Yvan Verougstraete (Renew). – Monsieur le Président, Madame la Commissaire, investir ou périr, tel est l'avertissement de M. Draghi. Une phrase choc, mais qui, hélas, reflète aussi la triste réalité concernant l'état de l'union de l'énergie. On ne va pas se mentir, Madame la Commissaire, la politique énergétique menée en Europe depuis 30 ans est un fiasco. Nous n'allons pas assez vite, nous n'allons pas assez loin. Depuis 30 ans, l'Europe considère l'énergie comme une marchandise et a confié son avenir au marché. C'est une erreur et nous devons le reconnaître aujourd'hui afin de changer de paradigme pour réussir.
Car non, l'énergie n'est pas une marchandise comme les autres. Parce que faire le choix d'un mix énergétique décarboné est une décision politique, pas une décision de marché. Parce que garantir la compétitivité de nos entreprises est une décision politique, pas une décision de marché. Parce que l'autonomie européenne est un choix politique et non une décision de marché. Parce que la création de capacités énergétiques vertes est une décision politique et non une décision de marché. Et une décision politique doit être encadrée stratégiquement et financièrement.
L'Europe fait face à un défi essentiel, stratégique, existentiel. Soit nous serons capables d'investir 750 milliards d'euros pour relever les défis qui se dressent devant nous, soit l'existence même de l'Union est en danger. Serons-nous capables de créer des emprunts communs, de mobiliser l'épargne privée et de développer une fiscalité propre européenne pour y arriver? L'histoire nous jugera.