Proposition de résolution - B9-0108/2021Proposition de résolution
B9-0108/2021

PROPOSITION DE RÉSOLUTION sur la communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur une stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience

3.2.2021 - (2020/2818(RSP))

déposée à la suite de la question avec demande de réponse orale B9-0004/2021
conformément à l’article 136, paragraphe 5, du règlement intérieur

Lucia Ďuriš Nicholsonová
au nom de la commission de l’emploi et des affaires sociales

Procédure : 2020/2818(RSP)
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B9-0108/2021
Textes déposés :
B9-0108/2021
Textes adoptés :

B9-0108/2021

Résolution du Parlement européen sur la communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur une stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience

(2020/2818(RSP))

Le Parlement européen,

 vu les articles 166 et 165 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

 vu la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et notamment ses articles 14 et 15,

 vu le socle européen des droits sociaux proclamé par le Conseil européen, le Parlement européen et la Commission européenne en novembre 2017, et notamment son principe 1 intitulé «Éducation, formation et apprentissage tout au long de la vie» et son principe 4 intitulé «Soutien actif à l’emploi»,

 vu la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) de 1974 sur le congé-éducation payé,

 vu la communication de la Commission intitulée «stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience» (COM(2020)0274) et les documents de travail des services de la Commission qui l’accompagnent (SWD(2020)0121 et SWD(2020)0122),

 vu la proposition de la Commission pour une recommandation du Conseil en matière d’enseignement et de formation professionnels (EFP) en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience (COM(2020)0275),

 vu la communication de la Commission relative à la mise en place d’un espace européen de l’éducation d’ici à 2025 (COM(2020)0625) et le document de travail des services de la Commission qui l’accompagne (SWD(2020)0212),

 vu la communication de la Commission intitulée «Plan d’action en matière d’éducation numérique 2021-2027. Réinitialiser l’éducation et la formation à l’ère du numérique» (COM(2020)0624) et le document de travail des services de la Commission qui l’accompagne (SWD(2020)0209),

 vu le rapport de la Commission intitulé «Digital Economy and Society Index (DESI) 2020 Human capital[1]» (Indice relatif à l’économie et à la société numériques - capital humain 2020),

 vu la communication de la Commission intitulée «Une nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe» (COM/2020/0102), qui précise que les transitions écologique et numérique auront des répercussions sur chacun des secteurs de notre économie, de notre société et de notre industrie, qu’une économie compétitive dépend du recrutement et de la conservation d’une main-d’œuvre qualifiée et que, d’après les prévisions, rien qu’au cours des cinq prochaines années, 120 millions d’Européens devront se reconvertir ou mettre à jour leurs compétences,

 vu la communication de la Commission européenne intitulée «Le pacte vert pour l’Europe» (COM/2019/0640), qui précise que, pour rendre possibles tous les changements susmentionnés, «un recyclage et une mise à niveau proactifs des compétences sont nécessaires pour tirer parti de la transition écologique»,

 vu les conclusions du Conseil du 8 juin 2020 intitulées «La reconversion et le perfectionnement professionnels en tant que facteurs d’amélioration de la durabilité et de l’employabilité, dans le cadre du soutien à la relance économique et à la cohésion sociale»,

 vu les conclusions du Conseil du 16 juin 2020 intitulées «Faire face à la crise liée à la COVID-19 dans le domaine de l’éducation et de la formation»,

 vu la résolution du Conseil du 8 novembre 2019 sur la poursuite de la mise en place de l’espace européen de l’éducation afin de favoriser des systèmes d’éducation et de formation tournés vers l’avenir[2],

 vu les conclusions du Conseil du 3 mars 2017 intitulées «Renforcer les compétences des femmes et des hommes sur le marché du travail de l’UE[3]»,

 vu la recommandation du Conseil du 19 décembre 2016 relative à des parcours de renforcement des compétences: de nouvelles perspectives pour les adultes[4],

 vu les conclusions du Conseil du 14 décembre 2017 sur une nouvelle stratégie de l’UE en faveur de l’enseignement supérieur[5],

 vu la décision (UE) 2018/646 du Parlement européen et du Conseil du 18 avril 2018 concernant un cadre commun pour l’offre de meilleurs services dans le domaine des aptitudes et des certifications (Europass) et abrogeant la décision no 2241/2004/CE[6],

 vu le cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation (Éducation et formation 2020),

 vu l’avis du Comité économique et social européen du 5 mai 2020 intitulé «Le financement durable de l’apprentissage tout au long de la vie et du développement des compétences dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée» (avis exploratoire à la demande de la présidence croate),

 vu l’avis du Comité économique et social européen intitulé «L’avenir du travail – l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires pour répondre aux besoins des futurs emplois» (avis exploratoire à la demande de la présidence bulgare)[7],

 vu l’enquête européenne sur les conditions de travail[8],

 vu l’étude d’Eurofound sur l’incidence de la numérisation sur l’utilisation et le développement des compétences[9],

 vu l’étude du Cedefop intitulée «Empowering adults through upskilling and reskilling pathways» (Autonomiser les adultes grâce à des parcours de reconversion et de perfectionnement professionnels), volumes 1 et 2,

 vu le rapport du Cedefop intitulé «Skills forecast trends and challenges to 2030[10]» (Prévisions en matière de compétences: tendances et défis pour 2030),

 vu le panorama des compétences du Cedefop[11] et l’indice européen des compétences[12],

 vu l’étude du Comité de l’avenir de la science et de la technologie (STOA) intitulée «Rethinking education in the digital age[13]» (Repenser l’éducation à l’ère numérique),

 vu la base de données Skills for Jobs de l’OCDE[14],

 vu l’étude de l’OCDE intitulée «Getting Skills Right. Increasing Adult Learning Participation. Learning from successful reforms[15]» (Acquérir les compétences. Accroître la participation des adultes aux apprentissages. Tirer les enseignements des réformes réussies),

 vu la note d’orientation de l’OCDE du 10 juillet 2020 intitulée «Skill measures to mobilise the workforce during the COVID-19 crisis[16]» (Mesures en matière de compétences pour mobiliser les travailleurs pendant la crise de la COVID-19),

 vu sa résolution du 22 octobre 2020 sur l’avenir de l’éducation européenne dans le contexte de la COVID-19[17],

 vu sa résolution du 8 octobre 2020 sur la garantie pour la jeunesse[18],

 vu sa résolution du 12 juin 2018 sur la modernisation de l’enseignement dans l’Union européenne[19],

 vu sa résolution du 14 septembre 2017 sur une nouvelle stratégie en matière de compétences pour l’Europe[20],

 vu sa résolution du 19 janvier 2016 sur les politiques en faveur du développement des compétences pour lutter contre le chômage des jeunes[21],

 vu sa résolution du 10 septembre 2015 sur la création d’un marché du travail compétitif dans l’Union du XXIe siècle: adaptation des compétences et des qualifications à la demande et aux perspectives d’emploi, un moyen de sortir de la crise[22],

 vu la question à la Commission sur la communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur une stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience (O-000006/2021 – B9-0004/2021),

 vu l’article 136, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

 vu la proposition de résolution de la commission de l’emploi et des affaires sociales,

A. considérant que les transitions écologique et numérique ainsi que les tendances démographiques et la mondialisation modifient la nature du travail, le contenu des emplois et les compétences et qualifications requises pour les exercer; que le perfectionnement et la reconversion seront essentiels pour répondre aux défis et aux possibilités créés par l’accélération des tendances macro-économiques et joueront un rôle déterminant en vue de combler le déficit de compétences toujours plus grand sur le marché du travail de l’Union;

B. considérant que la stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience est pleinement conforme au socle européen des droits sociaux et notamment son premier principe, qui établit que «toute personne a droit à une éducation, une formation et un apprentissage tout au long de la vie inclusifs et de qualité, afin de maintenir ou d’acquérir des compétences lui permettant de participer pleinement à la société et de gérer avec succès les transitions sur le marché du travail»;

C. considérant que l’éducation à l’ère numérique comprend l’éducation numérique formelle ainsi que l’éducation informelle et non formelle en vue de l’acquisition de compétences techniques, non techniques et civiques par les citoyens européens tout au long de leur vie;

D. considérant que les systèmes d’éducation et de formation formels éprouvent de plus en plus de difficultés à répondre à l’ensemble des besoins et demandes individuels et sociaux dans un monde en constante mutation;

E. considérant que la crise de la COVID-19 a modifié le monde du travail en accélérant la redondance et l’obsolescence de nombreux emplois, a mis en exergue l’importance des compétences numériques et de l’habileté numérique, a creusé le fossé numérique et a renforcé la nécessité d’actualiser les palettes de compétences de la main-d’œuvre européenne, en particulier au regard de l’augmentation brutale de la demande en matière de compétences numériques et technologiques ainsi que de compétences non techniques telles que la résilience et la capacité d’adaptation; que ces besoins deviendront encore plus pressants à mesure que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) se généralise, ce qui pourrait transformer radicalement les modèles de travail et conduire au remplacement de certains types d’activités; que la pandémie a perturbé les activités éducatives et de formation, en particulier pour les apprenants de l’EFP, et provoqué une hausse du chômage, notamment chez les jeunes, qui éprouvent des difficultés à passer du système éducatif au monde du travail; que le confinement forcé dans le cadre de la crise de la COVID-19 a offert la possibilité aux travailleurs d’actualiser leurs compétences;

F. considérant que les compétences clés sont cruciales au sein de la société de la connaissance et dans un contexte d’apprentissage tout au long de la vie, étant donné qu’elles garantissent une plus grande souplesse d’adaptation à l’évolution des sociétés et des marchés du travail;

G. considérant que de nombreuses inégalités subsistent au niveau de l’accès à l’éducation et aux compétences pour les groupes vulnérables de la société, de même qu’entre les hommes et les femmes, les possibilités d’acquérir de nouvelles compétences étant moindres pour les citoyens d’origine ethnique différente, les personnes handicapées et les femmes;

H. considérant que les travailleurs doivent être dotés des compétences demandées par le marché du travail et être capables de s’adapter rapidement à l’évolution des besoins en matière de compétences tout au long de leur vie; que 37 % à 69 % des tâches au sein de l’Union pourraient être automatisées dans de nombreux secteurs, ce qui entraînerait une modification significative des performances[23]; que, d’après des recherches menées par Eurofound, 28 % des travailleurs déclarent posséder les compétences nécessaires pour assumer des tâches plus exigeantes;

I. considérant que le perfectionnement et la reconversion sont une responsabilité non seulement individuelle, mais aussi sociale, étant donné que des compétences de base peu développées et une faible participation des adultes aux activités de formation réduisent leurs perspectives d’emploi sur le marché du travail, ce qui crée des inégalités sociales et économiques et contribue à des niveaux élevés de pauvreté;

J. considérant que les inadéquations de compétences et les pénuries de main-d’œuvre qualifiée constituent des enjeux importants pour le marché du travail et les systèmes éducatifs de l’Union; qu’il existe un énorme manque de compétences numériques chez les travailleurs et que 42 % des citoyens de l’Union ne possèdent pas les compétences numériques de base[24]; que des investissements importants sont nécessaires pour combler le déficit de compétences numériques;

K. considérant que les jeunes sont aujourd’hui hautement qualifiés; que la formation, la reconversion et le perfectionnement professionnels et l’apprentissage tout au long de la vie ne sont pas la seule réponse au manque d’emplois pour les jeunes; que des mesures supplémentaires en faveur de l’emploi sont nécessaires pour garantir la création d’emplois durables et de qualité; que le monde de l’emploi évolue très rapidement et qu’il est prévu que 65 % des enfants entrant aujourd’hui à l’école primaire finiront par exercer des emplois d’un type totalement nouveau et qui n’existent pas encore[25]; que 85 % des citoyens utilisaient déjà l’internet en 2019 et que seuls 58 % possédaient au moins des connaissances numériques de base[26];

L. considérant que l’ambition du pacte vert pour l’Europe de parvenir à la neutralité climatique à l’horizon 2050 et l’objectif d’une réduction des émissions de CO2 de 60 % d’ici à 2030 impliqueront une transition vers une économie neutre pour le climat, circulaire et économe en énergie; que, fondamentalement, tous les secteurs de l’économie seront touchés, et qu’une reconversion de la main-d’œuvre et une mise en avant des compétences vertes dans tous les parcours éducatifs seront dès lors essentielles pour parvenir à une transition juste, qui ne laisse personne de côté;

M. considérant que, outre les compétences technologiques et numériques, l’esprit critique est l’une des compétences clés essentielles à l’ère numérique; qu’il est clairement nécessaire de renforcer cet esprit critique au sein de tous les groupes de citoyens pour leur permettre de tirer parti de tout le potentiel qu’offrent les outils numériques et les protéger des dangers que ceux-ci présentent;

N. considérant que les systèmes éducatifs modernes, innovants, inclusifs et fondés sur les technologies numériques sont idéalement placés pour préparer les nouvelles générations de professionnels aux enjeux et aux possibilités de demain;

O. considérant que, dans un souci de compétitivité durable, d’équité sociale et de résilience, il est crucial d’assurer l’égalité d’accès à des possibilités de formation, de perfectionnement et de reconversion de qualité et inclusives, ainsi qu’à des informations sur les ressources en matière de compétences, à des conseils, à l’éducation et à la formation professionnelle pour tous, notamment pour les groupes vulnérables, les personnes âgées et les personnes vivant dans des zones urbaines défavorisées, dans des zones rurales reculées peu peuplées ou dépeuplées ou sur des îles; que l’étude d’Eurofound montre que l’inégalité d’accès des travailleurs à des formations s’est renforcée[27];

P. considérant que, dans certains pays de l’Union, le temps que les enfants consacrent aux activités scolaires a été réduit de moitié pendant la crise de la COVID-19; que la fermeture des établissements d’enseignement et de formation, même de façon temporaire, peut avoir d’importantes conséquences pour les apprenants, nuire aux résultats d’apprentissage et accroître les inégalités existantes;

Q. considérant que, contrairement au système scolaire obligatoire, l’apprentissage des adultes est un engagement volontaire auquel ceux-ci souscrivent par motivation personnelle ou professionnelle, ce qui représente un défi d’autant plus grand pour les organismes d’éducation et de formation;

R. considérant que l’actualisation des compétences permet de conserver plus facilement son emploi sur le marché du travail et d’assurer son inclusion sociale, ce qui est également fondamental pour la santé mentale et la vie de millions de nos citoyens;

S. considérant que les compétences ne varient pas selon le sexe, mais qu’il existe des différences entre les hommes et les femmes au niveau des choix et de l’évolution professionnelle;

T. considérant que les politiques en matière d’éducation, de formation et de compétences relèvent de la compétence des États membres; que l’Union joue un rôle important en soutenant, en coordonnant et en complétant les actions des États membres dans ces domaines; que les enjeux émergents exigent la mobilisation d’outils européens et de politiques de soutien au sein de l’espace européen de l’éducation; que les programmes de l’Union tels qu’Erasmus+, la garantie européenne pour la jeunesse et le corps européen de solidarité jouent un rôle essentiel dans le perfectionnement des jeunes;

U. considérant que les technologies numériques devraient toutefois être perçues comme des outils permettant d’offrir une éducation et une formation de qualité; que le besoin de compétences numériques (codage, logistique et robotique) s’accentuera à l’avenir, non seulement dans le cadre des cours d’informatique, mais également dans l’ensemble des programmes scolaires;

V. considérant qu’il convient d’explorer et de faciliter davantage les possibilités de formation et de développement des compétences au moyen de technologies numériques, par exemple en proposant une formation en ligne aux groupes vulnérables ou au personnel des PME ayant besoin d’une offre de formation plus flexible, en étroite collaboration avec les institutions et organismes régionaux responsables;

W. considérant que les taux de participation à l’éducation et à l’accueil de la petite enfance en Europe pour les enfants de moins de 3 ans sont toujours inférieurs à 33 % dans la moitié des pays de l’Union[28];

X. considérant que, selon Eurofound, il convient d’explorer de manière plus approfondie et de prendre en charge d’un point de vue stratégique les implications pour les compétences qu’aura le déploiement de modèles économiques fondés sur les technologies numériques, tels que le travail via une plateforme, que ce soit en s’attaquant à l’inadéquation des compétences et à la déqualification ou au développement des compétences, telles que les compétences transversales et entrepreneuriales;

Y. considérant qu’en 2019, 10,2 % des jeunes de 18-24 ans dans l’Union avaient terminé au maximum le cycle inférieur de l’enseignement secondaire et ne suivaient pas d’études ou de formations complémentaires (jeunes en décrochage scolaire)[29];

Z. considérant que le rôle fondamental que joue l’apprentissage sur le lieu de travail en matière d’utilisation et de développement des compétences est reconnu depuis longtemps, et que l’enquête 2019 sur les entreprises en Europe montre que seule une minorité des entreprises combinent de manière cohérente des pratiques sur le lieu de travail permettant d’optimiser l’utilisation des compétences et de soutenir leur développement;

AA. considérant qu’en 2017, 72 % des enseignants en Europe étaient des femmes; que, parmi les enseignants travaillant dans l’Union, 9 % avaient moins de 30 ans, tandis que 36 % étaient âgés de 50 ans ou plus[30];

1. se félicite de la communication de la Commission intitulée «Stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience», qui place les compétences au cœur des priorités stratégiques de l’Union et veille à ce que le droit à une formation et à un apprentissage tout au long de la vie de qualité et inclusifs, pour tous et dans tous les domaines et secteurs, consacré dans le tout premier principe du socle européen des droits sociaux, devienne une réalité dans toute l’Union;

2. se félicite des 12 actions phares exposées dans la communication ainsi que des objectifs quantitatifs à atteindre d’ici 2025; invite la Commission et les États membres à assurer un accès étendu à la formation et au perfectionnement pour les groupes vulnérables, notamment les personnes handicapées, les adultes peu qualifiés, les minorités, dont les Roms, et les personnes issues de l’immigration; invite la Commission à examiner comment faire respecter ce droit et à introduire un mécanisme de surveillance qui encourage les États membres à mettre sur pied des programmes d’action nationaux et à présenter des rapports nationaux réguliers sur la manière dont ce droit est garanti;

3. souligne l’importance d’accéder à la formation et à la reconversion pour les travailleurs des industries et des secteurs qui doivent subir des mutations profondes en vue de la transition verte et numérique; insiste sur le fait que les qualifications et les compétences certifiées apportent une valeur ajoutée aux travailleurs, en améliorant leur position sur le marché du travail, et qu’elles peuvent être transférées lors des transitions sur le marché du travail; demande que la politique publique en matière de compétences soit axée sur la reconnaissance, la certification et la validation des qualifications et des compétences;

4. souligne que les compétences et l’apprentissage tout au long de la vie sont essentiels pour garantir la croissance durable, la productivité, les investissements et l’innovation, et constituent par conséquent des facteurs clés pour la compétitivité des entreprises, en particulier des PME; souligne qu’une coopération étroite et un échange des bonnes pratiques entre tous les acteurs concernés participant au développement des compétences, et notamment les partenaires sociaux et tous les niveaux des pouvoirs publics, sont indispensables pour s’assurer que chacun peut acquérir les compétences nécessaires sur le marché du travail et dans la société au sens large; met l’accent, à cet égard, sur la nécessité de collecter des données, des informations et des prévisions actualisées concernant les besoins et la demande de compétences sur le marché du travail, y compris au niveau local; soutient le lancement du pacte pour les compétences, dont l’objectif est de renforcer les actions des entreprises en faveur du perfectionnement et de la reconversion de la main-d’œuvre européenne; demande des pactes locaux de compétences afin de mieux servir les personnes des secteurs les plus durement touchés par la crise de la COVID-19 et de les aider à se requalifier pour qu’elles puissent rester actives sur le marché du travail;

5. rappelle que la modernisation des systèmes d’enseignement et de formation professionnels est essentielle pour préparer les jeunes et les adultes aux transitions écologique et numérique et pour permettre aux travailleurs d’âge moyen et plus âgés de conserver et de développer les compétences requises pour préserver leur employabilité et prolonger leur vie professionnelle; rappelle en outre que cette modernisation est essentielle à la relance à la suite de la pandémie de COVID-19; salue la proposition de recommandation du Conseil en matière d’enseignement et de formation professionnels (EFP) en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience, présentée par la Commission; souligne que les programmes d’EFP doivent être ciblés, orientés vers l’avenir, accessibles, perméables, interconnectés au niveau de l’Union et axés sur les apprenants, de façon à proposer des parcours individuels flexibles, et doivent doter les apprenants et les enseignants de l’EFP des compétences nécessaires pour devenir des citoyens actifs et démocrates et pour réussir sur le marché du travail et au sein de la société; rappelle que la modernisation des programmes d’EFP doit aller de pair avec un renforcement de leur attrait, de manière à ce que davantage de jeunes s’engagent dans cette voie; insiste sur l’importance de bonnes pratiques liées aux systèmes d’enseignement en alternance et à l’EFP, qui pourraient contribuer aux changements structurels du marché du travail et aboutir à des niveaux plus élevés d’emploi des jeunes;

6. estime que l’apprentissage peut jouer un rôle important à cet égard, dans la mesure où il prépare les jeunes à des emplois qui sont très demandés et peut ainsi contribuer à leur intégration durable sur le marché du travail; invite la Commission et les États membres à utiliser les ressources de l’Union pour promouvoir l’EFP et encourager les employeurs à créer des programmes de stage et d’apprentissage rémunérés pour les étudiants des établissements d’enseignement professionnel et à organiser des concours et des compétitions sectorielles qui leur sont destinés; encourage les entreprises à veiller au perfectionnement et à la reconversion de leur main-d’œuvre et à renforcer l’offre d’apprentissage conformément au cadre de qualité pour les stages et au cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité; invite à cet égard la Commission à réexaminer les instruments européens existants tels que le cadre de qualité pour les stages et le cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité et à inclure des critères de qualité pour les propositions, y compris le principe d’une rémunération équitable pour les jeunes en stage et en apprentissage, l’accès à la protection sociale, l’emploi durable et les droits sociaux; souligne que ces critères permettraient de garantir la transition des stagiaires et des apprentis vers un emploi stable et de qualité et contribueraient à garantir des perspectives équilibrées entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs, ainsi que des perspectives qui offrent une sécurité à long terme, une protection sociale et des conditions de travail égales et décentes, et qui ne contribuent pas à la création d’emplois précaires;

7. rappelle que les compétences professionnelles sont l’un des éléments moteurs de l’économie européenne et demande la mise en corrélation de l’enseignement traditionnel et de l’EFP, de sorte que le développement de compétences dans l’EFP, que ce soit en tant qu’élément central ou en complément des options proposées aux étudiants et aux adultes, permettrait d’accroître les perspectives qui s’offrent aux demandeurs d’emploi, favoriserait la mobilité professionnelle et améliorerait la résilience du marché du travail en temps de crise;

8. conseille à la Commission d’adresser aux États membres des recommandations qui mettent en corrélation l’EFP et la stratégie en matière de compétences, en gardant à l’esprit les compétences nationales et le principe de subsidiarité, dans le but d’améliorer l’orientation professionnelle à un stade précoce de l’EFP et de maximiser le nombre de possibilités de développement des compétences pour la jeunesse européenne; salue, à cet égard, l’accent mis sur le sujet par le Cedefop et l’Eurofound;

9. souligne qu’il est de la plus haute importance d’offrir un soutien actif aux enseignants et aux formateurs en adoptant un train de mesures efficace qui leur permette d’être parfaitement préparés et de perfectionner leurs compétences pour la transformation numérique et écologique des écoles et autres établissements d’enseignement; estime que les syndicats de l’enseignement doivent être impliqués dans la définition des compétences et des aptitudes que doivent acquérir les enseignants et les formateurs dans le cadre de leur développement professionnel initial et continu en lien avec la transition écologique et numérique; estime qu’il convient d’augmenter considérablement les investissements dans l’enseignement public et que le dialogue social avec les syndicats doit constituer un pilier central en vue de garantir des rémunérations et des pensions adéquates, ainsi que des conditions de travail équitables pour les professionnels des secteurs de l’éducation et de la formation;

10. souligne la nécessité d’améliorer, avec la participation des partenaires sociaux, le système d’anticipation des compétences de manière à mieux cerner les changements émergents dans les besoins de compétences, à proposer des compétences génériques, sectorielles et spécifiques à une profession chaque fois que nécessaire et à réduire au maximum les goulets d’étranglement et les déséquilibres en matière de compétences; se félicite à cet égard des actions proposées par la Commission pour améliorer la veille stratégique sur les besoins en compétences; souligne que l’application de l’intelligence artificielle et de l’analyse des mégadonnées à la veille stratégique sur les besoins en compétences dans le cadre de la définition des nouveaux profils d’emploi doit faire l’objet d’une surveillance régulière et systématique afin d’éviter tout parti-pris et toute discrimination directe et indirecte, et que des mesures correctives devraient être garanties; souligne que le renforcement de l’orientation professionnelle très tôt dans la vie, de l’égalité d’accès à l’information et du soutien pour les étudiants et les apprenants adultes peut contribuer à leur faire choisir des parcours éducatifs et professionnels appropriés qui débouchent sur des perspectives d’emploi qui correspondent à leurs intérêts, à leurs talents et à leurs compétences et qui réduisent les inadéquations de compétences; souligne l’importance de la coopération entre les services de l’emploi et les services sociaux pour identifier et soutenir les personnes qui ont récemment perdu leur emploi ou qui risquent de le perdre; souligne l’importance d’une orientation tout au long de la vie dans le cadre de la stratégie européenne en matière de compétences et la nécessité d’améliorer l’accès à une orientation de qualité;

11. se félicite de la recommandation faite aux États membres de renforcer les systèmes d’alerte précoce afin de repérer les jeunes qui risquent de devenir des NEET (jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formations); est convaincu que des mesures préventives, telles que l’évaluation des compétences, l’orientation professionnelle et le conseil en carrière, qui visent à aider les jeunes en décrochage scolaire à trouver un emploi ou à se former avant qu’ils ne deviennent chômeurs, si elles sont menées de manière appropriée, et la fourniture d’un enseignement général inclusif et non discriminatoire pourraient entraîner une réduction du nombre de NEET à plus long terme;

12. souligne la nécessité de renforcer le rôle des partenaires sociaux en veillant à ce que la politique en matière de compétences encourage des conventions collectives en ce qui concerne la définition et la réglementation des compétences et de la formation continue, en consultant les partenaires sociaux au sujet des besoins en matière de compétences et de la mise à jour du programme éducatif et des systèmes de formation, et en concevant la formation sur le lieu de travail en concertation avec les représentants des travailleurs afin de l’adapter aux besoins de la main-d’œuvre;

13. invite la Commission à introduire dans le tableau de bord social, conformément aux objectifs et à la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux, un indicateur pour les déficits de compétences, que les décideurs au niveau national pourraient utiliser pour déterminer où il y a lieu de concentrer leurs efforts, ainsi que pour renforcer la coordination au niveau de l’Union, par un suivi de l’évolution et de la progression des déficits de compétences et par un encouragement à la convergence vers le haut entre les États membres;

14. estime que la reconnaissance mutuelle des résultats d’apprentissage, des diplômes, des formations, des qualifications professionnelles et des compétences acquis dans un autre État membre doit être améliorée et aidera à remédier aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée et aux inadéquations de compétences; estime qu’en outre, cela permettra aux adultes d’obtenir des qualifications complètes, favorisera la mobilité, accroîtra l’intégration et la résilience du marché du travail de l’Union et renforcera la compétitivité de l’Europe; souligne l’importance de s’attaquer aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée et aux inadéquations de compétences en facilitant la mobilité des apprenants et la reconnaissance transfrontière des qualifications par une utilisation plus efficace d’outils tels que le cadre européen des certifications, le CV Europass, le système européen de crédits d'apprentissages pour l'enseignement et la formation professionnels (ECVET), le panorama européen des compétences, la classification européenne des aptitudes, compétences, certifications et professions (ESCO) ou le réseau européen de services de l’emploi (EURES); salue la communication de la Commission sur la mise en place de l’espace européen de l’éducation d’ici à 2025;

15. souligne que de nombreux citoyens acquièrent des compétences et une expérience précieuses en dehors des systèmes d’éducation et de formation formels, comme c’est le cas des soignants informels qui prodiguent des soins à des personnes handicapées ou âgées; estime que ces compétences informelles devraient être reconnues étant donné qu’elles peuvent contribuer à accroître les perspectives des soignants informels sur le marché du travail;

16. demande la pleine mise en œuvre de la directive sur les qualifications professionnelles, étant donné que le cadre de formation commun qu’elle inclut peut augmenter le nombre de professionnels bénéficiant du système de reconnaissance automatique, et soutient sa mise en corrélation avec la création, par la Commission européenne, d’un passeport paneuropéen numérique des compétences de l’UE;

17. demande à la Commission et aux États membres de redoubler d’efforts pour retenir les étudiants étrangers après l’obtention de leur diplôme dans les universités de l’Union; souligne que le fait d’accorder aux diplômés un accès à la mobilité intra-UE et un visa de demandeur d’emploi pourrait rendre l’Union plus attrayante dans son ensemble;

18. demande le déblocage de la proposition actuelle relative à la carte bleue, qui permettrait d’offrir aux entreprises européennes les compétences nécessaires pour rester compétitives ou le devenir;

19. observe que la pandémie de COVID-19 a accentué l’importance des compétences numériques de base et avancées et de systèmes d’éducation résilients, qui soient capables de s’adapter à des méthodes d’enseignement en classe, à distance, en ligne et hybrides; observe par ailleurs que la pandémie de COVID-19 a modifié la demande de compétences sur le marché du travail, creusant ainsi le déficit de compétences numériques, et exacerbé les inégalités et les déficits préexistants en matière d’éducation; souligne que chaque citoyen doit posséder au moins des connaissances numériques de base et que les spécialistes hautement qualifiés doivent être formés et dotés de compétences numériques avancées et d’un esprit innovant et entrepreneurial;

20. regrette qu’il subsiste des inégalités entre les sexes en ce qui concerne l’accès des femmes au développement des compétences et leur participation au marché du travail[31]; souligne que les principaux problèmes auxquels les femmes sont confrontées sont les obstacles à l’éducation et à la formation dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), les contraintes socioculturelles et économiques, en particulier dans les économies rurales et informelles, et de graves lacunes au niveau de la promotion de l’égalité des chances pour les femmes qui leur permettrait de choisir des professions souvent dominées par les hommes; invite la Commission à promouvoir les réseaux de mentorat, de façon à permettre le développement de modèles de rôle féminins qui encouragent les femmes à opter pour des emplois autres que ceux véhiculant généralement des stéréotypes sexuels[32]; demande d’éviter les stéréotypes, notamment sexistes, grâce à la formation, car ils sont liés à l’employabilité et créent un cercle vicieux, ce qui contribue à perpétuer une ségrégation prononcée sur le marché du travail; souligne que 90 % des emplois nécessitent des compétences numériques de base et que les femmes ne représentent que 17 % des personnes dans les études et les carrières dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’Union[33] et seulement 36 % des diplômés en STIM[34], malgré le fait que les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons dans le domaine de l’habileté numérique[35];

21. souligne l’importance de l’éducation et des compétences pour remédier aux stéréotypes de genre et soutenir l’égalité entre les hommes et les femmes, et appelle de ses vœux des efforts accrus tant au niveau national qu’au niveau européen pour mettre un terme à ce déséquilibre entre les hommes et les femmes et faire en sorte que les femmes puissent accéder à un apprentissage tout au long de la vie et à une formation de qualité, notamment après des périodes d’absence pour cause de soins; insiste sur la nécessité de mettre en place des procédures de recrutement et de sélection qui tiennent compte de la dimension de l’égalité hommes-femmes dans les secteurs privé et public, et en particulier dans les secteurs d’avenir tels que les STIM et le secteur numérique, où les femmes sont sous-représentées; souligne, à cet égard, que la discrimination fondée sur le genre porte préjudice non seulement à la personne concernée, mais aussi à la société dans son ensemble; rappelle qu’il convient de prendre des mesures pour éviter que les répercussions de la crise n’accentuent l’inégalité entre les hommes et les femmes, en veillant à réduire les conséquences disproportionnées et à long terme sur les droits, les revenus et la protection sociale des femmes, ainsi qu’à empêcher d’autres inégalités et discriminations dans le monde du travail, en étant particulièrement attentif au marché du travail extrêmement marqué par le genre, aux transitions numérique et écologique et à la distribution inégale du travail domestique et de soins non rémunéré;

22. souligne que l’égalité des chances pour tous est primordiale, et demande à la Commission et aux États membres de se fixer pour priorité de combler le déficit de compétences numériques, en veillant à ce que les régions vulnérables et les citoyens défavorisés, de même que ceux à risque d’exclusion sociale, y compris les personnes handicapées ou issues de minorités ethniques, aient accès à une éducation et à une formation numériques, au matériel informatique minimum requis, à une connexion étendue à l’internet et à un accompagnement numérique et d’autres outils d’apprentissage fondés sur les technologies; souligne qu’un soutien doit être offert à ces catégories de personnes afin de leur permettre de renforcer les compétences numériques dont elles ont besoin pour réussir et d’éviter de creuser les inégalités, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte;

23. observe avec beaucoup d’intérêt les possibilités et les défis que présentent les solutions numériques telles que le télétravail, pour lesquelles il est essentiel de développer les compétences numériques; rappelle l’importance d’un cadre législatif européen visant à réglementer les conditions de télétravail et le droit de se déconnecter dans l’Union, ainsi qu’à garantir des conditions de travail et d’emploi décentes au sein de l’économie numérique fondée sur l’acquisition de nouvelles compétences;

24. souligne les nombreuses possibilités qu’offre le travail numérique d’améliorer les conditions de travail des employés, notamment ceux proches de l’âge de la retraite, ainsi que d’accroître l’inclusion des personnes handicapées; regrette que les personnes handicapées continuent d’être désavantagées sur le marché du travail et que, trop souvent, leur manque d’accès à l’éducation et à la formation soit à l’origine de leur exclusion du marché du travail; demande à la Commission, dans ses recommandations aux États membres, d’accorder une attention particulière aux solutions qui permettraient d’améliorer l’accès des personnes handicapées à la formation ou à la reconversion numériques, en fonction des nouveaux besoins de l’économie numérique mondiale émergente;

25. observe que, dans le contexte de l’augmentation du télétravail, la Commission et les États membres doivent placer les compétences favorisant cette nouvelle méthode de travail au centre de leurs stratégies; souligne que le téléenseignement et l’école à distance posent des défis tant aux enseignants qu’aux bénéficiaires de cette éducation, et que les compétences nécessaires pour proposer un téléenseignement et la formation des formateurs et des enseignants sont une priorité à court terme de l’Europe à l’heure actuelle;

26. invite la Commission à soutenir l’offre de formations aux travailleurs qui reçoivent des allocations pour travail à temps réduit ou chômage partiel, notamment par l’intermédiaire du programme SURE; invite les États membres à proposer des programmes de formation appropriés aux travailleurs concernés;

27. invite les employeurs à adapter des pratiques sur le lieu de travail qui tirent profit des compétences de la main-d’œuvre et soutiennent le développement des compétences en mettant l’accent sur l’éducation de la prochaine génération de dirigeants sur des thèmes liés au déploiement de pratiques organisationnelles qui exploitent l’utilisation et le développement des compétences, ainsi que sur le soutien des pouvoirs publics nationaux et des partenaires sociaux en vue de développer des réseaux et des structures de soutien pour conseiller les entreprises quant à la combinaison la plus appropriée de pratiques en fonction de leur situation;

28. demande que soient facilitées la reconnaissance, la validation et la portabilité des résultats obtenus dans le domaine de l’apprentissage non formel et informel, notamment ceux liés à des formes d’emploi fondées sur le numérique telles que le travail via une plateforme;

29. appelle de ses vœux l’adoption immédiate de mesures, de mécanismes d’évaluation et de ressources européens, nationaux et locaux audacieux visant à placer les compétences numériques au cœur des politiques d’éducation et de formation, tout en maintenant un haut niveau de compétences en lecture et en mathématique chez les apprenants, en vue de permettre à tous d’acquérir des compétences numériques, des outils informatiques et un accès à l’internet, d’améliorer les compétences numériques des enseignants et des formateurs et de doter les écoles, les établissements de formation, les organismes d’EFP, les organisations actives dans le domaine de l’éducation des adultes et les universités des plateformes publiques et indépendantes d’apprentissage en ligne et d’autres technologies, ainsi que de l’infrastructure numérique nécessaires pour permettre l’apprentissage en ligne et à distance, ainsi que l’apprentissage mixte; souligne à cet égard l’importance d’une véritable approche de l’apprentissage tout au long de la vie; soutient les actions prévues par la Commission, telles qu’énoncées dans la stratégie en matière de compétences et dans le plan d’action en matière d’éducation numérique 2021-2027 et demande une coopération accrue entre la Commission et les États membres dans ce domaine; souligne l’importance d’incitations à l’élaboration de contenus d’apprentissage numérique et de programmes de base alignés sur les besoins du marché du travail, qui mettent l’accent sur les compétences numériques et écologiques, notamment via des plateformes de formation en ligne;

30. déplore qu’il subsiste en Europe des enfants privés d’accès à l’éducation ainsi que des élèves et étudiants privés d’accès ou ne disposant que d’un accès inadéquat à l’éducation numérique par manque d’équipements numériques, de logiciels ou de connexion à l’internet ou parce que ceux-ci sont inadaptés; rappelle la nécessité d’améliorer la connectivité à tous les niveaux, en particulier dans les zones rurales et reculées où elle fait souvent défaut, ainsi que d’accroître l’accès à des équipements numériques; attire l’attention sur l’innovation de pointe en matière d’ordinateurs, de tablettes et de logiciels dédiés à l’éducation en Europe;

31. souligne que les conséquences de la COVID-19 offrent une possibilité unique d’accélérer la révolution numérique et technologique dans l’apprentissage tout au long de la vie, ce qui peut permettre de briser les obstacles physiques, chaque fois que possible, et renforcer considérablement sa portée et ses répercussions; encourage les États membres et les organismes d’éducation à accroître les possibilités d’apprentissage à distance, afin de permettre aux étudiants situés dans des zones reculées et rurales ou à l’étranger d’accéder aux cours partout dans l’Union, sans contraintes géographiques;

32. souligne que les mesures européennes et nationales, y compris les programmes éducatifs et les investissements ciblés, devraient être élaborés et mis en œuvre avec pour objectif ultime de garantir la préparation des citoyens à des emplois futurs nécessitant des compétences numériques, afin de tirer parti de tout le potentiel de la transition numérique sur le marché du travail de l’Union, et de permettre aux entreprises d’exploiter pleinement les nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail;

33. souligne la nécessité de clarifier plus avant l’initiative «universités européennes» et son ambition de fixer des normes pour l’enseignement supérieur dans l’Union; rappelle que la collaboration fructueuse entre les universités s’est toujours appuyée sur une approche ascendante, l’indépendance académique et l’excellence, et que le processus de Bologne constitue un outil important pour la coopération universitaire au sein de l’Union et au-delà de ses frontières;

34. constate que la transition écologique est un moteur important de la demande de travail dans tous les secteurs et qu’elle peut créer des millions d’emplois; rappelle qu’une transition réussie vers une économie verte doit aller de pair avec des mesures de formation, de reconversion et de perfectionnement de manière à développer les aptitudes, les connaissances et les compétences requises par une économie verte; se félicite à cet égard des actions de la Commission visant à soutenir l’acquisition de compétences pour la transition écologique; demande que des mesures soient prises rapidement pour éviter les goulets d’étranglement en la matière et permettre à l’Union de rester un acteur mondial de premier plan dans l’économie verte; encourage les États membres, ainsi que les autorités régionales et locales, à intégrer le développement durable et les compétences environnementales dans les systèmes d’éducation et de formation;

35. souligne que la mobilité des étudiants et des enseignants est l’un des principaux outils pour l’échange d’idées et de bonnes pratiques, ainsi que pour l’amélioration de la qualité des spécialisations professionnelles dans l’Union; insiste sur le fait que cette mobilité doit être accessible et inclusive; observe que, si la mobilité physique devrait toujours occuper une place prépondérante, l’apprentissage virtuel verra son importance croître à titre complémentaire, mais aussi en tant que substitut in extremis, comme démontré par les mesures liées à la COVID-19;

36. observe que les compétences créatives et artistiques sont essentielles pour l’économie et demande que la stratégie en matière de compétences adopte une approche davantage horizontale afin de les inclure dans tous les programmes;

37. souligne que la mise en œuvre de la stratégie en matière de compétences nécessite un financement approprié à la fois au niveau européen, national et local; espère que le cadre financier pluriannuel 2021-2027 et Next Generation EU prévoiront des ressources considérablement accrues pour le développement des compétences; rappelle que le perfectionnement et la reconversion relèvent principalement des États membres et des entreprises et invite dès lors les États membres à investir davantage dans les budgets consacrés au développement des compétences et à l’éducation, étant donné que d’importants investissements dans le capital humain sont essentiels pour garantir la compétitivité durable, l’équité sociale et la résilience;

38. souligne l’importance de programmes et d’instruments tels qu’Erasmus+, Horizon Europe, le corps européen de solidarité, Europe créative, le programme pour une Europe numérique, la garantie pour la jeunesse et la garantie pour l’enfance pour aider les jeunes et les adultes à acquérir les nouvelles compétences et aptitudes de qualité nécessaires au sein de l’économie numérique et écologique et dans le monde du travail et pour offrir des possibilités de mobilité à des fins d’apprentissage; invite la Commission et les États membres à étudier en permanence le potentiel de ces programmes afin d’encourager la mise en corrélation permanente des formations avec les besoins du marché du travail;

39. souligne les perspectives potentielles qu’offre le programme Erasmus+, en particulier dans le domaine de l’éducation des adultes, et la nécessité de renforcer son budget 2021-2027;

40. demande aux États membres de donner la priorité à la reconversion et au perfectionnement dans leurs plans pour la reprise et la résilience; invite les États membres à s’assurer que le Fonds pour une transition juste et le FSE+ disposent d’un financement suffisant et soutiennent des plans intégrés au niveau local afin de contribuer au perfectionnement et à la reconversion, en particulier pour les groupes les plus vulnérables,  y compris les personnes à risque de perdre leur emploi, et de veiller ainsi à ce que toutes les personnes travaillant dans des secteurs vulnérables puissent se requalifier et développer de nouvelles compétences pour rester actives sur le marché du travail et bénéficier des transitions écologique et numérique; souligne le potentiel des comptes de formation individuels, un mécanisme de financement essentiel pour la mise en œuvre de la stratégie en matière de compétences, en tant que pas supplémentaire sur la voie de droits universels d’apprentissage tout au long de la vie;

41. souligne que l’orientation professionnelle est cruciale pour soutenir des choix de carrière intelligents et motivés et prévenir l’abandon prématuré de l’éducation et de la formation, et qu’un soutien pendant les études et la formation est également essentiel au succès du parcours d’apprentissage et du développement des compétences; encourage la Commission et les États membres à garantir la disponibilité d’une orientation professionnelle pour les jeunes qui inclue le développement de compétences entrepreneuriales;

42. souligne l’importance de l’investissement dans la formation et l’apprentissage tout au long de la vie, de types formels et informels, afin de garantir une formation et une transformation équitables de la main-d’œuvre, ainsi que la promotion de la formation et de l’apprentissage pendant les heures de travail;

43. relève que la principale source de financement de l’éducation dans l’Union est le Fonds social européen+ et souligne l’importance de veiller à ce que ce fonds reste disponible à cette fin, en particulier en temps de crise;

44. demande l’élaboration de politiques de congés payés éducatifs, conformément à la convention de l’OIT sur le congé-éducation payé, afin de permettre aux travailleurs de suivre des programmes de formation pendant les heures de travail et sans encourir de frais personnels et de promouvoir ainsi l’apprentissage tout au long de la vie;

45. souligne que les stratégies d’éducation, d’information, d’orientation et de motivation et les systèmes d’apprentissage tout au long de la vie doivent être de haute qualité, inclusifs, flexibles et accessibles à tous de manière à promouvoir la compétitivité du marché du travail, l’inclusion sociale et l’égalité des chances; invite la Commission et en particulier les États membres à garantir l’égalité d’accès à une éducation de qualité et à faciliter l’accès à des programmes de développement des compétences de qualité pour les apprenants adultes, y compris les adultes peu qualifiés et ayant un faible niveau de compétences, ainsi que les groupes défavorisés et les citoyens vulnérables, tels que les personnes handicapées, les personnes âgées, les sans-abri, les NEET et les personnes issues de l’immigration; souligne la nécessité de sensibiliser à l’importance du développement des compétences tout au long de la vie en matière de bénéfices individuels, économiques et sociaux; encourage la participation des acteurs de l’éducation, notamment les services sociaux, la société civile et les organismes d’éducation non formelle, pour identifier et servir les personnes les plus éloignées du marché du travail; souligne la nécessité de solutions locales innovantes pour s’attaquer au déficit et à l’inadéquation des compétences sous un angle nouveau;

46. souligne que le potentiel des participants à l’éducation peut être renforcé par la pratique et souligne, dans ce contexte, l’importance d’accroître l’influence des employeurs sur le modèle du système d’enseignement professionnel; souligne que les employeurs devraient jouer un rôle important dans l’offre de possibilités de stages en entreprise pour les enseignants et les formateurs et, ce faisant, contribuer au renforcement de leurs compétences professionnelles; demande une coopération plus étroite entre le milieu des affaires et le monde de l’enseignement à tous les niveaux au moyen de l’offre de programmes de stage et d’apprentissage dans les entreprises pour les apprenants de l’EFP et les étudiants;

47. souligne l’importance d’arriver jusqu’aux personnes vivant dans des zones rurales et reculées et de rendre les possibilités de perfectionnement et de reconversion plus accessibles et adaptées aux personnes qui travaillent dans l’agriculture, la pêche et la sylviculture, et qui occupent d’autres postes dans ces régions, de les doter de compétences écologiques et numériques, ainsi que de toutes les compétences nécessaires pour mieux profiter des possibilités actuelles et futures offertes par l’économie verte et bleue, et de leur permettre de jouer un rôle déterminant dans la préservation de l’environnement;

48. rappelle que les programmes extrascolaires et l’apprentissage non formel et informel, y compris les activités de bénévolat, sont importants en ce qu’ils offrent des possibilités d’apprentissage adaptables et de nouvelles compétences et connaissances à la majorité des personnes pour qui l’éducation formelle est hors de portée;

49. souligne la nécessité d’accroître l’attrait de la profession d’enseignant et de considérer le statut social élevé des enseignants comme une orientation stratégique pour les actions dans les différents pays de l’Union européenne; souligne que la Commission et les États membres devraient avoir pour priorité d’attirer les meilleurs candidats vers la profession d’enseignant, d’améliorer les qualifications et d’assurer le perfectionnement des enseignants comptant plus d’ancienneté;

50. souligne que le perfectionnement et la reconversion professionnels relèvent principalement de la compétence des États membres; estime que, en vue de réaliser les transitions écologique et numérique, il existe une réelle possibilité et un réel avantage à créer un guichet unique paneuropéen de compétences en haute technologie qui coordonne le perfectionnement et la reconversion en matière de haute technologie guidés par le secteur et les bonnes pratiques et utilisant des approches fondées sur les données pour la détermination des besoins en compétences dans l’Union;

51. souligne l’importance des compétences transversales, interpersonnelles et interculturelles, en plus des compétences numériques et techniques, pour garantir une éducation complète, s’attaquer aux défis mondiaux actuels et futurs et soutenir les transitions numérique et écologique, afin de les rendre plus inclusives et plus équitables;

52. prend acte des actions prévues par la Commission pour promouvoir les compétences pour la vie courante, en particulier la mise à jour de l’agenda européen dans le domaine de l’éducation et de la formation des adultes; encourage la Commission à aller plus loin en intégrant les compétences pour la vie courante dans tous les secteurs de l’éducation et de la formation; souligne que les compétences pour la vie courante doivent également être comprises en dehors du contexte des besoins du marché du travail; souligne que tous les citoyens devraient avoir accès à des compétences liées au développement personnel, qui les rendent autonomes au sein des sociétés actuelles en constante évolution; rappelle qu’il est particulièrement important de soutenir la résilience des citoyens en temps de crise, lorsqu’il faut prêter attention au bien-être; invite la Commission et les États membres à accorder une attention particulière au développement de compétences non techniques telles que les compétences analytiques, l’intelligence émotionnelle, les compétences de direction, les compétences entrepreneuriales et financières, l’autonomisation, l’esprit d’équipe, la communication, la coopération, la responsabilité, la capacité d’adaptation, la créativité, l’innovation, l’esprit critique et les compétences linguistiques, lesquelles deviendront encore plus importantes pour la citoyenneté active et dans le monde du travail de l’après-COVID-19;

53. fait observer que, dans une société vieillissante, il est essentiel de garantir l’apprentissage tout au long de la vie, en ancrant la culture de l’apprentissage tout au long de la vie très tôt et jusqu’à un âge avancé; rappelle qu’il demeure important de lutter contre le chômage des personnes âgées dans l’Union; invite la Commission et les États membres à accorder une plus grande attention aux travailleurs âgés et à veiller à ce qu’ils puissent participer à des programmes sur mesure de perfectionnement et de reconversion leur permettant de s’adapter à l’évolution des besoins de compétences et, partant, de rester actifs sur le marché du travail plus longtemps et de bénéficier d’une bonne qualité de vie et d’un niveau suffisant d’indépendance; souligne qu’il est nécessaire d’accorder une attention particulière à l’amélioration des compétences et des technologies numériques, qui peuvent également offrir de nouvelles méthodes et possibilités d’éducation pour les adultes et les personnes âgées, de garantir l’accès à l’internet et d’améliorer l’infrastructure numérique, en particulier dans les zones rurales et reculées; note à cet égard le rôle des centres communautaires, des bibliothèques et des solutions d’apprentissage à distance sur mesure dans l’amélioration de l’accès des personnes âgées à l’apprentissage tout au long de la vie; souligne que les générations plus âgées constituent également une ressource précieuse en raison de leur expérience, et qu’il convient de les encourager à partager celle-ci afin de renforcer les compétences des générations plus jeunes de travailleurs;

54. souligne la nécessité d’augmenter le nombre d’enfants de moins de trois ans dans l’éducation et l’accueil de la petite enfance et de mettre davantage l’accent sur le développement dès les premières années de la vie d’un enfant, les compétences en recherche et une approche créative de l’apprentissage du monde; fait observer que le démarrage précoce de l’éducation préscolaire permet d’obtenir de meilleurs résultats à des stades ultérieurs de l’éducation, et que le déséquilibre dans la participation à l’éducation et à l’accueil de la petite enfance peut contribuer aux disparités dans les possibilités et les activités éducatives des enfants dès les premiers stades du développement;

55. met l’accent sur la nécessité d’une mise en œuvre rapide des actions annoncées par la Commission pour répondre aux besoins en compétences du marché du travail et contribuer à une reprise rapide après la crise de la COVID-19; invite la Commission à fournir un calendrier clair pour les actions envisagées;

56. souligne la nécessité de mettre en place des solutions visant à permettre aux entreprises et aux employeurs privés d’encourager et de soutenir les formations sur le lieu de travail et les congés de formation, notamment en étudiant les crédits de formation ou la reconnaissance automatique des compétences acquises au travail; rappelle l’importance stratégique d’initiatives telles qu’EuroSkills et WorldSkills, qui sont des modèles de partenariats entre des entreprises, les pouvoirs publics et les autorités régionales et éducatives; demande un soutien au développement de l’initiative EuroSkills, notamment par le financement de projets communs, l’échange d’expériences, le renforcement du potentiel des institutions dispensant des formations pour les besoins d’Euroskills, la création de cours de maître EuroSkills, des campus sectoriels pour les jeunes talents et un système de formation pour les formateurs et les experts sectoriels;

57. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

 

Dernière mise à jour: 8 février 2021
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