13.  demande à la Commission d'encourager les initiatives et les collaborations avec les acteurs intéressés qui s'emploient à favoriser une meilleure santé cardiovasculaire au moyen d'une intensification de la lutte contre l'alcoolisme et le tabagisme, de la promotion d'une alimentation plus saine et d'une activité physique plus intense afin de prévenir l'obésité et l'hypertension artérielle, ainsi que les complications liées à ces maladies;

14.  demande instamment à la Commission de poursuivre les initiatives déjà lancées pour permettre l'échange des meilleures pratiques en matière de prévention des maladies cardiovasculaires entre les États membres;

15.  invite la Commission à promouvoir des échanges réguliers d'expériences, d'informations et de données sur la santé cardiovasculaire entre tous les acteurs impliqués dans la prévention des maladies cardiovasculaires;

16.  invite la Commission à améliorer la comparabilité des données en encourageant la création d'une base de données mesurant la prévalence des maladies cardiovasculaires, ainsi que la mortalité, la morbidité et les facteurs de risque afférents dans les États membres;

17.  invite la Commission à mettre au point, comme suite aux conclusions du Conseil sur la prise en compte de la santé dans toutes les politiques, des méthodes d'évaluation des incidences sanitaires afin de déterminer la charge que les maladies cardiovasculaires et l'hypertension font peser sur la productivité de l'économie des États membres de l'Union européenne;

18.  se félicite de l'annonce faite récemment par la Commission de la présentation d'un plan pour l'élaboration d'une stratégie sanitaire et prie instamment la Commission de mettre l'accent sur la nécessité d'assurer un accès équitable de tous les Européens, quelle que soit leur nationalité, à la prévention, au traitement, au diagnostic et à la lutte contre les maladies;

19.  invite la Commission à rappeler aux États membres l'existence de ressources financières disponibles pour le dépistage et la prévention des maladies cardiovasculaires et de l'hypertension, ainsi que pour la poursuite de la recherche sur les maladies cardiovasculaires, notamment au travers du 7e programme cadre de recherche, des Fonds structurels et du Fonds européen de développement;

20.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et aux parlements des États membres.