PROPOSITION DE RÉSOLUTION sur les retards dans le lancement de la politique de cohésion pour 2014-2020
24.11.2014 - (2014/2946(RSP))
conformément à l'article 128, paragraphe 5, du règlement
Lambert van Nistelrooij, Tamás Deutsch, Marian-Jean Marinescu, Jan Olbrycht, Marc Joulaud, Franck Proust, Tunne Kelam, Claude Rolin, Pascal Arimont, Krzysztof Hetman, Joachim Zeller, Raffaele Fitto, Franc Bogovič, Tomáš Zdechovský, Stanislav Polčák, Maurice Ponga, Daniel Buda, Siegfried Mureşan, Ivana Maletić, Michaela Šojdrová, Lara Comi, Jiří Pospíšil, Iuliu Winkler au nom du groupe PPE
Voir aussi la proposition de résolution commune RC-B8-0278/2014
B8‑0284/2014
Résolution du Parlement européen sur les retards dans le lancement de la politique de cohésion pour 2014-2020
Le Parlement européen,
– vu le règlement (UE) n° 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche et abrogeant le règlement (CE) n° 1083/2006 du Conseil,
– vu le règlement (UE, Euratom) n° 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020,
– vu le règlement (UE, EURATOM) n° 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union et abrogeant le règlement (CE, Euratom) n° 1605/2002 du Conseil,
– vu la question posée à la Commission sur les retards dans le lancement de la politique de cohésion pour 2014-2020 (O-000082/2014 – B8 0042/2014),
– vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,
A. considérant que la politique de cohésion constitue la principale stratégie d'investissement dans l'économie réelle à l'échelle de l'Union et qu'elle représente, au niveau de l'Union européenne, un excellent moteur de croissance doté d'un budget de plus 350 000 000 000 EUR à l'horizon 2020;
B. considérant que la concentration thématique canalise les ressources disponibles sur un nombre limité d'objectifs stratégiques, vecteurs potentiels de croissance, notamment la recherche et l'innovation, la stratégie numérique, l'aide aux petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que l'économie à faible intensité de carbone, sans oublier la formation, l'éducation et les infrastructures;
C. considérant que les accords de partenariat (AP) et les programmes opérationnels (PO) constituent des instruments stratégiques permettant d'orienter les investissements nationaux et régionaux dans le droit fil des objectifs généraux d'Europe 2020, à savoir une croissance intelligente, durable et inclusive;
D. considérant que les articles 14, 16 et 29 du règlement (UE) no 1303/2013 prévoient des délais pour la présentation et l'adoption des accords de partenariats et des programmes opérationnels, aux termes desquels les accords de partenariat auraient dû être adoptés avant la fin août 2014 et les programmes opérationnels devraient être adoptés d'ici la fin janvier 2015;
E. considérant que nous sommes confrontés à un retard manifeste dans le processus de programmation, dès lors qu'un nombre très restreint de programmes opérationnels devrait être adopté d'ici la fin 2014 (100 environ);
F. considérant qu'à la suite de la demande des États membres, la Commission a élaboré un document officieux concernant le traitement des engagements contractés au titre de 2014 pour les programmes cofinancés par le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen et les Fonds de cohésion, qui n'auront pas été adoptés par la Commission d'ici au 31 décembre 2014;
G. considérant que deux scénarios sont envisagés pour l'adoption des programmes opérationnels et qu'ils se traduisent chacun par un nouveau report de la phase initiale de mise en œuvre: la procédure de report pour ceux jugés "prêts pour l'adoption" d'ici au 31 décembre 2014, et la rebudgétisation des dotations non utilisées en 2014 au titre des fonds structurels et d'investissement européens – ce qui implique une révision technique du cadre financier pluriannuel (CFP) – pour ceux considérés comme "non prêts pour l'adoption" à la fin de l'exercice 2014;
H. considérant que, selon le calendrier présenté par la Commission, des programmes opérationnels sont susceptibles d'être adoptés entre le 15 février et le 31 mars 2015 au titre de la procédure de report, et après le 1er mai 2015 au titre de la procédure de rebudgétisation;
I. considérant que, outre le retard dans la mise en œuvre de la période de programmation 2014‑2020, la politique de cohésion est également confrontée à des arriérés de paiement au titre de la période 2007‑2013; que ces deux éléments sapent sa crédibilité;
1. fait part de la grande inquiétude que lui inspire le retard significatif enregistré dans la mise en œuvre de la politique de cohésion pour 2014-2020, tout en reconnaissant l'importance d'adopter des programmes opérationnels de qualité dès le début de la période de programmation pour éviter toute reprogrammation ultérieure;
2. rappelle que la majorité des dépenses publiques visant à renforcer la croissance dans l'Union européenne résulte de la politique de cohésion, relayée par le cofinancement des États membres; souligne qu'il est donc impératif de démarrer dès que possible la mise en œuvre des nouveaux programmes, afin de renforcer la dynamique des investissements, stimuler la création d'emplois et améliorer la productivité;
3. invite instamment la Commission et les États membres à témoigner de leur sens des responsabilités, à faire tout leur possible pour accélérer l'adoption d'un maximum de programmes opérationnels dès 2014 et également à veiller à ce qu'un nombre, aussi important que possible, de programmes puisse être "prêt pour l'adoption" d'ici au 31 décembre 2014, afin qu'ils puissent bénéficier de la procédure de report, conformément à l'article 13, paragraphe 2, point a), du règlement financier et à l'article 4 de ses règles d'application;
4. demande à la Commission d'analyser toutes les possibilités de simplification de ses procédures internes pour permettre de prendre également en compte les programmes opérationnels représentés après la date butoir du 17 novembre 2014 et de mener à terme la consultation interservices d'ici à la fin de l'année afin que ces programmes puissent être jugés "prêts pour l'adoption" s'ils satisfont aux exigences de qualité;
5. est conscient que le second scénario, applicable aux programmes opérationnels qui ne pourront pas être adoptés d'ici fin 2014, à savoir la rebudgétisation, de l'exercice 2014 à l'exercice 2015, des montants non engagés, conformément à l'article 19 du CFP, implique une révision du CFP d'ici au 1er mai 2015 qui, même si elle est de nature technique, doit respecter la procédure budgétaire pluriannuelle; invite, par conséquent, la Commission à entamer dès que possible des discussions avec le Parlement et avec le Conseil afin de définir une feuille de route crédible garantissant l'adoption du CFP révisé aussitôt que possible en 2015;
6. souligne par ailleurs que l'adoption des programmes opérationnels passe également par l'approbation d'un projet de budget rectificatif correspondant englobant, au titre de 2015, les crédits d'engagement concernés, ce qui sous-entend, dans le meilleur des cas, un report à la mi-2015 du lancement effectif de la mise en œuvre desdits programmes;
7. compte tenu de ce qui précède, demande à la Commission de présenter au Parlement les mesures qu'elle envisage de prendre pour faciliter la mise en œuvre aussi rapidement que possible des programmes opérationnels, tout en précisant le calendrier qu'elle propose;
8. s'inquiète du niveau des arriérés de paiement dans le cadre de la politique de cohésion pour les programmes opérationnels 2007-2013, ainsi que du blocage actuel de l'adoption du projet de budget rectificatif n° 3/2014 concernant les paiements restant à liquider et du budget 2015, qui rend la situation concernant les factures impayées encore plus critique; fait observer l'importance et l'urgence d'arriver à un accord en ce sens, sur la base des nouvelles propositions de la Commission, d'ici à la fin 2014;
9. charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission et au Conseil, ainsi qu'au Comité des régions, au Comité économique et social européen et aux autres institutions concernées.