PROPOSITION DE RÉSOLUTION sur la situation des droits de l’homme en Égypte
21.11.2022 - (2022/2962(RSP))
conformément à l’article 132, paragraphe 2, du règlement intérieur
Thierry Mariani
au nom du groupe ID
B9‑0497/2022
Résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l’homme en Égypte
Le Parlement européen,
– vu la Constitution égyptienne,
– vu la charte arabe des droits de l’homme, à laquelle l’Égypte est partie,
– vu la déclaration du président du Conseil européen, Charles Michel, du 5 novembre 2020,
– vu les conclusions de la 27e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), qui s’est tenue du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte,
– vu l’article 132, paragraphe 2, de son règlement intérieur,
A. considérant que l’élection du président égyptien al-Sissi en mai 2014 a fait suite au renversement de Mohamed Morsi à l’issue d’un soulèvement de la population, qui a déstabilisé le pays au profit des Frères musulmans;
B. considérant que la Commission a financé des associations liées aux Frères musulmans, telles que le Collectif contre l’islamophobie en France;
C. considérant que, bien qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir en matière de liberté religieuse, l’Égypte soutient officiellement l’inclusion religieuse dans le pays et adopte une attitude bienveillante à l’égard des chrétiens coptes; que, depuis 2017, le gouvernement égyptien a accordé 2 526 permis à des églises égyptiennes qui n’avaient pas encore obtenu de licence afin qu’elles puissent être rénovées ou reconstruites;
D. considérant que, le samedi 11 septembre 2021, le président al-Sissi a annoncé la première stratégie nationale en faveur des droits de l’homme en Égypte visant à améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays;
1. souligne que des progrès doivent encore être accomplis en matière de droits fondamentaux et de droits de l’homme en Égypte, notamment en ce qui concerne la situation des citoyens des États membres emprisonnés; réclame, à cet égard, une meilleure coopération entre l’Égypte et les États membres;
2. souligne que l’Égypte est un partenaire essentiel pour la stabilité régionale; demande, à cet égard, une coopération plus étroite entre l’Égypte et les États membres, en particulier dans la lutte contre l’immigration clandestine, l’islamisme et l’ingérence étrangère de pays tels que la Turquie et le Qatar, qui alimente cette radicalisation;
3. souligne qu’après des décennies de persécution, y compris par l’État, les chrétiens coptes reçoivent désormais davantage de soutien de la part du gouvernement, et qu’une attention particulière est portée à l’amélioration de leur sécurité; condamne le fait que les chrétiens soient constamment la cible de groupes islamistes radicaux en Égypte;
4. salue les efforts déployés par l’Égypte dans la lutte contre l’islamisme sur son territoire; espère une meilleure coopération entre l’Égypte et les États membres afin d’empêcher l’arrivée de citoyens européens radicalisés dans le pays et de suivre de près leurs liens avec des groupes islamistes radicaux et leurs affiliations à de tels groupes, tels que les Frères musulmans et l’EIIL/Daech;
5. engage l’Union à prendre conscience des dangers liés aux Frères musulmans en Égypte, mais aussi sur le sol européen, et demande qu’il soit mis un terme à tout financement de cette organisation;
6. souligne la bonne organisation de la COP27 par l’Égypte; condamne l’hypocrisie des responsables politiques, qui ont utilisé 400 jets privés pour se rendre à la conférence sur le climat dans le but d’imposer des restrictions supplémentaires à leurs citoyens afin de lutter contre le changement climatique;
7. charge sa Présidente de transmettre la présente résolution à la Commission, au vice‑président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au gouvernement et au Parlement de la République arabe d’Égypte, ainsi qu’à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.