PROPOSITION DE RÉSOLUTION sur le Zimbabwe
5.4.2011
conformément à l'article 122 du règlement
Marie-Christine Vergiat au nom du groupe GUE/NGL
Voir aussi la proposition de résolution commune RC-B7-0265/2011
B7‑0273/2011
Résolution du Parlement européen sur le Zimbabwe
Le Parlement européen,
– Vu ses résolutions antérieures sur les violations des droits de l'homme au Zimbabwe en particulier celles de juillet et octobre 2010,
– vu l'article 122 de son règlement,
A. Considérant que l'an dernier, un décret d'application de la loi "d'indigénisation" votée en 2007 précisait que les entreprises étrangères dont le capital était supérieur à 500 000 dollars devaient vendre d'ici cinq ans 51% de leurs parts à des actionnaires locaux;
B. Considérant que le 28 mars le président Robert Mugabe a annoncé que d'ici à 6 mois toutes les entreprises minières étrangères devront avoir cédé une majorité de leur capital à des actionnaires zimbabwéens sous peine de poursuites judiciaires;
C. Considérant que le samedi 26 mars, un meeting du MDC a de nouveau été annulé par la police dans la capitale Harare, considérant que la veille, le ministre de l'énergie, Elton Mangoma, un proche de Morgan Tsvangirai, premier ministre et leader du MDC, avait été arrêté pour la seconde fois, considérant qu'il a été inculpé pour "abus de pouvoir" dans une procédure d'appel d'offres;
D. Considérant que l'opposition dénonce une manipulation politique et la culture d'impunité qui règne à l'encontre des proches de Robert Mugabe,
E. Considérant que des menaces répétées ont été exercées par des militants du parti ZANU-PF contre M. Bamusi Kasembe, responsable de l'ONG Maramba community for Zimbabwe Human Rights Association (ZIMRIGHTS) et contre son assistant appelé Tongai, ainsi que contre 11 chercheurs, parmi lesquels MM . Dzikamai Bere, de la Zimbabwe Human Rights Forum des ONG et Admire Munava, un membre de ZimRights;
F. Considérant que le 12 février, mouvement en faveur de la justice sociale Femmes du Zimbabwe, debout ! (WOZA) a organisé sa neuvième manifestation pacifique de la Saint-Valentin à Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe;
G. Considérant que depuis Jenni Williams et Magodonga Mahlangu, deux dirigeantes de ce mouvement, sont recherchées par la police; considérant qu'elles ont déjà été arrêtées plusieurs fois de façon arbitraire et ont déjà subit des mauvais traitements; considérant que la décision rendue le 26 novembre 2010 par la Cour suprême, a statué que ces deux femmes avaient été arrêtées et détenues à tort à la suite d’une manifestation pacifique en 2008, et ce en violation de leurs droits et libertés fondamentaux ;
H. Considérant que le 31 mars, la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) s'est réunie, en Zambie, pour discuter de la situation politique au Zimbabwe, considérant qu' elle souhaite qu'un référendum portant sur l'adoption d'une nouvelle constitution ait lieu avant la tenue d'élections permettant un minimum de garanties de transparence,
1. Souligne la légitimité de n'importe quel pays à vouloir avoir le contrôle de ses ressources naturelles et de son économie;
2. Considère que les revenus miniers en particulier ceux du diamant pourraient fournir au Zimbawe les ressources nécessaires pour répondre aux besoins vitaux de sa population et notamment ceux en matière d'éducation, de santé et d'alimentation et permettre au pays de sortir de la crise humanitaire dans laquelle il semble sombrer de plus en plus à condition que ses revenus arrivent effectivement dans les caisses de l'Etat et ne soient pas confisqués au profit de quelques uns;
3. Demande aux autorités du pays de garantir l'intégrité physique et psychologique de MM Dzikamai Mere, Admire Munava, Bamusi Kazembe et son adjoint, les membres de la Zimbabwe Human Rights Forum des ONG et ZimRights ainsi que tous les défenseurs des droits de l'homme dans le pays;
4. Se déclare préoccupé par le harcèlement dont sont victimes les membres de WOZA et d'autres ONG de défense des droits de l'Homme, notamment Jenni Williams et Magodonga Mahlangu, exhorte les autorités à faire en sorte que ces pratiques cessent au sein de la section de la police nationale chargée de l’ordre public et que celles-ci veillent au respect des décisions de justice;
5. Demande aux autorités du Zimbabwe d'assurer en toutes circonstances le respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme, aux instruments internationaux et régionaux des droits de l'Homme ratifiés par le Zimbabwe ;
6. Charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au gouvernement du Zimbabwe, aux institutions de l’Union africaine, au Secrétaire général des Nations Unies, à l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies , aux co-présidents de l’Assemblée parlementaire ACP-UE et au Président du Parlement panafricain (PAP).